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Note du Mardi – Le spectacle d’illusion depuis 30 ans

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgAprès la course Allemande, la saison 2019 a vue seulement 2 équipes triompher. Un constat qui fait réfléchir, mais en réalité, il n’y a jamais vraiment eu de concurrence en Formule 1.

Les images du passé sont des souvenirs fantasmés. Entre 1989 et 2018, soit une période de 30 saisons, la moyenne est de 3,2 équipes ayant remporté une course durant la saison.

Pendant une décennie (1989 à 1999), 3 à 4 équipes pouvaient remporter une course durant la saison, puis en 2000, seulement 2 (Ferrari et McLaren). Williams est revenu dans la course la saison suivante, avant que McLaren ne sombre en 2002. 2003 et 2004 permettront à 4 équipes de remporter des courses.

Après le départ de nombreux constructeurs fin 2008, le nombre a été plus variable. Les moteurs étaient au nombre de 4 (Mercedes-Benz, Ferrari, Renault et Cosworth) sur la période. Le record restant 2012, ou 6 équipes ont remportés une course (avec 3 moteurs). L’âge d’or.

Depuis l’introduction du turbo hybride en 2014, seulement 2 équipes remportent les courses. Le changement de règlement de 2017 a permis d’en avoir 3. Mais pas plus.

Une observation

La relation règlement moteur et règlement châssis est très importante. La période 1989  – 1994 est à part, car si au début 4 constructeurs ont reporté des courses sur les deux premières saisons, la suite a été moins glorieuse. La faute à d’explosion de la technologique dans les châssis sur la période 1992 et 1994. Tout le monde ne pouvait pas suivre. Lorsque en 1995, les moteurs ont évolué, il aura fallu attendre 1997 pour voir 4 équipes remporter une course durant la saison.

Plus tard, sur la période 2000 – 2005, le scénario a été le même, le nombre d’équipe se réduira à mesure des évolutions aérodynamique des top teams. Seul la période 2003 et 2004, en pleine guerre des pneus ont permis d’élargir le suspens.

Idem pour la période 2006-2013. Les moteurs ont été similaire et même gelé sur une longue période. Toutefois seules les évolutions régulières de la règlementation châssis a permis de faire évoluer les choses. 2012 a été marqueur d’une évolution importante, tandis que 2010 et 2011 ont été marqué par les doubles diffuseurs et échappement aérodynamique que tout le monde ne maîtrisait pas.

La période 2014 – 2016 a été marquée par la domination moteur, avant qu’une modification du règlement châssis ne permette d’élargir un peu plus les horizons.

La solution ?  Heuuuu

La solution ne va pas dans le sens de la réduction des coûts, c’est de stabiliser les moteurs et modifier tout les 2 saisons le règlement châssis. Impossible dans les faits et dans l’ordre de penser du moment.

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Alonso et la théorie de la compensation

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Au micro de Cadena Cope, lors du programme Tiempo de Juego, Fernando Alonso a dévoilé ses ambitions d’après. Un futur qu’il espère plus en adéquation avec ses envies. Car c’est de cela que l’on parle désormais, une envie. L’envie de faire ce qu’il lui plait, de signer avec une autre équipe plus compétitive, d’avoir la vie plus facile, d’obtenir ce troisième titre qui lui échappe depuis 2007 et de conclure son histoire avec la Formule 1 à l’aube de la saison 2020, année annoncée de sa retraite sportive.

Si l’unité moteur Honda a progressé depuis 2015, il n’est pas encore au niveau des meilleurs. Alonso annonce que McLaren se rapproche de Ferrari, mais 2017 remettra l’ensemble du jeu à zéro.  Le moteur japonais pourrait devenir très bon et la future McLaren un châssis vainqueur de Grand Prix. Laissant ainsi penser que la déclaration du champion espagnol est une façon de mettre la pression sur l’usine de Woking. Mais si 2017 est difficile, quel sera l’alternative ? La question restera en suspend tant les lignes bougent à une vitesse folle.

La théorie de la compensation

Ayant signé un contrat sur une base de trois saisons avec McLaren, Fernando Alonso a touché un salaire de 35 millions d’euros en 2015, puis une réduction à 30 millions pour 2016 (selon le BusinessBookGP).  La troisième année contractuelle sera du même niveau que l’actuelle.  Une théorie émerge toutefois : celui de la compensation de l’année 2007.

Remontons dans le temps. En me replongeant dans l’ouvrage que j’avais consacré au coulisse de sa saison 2007 (2007, l’illusion),  Fernando Alonso signe à l’automne 2005 un contrat sur une base de quatre ans avec McLaren-Mercedes (2007/2008/2009/2010), la base financière est de 30 millions de dollars et une prime de 10 millions de dollars pour l’acquisition d’un titre de champion du monde pilote. En réalité c’est un contrat de trois saisons et une option pour une quatrième.  Le 2 Novembre 2007, après 72h de négociation, Fernando Alonso est libre de quitter Woking, sans qu’un rapport d’argent soit conclu. A l’époque la conclusion semblait étonnante. L’histoire nous montre que non.

Lorsque le pilote a accepté de revenir chez McLaren en 2015, son salaire a augmenté de façon importante. Passant de 20 millions d’euros chez Ferrari à 35 millions d’euros. Notons que pour 2015, Alonso avait proposé à la Scuderia un contrat de 11 millions d’euros et des primes lui permettant d’atteindre 30 millions maximum. Un projet refusé à Maranello qui a embauché Sébastian Vettel.  Les salaires de 2016 et 2017 de Alonso chez McLaren sont curieusement indexé sur ceux qui étaient prévu en 2008 et 2009 (avec l’inflation en prime). Le salaire de 2015 étant majoré volontairement à cause du caractère particulier de la saison (nouveau moteur Honda et un puissant outil de communication et de valorisation).

Cette théorie de la compensation d’un contrat datant de 10 ans maintenant, permet de comprendre pourquoi Fernando Alonso a préféré revenir chez McLaren, plutôt que de signer dans une autre équipe et accepter un salaire plus bas. Reste que l’après 2017 pour le double champion du monde espagnol sera une période de réalité financière évidente. Sa valeur réelle sur le marché étant de 16 millions d’euros (comme lors de son contrat avec Renault F1 Team en 2009).

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Saga : Benetton Formula – 1990, la première pierre

Benetton B190 présentation

1990, la première pierre

Après deux saisons dans l’ombre du Team Lotus, Piquet était au bord de la retraite. Il avait fermé la porte à McLaren en 1988, Williams avait encore la trahison de fin 1987 en souvenir et Ferrari était déjà complet. Il ne restait que peu de volants compétitifs pour un personnage aussi haut en couleur. Une opportunité pour Briatore qui estimait alors que pour une saison de transition, Piquet était le candidat idéal entre l’image de Benetton et la performance souhaitée en piste. L’entente entre les deux parties releva être le premier grand coup de l’italien, avec le concours de Bernie Ecclestone. Alors que le brésilien imposa des clauses léonines à ses partenaires, Briatore lui imposa un salaire indigne de son palmarès, assorti d’un intéressement aux résultats. Un marché aux allures d’une partie de poker accepté pour une seule saison. En parallèle John Barnard, l’homme de la domination de McLaren et du retour en grâce de Ferrari, arrivait à la fin de son aventure à Maranello. Un contrat de trois ans lui sera proposé, avec une carte blanche comme Directeur Technique et Chef Designer. Sa mission était d’améliorer la technologie de Benetton Formula. Après quelques semaines d’audit technique, le constat semble clair pour l’ingénieur anglais : L’équipe anglo-italienne avait une à deux années de retard sur Ferrari et McLaren. Barnard se pencha sur la nouvelle B190 réalisée par Rory Byrne en modifiant l’aileron avant et imposa des pontons plus classique à la monoplace. La relation entre les deux hommes sera houleuse. Le sud-africain quitta l’usine pour se diriger vers Reynard avec Pat Symonds au printemps 90. Barnard de son côté imagine un véritable bureau d’étude, une équipe de test et un centre de fabrication carbone à Godalming. Puis conclu un accord avec la Royal Aircraft Establishment de Farnborough, pour utiliser leur soufflerie. Les premières esquisses de la B191 seront nées à partir de ces changements.

Techniquement Briatore signa un accord de trois saisons avec Ford. Les moteurs n’étaient pas différents des autres clients à l’époque, mais l’accord permettait une exposition du logo bleu de la marque américaine sur les monoplaces, en échange d’une réduction de 20% du prix de la location annuels. Une jolie opération commerciale pour la suite. Toutefois, les deux victoires en fin de saison de Nelson Piquet marqueront les débuts des tensions…

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Le projet perdu de F1_2 de Force India

F1 Réduction des coûtsLa réunion a été avortée et le projet reporté au calendre grecque, ce qui signifie qu’en Formule 1 cela reviendra à un moment ou un autre dans quelques mois. Force India souhaitait proposer un plan nouveau pour la discipline. Inspirée par la recette de l’ACO avec l’endurance.

Une Formule 1 à deux vitesses ? Cette vision de l’esprit revient régulièrement dans la bouche des dirigeants du paddock. Une décennie durant, depuis que Max Mosley alors président de la Fédération Internationale de l’Automobile, avait tiré la sonnette d’alarme sur les dérives des constructeurs. Anticipant le jour d’après.

Concrètement l’idée d’une F1 à deux vitesses a émergé lors d’une contre proposition de la FOTA, alors l’association des constructeurs, face à la FIA alors dirigée par Mosley. C’était en 2009. L’idée était que les constructeurs disposent d’un budget limité de 200/250 millions d’euros et que les indépendants avait droit à 100/125 millions d’euros. Naturellement, le projet n’a pas été plus loin qu’une intention, aboutissant à l’échec du RRA et d’autres idées quelques mois plus tard.

Le projet F1_2 de Force India

Avant le Grand Prix d’Allemagne, Robert Fernley avait invitée 6 équipes : Force India, Manor, Haas, Williams, Toro Rosso et Sauber à participer à une réunion d’échange sur un projet de l’équipe indienne : la création d’une sorte de LMP2 de la F1.

En Endurance, l’Automobile Club de l’Ouest a imaginée il à quelques années la catégorie LMP1 et LMP2, avec un règlement permettant d’obtenir le nombre et des machines compétitives. La LMP1 d’un poids de 875kg pour les hybrides et 855kg pour les non hybrides disposent d’une cylindrée maxi de 5500cm3. Cette catégorie est particulièrement réservée aux constructeurs mais se divise en deux sous-catégories : les prototypes hybrides réservés aux constructeurs et les non-hybrides réservés aux équipes privées.

Le LMP2 dispose d’une cylindrée de 5000cm3, 8cyl maxi pour les moteur atmo, sinon 6cyl de 3200 cm3 ou 2500cm3 en Diesel et 900kg. Le moteur doit être homologué et venir de la série. Cette catégorie est réservée aux équipes privées. Les prix des châssis sont plafonnés à 370.000 euros au minimum. Les moteurs sont aussi plafonnés à 80350 euros.  A l’avenir les équipes devront faire le choix entre 4 châssis et d’un moteur de V8 4L de 600cv.

L’idée de Force India est de créer un plafond budgétaire de 100 millions de dollars (environ 90 millions d’euros), concernant uniquement les revenus marketings (sponsors uniquement et pas les partenaires techniques et les droits TV FOM), l’apport d’un pilote n’est pas inclus dans le budget plafond.  L’ambition est de réduire les coûts en 2020.

Malheureusement Williams et Toro Rosso ont refusé l’idée. L’idée est ainsi morte née.

La Formule 1 se contentera d’une baisse du coût moteur de 1 millions en 2017, puis 3 millions en 2018. Une modeste goutte d’eau dans l’océan des bonnes intentions. La discipline refuse d’admettre qu’elle est un championnat à deux vitesses, mais entre un budget 2016 (via le BusinessBookGP2016) de 500 millions de Mercedes AMG F1 et 77,5 millions d’euros de Haas F1 Team le gouffre est déjà là.

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Vers la fin des primes constructeurs en F1 ?

dollarsSelon les plans secrets de Bernie Ecclestone, dévoilés par le journal Times, la fin des bonus pour les constructeurs est dans l’air. Pour équilibrer le système.

Afin de signer les accords Concorde 2013-2020, Ecclestone avait fait le choix de « diviser pour mieux régner. » En obtenant de Red Bull, Ferrari, Williams, Mercedes Benz et McLaren une prime négociée individuellement, obtenue en plus de leur résultat chaque saison. En 2012, lors des négociations l’impasse se profilait. Les constructeurs, à bout de souffle, après une lutte d’arrière garde via la FOTA sur les règlements, souhaitaient obtenir plus d’argents de la Formule 1, estimant que si la réduction des coûts n’était pas la solution, il fallait que la discipline offre plus. Sinon le retrait serait annoncé et dévastateur pour l’empire de Bernie Ecclestone.

En définitive, selon le BusinessBook GP 2016 Ferrari (qui avait déjà obtenu 70 millions de dollars de prime entre 2007 et 2009), a obtenu un total de 111 millions d’euros, Red Bull Racing un modique chèque annuel de 78 millions d’euros, McLaren environ 35 millions, Williams 30 millions et Mercedes AMG F1 environ 54 millions d’euros. Pire, Renault a également obtenu une prime d’environ 30 millions. Au total c’est bien 338 millions d’euros de primes distribuées en 2016 pour seulement 6 équipes.  De l’argent qui sera injecté sur l’ensemble des équipes, à part égale (d’après la première étude de répartition).

Toutefois, si l’idée des primes supprimées est dans l’air, pour équilibrer les forces (chaque équipe touchant 30 millions en plus), en définitive la prime spécifique que touche la Scuderia Ferrari de 90 millions d’euros sera maintenue, selon toute vraisemblance. L’exclusivité du cheval cabré à un prix que Bernie Ecclestone ne souhaite pas dissocier de la discipline.

L’ambition de Bernie Ecclestone dans la nouvelle répartition qu’il imagine est de s’inspirer de la Premier League anglaise. Le club de football qui touche le plus d’argent des droits TV n’a qu’un écart de 1,5 par rapport au dernier. Ce qui signifie qu’appliquer à la Formule 1, cela permettra à une équipe comme Manor de prétendre toucher jusqu’à 80 millions d’euros de droit TV par année. Soit son budget total pour la saison 2016.

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GP Monaco 2016 – Paddock Confidences

Monaco GPRed Bull – Renault et Tag Heuer
La victoire de Barcelone a été le déclencheur. Renault et Red Bull Racing ont prolongé l’aventure pour 2017. L’accord se renouvellera chaque année et le moteur sera badgé Tag Heuer. Facture pour l’an prochain estimé à 27 millions d’euros (en appliquant la réduction indiqué par les constructeurs et la FIA).

Le coup du sirocco
Sauber et Force India ont rédigé une lettre envoyé à la FOM et la FIA et souhaite que le document soit publié par les destinataires. Problème : la lettre est critique envers leurs décisions, donc si la lettre doit être publiée, elle doit l’être par les deux équipes. Un souci de communication illustrant les difficultés des deux teams.

Des GP sans bulles
La marque de champagne Mumm a indiqué pourquoi elle a décidé de devenir partenaire de la Formule E au détriment de la Formule 1. La proposition de renouvellement de contrat est arrivée tardivement, Mumm y a répondu, mais le retour a été très tardif. Ainsi la marque de champagne a pris la décision en quelques jours de négocier avec la Formule E.

Sauber et les procès
L’équipe suisse est sous le joug de plusieurs instructions juridiques. La première concernant Adrian Sutil contre un dédommagement de 6 millions d’euros et surtout la société America Movil (Telmex) qui réclame son avance de 4,8 millions d’euros qui a été transmise pour permettre de garantir le volant 2015 d’Esteban Guitierez. Il existerait aussi des dettes envers Ferrari, sans qu’elle soit confirmées.

Lauda et Mercedes
Actionnaire minoritaire (10%) de Mercedes AMG F1, Niki Lauda dispose également d’un contrat avec la marque allemande concernant le management expirant en 2017. Il ne sera pas renouvelé. Mercedes-Benz préférant un poste de conseils et ambassadeur pour l’avenir. Lauda servira surtout de médiateur envers Bernie Ecclestone et pour les prochaines négociations des Accords Concorde.

Rosberg et le détail
Les rumeurs Rosberg-Ferrari ont eu l’effet d’une bombe sur Toto Wolff et le board de Daimler. Les premières discussions ont eu lieu en marge du GP de Monaco pour prolonger l’aventure. Un détail important, durant l’hiver dernier, Wolff avait indiqué qu’il ne discuterait pas de contrat avec Rosberg avant Juillet 2016. Il y a eu comme une accélération du calendrier…

 

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Tempête chez Sauber

Sauber 2016La situation de Sauber inquiète. Les essais privés sur la piste de Barcelone cette semaine ont été annulés, faute de nouvelles pièces. A Sotchi, pour la première fois les mots du staff de l’équipe suisse indiquaient les difficultés financières.  Récit.

Le prévisionnel de Sauber F1 Team depuis 2014 indique invariablement le même chiffre : Un budget de 115 millions d’euros environ. Sauf que depuis trois saisons, selon les informations du BusinessBook GP (voir l’édition 2016 en français and in english), le budget de 2014 était estimé à 91 millions d’euros, celui de 2015, 103 millions d’euros et 2016 fait à peine mieux avec 109 millions estimés. Malheureusement les pertes s’accumulent dans le même temps. Car, selon les indications, le prévisionnel serait le budget de base pour uniquement être présent en Formule 1 et espérer quelques points. Toutefois, le budget visé est quasiment équivalent à celui de Force India et même de Lotus F1 Team la saison dernière.

Les 115 millions d’euros sont à comparer à la stratégie Manor F1 Team. Alors que les moteurs V8 atmosphérique étaient la norme, Pat Symonds (alors consultant technique pour l’équipe Marussia) avait indiqué qu’un budget de 60 millions était le minium pour uniquement faire rouler une Formule 1 durant une saison. L’introduction des moteurs hybrides a fait augmenter le budget à 80 millions d’euros et le propriétaire de l’équipe, Stephen Fitzpatrick a établit son business model, sans excès aucun depuis deux saisons.

La question des ambitions de Sauber

Lorsque Peter Sauber a repris fin 2009 l’usine d’Hinwill, son budget pour 2010 était seulement de 66 millions d’euros,  son effectif d’alors estimé à 388 personnes (bien qu’un plan de réductions ait été signé, sans avoir été adopté) et ses résultats en fin de saison était 44pts et une 8ème place.  Aujourd’hui l’usine n’a pas plus de personnels (380 personnes) et donc pourrait avoir un budget de 90 millions et s’en sortir comme en 2010. Sauf que ce n’est pas le cas.

Felipe Nasr, apporteur d’affaires à hauteur de 25 millions d’euros avec Banco do Brazil, est annoncé sur le départ pour 2017. Son sponsor également. L’avenir repose sur l’entourage de Marcus Ericsson qui assure depuis trois mois les dépenses courantes.

Les démarches pour céder l’équipe se concrétiseront au début Juillet 2016. En attendant, Sauber a de la visibilité pour aller jusqu’au GP de Monaco, fin Mai. Une situation tendue que l’argent de la FOM n’a visiblement pas apaisée. La faute aux dettes qui s’accumulent depuis 36 mois et estimé par les médias suisses entre 120 et 150 millions d’euros.

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Renault : Le changement d’ère nécessaire

Red Bull 2015 Renault Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport F1, a indiqué au magazine F1 Racing qu’il était « évident » que la collaboration entre la marque française et Red Bull Racing « n’allait nulle part ». Ce changement de stratégie est surtout le symbole d’une justification toute récente.

Juillet 2011, un constat s’impose:  Le partenariat Lotus/Genii Capital ne fonctionne pas. La marque anglaise n’a pas payé son sponsoring prévu en début de saison et le partenariat est assez rapidement compromis. Eric Boullier rencontre alors le nouveau numéro 2 de Renault, Carlos Tavares. Ce dernier a avalisé le plan F1 du constructeur français pour les prochaines saisons. Il fallait élargir la clientèle de son V8 avec quatre équipes et fixa les priorités de budgets et recrutement pour le moteur 2014. Une constatation en Juillet 2011 : il est anormal que Renault ne profite pas directement de l’image F1 et ne l’exploite pas directement à travers Lotus Renault GP. Une équipe qui n’est plus vraiment la sienne depuis Décembre 2009.

Finalement l’accord Lotus/Renault n’a pas été au-delà de l’été 2011.  En Septembre, le choix a été fait d’élargir le partenariat technique et économique avec RBR pour une durée de 5 ans (jusqu’en 2016). L’accord entre les deux parties permettant l’exploitation marketing et publicitaire des résultats et de l’image de l’équipe autrichienne par Renault. A l’époque l’impact comme motoriste de Red Bull « était excellent », selon les propos de Jean-François Caubet à l’époque.

Le concept était simple : Renault vendait son moteur contre une réduction de 25% en échange d’une visibilité sur le capot moteur. Cette visibilité cumulée rapportait en exposition médiatique l’équivalent de 150 millions d’euros par année entre 2011 et 2013. Un chiffre qui permettait de valider un budget de 70 millions d’euros par année pour Renault Sport à l’époque. L’opération était rentable. Sauf qu’en 2014 le budget moteur a augmenté à 120 millions d’euros et les performances des RBR baissait, ainsi que celle des Lotus et surtout le nombre de client n’était plus que de trois, puis deux. Ce qui a fait encore plus baisser l’impact médiatique, seul justificatif pour maintenir le budget F1. Pire, la publicité négative entre RBR et Renault a été contre productive pour l’image de la marque française.

Pendant que Mercedes AMG F1 indiquait 3 milliards de retombée médiatique et que même Infiniti revendiquait  1,2 milliards d’exposition médiatique en 2013. Il était donc nécessaire, pour justifier les investissements F1, d’augmenter la présence médiatique de Renault.

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Faire plier les constructeurs

Mexico GP 2015Les moteurs hybrides resteront la motorisation de la Formule 1 jusqu’en 2020. Depuis le début de semaine à Genève, le Strategic F1 Group et la Commission F1 ont multiplié les réunions afin de trouver un compromis. Résultat de six mois d’intenses pressions politiques.

La situation de Red Bull Racing sur le marché moteur a été la sonnette d’alarme. Devant le mutisme d’intérêt de Ferrari et Mercedes-Benz sur la question des moteurs et de leur coût, la Fédération Internationale de l’Automobile a mandaté son président Jean Todt et Bernie Ecclestone pour trouver une solution en usant médiatiquement de leur influence. En réalité, cette nomination est un étage supplémentaire de la fusée décisionnelle de la F1 et un moyen de pression évident. Le Strategic Group F1 ce transformant en protectorat d’intérêt des constructeurs automobiles, rendant le message compliqué à comprendre. Le duo Todt-Ecclestone est mandaté pour stopper la dérive et désigner médiatiquement les constructeurs comme ceux ne voulant pas changer les choses.

L’idée d’un moteur alternatif turbo 2,5L sans récupération d’énergie a été le début d’un retour à la réalité.  Pour contrer cette proposition moteur, les constructeurs ont lancé l’idée de baisser à 12 millions d’euros les moteurs en 2018. Cette proposition c’est accompagné par la condition qu’aucun nouveau moteur autre que ceux d’un constructeur automobile ne propulse une Formule 1. Allant même, par la voix de Sergio Marchionne (Fiat-Chrysler) à proposer que Bernie Ecclestone subventionne dès 2016 l’écart entre le prix des moteurs actuel (27 ou 28 millions d’euros selon les estimations) et les 12 millions désignés comme acceptable.  De son côté l’argentier de la Formule 1 souhaite non pas une réduction du prix de quatre moteurs, mais l’introduction d’un cinquième voir d’un sixième pour proposer des alternatives.

Les constructeurs ont ainsi promis que la situation de Red Bull Racing en 2015 ne se reproduira plus. Réduisant l’impact du moteur alternatif. En parallèle, la FIA a promis de son côté une réglementation plus agressive pour 2018, dont les propositions devront être élaboré par les constructeurs et les équipes. Relançant un nouvel élément dans la balance pour faire plier l’influence grandissante de Mercedes-Benz et surtout FIAT.

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F1 – Le fracas des mondes moteurs

Abu Dhabi 2015Le 15 Janvier les constructeurs de moteurs F1 ont proposé, via le Strategic Group du 18 Janvier des moteurs moins coûteux à l’horizon 2018. La réponse à la volonté de Bernie Ecclestone et Jean Todt, mandatés depuis l’Automne pour résoudre ce point sensible de la Formule 1 : Les moteurs sont beaucoup trop coûteux.

La méthode pour réduire le prix d’un moteur est assez simple. En 2009, Max Mosley avait pointé du doigt le fait que les moteurs clients avaient un coût important et qu’il fallait réduire à 5 millions d’euros et en limiter le nombre à 8 pour la saison. De son côté la FOTA, avait proposé que le prix soit de 12 millions d’euros, puis de 8 millions deux ans plus tard. En 2010, les constructeurs moteurs ont proposé leur moteur 12 millions et la FIA a favorisé Cosworth qui facturait son bloc 6,5 millions d’euros. Comme prévu dans l’accord interne à la FOTA, Renault, Ferrari et Mercedes-Benz ont réduit le prix de leurs moteurs à 8 millions d’euros en 2011.

L’intervention musclée du président Mosley en fin de mandat a été déterminant pour réduire le prix des moteurs ces années là.

Depuis l’introduction des unités hybrides il y a deux saisons en Formule 1, le contraire du plan de la FIA c’est appliqué. Initialement avec le système de gel des pièces, les coûts devaient baisser drastiquement pour proposer un ensemble au prix de 8 millions d’euros à l’horizon 2018/2019. Sauf que c’est tout le contraire qui se produit. Chaque année les constructeurs profitent des modifications de réglementation pour augmenter de 10% les coûts entre 2014 et 2015 et entre 2015 et 2016. A ce rythme, en 2019 le prix pour une équipe cliente aurait été de près de 40 millions d’euros.

L’histoire ayant une tendance à bégayer dans le paddock, Mercedes-Benz, Ferrari, Renault et Honda proposent la même chose qu’en 2009. L’idée du moteur alternatif fondée sur une étude Illmor au début de l’hiver n’étant pour eux qu’une agitation médiatique et l’équivalent moderne du Cosworth V8 de l’époque. Leurs  proposition d’offrir à 12 millions d’euros les moteurs en 2018 est une réaction, avec une contre partie  toutefois.

Le club des 4 constructeurs propose qu’il n’y ait aucun nouveau moteur autre que ceux d’un constructeur automobile. Afin d’éviter un remake de Cosworth. Cette idée ne semble pas satisfaire Bernie Ecclestone qui ne souhaite pas une réduction du prix de 4 moteurs, mais un 5ème moteur (voir un 6ème) plus simple et provenant de structures privées. Le souvenir d’un moteur subventionné par la Formule 1 depuis le programme PURE de 2011/2013 est toujours vivace et pourrait être une source de revenue nouvelle pour la discipline.

Au même moment, Max Mosley provoque les constructeurs en proposant qu’une saison soit réalisés avec deux blocs seulement, ce qui réduirait mécaniquement le coût de 50% , ainsi que la puissance des moteurs. Un coup d’épée dans l’eau.

Tout cela signifie que d’un côté il y a des constructeurs cherchant à rentabiliser médiatiquement et économiquement leur programme F1 et de l’autre un homme d’affaire qui cherche à pérenniser son empire en cherchant des solutions nouvelles, techniquement et économiquement.

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