GP Italie – Paddock Confidences

Italian GP F1Vettel quittera Ferrari après 2017 ? 

« Je ne me sens pas vieux et je ne suis pas un homme patient, bien au contraire. » indique en conférence de presse Sébastian Vettel. En coulisse, le quadruple champion du monde estime que si en 2017 Ferrari n’est pas en mesure de remporter des courses (plus qu’en 2015 du moins), il sera sur le marché des transferts. L’autre indication est que Ferrari lui aurait poliment refusé sa prolongation de contrat jusqu’en 2020…

Grosjean prolonge chez Haas

Sous contrat sur une base de 1+1 ans et une troisième année en option, Romain Grosjean prolongera son aventure avec l’équipe américaine, avec l’ambition d’être au milieu de la grille de départ en 2017.

RTL vise Mick Schumacher

La grande chaîne de télévision allemande discute pour prolonger la diffusion en clair des Grand Prix jusqu’en 2020 (le contrat actuel expire en 2017), avec l’ambition d’entrevoir les débuts de Mick Schumacher en Formule 1 d’ici là. Un pari sur l’avenir pour augmenter l’audience.

Alonso et Hamilton

Lewis Hamilton s’est répandu auprès des journalistes espagnoles en indiquant qu’il souhaitait se battre une saison complète pour le titre de champion du monde avec Fernando Alonso. Mais pas forcement dans la même équipe que lui…

McLaren et la fin de saison 2016

Suivant sa logique entrevue l’an dernier, McLaren va continuer à développer sa monoplace jusqu’à la fin de saison, avec l’ambition secrète d’être au niveau de Red Bull Racing à Abu Dhabi.

Manor et Toto Wolff

Dans le paddock Manor est surnommé Toto Rosso, le directeur général de Mercedes AMG F1, envisage un plan à long terme avec cette petite équipe italienne. L’ambition serait d’en faire l’équivalent du duo Haas-Ferrari dès 2017. La différence serait que le constructeur allemand imposerait des pilotes de son choix.

Massa et le devoir de mémoire

Le départ de Felipe Massa à l’issue de la saison 2016 marque un tournant historique. Il est le premier pilote de la génération « baby boom » du début des années 2000 a se retirer. Le détails ne manquera pas d’ajouter de la valeur : Massa est le seul non champion du monde de sa génération et donc le premier à partir.

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Alonso et la théorie de la compensation

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Au micro de Cadena Cope, lors du programme Tiempo de Juego, Fernando Alonso a dévoilé ses ambitions d’après. Un futur qu’il espère plus en adéquation avec ses envies. Car c’est de cela que l’on parle désormais, une envie. L’envie de faire ce qu’il lui plait, de signer avec une autre équipe plus compétitive, d’avoir la vie plus facile, d’obtenir ce troisième titre qui lui échappe depuis 2007 et de conclure son histoire avec la Formule 1 à l’aube de la saison 2020, année annoncée de sa retraite sportive.

Si l’unité moteur Honda a progressé depuis 2015, il n’est pas encore au niveau des meilleurs. Alonso annonce que McLaren se rapproche de Ferrari, mais 2017 remettra l’ensemble du jeu à zéro.  Le moteur japonais pourrait devenir très bon et la future McLaren un châssis vainqueur de Grand Prix. Laissant ainsi penser que la déclaration du champion espagnol est une façon de mettre la pression sur l’usine de Woking. Mais si 2017 est difficile, quel sera l’alternative ? La question restera en suspend tant les lignes bougent à une vitesse folle.

La théorie de la compensation

Ayant signé un contrat sur une base de trois saisons avec McLaren, Fernando Alonso a touché un salaire de 35 millions d’euros en 2015, puis une réduction à 30 millions pour 2016 (selon le BusinessBookGP).  La troisième année contractuelle sera du même niveau que l’actuelle.  Une théorie émerge toutefois : celui de la compensation de l’année 2007.

Remontons dans le temps. En me replongeant dans l’ouvrage que j’avais consacré au coulisse de sa saison 2007 (2007, l’illusion),  Fernando Alonso signe à l’automne 2005 un contrat sur une base de quatre ans avec McLaren-Mercedes (2007/2008/2009/2010), la base financière est de 30 millions de dollars et une prime de 10 millions de dollars pour l’acquisition d’un titre de champion du monde pilote. En réalité c’est un contrat de trois saisons et une option pour une quatrième.  Le 2 Novembre 2007, après 72h de négociation, Fernando Alonso est libre de quitter Woking, sans qu’un rapport d’argent soit conclu. A l’époque la conclusion semblait étonnante. L’histoire nous montre que non.

Lorsque le pilote a accepté de revenir chez McLaren en 2015, son salaire a augmenté de façon importante. Passant de 20 millions d’euros chez Ferrari à 35 millions d’euros. Notons que pour 2015, Alonso avait proposé à la Scuderia un contrat de 11 millions d’euros et des primes lui permettant d’atteindre 30 millions maximum. Un projet refusé à Maranello qui a embauché Sébastian Vettel.  Les salaires de 2016 et 2017 de Alonso chez McLaren sont curieusement indexé sur ceux qui étaient prévu en 2008 et 2009 (avec l’inflation en prime). Le salaire de 2015 étant majoré volontairement à cause du caractère particulier de la saison (nouveau moteur Honda et un puissant outil de communication et de valorisation).

Cette théorie de la compensation d’un contrat datant de 10 ans maintenant, permet de comprendre pourquoi Fernando Alonso a préféré revenir chez McLaren, plutôt que de signer dans une autre équipe et accepter un salaire plus bas. Reste que l’après 2017 pour le double champion du monde espagnol sera une période de réalité financière évidente. Sa valeur réelle sur le marché étant de 16 millions d’euros (comme lors de son contrat avec Renault F1 Team en 2009).

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Perez, Button, Massa, Bottas, Nasr etc… le point sur le marché 2017

Monaco GPNico Hulkenberg, Sergio Perez, Valteri Bottas, Felipe Nasr, Esteban Ocon, Stoffel Vandoorme,  Felipe Massa, Jenson Button et Danii Kvyat sont au centre du jeu des transferts en cette fin d’été.

De l’aveu de Hulkenberg lors du GP de Belgique, il est fort probable qu’il continue l’aventure Force India en 2017. Les démarches de son agent envers d’autres équipes n’ayant été guère concluantes.

Côté Sergio Perez, ses sponsors (qui influencent désormais sa carrière) ont décidé d’investir sur le projet Renault Sport. L’investissement serait proche de 40 millions d’euros par année et le contrat du mexicain serait sur une base de trois saisons.

L’option du contrat Williams-Bottas expirait au 31 Août, elle a été activée. Ce qui signifie que pour le moment l’équipe anglaise est prioritaire dans les négociations avec son pilote finlandais. La base d’un nouveau contrat de deux saisons (2017 et 2018) est engagée. Reste la question du salaire. L’entourage du finlandais estime qu’un effort important doit être réalisé. L’alternative restant Renault qui serait d’accord avec les contours financiers.

Felipe Nasr quittera Sauber en fin de saison. Dans une période trouble avec l’annonce du retrait de son sponsor, Banco do Brasil, aspiré par le tourbillon des affaires au sommet de l’État brésilien, finalement une prolongation entre Nasr et la banque a été conclu pour trois saisons et un chèque chaque année de 15 millions d’euros. Le brésilien discute activement avec Haas et a repris contact avec Williams pour se donner de la valeur essentiellement. Mais l’équipe américaine serait favorite.

Estéban Ocon a débuté sa carrière en Grand Prix avec Manor, avec le concours de Mercedes-Benz et Renault. Toto Wolff a longuement discuté avec ses homologues français pour que le jeune pilote tricolore continue sa carrière en Grand Prix avec la marque au losange dès 2017. Pour le moment la réponse n’est pas encore claire. Le plan B serait Force India en remplacement de Perez.

Stoffel Vandoorme devrait fortement hérité du volant de Jenson Button pour 2017. Jost Capito, le nouveau boss de McLaren pousse dans ce sens.

Revigoré par l’arrivée de son nouvel investisseur vaudois, l’équipe suisse Sauber étudie désormais un nouveau plan de conquête. Felipe Massa a été en contact avec le team. Comme pilote ou ambassadeur rien n’est encore clair pour le moment. Mais les options pour Sauber sont peu nombreuses aujourd’hui.

Vandoorme favori pour le deuxième volant McLaren, l’avenir de Jenson Button semble se dessiner ailleurs. La piste Williams est considéré comme favorite, reste à connaître les modalités et l’envie respective de travailler ensemble. Dernièrement la piste était refroidie. Signifiant un désaccord. Une annonce est attendue courant septembre.

Dr Helmut Marko a signifié a Danii Kvyat que sa situation dans le projet Red Bull était désormais compromis pour l’avenir. Signifiant qu’il perdra son volant Toro Rosso en 2017. Une rumeur en Belgique indiquait qu’il aurait le soutien de société russe pour obtenir un volant chez Sauber.

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Note du Mardi : Devenir un top team avec un budget de 200 millions

Note du mardiForce India a indiqué que pour devenir un top team, son budget devait être d’environ 230 millions d’euros. Un objectif à long terme nécessitant un gros effort pour un team privé.

Surfant sur ses résultats depuis 2014 avec une 6ème place dans le championnat constructeur, puis la 5ème en 2015, l’équipe Indienne Force India est actuellement  4ème devant Williams et aspire logiquement à envisager la prochaine étape de son projet. A la façon dont Claire Williams tente actuellement d’approcher son projet 2018 visant un budget de 250 millions d’euros par année pour devenir à terme champion du monde.

Actuellement son budget 2016 est estimé par le BusinessBookGP (version française and English Version) à 131,5 millions d’euros, dont 52.1 millions d’euros proviennent du sponsoring. L’investissement des sociétés de son propriétaire Vijay Mallya étant révisé à la baisse depuis 18 mois maintenant, suite à des poursuites judiciaires à New Delhi.

Le modèle d’une équipe privée comme Force India est simple, elle n’en a que deux sources de revenus. La première est une dépendance soit de l’investissement de son propriétaire, soit de l’apport de numéraires garantis par la présente d’un pilote. La seconde étant les droits télévisions  calculé selon différent critères et surtout dépendant du résultat en championnat du monde constructeur. Force India ne touchant pas, à l’instar de Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren et Williams, d’une prime spécifique.

La solution la plus simple serait de projeter un triplement du sponsoring et viser 150 millions d’euros. Mais, hormis Ferrari et RBR, aucune équipe, pas même Mercedes AMG F1 n’est capable de réunir une telle somme en provenance de partenariats privés. Pire les difficultés pour signer des sponsors de plus de 10 millions d’euros sont devenues courant dans le paddock.  Plus raisonnablement l’ambition serait d’augmenter de 50% le sponsoring, afin d’être réaliste.

Le modèle McLaren

L’autre volet d’exploitation serait de s’inspirer de McLaren, Williams, Red Bull Racing et dernièrement de Sauber (via la technologie de l’imprimante 3D), afin de diversifier ses revenus via son savoir faire technologique. McLaren a été la première à avoir crée un bureau d’étude extérieur au début des années 2010, McLaren Applied Technologies.  Cette division a un plan inspiré par Ron Dennis devant permettre de cumulé 180 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2018.

Le modèle Red Bull

Red Bull Racing, via sa filiale Red Bull Technology a noué un accord avec Aston Martin pour la création d’une hypercar en édition limité. Hautement rémunérateur pour l’équipe autrichienne (plusieurs dizaines de millions d’euros) et bonne pour son image.

Le modèle Caterham

En 2011, Tony Fernandes avait racheté la marque anglaise de voiture de sport Caterham afin de la développer en utilisant l’apport technologique et l’image de la Formule 1. Un groupe a été construit de toute pièce  autour de cette idée. Si quelques projets ont abouti pour la filiale Composite dirigée par Mike Gascogne, le développement de la gamme automobile du petit constructeur a été freiner avec la rupture du contrat entre Renault et Alpine en 2014. Provoquant la chute de l’équipe F1 par la même occasion.

L’avenir de Force India

Acculé par les dettes et en manque de liquidité, Vijay Mallya obligera son équipe à se restructurer et trouver sa propre voie qui lui permettra d’être financièrement autonome et d’atteindre son objectif financier. Devenir un bureau d’étude deviendra une suite logique, dans l’aspiration de la tendance du paddock. L’équipe pourrait s’associer à Gordon Murray et développer une voiture populaire ou une petite voiture de sport made in India par exemple, lui permettant de toucher un revenus. L’autre aspect étant à l’horizon 2020 et la renégociation des Accords Concorde, qui s’annonce bien différent de ceux paraphés en 2013 et favorisant un noyau d’équipe au détriment du reste du plateau. Une équité dans la répartition lui permettrait d’augmenter ses revenus de 50%, voir de les doubler.

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Note du Mardi – L’impact de la VR sur la F1

Note du mardiSelon le cabinet Deloitte Global la réalité virtuelle (VR) l’année 2016 représentera un marché d’un milliard de dollars. Dans le détail, 700 millions pour la vente de matériel et le solde de vente de contenu. 2,5 millions de casques VR ont été vendus et 10 millions de jeu. Reste la question concernant la Formule 1. Quel sera l’impact de cette technologie sur la discipline ?

Dans une interview pour Sportune, l’ex patron de la communication et marketing de Lotus F1 Team, Stephane Samson a indiqué : « Cette technologie devient de plus en plus mobile et facile d’utilisation. Une caméra 360° dans un garage pendant le week-end, par exemple, visualisée par des lunettes VR, peut devenir spectaculaire. De même, que de voir une photo de Button sur un vélo est sympa, de pouvoir assister à 10 minutes de son entraînement en full 360° prendrait une autre dimension. »

L’ambition est de plonger dans le sport, surtout en dehors des circuits. Stephane Samson travaille actuellement avec des sponsors et la Fédération Internationale de l’Automobile pour proposer un produit unique qui pourrait être visible en Formule E dans un avenir prochain.

Virtuellement Réelle

Pour beaucoup la VR est encore abstrait. Toutes les sociétés de technologies ont un projet dans cette direction. Aux Etats-Unis les diffuseurs d’événements de sports ont investit des dizaines de millions de dollars dans cette technologie. Plusieurs pistes sont expérimentées, ayant toute en commun d’intégrer le fan au centre de l’expérience sportive. Mais la VR pourrait, à terme, finir par conduire à des modifications des sports eux-mêmes.

En effet, ce sera la prochaine étape de l’interaction entre le sport et les fans. Après les réseaux sociaux permettant ayant développé la culture du commentaire et de la remarque, avec la VR vos avatars pourraient habiter des tribunes virtuels sur chaque circuit…tout en restant dans son salon, par exemple.

De cette façon, la VR permettra de nous rapprocher du sport de la même façon que l’on jouera à un jeu vidéo, voir une interaction avec une émission de télévision. Mais cela ne changera pas la réalité. Ce qui explique peut être pourquoi la Réalité Virtuelle ne réinventera pas le sport, mais le changera vers une nouvelle direction.

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Saga : Benetton Formula – 1997, la construction de l’échiquier

Benetton B197

Sur Piccadilly Circus, entre les murs du Planet Hollywood, l’ambiance était très hollywoodienne. La nouvelle arme de Benetton, devant gommer l’affront du précédent exercice, exhibait des lignes finalement assez familière. Une simple évolution de la précédente monoplace en plus fine. La B197 était désormais le fruit d’une nouvelle équipe technique composée de Pat Symonds et Nick Wirth. Plus légère d’une vingtaine de kilos, disposant d’un nouveau différentiel hydraulique et d’une direction assistée, ainsi qu’une nouvelle suspension arrière et un retour à la boite de vitesse transversale à 6 rapports. Des solutions simples pour revenir à l’essence même du succès. Surtout des solutions pour masquer un budget de seulement 50 millions de dollars moins important que la saison précédente. Soit deux fois moins que Williams, McLaren et trois fois moins que Ferrari. En bref, les solutions de 1995 pour résoudre les problèmes techniques de 1996. Benetton commençait à rentrer dans le rang.

La victoire au Grand Prix d’Allemagne de Gerhard Berger ne changea rien à l’évolution d’une saison complexe. Benetton perdait du terrain. Distancé par Williams et Ferrari et rattrapé par McLaren, l’usine d’Enstone comptait essentiellement sur la puissance et les évolutions du moteur Renault RS9 pour se maintenir à son niveau. Jean Alesi et Gerhard Berger échaudés par cet épisode de leur carrière décidèrent de changer d’horizon. Sauber sera le salut du français, la retraite celle de l’autrichien. L’été 1997 fût terrible pour Benetton. Aucune rumeur de transfert à référencer alors pour remplacer son duo de pilote, malgré une timide approche auprès de Damon Hill. Pire l’équipe était annoncée à vendre 80 millions de dollars. En réalité, la famille Benetton racheta les 35% de ses parts à Flavio Briatore et ce dernier démissionna dans la foulée en Septembre. Remplacé par David Richard pour les dernières courses de la saison. Une page se tournait pour Benetton. Entre temps, en bon soldat, l’italien avait signé un contrat de sponsoring avec Fedex et surtout réalisé deux importants accords.

Le premier avec Mecachrome/Renault pour une fourniture de deux saisons, après avoir flirté avec Mugen Honda pendant des mois. Le second avec son sponsor principal, Mild Seven contre 35 millions de dollars pendant trois saisons. Enfin, Briatore avait signé les Accords Concorde jusqu’en 2007. Les bases restaient solides pour l’avenir.

L’épisode Mecachrome relevait de l’ultime coup de Briatore. Une sorte de vengeance entre amis. Une démonstration de puissance aussi. Ayant négocié la fourniture moteur pour le compte de la Scuderia Minardi avec les français pour obtenir le V10 (Ex Renault) en 1998, l’italien avait déboursé 3 millions d’acompte. Souhaitant vendre ses parts de Minardi, Flavio Briatore souhaitait développer l’usine de Faenza pour la rendre plus séduisante auprès des très britanniques commanditaires de British American Tobacco, qui visaient le rachat d’une équipe à moyen termes. A l’époque Benetton voulait quitter la Formule 1 et souhaitait vendre à un partenaire solide. British American Tobacco, grand concurrent de Philip Morris (Marlboro) souhaitait racheter une équipe. Le départ de Flavio Briatore en Septembre était le résultat de la stratégie de la famille Benetton d’épouser le projet de David Richard qui consistait à faire racheter un top team par le géant du tabac. Juste après le Grand Prix du Japon, Benetton annonce une prolongation de contrat avec Mild Seven. L’opération était pilotée par Flavio Briatore. Par quel moyen ? Simplement en devenant conseiller et VRP pour les japonais dans le paddock. N’avait t’il pas durant la saison 1996 menacé Ken Tyrrell en pleine réunion pour les Accords Concorde en indiquant que le budget de la marque de tabac japonaise dont disposait le grand Ken pour financer son équipe, relevait de sa décision et non pas celle de l’anglais ? L’argent ira d’ailleurs chez Minardi l’année suivante. L’affaire Mecachrome/Minardi/Benetton relevait du même mélange des genres.

Minardi M197

BAT ayant finalement choisi le troisième projet de Craig Pollock en rachetant l’équipe Tyrrell, Flavio Briatore n’avait plus réellement d’intérêt pour Minardi. Il céda pour 18 millions de dollars ses parts à son associé Gabriele Rumi et dans la foulée céda son option sur le moteur Mecachrome. En effet, sans moteur pour 1998, Benetton Formula racheta pour 5 millions de dollars le précontrat signé par une société proche du manager italien au nom de Minardi avec Mecachrome en décembre 1997.  Répétition avant l’épisode Supertec.

Entre temps, l’influence de Briatore était toujours visible chez Benetton. N’ayant pas de tops pilotes disponibles sur le marché pour la saison 1998, l’usine d’Enstone fît le choix de signer deux jeunes pilotes proches de son ex manager italien. Agent d’image de Giancarlo Fisichella et Alex Wurz les deux pilotes avaient été confirmés par Benetton pour les saisons 1998 et 1999. Jarno Trulli héritera du volant Prost (ex Ligier) avec une option pour 1999.

Ayant pris conscience que son temps était venu avec l’arrivée de son rival Alessandro Benetton dans la galaxie Benetton. Flavio Briatore avait embauché en Juin 1997 le français Bruno Michel (gérant de l’équipe Ligier) pour réaliser sa seconde vie. Loin de la gestion d’une équipe. Cette stratégie allait toutefois lui permettre de rester au contact avec la Formule 1, mais également de rester au conseil de Luciano Benetton pour son équipe, ainsi que des japonais de Japan Tobacco, des français de Renault et de pilote comme Fisichella, Trulli, Wurz et Pedro Diniz. Une autre histoire pouvait débuter dans un avenir lointain. Une sorte de vengeance sur l’ère précédente. Le scénario d’un italien qui n’avait aucune chance dans le salon de l’hôtel Grosvenor en 1989 face à Bernie Ecclestone et qui est devenu avec le temps un personnage unique du monde de la Formule 1. L’instigateur d’une évolution toujours visible aujourd’hui en bien ou en mal. Le jugement appartenant au temps.

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Saga : Benetton Formula – 1996, grandeur et décadence

Jean Alesi Benetton B196

Désormais un top team disposant d’un budget de 78 millions de dollars, très proche de Williams-Renault. Benetton et Flavio Briatore avaient une ambition démesurée pour la saison 1996. La présentation de la nouvelle monoplace dans le cadre du somptueux théâtre grec de Taomina en Sicile marquait le triomphe de Benetton sur la Formule 1. L’équipe la plus colorée du paddock imposait sa marque et surtout devenait un notable. Au pied du mur après le départ de Michael Schumacher, l’usine a été obligé de réviser une stratégie sportive et technique reposant sur les épaules du double champion du monde allemand. Briatore avait décidé de changer de politique et revenir en arrière pour appliquer la stratégie Cesare Fiorio en 1989/1990. Désormais sous licence italienne et s’estimant assez solide techniquement pour permettre à deux tops pilotes de remporter le titre, la saison s’annonçait positive. D’ailleurs cette année là, les pronostiques donnaient Jean Alesi à égalité avec Damon Hill pour le titre de champion du monde. Un leurre.

La présentation Sicilienne montrait aussi l’arme destinée à contre dire les analyses estimant que les titres de champion de 1994 et surtout 1995 n’étaient dû seulement qu’à Michael Schumacher. En coulisse l’équipe était réellement épuisée. Contrainte à la fois de concevoir la B196 et de mener à bien le programme de développement de la B195, coûteux en temps et énergie, l’équipe technique composée de Ross Brawn et Rory Byrne s’était fourvoyée et surtout n’avait plus d’idées nouvelles. Les solutions techniques de 1996 ayant été éprouvé en fin de saison 1995 pour rester compétitif, les exigences de Schumacher, mélangé à des méthodes de travail plus rigides et accordant une place importante aux informations issues de la télémétrie et des ordinateurs ont produit une monoplace trop sûr d’elle. Volumineuse, longue, lourde à l’aérodynamique hyper sensible la B196, dès les premiers essais, avait montrée ses limites dans les changements d’assiettes. Piquage en freinage, cabrage en accélération, sous-virage et survirage sans raisons, cette monoplace souffrait surtout d’une boite de vitesse longitudinale lourde à 7 rapports, (alors que les précédentes réalisations disposaient d’une boîte à 6 rapports transversale) assez peu fiable et provoquant une refonte complète de la suspension arrière devenue trop rigide et peu efficace. Rien n’allait dans le bon sens. En retard techniquement, la B196 aurait nécessité un investissement trop important pour combler le retard sur Williams et même Ferrari. En fin de saison Ross Brawn et Rory Byrne quittèrent l’usine pour Ferrari. Aucune victoire à signaler, la première fois depuis 1988. Le titre de champion du monde de 1995 était bien loin avec la 3ème place du championnat du monde et seulement 69 points inscrits, derrière une Scuderia Ferrari retrouvée avec l’embauche de Michael Schumacher.

Côté Ligier Mugen, après le départ de Tom Walkinshaw en début de saison, Briatore disposait de 100% de l’équipe bleue, laissant les commandes de l’usine à Bruno Michel et négociant avec Alain Prost un protocole de reprise. Le prix fixé à 100 millions de Francs, valorisé grâce à un contrat de fourniture exclusif avec le manufacturier de pneumatiques japonais Bridgestone, qui débutait en Grand Prix pour la saison 1997, mais également la fourniture gratuite du moteur Mugen-Honda en échange de la signature du pilote nippon, Nakano, et conclu quelques mois plus tard. En Octobre 1996, Briatore avec un consortium composé d’Alessandro Nannini et Gabriel Rumi prenait le contrôle de 70% du capital de la Scuderia Minardi. L’italien souhaitait faire de la petite équipe italienne un véhicule de valorisation d’un de ses pilotes sous contrat et un produit d’avenir (Jarno Trulli). Il signa avec Brian Hart en Novembre pour obtenir son moteur V8 et Mild Seven comme sponsor principal, via Ukio Katayama pour 15 millions de dollars.

Discrètement, Flavio Briatore poussait les pions d’une nouvelle carrière. Au sommet de sa popularité et ayant signé un contrat avec Benetton jusqu’en 1999, contre 1,6 millions de dollars par année, il se lançait dans le management de pilotes après avoir signé discrètement Giancarlo Fisichella en 1995. Le jeune romain deviendra pilote Minardi en 1996. Avant d’obtenir un volant Jordan-Peugeot pour la saison suivante. Briatore, sous les conseils de Gerhard Berger signa Alex Wurz, récent vainqueur des 24h du Mans, comme pilote d’essais Benetton et enchaîna avec Jarno Trulli, qu’il plaça chez Minardi pour la saison suivante. Les pièces d’un nouveau jeu se mettaient en place.

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Saga : Benetton Formula – 1995, le début du déclin

Benettton95

Le moteur V10 Renault en plus d’être fiable et puissant permettait clairement lors des premiers essais en piste d’espérer se maintenir au sommet. Pourtant Michael Schumacher se plaignait du manque de performances aérodynamique de la machine. La voiture avait perdu ses appuis de l’année précédente et était très difficile à piloter. Vulgairement cette B195 n’était qu’une B194 à l’empattement plus long et grossièrement adapté à la nouvelle réglementation, face à la Williams FW17 plus fine et mieux finie aérodynamiquement. Joan Viladelprat, le nouveau responsable de l’exploitation de l’équipe en replacement de Tom Walkinshaw avait décidé de miser sur la fiabilité et le  duo Schumacher/V10 Renault, plutôt que dans le développement d’un nouveau design, avec le concours de Brawn et Byrne. Un calcul savant, héritage des précédents changements de réglements techniques imposés par la FIA.

Johnny Herbert entra en lice aux côtés de Michael Schumacher contre un salaire de 2,5 millions de dollars. Il remportera deux victoires cette année là et permettra à l’équipe de remporter le titre de champion du monde des constructeurs face à Williams. Le doublé était promis pour le jeune pilote allemand qui confirma, avec 9 victoires, sa précédente saison. Il devenait un grand pilote. Benetton aussi sur la période devenait une grande équipe. Son budget évolua de 25 millions de dollars en 1994 à 52 millions de dollars en 1995. Elle était loin de Ferrari et McLaren, mais se rapprochait de Williams.

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En plus des succès de Benetton c’est surtout l’épisode Ligier qui sera au centre des préoccupations de Briatore. Accusé d’être une voiture cliente, la monoplace bleue de Magny-Cours était épiée jusqu’en Juillet. Propulsée par un moteur Mugen, subtilisé à Minardi à la dernière minute au point d’avoir un procès qui ne sera résolu que lorsque le manager italien entra dans le capital de l’équipe italienne en 1997. La monoplace ressemblait terriblement à la Benetton. C’était en réalité la même voiture, construite en France et adaptée aux contraintes du moteur japonais. La boite de vitesse, le train arrière, tout comme la coque étaient identique, mais fabriqué dans deux usines différentes. Sans preuve d’un lien technique direct entre Benetton et Ligier (hormis son propriétaire), la Fédération abandonna ses doutes. Côté budget, Ligier avait un budget de 50 millions de dollars et n’en dépensa que trente (dont 10 pour le moteur Mugen). Le bénéfice était alors de 20 millions de dollars dont le dessein sera lui aussi inconnu. Un procès en France concluant en une évasion fiscale. Le rideau tomba assez vite. A l’époque le bruit indiquait qu’une partie du budget de Ligier avait permis à Benetton de se maintenir à la lutte face à Williams. Mais d’autres bruits indiquaient un enrichissement personnel entre le propriétaire (Briatore) et son locataire gérant (Walkinshaw). Le mystère est toujours entier aujourd’hui. Après avoir renouvelé son contrat de fourniture avec Mugen-Honda pour 6 millions de dollars en  Septembre, Tom Walkinshaw compris qu’il ne pouvait rien faire avec Ligier. Le piège de Briatore se resserrait. Tandis qu’il demandait durant l’hiver 95/96 à l’écossais de remplacer les sponsors français de l’équipe par des marques plus européennes, l’italien signa un préaccord avec le brésilien Pedro Diniz pour l’année suivante (apportant 10 millions de dollars de budget).  Tout en renouvelant pour deux ans avec la SEITA (Gauloise) contre un chèque de 10 millions de dollars par an. Lassé, Walkinshaw indiqua en Décembre qu’il laissait la gestion de Ligier. Préférant poursuivre sa propre voie. Le 1er Avril 1996 il quitta définitivement Magny-Cours et racheta 51% d’Arrows Internationale Ltd pour 6 millions de dollars.

Retour en arrière. Septembre 1992, la société d’investissement familiale 21 Investment de la famille Benetton se mit d’accord avec Tom Walkinshaw. L’homme d’affaire écossais avait perdu le concours de Jaguar Sport dans le capital de son entreprise et cherchait un nouveau partenaire. Benetton accepta une prise de participation de 49%  de TWR par échange de participation contre 35% de Benetton Formula Ltd. Trois ans plus tard, isolé par un accord qu’il jugeait inégale, Walkinshaw souhaitait sortir de sa relation délétère avec Flavio Briatore. Luciano Benetton soutenant son compatriote, la séparation était inévitable. Il en coûtera une quinzaine de millions de dollars à l’écossais après plusieurs mois de négociation. Initialement les italiens demandaient 100 millions de dollars, mais le prix a été finalement indexé sur la valeur de l’équipe Benetton Formula.  21 Investment pour remplacer son investissement envers TWR songea une approche auprès de Bugatti SpA qui avait Lotus Group en pépite. Un deal de 57 millions de dollars sera conclu par lettre d’intention, avant que le constructeur malaisien Proton ne proposa 80 millions et remporta la mise. Sans conséquences.  L’accord TWR/Benetton conclu, comme promis quelques mois auparavant, Briatore se retrouve actionnaire de Benetton Formula Ltd en héritant de 35% des parts de Walkinshaw.

L’année 1995 aura été également une année politique. Suite à la difficile saison 1994, Benetton accepta de payer le volant de l’ancien équipier de Schumacher l’année précédente, Jos Vestappen (4 millions de dollars) et de fournir sa boite de vitesse pour une somme modique à l’équipe Simtek-Ford. Cette équipe était le produit dérivé d’un bureau d’étude fondé en 1989 et dont l’actionnaire principal était alors le président de la FIA, Max Mosley. L’équipe ne survivra pas à l’été 1995, mais le geste était un symbole d’apaisement furtif et troublant.

D’autant plus troublant que durant l’été 1995, Michael Schumacher signa son contrat avec la Scuderia Ferrari, sans qu’une véritable bataille n’ait été engagé avec Briatore et Benetton. Payé cette année là grâce au sponsoring de la marque de bière allemande Bitburger, la surenchère était impossible.  Discrètement Frank Williams entra dans le jeu et proposa 13 millions de dollars mais pour la saison 1997. L’équipe anglo-itlaienne était cernée. Tout juste après le Grand Prix du Japon, entre deux verres, tard dans la nuit, Briatore proposa 15 millions de dollars pour 1996 à son double champion du monde. Des paroles de forme. Jean Alesi était déjà signé depuis la fin Août avec Benetton, tandis que Gerhard Berger était déjà dans les plans de Briatore en ce moment là. Le départ de Schumacher a été une profonde tristesse, mais il fallait relancer la machine d’Enstone.

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Saga : Benetton Formula – 1994, l’âge d’or

Benettton94

Ford l’avait pourtant promis à la signature courant 1992. Le moteur 12 cylindres 3,5L en développement depuis quelques mois tardait à venir renforcer l’équipe. Pire, l’accord entre le constructeur américain et l’équipe avait été écorché par McLaren la saison précédente. L’attraction Ayrton Senna avait été trop forte pour les dirigeants de la marque à l’ovale bleu. Mais cette négligence de Ford envers Benetton força Flavio Briatore à faire face et prévoir l’après. Acceptant la mort dans l’âme la situation, Ford accepta les modalités de Benetton Formula pour 1994. Car en parallèle une véritable opération charme à destination de Renault et ELF, ce construisait gentillement.  Avec le bloc français et le concours de Michael Schumacher,  l’italien estimait que Benetton pouvait rester compétitive face à la concurrence. L’idée fera son chemin et obtient un avis favorable en Octobre 1993.  Renault Sport signa un pré accord avec Benetton Formula pour une fourniture de trois saisons à partir de 1995. Gratuite. Mais il fallait des garanties et la concurrence était nombreuse. Ainsi, Briatore pris une option d’achat de l’équipe Ligier, propulsée par le fameux V10 Renault, afin d’avoir à la fois un plan B et une base pour gagner du temps.  L’offensive sur la marque au losange fît réagir Ford. Un nouveau moteur avait été mis en chantier à Northampton en toute hâte fin 1993. Le V8 Zetec-R. Avec un régime passant de 13,500 à 14,700 tr/min proposant 760cv, soit trente de plus que le HB de l’année précédente. Le chant du cygne pour le duo Ford-Benetton.

Transformant son option d’achat, Briatore pris 85% du capital de Ligier Sport et le contrôle de l’usine de Nevers pour 50 millions de Francs. L’argent avait été prêté par Bernie Ecclestone avec intérêt à court terme, car Luciano Benetton ne souhaitait pas participer à l’aventure. Ce projet de reprise était surtout une reprise du projet initial présenté aux français par Ron Dennis  et McLaren durant l’hiver 1992/1993. McLaren souhaitait à l’époque le moteur V10 Renault pour 1993 afin de garder Ayrton Senna le plus longtemps possible. Un an plus tard Briatore réalisa ce que Dennis n’avait pas réussit à faire, pour préserver l’avenir de l’équipe Benetton.  Olivier Panis signa un contrat similaire à celui qu’avait paraphé Michael Schumacher en Septembre 1991 et le moteur Renault propulsa une monoplace simple évolution de la précédente. Pour un budget de 280 millions de francs, l’équipe bleue n’en dépensera que 100 millions (dont 65 millions de moteur Renault). Le bénéfice était important. Ecclestone ayant été remboursé,  Briatore racheta la marque de chaussures Kickers au groupe Zanier, avant de la revendre plusieurs dizaines de millions de dollars au même groupe Zanier. Les débuts de la diversification pour Briatore. L’argent de Kickers servira à prendre 50% des parts d’une petite société pharmaceutique italienne. La base de la fortune de Briatore était ainsi née.

Autour du moteur Zetec-R, la B194 était une évolution gommant les défauts de la B193. Une machine surtout développée en soufflerie, mais au design similaire. Ross Brawn présentait cette monoplace non pas comme une version B de la précédente mais comme une solution plus évoluée encore. Une évolution dans le détail. En réalité, la B194 était un mix entre la B193 et l’un des deux projets Reynard F1 imaginés par Rory Byrne. Après l’arrivée de John Barnard, l’ingénieur sud-africain avait trouvé refuge chez Reynard. Le petit constructeur anglais qui brillait en F3000 avait de l’ambition pour son avenir. La Formule 1 était la prochaine étape, une première monoplace sera mise en chantier et un accord de fourniture avec Yamaha pour 1992 sera signé. La monoplace ne sortira jamais de la soufflerie et son dessin servira de base aux modèles d’Indycar de Reynard à partir de 1994. En parallèle de ce projet, Byrne développa un autre modèle dont il laissa les dessins à Reynard avant de revenir chez Benetton. Cette monoplace au nez haut et ponton reculé avait été également conçue autour du V12 japonais. L’ironie de l’histoire verra cet ultime design de Byrne pour le constructeur anglais, sous le nom de Pacific PR01 durant la saison 1994, non pas propulsé par un V12, mais adapté pour un V10 Illmor, sans succès toutefois. La réglementation 1994 imposa les ravitaillements en course, forçant Benetton désormais composé de 175 employés d’être ingénieuse et méthodique. L’approche mathématique par ordinateur des Grand Prix sera en grande partie le succès de cette saison. Ainsi qu’une exploitation de l’anti-patinage sur la monoplace de Schumacher qui sera toujours sujet à controverse. Même aujourd’hui, malgré les démentis. 8 victoires et une  triste fin de Grand Prix d’Australie pour Schumacher plus tard, le titre de champion du monde des pilotes est désormais inscrit dans les tablettes de la discipline. La marche avait été franchie. Il fallait confirmer pour la saison suivante.

La joie du premier titre de Schumacher ne sera toutefois qu’une façade. En coulisse, la main mise de Tom Walkinshaw sur l’équipe Benetton devenait trop forte. Ses excès aussi. L’option de l’écossais pour prendre le contrôle de l’équipe inquiétait les italiens. Un plan s’esquissa doucement. Ecarter Walkinshaw du jeu. Luciano Benetton promis les parts de l’écossais à Flavio Briatore. Le salaire de l’italien passa à 800.000 dollars. Briatore céda l’exploitation durant 18 mois de Ligier à Tom Walkinshaw et TWR. Le piège se mettait en place autour de l’aventureux  manager écossais.

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Saga : Benetton Formula – 1993, devenir un top team

Spanish Grand Prix, Barcelona, Spain, 1993. Michael Schumacher at speed. CD#Motorsport5-8.

Fort de son succès, Flavio Briatore n’avait pas l’intention de perdre du temps. Il signa un accord de deux nouvelles saisons avec Ford Motors Co pour une fourniture gratuite de ses moteurs à compter de 1993. Un poste de dépense en moins pour l’équipe anglo-italienne qui était certes un top team, mais sans en avoir encore les moyens. Alors que McLaren, Ferrari et Williams disposaient de plus de 50 millions de dollars de budget, Benetton disposait alors de 25 millions au plus. L’accord avec Ford lui permettait de faire une économie de 5 millions de dollars sur ses dépenses annuels et surtout disposer des dernières évolutions du V8 en priorité, ainsi que l’espoir d’un futur V12 présenté en maquette lors de la signature de l’accord. La nouvelle boite de vitesse transversale semi-automatique, mise au point durant la saison 1992 est enfin opérationnelle et fiable. Elle sera adjointe sur la B193 à une suspension active. L’heure était venue de se rapprocher de Williams-Renault et McLaren.

En réalité, la B193 était une évolution assez simple de la B192. A l’image de la Williams FW14 et son évolution B, la suspension active avait été ajoutée comme un gain à la fois en performance et en confort. Pour sa mise au point durant l’hiver, le vétéran italien Riccardo Patrese qui était de la campagne triomphale de 1992 avec Williams a été embauché contre un salaire de 4 millions de dollars et une prime alléchante. Dès les premiers tours de roue, la saison s’annonçait compliquée. La B192 avait un centre de gravité trop haut, perturbant l’équilibre de la voiture. Difficile à régler à cause d’un moteur et d’une boite de vitesse située trop haut dans le châssis (à cause d’une méconnaissance des effets de la suspension active), la monoplace usait trop les pneus et était très inconfortable à piloter. Il faudra toute la fougue et la maitrise de Michael Schumacher pour vaincre sur cette machine, avec beaucoup de malchances (Monaco, Hongrie et Belgique) avant de remporter l’unique victoire de saison de Benetton au Portugal, tandis que Patrese resta dans l’ombre. Quittant la discipline dans l’anonymat après quinze saisons.

Durant l’été 1993, Willy Weber entra dans la dernière ligne droite des discussions avec Flavio Briatore pour prolonger le contrat de Michael Schumacher.  La pression était forte sur les épaules de l’italien depuis la fin du printemps. Méthodiquement le calcul de l’agent allemand était clair : Ayant accepté de toucher un salaire basé sur les résultats en piste (autour de 25.000 dollars le point), les émoluments du jeune pilote évoluait dans une sphère supérieur au million de dollars. Alors que sa notoriété augmentait en Allemagne et que les produits dérivés permettaient d’envisager 6 ou 7 millions de dollars de recette par année. L’heure de la revalorisation salariale avait sonnée. L’approche de Ron Dennis au nom de McLaren servit de base. Pour Weber, Schumacher était de la race des champions du monde. Un pilote devant obtenir des émoluments proche de 10 millions de dollars par année. A l’époque, Alain Prost touchait 12 millions chez Williams et Ayrton Senna, 16 millions avec McLaren. Même Gerhard Berger touchait 7 millions de dollars chez Ferrari cette année là. L’équipier de Schumacher, Riccardo Patrese touchait d’ailleurs 4 millions de dollars. Il fallait redresser la situation pour le clan allemand. Briatore après avoir subtilisé Schumacher à Jordan se retrouvait dans une situation moins confortable qu’en Septembre 1991. Son équipe était certes plus forte, mais toujours plus dépendante du talent de l’allemand. Plus inquiétant, l’italien savait qu’il ne pouvait pas rivaliser avec ses concurrents sur les salaires et s’en confira auprès de Bernie Ecclestone. Ce dernier ne lâchera t’il pas à la presse durant l’été 1993 que le salaire de Senna était indécent et dangereux pour l’équilibre de la discipline. Revendiquant qu’un très bon pilote devait toucher 6 millions de dollars maximum par saison. L’annonce bénéfique que Briatore souhaitait pour conclure les discussions avec le duo Weber/Schumacher.

Après une première offre de 10 millions de dollars pour 1994, Briatore coupa les ponts en proposant un salaire de 3 millions de dollars et toujours des points en guise de bonus. Dans les coulisses et manipuler par Weber, Ron Dennis présentait une lettre d’intention pour obtenir les services de Schumacher pour les saisons 1994/1995 et 1996 contre un salaire de 8 millions de dollars annuels. Le choix était limité mais finalement l’objectif avait été atteint. Le manque de perspective technique de l’équipe de Woking força Weber à accepter l’offre de deux saisons (1994 et 1995) avec une option pour 1996,  contre un total de 15 millions de dollars de Benetton. 5 millions de dollars pour la première saison et 10 millions la seconde. Cette augmentation du contrat de Michael Schumacher avait été d’autant plus compensée par la signature au GP du Japon, d’un nouveau manufacturier de Tabac : Mild Seven. Le groupe Reynolds et Camel se substituant après avoir été racheté par le groupe  Japan Tobacco, la marque bleue claire fit son apparition pour 20 millions de dollars par année jusqu’en 1997.  Une bonne opération pour l’équipe d’Enstone, mais pour rester à la fois compétitif et vaincre Williams. Mais si Mild Seven était une bonne nouvelle, Briatore savait également qu’il fallait trouver un sponsor pour payer le salaire de Schumacher pour 1995. La chasse pouvait débuter.

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