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Le système Red Bull en Formule 1

Bernie Ecclestone a un vieux dictons remontant maintenant a près de 20 ans : « La démocratie ne fonctionne pas. » l’argentier de la Formule 1 parle surtout pour son sport et ses intérêts. Mais politiquement la discipline est dans une phase délicate de son histoire. Un tournant même.

Depuis plusieurs semaines, les équipes discutent sur des mesures de réductions des coûts. Sauber (soutenue par Lotus) est la plus active dans ce sens et tente de lancer un courant de pensée qu’elle souhaite majoritaire d’ici la fin de l’année 2013. En vain pour l’instant car Red Bull Racing démontre son véritable visage par l’intervention de Christian Horner. La réalité est que l’équipe autrichienne s’inquiète surtout de savoir si sa domination sera toujours effective dans les trois prochaines années. Par exemple concernant le moteur. Horner s’épanche sur le manque de moyens que Renault Sport déploient dans son moteur V6 de l’an prochain, en rapport à Mercedes et Ferrari. Au même moment ou Caterham annonce un partenariat de trois années avec Renault Sport, contre un investissement de 16 millions d’euros (avec les réductions d’usages), par année pour disposer du même moteur que RBR. Pour Red Bull, l’argent n’étant pas un problème, payer son moteur n’est pas un problème. Seule la performance compte. En un l’espace d’un week-end, à Singapour, Christian Horner a réduit à néant tout espoir d’entente et reste dans sa forteresse.

Ainsi est Red Bull aujourd’hui.  Autrefois une équipe intéressante elle devient un véhicule détestable pour la Formule 1. L’enfant d’un système. D’un team indépendant, ayant un discours de réduction des coûts dans les années 2007/2008, RBR est devenu une équipe qui gagne des victoires et des titres. Aujourd’hui, elle est considérée dans les nouveaux Accords Concordes comme l’égale de Ferrari et elle défend uniquement ses intérêts. Son rachat de Minardi, autrefois saluée en 2005 comme un investissement pour l’avenir avec les pilotes et la préservation du plateau, se présente aujourd’hui comme un outil politique puissant. Pourtant, Red Bull Racing est une équipe indépendante. Renault Sport et son partenaire, de la même manière que l’était Williams dans les années 90. Toutefois, Williams n’était pas le team d’un constructeur, mais un team indépendant. Le paradoxe est donc total entre ce qu’est en réalité RBR et ses valeurs.

Enfin, Red Bull fait de la Formule 1 de la même manière que le Qatar investi dans le football. A des fins de promotion et de marketing. Imaginons qu’en 2021 les autrichiens décident que le jeu n’en vaux plus la chandelle, après 3 années de défaites par exemple ? Ils partiront et que restera t’il de Red Bull Racing ? L’équipe sera vendue, mais gardera t’elle son nom ? Benetton a été vendu et a été rapidement remplacé par Renault et elle s’appelle aujourd’hui Lotus. La trace dans l’histoire sera dans les statistiques ou l’objectif de la marque autrichienne sera d’être l’égale de Team Lotus ou McLaren et Williams. Finalement une faible ambition finalement. Plus intéressant est que le marketing de cette équipe (devant être puissant à la base) ne tourne qu’autour de Sébastian Vettel. C’est-à-dire que l’équipe n’existe que par l’allemand. Mais ce dernier ne soulevant guère les foules, il sert la marque qui l’emploie. Les rumeurs Raikkonen d’une part et Alonso d’autre part sont destinés à présenter l’équipe comme attractive et non fermée. Hors, elle est fermée en réalité et l’annonce de Ricciardo et l’augmentation future du salaire de Vettel, ainsi que la gestion de carrière de ce dernier, en sont les exemples.

Ainsi Red Bull crée un système qui rend la Formule 1 dépendante. Elle impose sa loi, ses ambitions, sans qu’un sentiment positif en ressort. L’émotion n’est plus là. La question de cette dépendance Red Bull restera en suspens, mais nous remarquons que plus années passent et plus la Formule 1 dépendra de sa source Red Bull. Durant l’été, un responsable d’équipe parlait en off du transfert possible alors de Raikkonen chez RBR en ses termes : « Red Bull c’est qu’une masse d’argent quasi illimité et ils pensent qu’ils peuvent tout avoir avec cela. » Il est loin le temps de l’équipe Star Wars ou Superman du GP de Monaco 2005/2006…

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L’idée d’un championnat Play Off de Formule 1

Certaines idées (reçues) ne meurent jamais. La domination de Sébastian Vettel sur la piste relance un débat vieux de 10 ans, lorsqu’un certain Michael Schumacher emportait sur les circuits du monde entiers des victoires enrichissants son palmarès. La dernière idée est le Play Off.

Ce système est utilisé en NASCAR, sous le patronyme de « Chase ». Le principe est simple : Les douze meilleurs pilotes du championnat régulier ont le droit, pour les dix dernières courses de combattre pour le titre suprême. Un système qui permet de recommencer un championnat à zéro en quelques sortes, sans cumuler les points comme aujourd’hui. Cette idée, pour une application est en débat dans le paddock depuis quelques temps.  Sauf qu’elle ne fait vraiment pas l’unanimité et rendrait articificiel un championnat du monde des pilotes, qui permet d’avoir jusqu’à cinq pilotes se battre à la dernière course de la saison. Sauf que dans l’absolu, cela n’arrive qu’une fois tout les lustres.

L’autre argument contre l’introduction d’un tel système est le principe du développement des voitures durant l’année. Certains responsables d’équipes expliquent que cela nuirait les chances d’un acteur, si les 8/10 dernières courses se déroulent de la sorte. Cela ne permet pas à une équipe de s’améliorer durant de saison. Ce même argument est d’ailleurs celui que les mêmes personnes dénoncent concernant l’explosion des coûts pour une saison. Etonnant. Au contraire, le système du Play Off pourrait inciter les équipes à une amélioration long terme (saison après saison) et non courant de la saison en dépensant énormément d’argent jusqu’à produire une quasi version B (voir Red Bull l’an dernier par exemple), à la mi-saison. De plus cela ne changera en rien le spectacle actuel. Les meilleurs restent devant.

Enfin, indiqué que les changements techniques introduit par la FIA permettent de réduire l’écart est hypocrite, car ces mêmes changement de réglementations induisent une hausse des investissements dénoncés en coulisse par les acteurs de la Formule 1. Bref vous l’aurez compris, les arguments contre un championnat type Play Off sont finalement assez mince et contradictoire avec le discours ambiant dans le paddock. Cette négation s’explique probablement par le fait que ce ne soit tout simplement pas une idée venant de la FIA ou encore de la FOTA, mais de la presse.

Toutefois, ce principe de Play Off ne vous rappelle rien ? Souvenez-vous l’idée de Bernie Ecclestone d’introduire des médailles et de ne célébrer que les vainqueurs à la fin d’une saison. Sur la forme le principe du championnat Play Off est différent mais le fond reste le même : Relancer l’intérêt de la discipline. En 2003, la discipline avait lancer la qualification à un tour avec le plein, pour relancer l’intérêt, puis en 2005 le système de la double qualification entre le samedi et le dimanche matin. Il est tout à fait possible d’imaginer un test dans l’avenir.

Enfin, économiquement cela pourrait être une bonne affaire pour la Formule 1 et Bernie Ecclestone (et donc la FIA par effet miroir), car un promoteur de Grand Prix (hors historique par exemple) pourrait payer 10 ou 20% plus cher chaque année afin d’être dans le Play Off et non dans le championnat régulier. A l’ère des pays organisateurs de course, le calendrier pourrait être attractif et surtout permettre de sauvegarder le peu de GP Historique (Angleterre, Allemagne, Monaco, Italie et Belgique) du calendrier…

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Une mutualisation des efforts marketings pour les équipes F1

Le constat est désormais clair pour tous : Le paddock de Formule 1 souffre d’un manque d’attractivité envers les sponsors. Ces derniers se tournent vers d’autres disciplines, leur permettant un meilleur retour. La période des constructeurs, entre 2000 et 2009 a vampirisée la réalité du marché. Les marques automobiles parties, c’est tout une discipline qui souffre et ne survie qu’avec des droits TV importants et quelques sponsors. Ainsi, la fameuse théorie de Flavio Briatore est en marche. Toutefois, une idée serait intéressante : la mutualisation du sponsoring.

En début d’année, Bernie Ecclestone avait déjà lancé l’idée d’une mutualisation du sponsoring, mais gérer uniquement sous la coupe du CVC Capital et de la Formule 1 (voir ici pour souvenir). Permettant à la discipline de signer non plus du sponsoring à 20 millions d’euros l’année, mais à 100 ou 150 millions ! Ici, l’idée est que les équipes se mettent ensemble pour créer cette mutualisation.

L’intérêt ? Dans un premier temps, mutualiser et développer des actions marketing conjointes permettraient de faire la promotion de la Formule 1. Car, si Red Bull Racing, Ferrari, Mercedes voir McLaren sont devant économiquement, le reste du plateau a beaucoup de mal et semble même avoir des difficultés à bénéficier de l’attrait des grosses équipe sur leur sort. Mais, le but ultime de tout ceci est de générer de nouveaux revenus.

Pour cela il faut que les constructeurs soit dans une logique. Ils ont besoin de clients pour pérenniser leur modèle économique autour de leur division moteur. Sauf que, si le nombre de clients baisse, le système s’écroule. N’oublions pas que Ferrari, Mercedes et Renault ont des plans d’alimentations de deux équipes clientes (4 pour Renault). Une de moins et l’équilibre devient délicat. Ainsi, comme auparavant, les constructeurs doivent aider plus leur partenaire dans la recherche de sponsoring et donc créer ce principe de mutualisation. Imaginez que Mercedes AMG F1 signe avec un sponsor qui se retrouve chez Force India et Williams par exemple. Tout le monde y gagnerait : Le constructeur, ses clients, la marque en question et la Formule 1 à terme.

L’autre bienfait de cette idée est de supprimer le système du marché des pilotes payants qui se met en place progressivement. Remettant un peu plus d’intérêt et de talent (sans sous entendu), derrière les volants et plus de compétitivité pour les équipes. Ce qui signifie qu’il faut que chaque équipe à partir du milieu de grille doivent trouver 20 millions d’euros en plus sur leurs budgets, chaque année.

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La guerre secrète FIA – Ecclestone gâche tout

Max Mosley n’est un homme qui parle beaucoup. L’ancien président de la FIA, lorsqu’il prend la parole accuse et souvent dit la vérité sur les coulisses de la Formule 1. C’était le cas lorsqu’il a avoué que Red Bull Racing en 2010 n’avait pas respecté les accords de restriction de budget (dépensant 160 millions au lieu de 100), c’est aussi le cas lorsqu’il dénonce le mandat de Jean Todt et sa rivalité avec Bernie Ecclestone.

L’oracle Mosley pense que Jean Todt n’a rien fait pour réduire les coûts en Formule 1, tout comme Bernie Ecclestone d’ailleurs. Il faut dire  une chose. C’est la vérité. Le français n’a jamais été un grand partisan de la réduction des coûts et son seul fait d’arme était de mettre en place un nouveau moteur pour 2014. Ainsi, concernant le RRA il a joué la montre. Souhaitant imposer à la FOTA que la Fédération gère les comptes des équipes. Impossible et le projet c’est évanouie avec le temps et la méfiance. Ensuite, l’affaire du moteur V6 est représentatif. Initialement, Max Mosley voulait lancer un moteur 4cyl 1600 cm3 universel. C’est-à-dire capable d’être mis dans une WRC, une WTCC, une F1, une F2 et F3. Surtout, l’idée était de séduire des constructeurs automobiles, toujours plus réticent à l’idée de dépenser trop d’argents dans la course automobile à cause de la crise économique de 2008. L’idée était bonne. Toutefois, sous la pression de Ferrari, Jean Todt a fait passer le moteur F1 d’un 4cyl à un V6, jugé plus noble. Cette évolution de cylindre va surtout faire exploser les coûts. Craig Pollock qui avait lancé la société PURE, jugeait le surcoût entre 20 et 40 millions d’euros. Pire, ils sont testés sur simulateur et non sur la piste, car cela coûterait trop chère. Sauf que cela coûte finalement aussi chère dans l’absolu. Ne parlons pas de l’avenir des jeunes pilotes de Formule 1, avec le peu de possibilité d’essais dans l’année, leur marge de progression est limitée au niveau du budget qu’ils apportent…

Reste que depuis 2 ans, c’est la guerre entre Jean Todt et Bernie Ecclestone qui gâche le tableau. En toile de fond : Les Accords Concordes. Le dernier exemple en date est l’affaire Michelin-Pirelli. Le premier a été en contact avec la FIA, qui a laisser entendre un nouvel appel d’offre et même une concurrence dans les pneus, tandis que le second avait déjà signé avec la FOM, la FOTA et 10 équipes sur 11 pour 2014/2015 et 2016. D’ailleurs, l’information du retour du bibendum n’a pas vraiment eu d’effet positif et désormais, toute annonce tournant autour du retour de la marque française sera discrédité à l’avenir. Malheureusement. C’est un exemple de la guerre secrète entre les deux parties. Mais, il y a tant d’autres exemples comme par exemple l’annonce de l’accord concorde signé entre la FIA et Bernie Ecclestone fin Juillet. Une bonne nouvelle, sauf que Jean Todt souhaite que la société d’Ecclestone rétribue à hauteur de 100 millions d’euros par année, la FIA, sous prétexte que l’accord signé en 2001 donnant les droits de la Formule 1 durant 100 ans et accordé par Max Mosley est contesté. Bref, vous l’aurez compris, l’énergie est dépensée en coulisse et non pour le bien être de la Formule 1 qui se dégrade. Jean Todt n’avait t’il pas annoncé que l’impact médiatique de la F1 avait baissé de moitié il y a 2 ans ?

Repensons à la phrase de Todt au début de son mandat. L’homme ne voulait faire que 4 années et ensuite partir. Visiblement le pouvoir de la politique donne envie de faire quatre années de plus…Prochain acte : le 27 Septembre prochain…

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L’idée d’un GP Bonus

Le calendrier F1 s’allonge saison après saison. En 2014, même si Bernie Ecclestone assure aux directeurs des équipes qu’il n’y aura pas de Grands Prix en plus (20 par an), les dernières annonces (prolongation du Grand Prix de Hongrie et le retour de l’Autriche) laissent à penser que le Championnat risque de s’étirer peu à peu. 20 dates pour 22/23 Grands Prix : Il y a comme un surplus !

Et si tous ces circuits désireux de recevoir le cirque de la Formule 1, soumettaient une idée simple, mais novatrice à Bernie Ecclestone : Créer une course de toutes pièces hors Championnat, juste pour le plaisir des fans de la discipline. L’idée peut paraître surprenante toutefois elle mérite d’être approfondie…

Le circuit ? Un tracé en Europe (voire même en dehors) qui ne reçoit pas de Grand Prix dans l’année. Pourquoi pas un circuit urbain dans des villes de prestige et d’élégance comme Paris, Athènes, Las Vegas, etc… Ou encore, retrouver un ancien circuit, le temps d’un week-end : Cela pourrait être également une option.

La date de ce GP Bonus ? Juste avant ou après la saison en cours. Dans le cas, d’une course avant le Championnat officiel, cela permettrait aux équipes de présenter leur monoplace et leurs pilotes. Une sorte de Roadshow qui lancerait de manière décalée la nouvelle saison qui s’annonce. Si l’option est plutôt après le calendrier de 20 dates, dans ce cas, ce choix offrirait aux fans un événement pour fêter dignement le Champion du Monde couronné lors du dernier Grand Prix. Cette célébration permettrait ainsi aux nombreux supporters du pilote de partager avec lui sa joie d’être le vainqueur de l’année.  Dans tous les cas, ce GP Bonus pourrait être une belle occasion de mettre en avant la discipline, si la caravane de la Formule 1 et ses dirigeants s’investissaient dans un tel projet.

Si on développe cette idée, il est même possible d’aller plus loin en créant un véritable show mécanique 100% F1 avec une course support offrant aux anciennes gloires de la F1 la possibilité de retrouver la piste et leurs fans le temps d’un week-end. Un Grand Prix avec deux courses, une avec le plateau actuel et une seconde avec d’anciens pilotes comme Michael Schumacher, Robert Kubica, Rubens Barrichello, etc… Voilà un programme qui pourrait plaire aux fans mais aussi aux télévisions ne diffusant pas le Championnat car pour attirer des fans comme des néophytes, il faut que ce GP Bonus soit retransmis sur une chaîne gratuite (accessible à tous) et cela dans chaque pays ! Ce GP Bonus pourrait être un bon moyen de promouvoir la marque F1 à travers le monde…

Norbert Billaud, www.fanaticf1.com

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F1 Team pour une perte d’identité

La direction de Manchester United a annoncée une nouvelle fondamentale pour le marketing et la perception à long terme de l’image du club, le retour du logo Football Club avec MU. En Formule 1, le label « F1 Team » a surtout permis de dissoudre l’image des équipes pour renforcer la discipline.

En 1998, le club anglais a fait un virage important qui a fortement influencé le paysage du football moderne. Progressivement d’un club, MU est devenu une entreprise de spectacle. L’évolution a été majeure et largement copié depuis. Toutefois, la direction de United a annoncée que désormais « Nous sommes un club de football. Nous ne sommes pas une entreprise. » Une révolution et un retour en arrière important. Avec cette décision, adieux l’idée de renommée le stade d’Old Trafford et surtout le retour de Football Club à Manchester United sera visible. C’est un grand événement marketing, marqué par une profonde remise en question du modèle dont les anglais ont été les seuls à être allé si loin. Les dirigeants du PSG devraient bien observer cette mesure à long terme.

Pour la Formule 1 le contexte est différent. Le sésame est d’avoir la terminaison « F1 Team » que seul Bernie Ecclestone accepte ou pas. Les récents événements du à la crise ont offert une plus grande largesse de l’argentier de la Formule 1 avec ce label, synonyme pour les directeurs marketings des équipes, comme une légitimité et surtout une possibilité d’utiliser la marque « F1 » avec des objectifs commerciaux. Regardons le plateau aujourd’hui : Red Bull Racing, Scuderia Ferrari, Scuderia Toro Rosso et McLaren sont les seules à ne pas avoir la terminaison F1 Team. RBR est sorti de terre en 2005, Ferrari en 1950, Toro Rosso en 2006 et McLaren en 1966. Par contre les autres : Lotus F1 Team, Sauber F1 Team, Mercedes AMG F1 Team, Force India F1 Team, Caterham F1 Team, Williams F1 Team, Marussia F1 Team. L’ensemble de ces équipes sont nées après 2009. Williams a utilisé la terminologie “F1 Team” avec son introduction en Bourse en 2011, par exemple.

Pourtant remontons 15 ans arrière et observons les noms des équipes d’alors en détail : Arrows Grand Prix, Williams Engineering, Ferrari, Benetton Formula, McLaren International, Jordan Grand Prix, Prost Grand Prix, Team Sauber Formel 1, Tyrrell Racing Organisation, Minardi Team, Stewart Grand Prix. Aucun F1 Team à l’horizon pour aucune équipe, chacune avait son identité et la développait au lieu d’épouser l’image d’une autre marque. Ce qui laisse à penser qu’aujourd’hui les équipes sont des placements de produits d’une marque qui est la F1. Alors qu’auparavant c’était les équipes qui étaient plus forte que la discipline et la marque F1. D’acteur à figurant. Un signe.

Ce que nous apprends le retour du Football Club à Manchester United est une scission entre le sport et le business. Auparavant, MU était un business avant d’être un sport. Le retour en arrière s’articule autour du fait que des clubs comme le Bayern Munich et surtout le Real Madrid et le FC Barcelone, ont préservé cette identité club, tout en réalisant de magnifique machine de guerre marketing, sans perdre de son âme.

Pour la Formule 1, le terme « F1 Team » est une perte d’âme au profit d’une maximisation d’une image tiers, les équipes construisent des images qui sont artificielles et profitent à l’entreprise F1, plus qu’à eu même. Les sponsors l’on d’ailleurs assimilés et misent plus sur la marque F1 que sur les équipes aujourd’hui. Il serait peut être temps de retrouver un peu de personnalité et d’identité. Réelle cette fois ci.

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Vers l’exploration de deux modèles économiques pour les circuits

Il semblerait que Bernie Ecclestone soit intéressé par l’acquisition du circuit de New Jersey, faisant ainsi évoluer son modèle, uniquement pour le marché américain, bien particulier. Austin, Texas sera selon toute vraisemblance une anomalie dans le vaste projet que l’argentier de la Formule 1 semble dessiner, pour l’ultime offensive de son sport sur le nouveau continent.

Reste que les erreurs ne seront pas reproduites. Exit le deal de la Turquie, véritable panier de crabe, ayant été à la fois un échec populaire et politique. En réalité, le GP de Turquie avait repris le modèle entrevue pour Donington quelques temps plus tôt. Sauf que le gouvernement turc n’a pas suivit. Pour New Jersey, le modèle est différent et s’adaptera, à terme, aux coutumes du pays. Ecclestone s’inspirera de la NASCAR pour développer la Formule 1 dans cette partie du monde. En effet, la discipline rêne du sport automobile américain possède des intérêts dans la majorité des circuits qu’elle fréquente, vendant le nom de ses circuits à des sponsors, assurant une promotion croisée efficace et gagnant beaucoup d’argent avec la billetterie et les produits dérivés. Le modèle devrait être repris pour New Jersey et probablement une course à Los Angeles à l’avenir.

Ce n’est pas la première fois que Bernie Ecclestone agit de la sorte. Il a longtemps loué le circuit de Kyalami en Afrique du Sud pour des raisons à la fois politique et de flux. New Jersey sera loué environ 7 millions d’euros par année. Toutefois, ce qu’il faut comprendre derrière la phrase suivante : « Le gouvernement devrait se placer derrière la course, mais nous n’auront aucun financement gouvernemental pour la course » signifie qu’un investissement public est recommandé pour améliorer les infrastructures, sinon la course sera perdue. Une manière de faire pression et d’offrir un deal gagnant/gagnant. En cela, la région pourra utiliser l’image du Grand Prix et donc garantir sur le papier un succès économique (estimé à 200 millions d’euros). En effet, l’intégralité des rentrés financières de la course (sponsoring et billet)  entreraient dans les caisses de la FOM. Soit environ 20 ou 30 millions d’euros par année. Une opération rentable donc. En cela, l’Amérique pourrait servir de laboratoire d’avenir.

En effet, si New Jersey est une expérience concluante, il n’est pas impossible que l’affaire se répercute en Europe. Offrant ainsi deux modèles économiques : Le premier permettrait de vendre à prix élevé des Grand Prix à des pays utilisant la discipline pour une promotion, tandis que le second permettrait à la Formule 1 de louer des pistes, se transformant en promoteur afin d’assurer le flux de 20 à 25 courses par année en agissant directement dans l’organisation et encaissant l’intégralité des ressources économiques directs des courses.

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La Formule 1 évolue comme une agence de voyage

La Formule 1 comme le Club Med ? Peut-être pas à ce niveau de caricature, mais la société fondée par Bernie Ecclestone évolue progressivement vers une société de service ultra sélectifs pour le petit monde du paddock. La première étape remonte, alors que l’argentier de la Formule 1 a loué deux Boeing 747 pour transporter le fret des équipes à travers le monde. C’était il y a 25 ans environ. Puis l’autre étape a été le service Paddock Club, devant offrir un service de restauration haut de gamme (1600 dollars le couvert). Ce service permet un chiffre d’affaire d’environ 80 millions d’euros par année à la Formule 1. Mais, Bernie Ecclestone est allé plus loin.

Le 14 Mars 2013, il a déposé les statuts de la société à action limitée Formula One Hospitality and Event Services. Les administrateurs de la nouvelle filiale, sont tous présents dans le monde des affaires autour du CVC Capital Partners. Mais l’objectif de cette nouvelle idée est de proposer un service hôtelier à ses membres du paddock, afin de compléter l’offre du Paddock Club et rendre l’affaire encore plus sélective.

Cette étape permet aussi de comprendre comment l’entreprise Formule 1 va évoluer dans l’avenir. Un empire de service ultra haut de gamme uniquement auprès d’une clientèle direct et indirect de la discipline. Avec sa plate-forme d’affaire Genii Capital Business Exchange, la société luxembourgeoise a démontré que l’on pouvait faire venir d’autre personnes du monde des affaires, sans qu’ils soient obligatoirement impliqués en Formule 1. La discipline étant un prétexte, un cadre de distraction pour les choses sérieuses et visant plusieurs dizaines voir centaine de millions d’euros. Donc ces personnes puissantes et riche, qui n’on rien à voir avec la F1 directement, auront besoin de s’héberger, manger et s’amuser.

Depuis 2006, la Formule 1 tente d’obtenir un accord avec un géant de l’hôtellerie, afin d’en faire un partenaire privilégié. En vain jusqu’à présent. Alors au lieu d’avoir un accord avec un autre, autant le faire soit même avec les compétences disponibles. De plus cela augmente encore plus la notoriété de la marque Formula One et va la rendre encore plus exclusive. Bernie Ecclestone lancera t’il une compagnie aérienne exclusivement à l’adresse des membres du paddock ? Virgin Atlantic n’a débuté qu’avec un seul 747 en 1984. En location en plus.

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Vers une nouvelle définition d’un constructeur

Le nouveau patron de l’équipe Caterham F1 Team, Cyril Abiteboul estime qu’il faut plus d’échange de pièces entre les équipes afin de réduire les coûts, tout en étant opposé à l’introduction d’une troisième voiture, essentiellement pour des raisons d’intérêts de l’entreprise qu’il gère. Reste que lors de la réunion de Londres, provoquée par Bernie Ecclestone en invitant les représentants de Marussia, Caterham, Toro Rosso, Sauber et Force India, la redéfinition de ce qu’est un constructeur se fait jour.

Qui peut être considéré comme un constructeur en Formule 1 ? La réponse unanime serait : Mercedes et Ferrari, car elles produisent l’intégralité de leur monoplace. Toutefois, l’ère des constructeurs dans la discipline étant révolue, il faut redéfinir les contours et d’abords débuter sur ce qu’indique la FIA dans ce domaine.

Ce que les équipes ont le droit de faire aujourd’hui repose sur le principe d’achat de pièces, comme le moteur et une boite de vitesse. Toutefois, le châssis, la suspension et tous les autres composants ne peuvent venir d’autres équipes. Mais, tout cela a été contourné allégrement depuis l’affaire Toro Rosso – Red Bull en 2006. Trois mesures permettent de contrôler les dérives : Qui a conçu la pièce ? La propriété intellectuelle de la pièce et enfin qui fabrique la pièce ? Avec un détail, la propriété intellectuelle, brandi par le passé par Max Mosley, ne peu être contrôlé par la FIA, donc cela relève d’accord commerciaux entre deux entreprises. Aussi, pour la fabrication, une équipe ne peu pas vraiment construire un châssis pour une autre. Toutefois, il est possible qu’une équipe construise un châssis, conçu par une autre équipe.

Les règles posées ainsi, il n’est pas impossible de mettre en place la vente des plans d’une voiture à une autre équipe, à la manière de ce qu’avait fait Ferrari avec Sauber en 2004, de Benetton avec Ligier en 1995 et Red Bull avec Toro Rosso en 2006, voir Honda avec Super Aguri en 2007. D’autant que les petites équipes, comme Caterham et Marussia ont indiqué qu’elles avaient été forcé d’investir lourdement en 2009, pour construire leur monoplace et que ses investissements doivent être rentabilisés à terme. Sous entendu, que ces deux équipes souhaitent construire encore des monoplaces et non acheter des monoplaces déjà toute faite.

Pour favoriser les échanges commerciaux entre les équipes, ces dernières ont mis en place toute une série d’accord depuis 3 ans. La FOTA propose des solutions à la FIA, pour augmenter le nombre de pièce à vendre à d’autres équipes (suspension et frein par exemple), en désignant ses « produits » comme primaire. Sauf que ces solutions remplissent un rôle de performance et combinent une seconde fonction, ce qui complique la donne.  Aujourd’hui Sauber achète un moteur à Ferrari, ainsi que sa suspension arrière. Ainsi le contournement des règles est effectif et provoque une confusion.

La Formule 1 entre clairement dans une nouvelle ère et redéfini les contours de la définition d’un constructeur. Durant les années 90, lorsqu’une équipe construisait sa boite de vitesse et son châssis, elle était considérée comme tel. Aujourd’hui c’est différent, à cause de l’héritage de plusieurs années d’influence des constructeurs et leurs investissements massifs. Chaque équipe dispose de sa soufflerie, il y a 20 ans, Team Lotus, Williams et Ferrari étaient les seules à en avoir une, par exemple. Les temps changent et la Formule 1 s’adapte à redéfinir dictionnaire interne pour les prochaines années.

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Quand le sport sera payant dans un proche avenir

Les grands groupes de presse évoluent à une vitesse folle, surtout les anglo-saxons. Nous connaissons tous ESPN, via le site ESPNF1.com, qui est le leader des sites d’informations de la discipline en France, dépassant le million de visiteurs par mois. Cette filiale du groupe Disney c’est progressivement imposée comme le numéro 1 du sport dans le monde, couvrant l’essentiel des disciplines médiatisés. Toutefois, un concurrent va rapidement arriver. NewsCorp investit depuis quelques mois, massivement pour construire un clone d’ESPN et tirer de la croissance par le sport.

Un total de 3 milliards de dollars sera dépensé, alors que le chiffre initial était d’un milliard. Le groupe anglo-saxon souhaite construire un nouvel empire numérique multi-support autour du sport et réaliser ce qu’il a fait (en partie) avec le Wall Street Journal, il y a 7 ans. Une société prospère. Rien n’a filtré pour l’instant sur les intentions précises de Rupert Murdoch dans ce domaine, hormis la confirmation de la création de ce réseau concurrent d’ESPN mercredi dernier. Reste qu’il faut se souvenir que l’homme d’affaire australien visait à racheter en 2011 la Formule 1, avec le groupe Exor (Famille Agnelli – FIAT) et d’autres, pour valoriser la discipline à 8 milliards d’euros. Avant que Bernie Ecclestone ne sorte les contres-mesures d’une introduction en Bourse, vaine pour l’instant. L’histoire ne risque pas de se terminer ainsi. Rappelons que la filiale de Murdoch, Sky,  possède les droits de diffusion de la F1 en Angleterre.

Cette annonce des intentions de NewsCorp dans le sport confirme toutefois une tendance ; le sport sera à l’avenir essentiellement diffuser sur un canal payant et les droits augmenteront. Une banque privée américaine, la David Bank, a fait un rapport de 91 pages sur le phénomène du sport à la télévision dans le futur et le produit de cette analyse est sans appel : Dans les 5 prochaines années, il y aura une course à l’armement dans le domaine des droits, comme il y a 10 ans. Inquiétant d’une part pour le téléspectateur et bon pour le sport business d’autre part.

En France, la lutte pour la diffusion est forte entre TF1 qui souhaite garder la Formule 1, mais moins chère qu’auparavant, augurant des audiences plus faibles que par le passé. Canal +,  souhaite obtenir une discipline qui correspond de plus en plus à sa cible, afin de devenir moins dépendant du football. BeinSport qui souhaite montrer qu’il est aussi une puissance dans la télévision payante. Bref, vous aurez compris qu’hormis TF1, (quoi que Eurosport…) nous nous dirigeons progressivement vers une Formule 1 payante en France, comme en Angleterre et probablement dans d’autres pays à l’avenir. On parle de partage de droits, de répartitions des courses entres un canal gratuit et payant. Réponse d’ici le 17 Mars.

Pour revenir à NewsCorp, Rupert Murdoch pourrait caresser une vieille idée pour la Formule 1. Acheter l’intégralité des droits de la discipline et la diffuser dans le monde entier. La discipline ne touche que 400 millions, ce qui est loin des milliards qu’il donne pour le Football Américain par année, via sa chaine Fox. L’homme d’affaire pourrait être tenté de proposer plusieurs centaines de millions d’euros, racheter 100% des droits TV de la F1 et vendre ensuite par segment (TV, internet, smartphone, radio etc…). Quoi qu’il en soit, nous entrons dans l’ère ou le sport devient payant. Il y a 10 ans, la Formule 1 avait résisté à Léo Kirch pour la diffusion des GP en P2P, ou faire payer les journalistes presses. Qu’en sera-t-il en cas de rachat global des droits TV et autre ? A moins d’un accord…mais là je suis cynique et vais provoquer une idée de théorie du complot ridicule.

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