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Note du Mardi – L’après champion dans les équipes

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgToto Wolff a indiqué qu’il n’a actuellement aucun plan B si Lewis Hamilton mettait fin à sa carrière en Formule 1 à la fin de la saison et quittait l’équipe Mercedes. Une déclaration étonnante, mais finalement assez commune dans l’histoire de la Formule 1. Car en réalité, les cas Hamilton/Toto Wolff/Mercedes ne sont pas si différents des précédentes histoires.

Une histoire de précipitation
Lors de la disparition de Jim Clark en début de saison 1968, Colin Chapman s’est tourné vers Graham Hill qui a remporté le titre cette année-là, dans la douleur. Cela mettait fin à une domination débutée entre Clark et Chapman débuté en 1962. Une page s’est ainsi tournée chez Team Lotus à ce moment-là. Jochen Rindt, pilote autrichien rapide est engagé.
Lorsque Jackie Stewart décide de quitter le monde de la Formule 1 fin 1973, le plan B de Ken Tyrrell se nommait François Cevert. La disparition de ce dernier au Grand Prix des Etats-Unis a bouleversé les plans. Tyrrell et Stewart mettait fin à 6 saisons de domination avec 3 titres pilotes. Jody Scheckter est embauché à la hâte pour remplacer Stewart en 1974.

Pendant longtemps, Ron Dennis a appris de l’histoire en inventant sa propre mythologie. Niki Lauda était remplacé par Alain Prost, Alain Prost par Ayrton Senna. L’équipier était l’avenir chez McLaren. Mais lors du départ du pilote brésilien fin 1993, le flou s’installe. La signature de Mika Hakkinen n’a pas comblé le manque. Il aura fallut attendre 1998 pour remporter le titre. De la même manière, après le retrait du double champion du monde finlandais, c’est un chèque de 25 millions de dollars qu’a déboursé McLaren pour racheter le contrat de Kimi Raikkonen à Sauber.

Plus tard, c’est un retour à l’ère Dennis qui est apparu, avec Fernando Alonso, Lewis Hamilton et Jenson Button, puis le retour de Fernando Alonso.

Le cas Williams
Le cas Williams est intéressant, car la domination a été technique entre 1992 à 1997 (malgré l’interlude Benetton en 1995), mais sans une relation forte tant les pilotes ont été nombreux : Mansell, Prost, Senna, Hill, Villeneuve. Le départ de Villeneuve fin 1998 a marqué un coup d’arrêt. Williams s’est alors contenté de développer des talents (Ralf Schumacher, Jenson Button, Juan-Pablo Montoya, Nico Rosberg) pendant une décennie.

Le cas Briatore
L’ère Briatore de Benetton et Renault est également intéressante, car le manager italien a construit sa carrière via deux jeunes pilotes auquel il a construit une relation et un environnement de travail au bénéfice de la performance. Toutefois, lorsque Michael Schumacher a décidé de quitter Benetton Formula courant 1995, la réaction de Briatore a été de construire un line-up inspiré de Williams, avec un pilote fougueux et rapide et un autre plus calme. Le duo Alesi/Berger a été un four total, tant les deux pilotes n’étaient pas dans l’état d’esprit souhaité. Après le départ de Fernando Alonso, fin 2006, Briatore a décidé de prolonger Giancarlo Fisichella (alors l’équipier de l’espagnol depuis 2005) pour 2007 et de lui adjoindre un jeune pilote, Heiki Kovalainen afin de reproduire un remake de ce qu’il avait construit avec Alonso entre 2003 à 2006). Finalement, le double champion du monde est revenu en 2008 chez Renault.

Le cas Schumacher/Todt
La dernière relation pilote/équipe longue et bénéfique niveau résultat est l’ère Schumacher/Todt/Ferrari entre 1996 à 2006. En fin de contrat en 2006, Michael Schumacher avait imposé de nouvelles conditions pour maintenir la pression sur la Scuderia, afin de rivaliser avec la Renault de Fernando Alonso. En coulisse, Luca di Montezemolo et Jean Todt rivalisait pour l’avenir. Le premier avait signé un précontrat avec Kimi Raikkonen, tandis que le second visait un renouvellement jusqu’en 2008 du septuple champion du monde. Finalement c’est l’italien qui remporta la guerre et Kimi Raikkonen a été champion du monde en 2007. Avant toutefois de quitter la Scuderia fin 2009.

Ainsi l’avenir de Mercedes AMG F1 est un scénario encore un peu flou. Techniquement le plan B de Toto Wolff est George Russell, si la logique Ron Dennis s’applique dans le cas. Mais, la constante est que l’après n’est pas vraiment anticipé. C’est une réaction le plus souvent et l’histoire nous le démontre.

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Note du Mardi – Le critère entre un bon et un très bon Team Manager

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgAu début du mois d’aout, au milieu de l’affaire Alpine-Piastri-McLaren, Christian Horner a dévoilé que Lewis Hamilton voulait piloter pour Red Bull. En réalité c’est la deuxième fois en deux ans que team manager anglais de l’équipe autrichienne racontait une histoire qui n’avait rien d’extraordinaire. Mais en réalité c’est son véritable seul fait d’arme.

La réflexion de Flavio

Lorsque fin 1995, Michael Schumacher remporta son deuxième titre, la célébration du team Benetton laissait un goût amer à Flavio Briatore. Commercial et surtout publiciste de sa propre carrière, l’italien avait toutefois révélé que sa crédibilité de team manager de Benetton Formula se résumait à deux événements : Septembre 1991, lorsqu’il déroba Michael Schumacher à Eddie Jordan et octobre 1995, l’heure du deuxième titre de champion du monde du même Michael Schumacher. L’allemand avait signé pour concourir avec la Scuderia Ferrari en 1996. Seul, Briatore s’était juré que son passage en Formule 1 ne se résume pas à ces deux événements. L’histoire démontrera qu’il y aura plus d’événements pour lui définissant son passage de 20 ans en Formule 1.

Ron Dennis, la référence

Toutefois la réflexion de Briatore faisait échos au plus brillant team manager de la Formule 1 : Ron Dennis. En effet, l’anglais de McLaren avait fait venir John Barnard et le châssis carbone, fait revenir et faire gagner Niki Lauda, obtenu le concours d’Alain Prost, signer Ayrton Senna. Puis développer son équipe avec Mercedes-Benz et au niveau marketing en imposant des standards, signé Kimi Raikkonen et promu Lewis Hamilton. Une carrière incroyable qui fait exemple.

Son alter égo Frank Williams pouvait également revendiquer un palmarès management impressionnant : Lancement de sa nouvelle structure avec Patrick Head en 1977, signature d’Alan Jones, de Honda, de Mansell (et son retour en 1991), du 4ème titre d’Alain Prost, de la perte du moteur Renault, la disparition d’Ayrton Senna, la signature pour le retour de BMW et les débuts de Jenson Button (et l’échec de son retour) et Nico Rosberg.

Mais quid des managers de la génération actuelle ?

Christian Horner n’est pas l’homme qui décide des contrats des pilotes. Il n’a même pas décidé de l’arrivée d’Adrian Newey (merci David Coulthard), il a principalement entretenu les relations avec l’ingénieur anglais pour renforcer sa position face à Helmut Marko, réellement influant et intouchable chez Red Bull. Au début de l’aventure Red Bull Racing, c’est Dany Bahar, le numéro 2 entre 2004 et 2008, qui inspira une bonne partie de la stratégie actuelle de la marque autrichienne (Achat de Minardi – Aujourd’hui Alpha Tauri et la doctrine des moteurs en accord avec Adrian Newey). Ainsi, les discussions rapide entre Lewis Hamilton en 2011, pour devenir pilote 2012 de l’équipe autrichienne ont été de son seul fait. Ainsi il en use et abuse. L’homme depuis 17 ans est un coordinateur de projet. Pas un inspirateur.

Revenons par le passé. Jean Todt a eu le plus beau palmarès du début du siècle, mais en réalité sa carrière s’est résumé à deux aspects : Obtenir la signature de Michael Schumacher et assuré le titre de champion du monde de Kimi Raikkonen. Le français s’est contenté de cela pour obtenir un aura pour sa crédibilité politique. Depuis, ses remplaçants à Maranello, n’ont été que des gardiens du temple ou des coorindateurs de projet.

Toto Wolff est un cas particulier. C’est un homme d’affaires, qui s’investit dan des projets. Il n’est pas un coordinateur de structure. Toutefois, il n’y es pour rien dans l’arrivée de Lewis Hamilton chez Mercedes en 2013 (il n’est arrivé qu’au début du printemps). Il a principalement entretenu l’héritage et apposé une culture. Toutefois, son principal fait est qu’il développe une influence, que seul Flavio Briatore pouvait revendiquer être 1996 et 2009. Mais, sa carrière dans le sport est symbolique et uniquement résumé au départ de Nico Rosberg après son titre de champion du monde en 2016, malgré un contrat dument signé.

Les autres team manager, n’ont pas réellement d’image. Gunther Steiner, présent chez Haas F1 Team depuis 2016, ne brille guère par ses décisions de management. Frantz Tost est l’avatar autrichien de Christian Horner chez Alpha Tauri. Frederic Vasseur chez Alfa Roméo est trop discret au niveau de sa publicité, tandis que Jost Capito n’a encore rien fait de probant chez Williams.

Les exploits de Zack Brown et Andreas Seidl chez McLaren, pour le moment sont résumé sur l’échec Daniel Ricciardo, la couleur orange et le changement d’approche marketing. De son Otmar Szafnauer, présent chez Alpine depuis 2022, passe son temps à parler de son ancienne équipe et de son départ d’Aston Martin, comme si cela était son seul fait d’arme. Ainsi lui et le duo de McLaren pourront parler de l’affaire Piastri.

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Note du Mardi – Les organisations des équipes F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgPendant de longues années, la Formule 1 était un monde ou deux types de management s’affrontait. Le premier incarné par Ron Dennis, propriétaire de son équipe et de l’autre Jean Todt et Flavio Briatore qui était des employés de leur équipe. Chacun à obtenu le succès en s’inspirant du premier. Mais aujourd’hui est-ce que l’organisation d’une équipe de Formule 1 est très différente et plus complexe ?

Mercedes et Red Bull ont deux façons très différentes d’être dirigé et pourtant les résultats sont là. Toto Wolff est l’unique patron (réincarnant le management de Ron Dennis), tandis que Christian Horner se partage les tâchent avec Adrian Newey (ils sont des employés de Red Bull).

Mercedes AMG F1 est détenue à 33% par Toto Wolff, qui incarne à la fois le rôle de manager et d’actionnaire. Il l’était déjà depuis 2013, mais séparait les rôles avec Niki Lauda qui disposait d’une mission plus politique à l’époque de la négociation des nouveaux Accords Concorde 2013/2020. Côté technique le modèle était inspiré par Ross Brawn, qui avait rénové la structure technique avec une organisation originale, mais qui a permis de conquérir les titres et de durer. L’aspect technique est désormais dirigé par James Alisson, sur un modèle assez similaire à celui de Ross Brawn chez Ferrari (entre 1996 à 2006). Désormais, seul au commande en haut du management, Wolff exerce un pouvoir hautement hiérarchique et à la rigueur quasi militaire, agrémenté par une touche de conscience de soi, toujours appréciée. L’équipe Mercedes est humaine, mais cherche à rester meilleure. Ce modèle d’organisation est fortement utilisé par l’ensemble du groupe Daimler dans sa transformation actuelle.

Red Bull Racing est un ensemble à deux niveaux. Le premier, Adrian Newey dispose d’un contrat directement inspiré par Red Bull AG. L’ingénieur dispose d’un droit sur le choix du moteur et des pilotes, les pleins pouvoirs dans le domaine technique, un investissement annuels garanti et un emploi du temps adapté. Christian Horner est quand à lui responsable de toute l’organisation de l’équipe : les questions financière, administrative, sportives, marketing. Bref tout ce qui fait faire rouler une voiture durant la saison.

Le cas Ferrari

Au-delà de l’aspect bipolaire du management incarné par Mercedes et Red Bull, le cas de Maranello est intéressant car elle tente d’introduire un nouveau modèle culturel dans la gestion de son équipe.

Historiquement, l’ennemi de Ferrari c’est son organisation interne. Les meilleurs résultats de l’équipe ont été évidement sous l’ère Todt (1993/2007). Mais aujourd’hui, la Scuderia est dirigé par Mattia Binotto, qui est Suisse de naissance. Depuis son arrivée à la tête de l’équipe italienne, l’ingénieur dirigeait tout. Une façon de faire qui n’était plus visible en Italie depuis les années 60 et l’illustre Mauro Forghieri. Depuis cette saison, l’organisation est mieux répartie en département de performances, mais le rôle est toujours géré par un ingénieur et non plus un commercial. De plus, John Elkann, qui dirige Ferrari Spa, n’est pas un homme encombrant dans la stratégie de la Scuderia, pour le moment.

La structure atypique McLaren

Les récentes performances de l’équipe McLaren, mettent en évidence des décisions d’un management éclairé et confirme la restructuration du team repris fin 2016 par Zak Brown.

Brown n’a pas cherché à reproduire ce que Ron Dennis avait réalisé pendant 30 ans, mais à chercher à faire respirer et déléguer la structure hiérarchique. Historiquement, McLaren était une équipe à l’image de son patron de l’époque : rigide et égocentrique. Cet égo a causé bien des problèmes techniquement parlant dans l’histoire de l’équipe pour rester au sommet. Au mesure cette culture est devenue peur et rigidité qui était sur le point de faire imploser l’équipe. Brown de son côté a repris l’esprit de l’organisation technique de Ross Brawn chez Mercedes entre 2011 et 2013, mais en l’appliquant au management de l’équipe. L’introduction d’Andreas Seidl est une illustration du pragmatisme de Brown. L’ingénieur allemand dispose de la main mise technique en y ajoutant James Key comme directeur technique, l’organisation ressemble furieusement à ce que Mercedes proposait dans son organigramme il y a une décennie. Zak Brown, lui se concentre sur le parrainage et le management globale.

Un nouveau modèle en Alpine F1, comme un déjà vu

De la même manière que McLaren a été fortement influencé par son management passé, le cas d’Alpine est assez proche avec le temps. Toujours dirigé par un homme employé du propriétaire depuis 30 ans, l’équipe française dispose de deux entités : l’une à Viry-Chatillon, France, où ils travaillent sur toute la partie moteur, et une autre siège à Enstone au Royaume-Uni qui est concentré sur le châssis et d’autres fonctions de l’équipe. Si les deux parties ont l’habitude de travailler ensemble depuis plusieurs décennies elles était depuis 2004 réuni sous un même commandement piloté par Enstone. Toutefois, cette saison, Alpine inaugure un nouveau modèle de gestion à deux têtes avec Marcin Budkowski qui dirige toute l’activité technique et opérationnelle, tandis que Davide Brivio dirige le domaine sportif et administratif, comprenant la relation avec le PDG de Renault, Luca De Meo. En fait, le modèle ressemble beaucoup à celui entrevue entre 2002 et 2005 chez BAR-Honda avec David Richards, qui était un mix de son passage chez Benetton et le management de Briatore.

Démontrant, au besoin qu’historiquement, l’équipe n’a finalement connu que deux types de management : Flavio Briatore (1990/1997 puis 2000 à 2008), et David Richards (1997/1999). Toute l’histoire de l’écurie d’Enstone avec le temps va de l’une à l’autre organisation qu’elle a connue.

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Note du Mardi – McLaren et l’évolution de la culture marketing F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLa discrète vente de McLaren Applied Technology pour environ 100 millions d’euros à Greybull Capital, marque la fin d’un cycle marketing pour l’équipe F1 de Woking. Une nouvelle ère débute.

Avec cette cession, McLaren a bouclé la dernière phase de sa puissante stratégie de croissance de marque. A l’horizon 2024, l’usine de Woking sera présente en Formule 1, en Indycar, aux 24h du Mans, en Formula E et Extreme E. Le plan de Zak Brown est de faire de McLaren une entreprise mondiale de supercars et évoluant au sommet du sport automobile.

Au total c’est une levée de fond de 1 milliard d’euros qui a été réalisé avec l’introduction d’investissement américain (MSP Sport Capital) dans McLaren Racing, d’Ares Management et Public Investment Fund (le fond souverain d’Arabie Saoudite), la vente de l’usine de Woking à GNL en cession-bail et dernièrement de la filiale Applied.

En marketing il y a des évolutions, par exemple : évoluer de l’image produit à l’image de marque. Développé il y a 25 ans par Prost Grand Prix, les trois cycles d’environ 18 mois définisse la stratégie marketing de McLaren aujourd’hui. Un premier concernant l’image du produit McLaren autour d’une imagerie fondatrice, puis l’image du produit en marque et enfin l’image de marque à part entière.

Mi- 2017 à fin 2018 : La culture fondatrice

Entre l’arrivée de Zak Brown et la refonte du marketing de l’équipe, passant de plate-forme de luxe à générateur de sponsoring s’est déroulé durant ce cycle. Les couleurs des voitures ont évolué progressivement entre 2017 et 2018 passant du noir à l’orange papaye dominant qui était les couleurs originales de l’équipe McLaren à l’époque de son fondateur, Bruce McLaren entre 1968 et 1971.

En parallèle, l’équipe marketing de McLaren s’activait à démarcher un sponsor principal entre 30 et 50 millions d’euros, puis développer assez rapidement une stratégie d’acquisition était basée sur la filiale Applied, comme retour d’expérience et développement de plus-value économique pour le sponsor. L’abandon du moteur Honda pour signer avec Renault comme client afin de changer de culture technique interne est aussi un marqueur pour revenir aux fondamentaux.

Début de la diversification de l’impact médiatique pour les sponsors avec la participation au 500 miles d’Indianapolis de Fernando Alonso en 2018. Qui a été un succès en termes de visibilité.

2019 à fin 2020 : La réinterprétation de l’image produit en marque

Si en 2018, les résultats ont été moyen, 2019 et 2020 ont été nettement meilleur. En parallèle, le marketing de l’équipe a construit une offre d’accompagnement à la croissance pour l’acquisition de ses sponsors. Abandonnant la doctrine précédente d’exclusivité, pour le nombre (environ 40) et la valeur ajoutée.

Les signatures de BAT « A Better Tomorrow » et l’introduction à hauteur de 33% de MSP Sport Capital sont les signes de développement de la marque. Tout comme l’introduction d’un nouvel organigramme avec James Key comme directeur technique et surtout un management dirigé par Andreas Seidl, qui a défini le nouveau plan d’investissements sportif afin de rester compétitif. Petit à petit l’équipe reprenait son image inspiratrice. L’image fondatrice s’effaça au profit d’une redéfinition de son histoire moderne (ère Ron Dennis).

Ce cycle a été plus long car la Pandémie Covid 19 a retardé le processus.

2021 à mi 2022 : l’image de marque

La signature de Daniel Ricciardo comme équipier de Lando Norris et de la fourniture moteur de Mercedes-Benz ont été les évènements majeurs. Le pilote australien est le symbole des ambitions nouvelles, car il est un vainqueur de GP, tandis que l’introduction du moteur allemand reconstruit une association passée (1995/2014), mais surtout une association avec le meilleur moteur F1 du moment. Coté Marketing, la vente de la filiale Applied et la construction d’une stratégie multi sport destinée à augmenter non plus la visibilité des sponsors, mais de maximiser l’impact médiatique de la marque McLaren en occupant l’espace toute une année.

En cela McLaren s’inspire de la stratégie de générateur de contenu du marketing relationnel moderne (Netflix, les influenceurs etc…). Une disneyification de la marque McLaren avec la création d’un univers unique dans le sport automobile.

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Note du Mardi – Le changement de modèle de McLaren

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLors d’une interview entre Zak Brown et Roger Penske pour les médias de McLaren, les deux hommes ont échangé sur la structuration de leur société respective. Brown indiquant que le groupe Penske était une inspiration pour le Groupe McLaren à l’avenir.

Sportivement Penske Racing est la seule organisation au monde à avoir réussi à s’imposer en Formule 1, en Indycar et en Nascar. Cumulant plus de 580 victoires en courses, plus de 650 pole positions et 40 championnats tout au long de ses 55 ans d’histoire. En plus de ses 18 victoires en Indy 500, il y a deux victoires en Nascar sur le Daytona 500, des victoires au 24h de Daytona, 12h de Sebring. Bref la liste est interminable. Une exception : les 24h du Mans.

Toutefois, au-delà de l’activité sportive, Penske Corporation est un groupe d’un chiffre d’affaires de 32 milliards de dollars, employant plus de 60.000 personnes. Ayant des activités allant de la distribution automobile (Ford, Toyota, GM), des Camions, sous-traitant pour les constructeurs automobile, rachat de l’Indycar et du circuit d’Indianapolis, mais également du circuit de Fontana. Penske était aussi un actionnaire d’Illmor Engineering (25%), Détroit Diesel (vendu à Daimler en 2000), VM Motori (vendu à FIAT en 2013). L’activité américaine d’Ilmor est toujours sous son contrôle aujourd’hui.

Ron Dennis et le modèle Ferrari

Lorsque Ron Dennis reprend l’équipe McLaren, le rêve de devenir l’équivalent d’Enzo Ferrari en Angleterre a toujours habité le manager anglais. Mansour Ojjeh, tristement disparu le week-end dernier, lui en a donné les moyens dans les années 80 et 90. Dennis souhaitait devenir un constructeur de voiture de sport (la McLaren F1 de 1994 a été la première pierre avant la MP4-12C de 2011). La doctrine Dennis était tournée autour de trois piliers, mais dans l’aspiration de ce qui était réalisé du côté de Maranello.

Reste l’histoire de McLaren dans les années 60 et 70. Les victoires en CanAm, la Formule 1, les monoplaces en Indy 500, la division américaine de conception moteur. Un héritage que souhaite développer Zak Brown.

McLaren va s’inspirer de Penske progressivement

Cette interview des deux hommes montre le changement de stratégie de McLaren. Tournant définitivement la page Ron Dennis. Le modèle de McLaren sera désormais Penske. A la fois en Formule 1, en Indycar et bientôt en Hypercars et en Formule E pour la partie Racing, puis autour de l’automobile . Le groupe McLaren développe également ses filiales Marketing, qui a augmenté son personnel de 58 à 74 personnes entre 2019 et 2020 et Applied qui se développe activement depuis quelques années.

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Note du Mardi – Les exceptions du passé sont devenus les règles en 2021

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpg2021 est une année historique. Pour la première fois depuis la fin des années 50, aucune équipe du paddock n’est directement dirigé par son fondateur. Le départ de la famille Williams, avec Frank Williams à la tête et Claire Williams pour l’opérationnel, à la fin de l’été 2020 a marqué la fin d’une époque.

Avant Williams, Peter Sauber s’est écarté de son équipe en 2017, Ron Dennis avait quitté fin 2016 le navire de son empire à Woking.  Désormais chaque équipe est dirigé par un manager. De Mercedes à Williams en passant par Haas et Aston Martin, les propriétaires étant soit un constructeur (Mercedes, Alpine, Ferrari), soit un propriétaire milliardaire (Red Bull/Alpha Tauri, Aston Martin, Haas), soit par un fond d’investissement (Alfa Roméo, McLaren et Williams).

Montezemolo le pionnier

Premier manager moderne, Luca di Montezemolo entre 1973 et 1976 a posé les bases fondatrices des managers des années 80 et 90. Flavio Briatore a amélioré le poste lors de ses passages chez Benetton (1990/1997) et chez Renault (2000 à 2009) en devenant un leader et réalisant des affaires dans le paddock en plus de piloter l’usine d’Enstone vers les titres de champion du monde. Jean Todt entre 1993 et 2007 a repris le poste de Montezemolo chez Ferrari avec un succès unique dans l’histoire de la Scuderia. Deux exceptions de réussite au milieu des Frank Williams et Ron Dennis qui ont dominé la F1 pendant deux décennies. Eux même dans l’aspiration des Colin Chapman, Jack Brabham, Ken Tyrrell et Teddy Mayer (co fondateur de l’équipe McLaren). Notons que les derniers du genre à avoir lancer une équipe et la contrôler sportivement ont été Tony Fernandes (Caterham entre 2010 et 2014), John Booth (Manor entre 2010 et 2015).

La dernière exception sur la durée

Le cas Bernie Ecclestone est également à part. En rachetant l’équipe Brabham en 1972, il a dirigé l’équipe de manière opérationnel, c’est-à-dire sur le bord de la piste jusqu’en 1986, alors qu’il ne l’avait pas fondé initialement. Jusqu’à un passée récent, l’histoire d’un propriétaire ayant racheté une équipe qu’il n’avait pas fondé, n’a été qu’une démarche que ponctuel, le temps d’un remplacement et non sur la durée comme Ecclestone.

Les bonnes pratiques

Désormais, Ferrari reproduit l’histoire de ses années antérieures à Montezemolo mode 70 avec Mauro Forghetti et son incarnation moderne Mattia Binotto, Toto Wolff et Zak Brown sont la réincarnation moins flamboyante de Flavio Briatore, tandis que Christian Horner et Franz Tost reproduise le management général de Jean Todt. Gunther Steiner est dans la même fonction que Monica Kalterborn chez Sauber, elle-même l’équivalent pour l’équipe Suisse de Montezemolo dans les années 70 chez Ferrari.

Finalement la Formule 1 de 2021 est une synthèse managériale des meilleurs pratiques des grands exemples de réussite du genre de ces 30 dernières années. Les exceptions d’alors sont devenus les règles d’aujourd’hui.

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Note du Mardi : Les transferts et le temps des regrets

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLe podium de Daniel Ricciardo lors du GP de l’Eiffel a laissé filtrer des propos de Cyril Abiteboul sur le principe qu’il réembaucherait le pilote australien sans hésitation. Toutefois, Ricciardo ira chez McLaren en 2021. Un épisode de plus dans la longue liste du temps des regrets.

Passons rapidement sur le départ de Niki Lauda de Brabham courant 1979 pour découvrir que Bernie Ecclestone avait proposé au pilote autrichien de revenir plusieurs fois. La dernière étant pour la saison 1986. Passons également les multiples épisodes du retour de James Hunt chez McLaren également entre 1980 et 1986. Pour nous concentrer sur les grands champions des années 90 et 2000.

L’émotion Williams et l’émotion McLaren

Lorsque Nigel Mansell quitte Williams fin 1988, le regret de ne pas avoir une voiture compétitive et le remords d’avoir privilégier le statut plutôt que l’affect et le talent brut a poussé Frank Williams a rappelé King Nigel pour 1991. Plus tard, au premier trimestre 1994, Ron Dennis propose à Alain Prost d’essayer la McLaren-Peugeot. L’idée de proposer un volant était dans l’air. Elle y sera jusqu’en 1996. En vain. La compétitivité n’était pas à la hauteur à l’époque. La culpabilité d’avoir privilégier un pilote plus jeune (Ayrton Senna) en 1990 a pris le dessus pour Ron Dennis.

Plus tard, Williams avait fortement courtisé Keke Rosberg pour revenir en 1990 et Jacques Villeneuve pour revenir en 2005. En vain cette fois-ci. Le temps était passé. Comme celui de Jenson Button qui a deux reprises pouvait revenir chez Williams. Une première fois en 2005 et une seconde en 2017.

Les deux raisons d’un pilote

Les équipes perdent leur top pilote souvent pour deux raisons : la première est le manque de compétitivité du matériel, la seconde est le manque de confiance et considération. Une décision de partir pour un pilote n’est uniquement basé sur ses deux réflexions, avant de faire le choix suivant.

Lorsque Fernando Alonso quitte Renault c’est à cause d’un manque de confiance dans l’avenir. Pourtant il reviendra en 2008, pour quitter encore une fois l’équipe d’Enstone pour encore une fois un manque de confiance en l’avenir et le manque de compétitivité du matériel. Comme Kimi Raikkonen qui quitte McLaren pour Ferrari, pour une question de confiance et de compétitivité. Lorsqu’il quittera Ferrari fin 2009, la proposition McLaren sera refusée. Il reviendra chez Ferrari en 2014.

Les réactions des teams managers sont source de rupture ou non

Récemment Mark Webber a indiqué qu’il estimant qu’il manquait de confiance dans l’équipe Red Bull Racing, lorsqu’il était équipier de Sébastian Vettel. L’équipe autrichienne a répliqué par une monoplace aussi compétitive que le quadruple champion du monde allemand.

Finalement le problème majeur restera la communication des team manager qui est assez bien résumé par Cyril Abiteboul : « Je pense que c’était parce que j’ai eu une communication honnête, émotionnelle et non filtrée à l’époque. » Retenons uniquement l’aspect émotionnelle qui est la base des histoires de rupture dans l’histoire de la F1.

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Note du Mardi – La leçon de management Red Bull

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgMark Webber a récemment précisé que sa relation avec Sébastian Vettel entre 2010 et 2013 a été exécrable, au point de préciser que l’équipe et le management de Red Bull n’a rien fait pour résoudre le problème, scindant l’équipe en deux durant la période. Un manque de confiance énorme qui démontre la difficulté de management pour les chefs d’équipes lorsque deux équipiers sont en rivalité pour le titre ou pour la victoire.

Un management de conflits avec 2 modèles

Dans l’histoire moderne de la Formule 1, la rivalité entre deux équipiers n’a eu que deux exemples : chez Williams et chez McLaren. Dans l’histoire de Williams la rivalité est perçue comme une menace et le management de sir Franck et Patrick Head allait systématiquement vers le plus petit. Mansell par rapport à Piquet, Jones par rapport à Reutemann, Villeneuve par rapport à Damon Hill. Cette réaction est le fruit de l’héritage des dix premières années de Williams ou le pilote était perçu comme un apporteur d’affaires (financier et résultats). Cette vision s’est perdurée avec le temps.

Pour McLaren, la légende prend le pas sur la réalité. La réalité est plus rationnelle : Ron Dennis favorisait systématiquement le plus jeune, car il représentait l’avenir de la domination de McLaren. Prost par rapport à Lauda, Senna par rapport à Prost, Raikkonen par rapport à Coulthard ou Montoya, Hamilton par rapport à Alonso. La logique McLaren était guidé par la perspective et la transmission. Cet héritage a provoqué une certaine rigidité de la structure, au point que Cesare Fioro, alors Team Manager de Ferrari en 1989 estimait que son approche latine pouvait permettre de mieux gérer les conflits de deux tops pilotes, au moment ou il tentait de réunir Prost et Senna pour 1991. Un jeu d’esprit qui n’a jamais été véritablement démontré.

Les managements de Jean Todt et Flavio Briatore ont toujours été construit pour éviter les conflits de pilote en construisant une hiérarchie.

La réaction après le conflit ? 

Il est intéressant de constater la réaction après l’épisode de conflit. Systématiquement le management devient concentrer sur un pilote. Williams dans les années 90 (hormis pour 96 ou Villeneuve a été meilleur que prévu), il y avait un pilote numéro 1 et un pilote numéro 2. Chez McLaren, la période Prost-Senna été suivie d’une période de stabilité pendant quatre saisons autour du brésilien. Même chose pour Hamilton après la saison avec Alonso chez McLaren entre 2008 et 2009.

Depuis une décennie, les deux managers ayant eu le plus de résultat ont été Christian Horner et Toto Wolff. Toutefois les deux hommes au début de leur domination ont eu beaucoup de difficulté à gérer leur pilote. Wolff avec le duel Hamilton – Rosberg a été obligé de construire « des règles d’engagements » sur le principe de ce qu’avait fait Ron Dennis à l’époque de Lauda et Prost en 1984. C’est d’ailleurs Niki Lauda qui avait inspiré la démarche chez Mercedes. Mais cela n’a pas empêcher des conflits ouverts et des drames en piste. Mais après le retrait de Rosberg fin 2016, Mercedes n’a plus réellement cherché à développer un line-up aussi fort psychologiquement.

« Mais au final, c’était un casse-tête pour l’équipe, car nous visions le championnat du monde en 2010 et nous étions tous les deux dans la même équipe contre Lewis et Fernando. Pour nous lors de la dernière course, c’était très difficile pour l’équipe. Nous avons eu beaucoup de moments difficiles sur le plan mental et l’équipe a commencé à se séparer, donc c’était difficile pour Christian Horner de gérer cela. » conclu Webber à propos du management Red Bull Racing.

Pour finir, Red Bull a augmenté le salaire de Webber, passant de 6,5 millions d’euros en 2010 à 12 millions en 2013, le sortant du marché des pilotes et lui permettant de favoriser Vettel qui était le fruit d’un investissement de la marque autrichienne. Plus tard, la situation de rivalité s’est reproduite entre Ricciardo et Verstappen. La situation a évolué. Le pilote australien n’a pas bénéficié des mêmes décisions qu’à l’époque de Webber, mais à un repli sur soi autour d’un pilote (Verstappen). Plus simple à gérer.

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Note du Mardi – McLaren et le pragmatisme marketing

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLa dynamique de McLaren en piste se traduit également par son modèle économique. Malgré des difficultés sur son image de marque avec son deal avec OnePlus, pourtant novateur sur le principe, l’équipe de Woking modifié son approche générale qui était basé sur l’exclusivité.

Lors de son retour à la tête de l’équipe, Ron Dennis avait élaboré une stratégie exclusive pour séduire des partenaires. Une plate-forme développant des relations sur 10 ans avec des marques de luxes. Dennis avait toujours souhaité être l’équivalent de Ferrari. Le cobranding était l’ultime destination. Toutefois, après l’arrêt du partenariat avec Vodafone (sponsor depuis 2007 et qui déboursait 45 millions d’euros par saison), fin 2013, Ron Dennis avait refusé l’offre Johnnie Walker, sponsor de l’équipe depuis 2005. La marque avait proposé de devenir sponsor principal pendant 3 ans contre 165 millions d’euros total. Cette offre ne rentrant pas dans la stratégie premium/long terme que McLaren mettait en place, elle a été rejetée.

Cette période était celle du resserrement marketing. L’idée qu’il fallait moins de sponsors à plus forte valeur ajoutée afin de valoriser l’espace principal. Ron Dennis visait un partenariat de 70 millions par saison et pendant 5 ou 10 ans, comme il l’avait fait avec Vodafone fin 2005. Comme il n’y avait qu’une vingtaine de sponsor et non 35 comme à l’époque de David Coulthard/Kimi Raikkonen/Mika Hakkinen, l’ensemble était supporté par un constructeur (Honda) qui finançait une large partie du budget. Ainsi le département marketing, autrefois référence s’est endormi sur cette stratégie long terme.

Le pragmatisme à l’oeuvre 

Zak Brown a changé d’approche. S’inspirant de Williams qui avait initié une stratégie différente depuis 2014, l’idée est de signer plusieurs partenaires moins importants financièrement, mais permettant de garantir le budget. Ainsi d’une stratégie exclusive à 18 ou 20 partenaires, nous sommes à 45 aujourd’hui. La signature de Gulf et BAT dernièrement ont permis d’obtenir un important investissement. Même si ces deux derniers deals sont innovants, car ils sont basés sur un aspect financier classique et un apport autre de complément. Comme on le voyait souvent dans les années 90 et 2000.

Cette stratégie, qui avait porté ses fruits chez Williams entre 2007 et 2017 (et qui avait aussi inspiré Lotus F1 Team entre 2012 et 2015), est désormais le socle de McLaren. Toutefois, le changement n’a pas été aussi vite, il a fallu respecter des cycles pour arriver aux résultats d’aujourd’hui.

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Note du Mardi – Les 3 cultures face à une crise

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLa situation actuelle est du jamais vue dans l’histoire de la Formule 1 et du sport en générale. Toutefois, il sera intéressant de constater comment réagiront les équipes face à la difficulté dans le cas ou leur voiture 2020 n’est pas au niveau, au coeur d’un championnat tronqué. Historiquement il y a trois cultures.

La première représente la majorité, malheureusement. Une équipe composée de membre de talent mais en manque de confiance, avec des leaders déçus de l’évolution du team. L’ensemble manquant d’une direction claire et laissant s’installer la culture du « tout ça, c’est de sa faute ».

La seconde est devenue un standard avec le temps, inspiré par une doctrine de Ron Dennis depuis 35 ans. L’important est de raisonner comme en tout. Echanger sur les raisons pour lesquelles l’équipe dans son ensemble n’est pas compétitive et surtout décider de ne plus jamais revenir sur le sujet. L’objectif étant de regarder de l’avant et retrouver de la motivation.

Enfin la troisième devient de plus en plus rare dans le paddock. Cela consiste de ne réagir que sous pression, de n’agir non pas par anticipation mais uniquement lorsque l’équipe est dans le creux de la vague et d’envisager l’avenir. Cette culture permet une certaine résilience et une révolution personnelle, mais uniquement en réaction et non en anticipation.

Les crises provoquées, subit et choc de cultures

Cette dernière a eu deux grands ambassadeurs dans la Formule 1 : Frank Williams et Flavio Briatore. Williams n’a jamais vraiment anticipé les événements, il faut qu’il soit devant le fait accomplie pour qu’il réagisse violement Il n’avait pas anticipé le départ de Honda, ni même le partage du moteur Renault. Flavio Briatore, de son côté est dans la même veine, mais avec une évolution : il agissait sur le constat. Cela ne fonctionne pas ? il virait, ne donnait jamais une deuxième chance et agissait sur un sentiment de simili vengeance (piquer Alési et Berger, perdre Cascoyne, perdre Alonso etc…)

La première culture intervient naturellement lorsqu’une équipe n’atteint pas ses objectifs. Statistiquement, cela intervient trois saisons après avoir été bon et ne pas comprendre pourquoi on ne l’est plus. Haas est actuellement dans cette phrase et doit se relancer. Par le passée Honda a été dans ce cas-là, en 2007/2008.

La seconde est un héritage. Toto Wolff, Christian Horner en sont les principaux ambassadeurs. Toutefois elle impose aussi quelques difficultés d’adaptation. Les équipes Williams et Renault ont de grandes difficultés en appliquant cette culture, alors qu’elles sont culturellement proche de la troisième de par leur patron iconique passée.

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