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Note du Mardi – Zhou et la double signification pour Alfa Romeo/Sauber

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLa signature de Guanyu Zhou par l’équipe Sauber marque l’histoire en étant le premier Chinois qui participera à une saison de Formule 1 en tant que pilote titulaire. Mais également une vieille recette utilisé par l’équipe suisse Sauber.

Le basculement asiatique (le retour)

Il y a 20 ans, Bernie Ecclestone estimait que l’Europe allait devenir une zone de tiers monde, pensant que l’Asie et surtout la Chine allait devenir l’économie numéro 1 du monde et, ainsi, la Formule 1 devait être présente avec une course, voir deux sur l’empire du milieu et basculer un bon tiers des Grand Prix dans la zone asiatique.

L’arrivée de nouveau propriétaire, Liberty Média, en 2016, a fait basculer la discipline du côté Amérique économiquement, tout en délaissant l’Asie, principalement à cause de la pandémie Covid-19. La signature de Zhou est un marqueur fort d’un retour à une stratégie globale d’un calendrier en trois zones (Amérique, Europe et Moyen-Orient/Asie). Notons qu’il y aura 3 pilotes asiatiques en 2022 en F1.

Le deuxième pas vers l’indépendance

Concernant l’équipe Sauber/Alfa Romeo, la signature de Zhou est un indicateur double. Elle est une occasion en or de s’émanciper de la tutelle Ferrari et FIAT auquel elle était soumise. Dans un passé récent, Sergio Marchionne avait remarqué que les comptes de la Scuderia avait un déficit caché de la part de l’équipe Sauber. Il a été ainsi décidé de renommer l’équipe Alfa Romeo, se payer en nature et l’ensemble est devenu un satellite de Ferrari, en employant ses pilotes (jeune ou ancien), ses ingénieurs en formation. L’arrivée de Zhou et la signature de Valterri Bottas pour 2022 est un marqueur fort d’indépendance.

Retour sur une recette utilisée en crise par Sauber

Toutefois, Zhou est un retour au passée. Lors de son annonce, il avait été indiqué que le pilote chinois apporterait un budget de 27 millions d’euros (30 millions de dollars). L’information a été fortement démenti, car nous entrons ici dans la rhétorique des équipes depuis une décennie. Il n’y a plus de pilote payant, mais de pilote promet un budget à l’équipe. Nuance.

L’équipe suisse était passé maître dans l’art de prolonger un pilote apportant un budget. Mais apportant sa touche personnelle. L’apport à la signature représentait l’équivalent de 50% de la somme prévue pour obtenir le volant. Plus intéressant, les pilotes d’essais apportant un budget ont la promesse de devenir titulaire la saison suivante, en échange d’un apport équivalent en argent. Durant la saison 2014-2015 elle a prolongée quatre pilotes pour deux volants. En effet, Estéban Gutierrez avait pourtant déposé 7 millions d’euros pour garder son volant en 2015 et Guido Van der Garde, 4 millions d’euros pour obtenir un volant 2015 de l’équipe suisse, comme cela avait été convenu par contrat. Un total de 11 millions d’euros qui ont principalement permis de payer l’avance du moteur Ferrari 2015. Finalement, Felipe Nasr et Marcus Ericsson ont déposé 40 millions d’euros ensemble sur la table, dont 20 millions d’euros à la signature. Fin juillet 2015, l’équipe suisse annonce la prolongation de ses pilotes.  Sauber avait touché 31 millions de sponsoring en 2015.

Mais avant, il y a eu le cas Adrian Sutil. Le pilote allemand avait signé avec Sauber contre la promesse de garantir 35 millions d’euros de sponsoring pour l’équipe suisse. Un procès a eu lieu et a été remporté par le pilote allemand en 2016. A l’époque, l’usine d’Hinwill en forte difficulté financière avait signé le pilote, lui accordant un salaire, non pas pour piloter, mais comme apporteur d’affaire et promettant un pourcentage sur les partenaires apporter.

La situation ne sera pas différente pour Zhou en 2022 et 2023 avec Alfa Romeo, le chinois a garanti entre 8 et 10 millions d’euros à la signature (permettant à l’équipe suisse de se tourner vers 2022) et promettant d’obtenir le reste (16 millions d’euros) en partenariat pour l’équipe. Son salaire étant similaire au montage conclu avec Sutil et Sauber il y a 8 ans.

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Note du Mardi – Les erreurs du passée de Ferrari

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgEn Formule 1, comme dans d’autres sports, une décision prise il y a des années peut avoir des répercutions sur le présent. C’est le cas de la Scuderia Ferrari.

Dans une interview de Leo Turini, le journaliste italien dévoile les dessous des conséquences de décisions d’organisation et management à Maranello, datant de 2016.

Une organisation horizontale

Depuis une dizaine d’année, le management de la Scuderia Ferrari a toujours visé le court terme. Historiquement Maranello a toujours suivi les tendances et s’est inspiré de Mercedes AMG F1 au début de l’ère Hybride avec les embauches de James Allison et Bob Bell. Mais l’organisation était horizontale, était une simplification de celle de son concurrent Mercedes. « A partir de Juillet 2018, Vettel est en bonne position, il bat Mercedes. Mais le système est à l’agonie. A l’époque personne n’osait dire que le système imposé par Sergio Marchionne ne fonctionnait plus. Car lui seul pouvait interpréter ce système, l’inspirer. » indique Turini.

Dans un système horizontal, le manager est un facilitateur, un accompagnateur et un inspirateur. Le départ du principal moteur de l’organisation fait basculer l’ensemble dans des travers. Toto Wolff en appliquant cette méthodologie sur la base du système d’organisation qu’avait mis en place dès 2012 Ross Brawn, est devenu un élément indispensable à l’organisation de l’usine de Brackley.

Le court terme

« L’approche de la course de Marchionne était brusque, hâtif et visant à obtenir des résultats immédiatement. En 2016, il a embauché James Allison comme Directeur Technique et il est aujourd’hui chez Mercedes. En 2017, il a destitué Lorenzo Sassi, responsable du projet groupe propulseur à Maranello. L’homme est aujourd’hui aussi chez Mercedes. » précise Turini.

Ferrari a toujours eu un problème avec les solutions rapides et les résultats immédiats. Il y a une dizaine d’année, Pat Fry, avait découvert à Maranello des outils technologiques dépassés et a mis trois saisons pour simplement faire avancer les choses. L’héritage de Jean Todt, Ross Brawn est simplifié. Le rappel de Rory Bryne (l’homme qui avait dessiné les Benetton championne du monde et les Ferrari de 1998 à 2004), comme consultant (comme cela avait déjà été le cas en 2006, puis 2010, puis encore 2015) démontre un grave déficit d’organisation et de recrutement.

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Note du Mardi – le film du deal Raikkonen – Sauber

Note du mardiTout c’est accéléré à partir du Grand Prix d’Italie. La prise de position de Ferrari s’étant dévoilée, le rapprochement Raikkonen-Sauber pouvait s’établir, avec le contrôle de la Scuderia.

La disparition de Sergio Marchionne aura été un marqueur fort de la saison de Ferrari en 2018. Ce 25 Juillet, suite à une longue complication médicale, l’homme qui avait redressé FIAT s’était éteints et avec lui un projet : Relancer la Scuderia Ferrari en ayant décidé de signer avec Charles Leclerc aux cotés de Sébastian Vettel. Le contrat de deux saisons devait toutefois être confirmé pour Monza de la même année.

Dès Juin 2018, le flou c’était installé pour Kimi Raikkonen. Depuis 2015, à la même époque, le champion du monde 2007, rencontrait Marchionne et savait comment son avenir allait se dessiner pour la saison d’après. A l’issus de l’entretien, ou la pression était de mise (comme en 2015 et 2016), ou alors le concours d’un contrat offrait un cadre. Depuis 2014, le contrat de Kimi Raikkonen indiquait que Ferrari devait dévoiler une proposition à son pilote avant le 31 Août de chaque saison. Si cette dernière ne vient pas, libre au pilote de démissionner et de se lancer sur le marché. En Juin 2018, Raikkonen n’était pas vraiment sûr de continuer l’aventure avec la Scuderia Ferrari. Quelques semaines plus tard, la rumeur Charles Leclerc envahissait le paddock et plus tard les médias. Mais, Marchionne, malade ne pourra plus contrôler la communication.

L’été se passant dans le flou le plus absolu, entre honneur de la mémoire et décision à prendre pour 2019. Sébastian Vettel est sondé et souhaite que Raikkonen continue l’aventure à ses côtés. Du côté des ingénieurs, il y a un sentiment mitigé. Autant autour du champion du monde 2007 que sur Vettel, qui cumule les erreurs en Grand Prix. De son côté, Maurizzio Arrivabene fait le choix de ne pas faire de choix. L’hésitation est palpable. L’émotion devait retomber.

Le mois d’Août se termina avec le GP de Belgique. Kimi Raikkonen n’avait toujours pas de signe de Ferrari. Il comprit la situation. A la date de sa clause butoir, il démissionnera. De son côté Zak Brown est un homme dans le besoin. Son offensive sur Daniel Ricciardo ayant échoué, il lui fallait une star pour remplacer Fernando Alonso pour 2019. Une offre éclair de 16 millions d’euros est formulée. Dans les faits, c’est 6 millions d’euros de fixe et 10 millions de variable. Steve Robertson demanda plutôt 10 millions et une prime de 10 millions. L’affaire en resta là.

Reste que l’offensive McLaren interpelle le management de Ferrari qui souhaitait garder le contrôle de la situation. Depuis fin Avril, 3 ou 4 équipes ont fait une proposition à Kimi Raikkonen pour 2019 : McLaren, Renault, Sauber Alfa Roméo et une timide approche de Haas. Les offres McLaren et Renault n’existant plus, il en restait une solide : Sauber Alfa Roméo.

Après étude de cas, Raikkonen estime que Sauber est dans la même position que Lotus en 2011. Ainsi, il est possible d’occuper la 4ème ou 5ème place du championnat derrière Mercedes, Ferrari et Red Bull (surtout avec l’inconnue Honda pour cette dernière) dès 2019. A partir du Grand Prix d’Italie un rapprochement se fait entre l’équipe suisse et le pilote finlandais. En coulisse, Ferrari indiqua à Longbow Capital, le propriétaire de Sauber F1 Team, qu’elle acceptait de payer le premier salaire de Raikkonen pour 2019. Soit 5 millions d’euros. Charge à l’équipe suisse de trouver le complément. Marché conclu et le dernier champion du monde Ferrari signa quelques jours plus tard avec Sauber pour un contrat d’une saison (2019) et une option pour 2020 à définir ensemble. L’ensemble est évalué entre 20 et 25 millions d’euros chaque saison maximum. Un deal important pour Sauber, qui a amélioré sa capacité économique en 2018 et vise la signature de sponsors de compléments pour 2019 et 2020.

Durant sa carrière, Kimi Raikkonen est un homme logique. Après sa première période Ferrari, il avait hésité à revenir chez McLaren en 2010. La nouvelle proposition de McLaren pour 2018 n’était pas jugé sérieuse. Sa signature avec Lotus, était surtout un écho au pré accord de 2006 signé à l’époque de Renault pour 2007 (avant de conclure son deal avec Ferrari). Pour définir l’avenir du pilote, il faut connaître son passée. Ainsi, fin 2012, il avait, via son agent Steve Robertson proposer un projet de reprise de l’équipe Sauber, avant de prolonger son contrat avec Lotus F1 Team. Peter Sauber l’avait dévoilé en décembre 2013. Discrètement.

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Vettel et Ferrari

Sébatian Vettel FerrariAu cœur de l’été, les médias européens rapportaient une offre record de Ferrari à Sébastian Vettel pour 2018/2019 et 2020. 120 millions d’euros, soit 40 millions d’euros par ans. Un record, mais en réalité, c’est un salaire médiatique, qui ne sera pas la réalité.

Lorsque Sébastian Vettel signe son contrat avec la Scuderia Ferrari en Septembre 2014, le concept était le suivant : 28 millions d’euros en 2015, 30 millions d’euros en 2016 et 32 millions d’euros en 2017. Une évolution calculée sur la valeur de base du pilote (22 millions d’euros en 2014 avec Red Bull Racing, selon le Business Book GP  Get this issue in PDF (English) by clicking here 
Obtenir ce numéro en format PDF (Français) en cliquant ici) et sur l’évolution des performances des machines de la Scuderia. La prime en cas de titre de champion du monde était fixée à 5 millions d’euros.

Sergio Marchionne, est un homme de communication. En Juillet 2016,  Sébastian Vettel avait proposé à son patron une prolongation jusqu’en 2020.  Une idée refusée par le maître de Maranello, qui estime que c’est Ferrari qui doit proposer et non le pilote. Une notion de dominance qui est importante d’un point de vue marketing : C’est Ferrari qui crée la valeur pour le pilote qui évolue avec elle. Pas le contraire. Les performances des machines italiennes en 2016 ne permettant de toute manière pas d’établir une discussion pour prolonger en faveur de Maranello. Il a été signifié à Vettel qu’une prolongation sera discutée en 2017. Date de sa dernière année contractuelle. Une erreur.

Lorsque Nico Rosberg annonce son retrait de la Formule 1, une fois l’état de panique passé, Toto Wolff reçoit un premier coup de téléphone de Fernando Alonso qui annonce sa disponibilité pour une seule saison. Plus curieusement l’appel du quadruple champion du monde venu s’enquérir de la situation ouvre des possibilités. Wolff signe en réaction Valtteri Bottas pour une saison (2017) avec une option pour 2018, car il semble être possible de faire venir Vettel en 2019 chez Mercedes.

Les performances de Vettel chez Ferrari en début de saison vont ruiner cette idée à Brackley. De son côté le pilote allemand revient en position de force pour prolonger son contrat avec Ferrari. En Juin la proposition tombe : un contrat de trois saisons d’une valeur de 100 millions d’euros (qui sera majoré pour la presse de 20% pour donner une valeur massive à un contrat et jouer à un jeu de billard avec Mercedes qui doit prolonger Hamilton sur une valeur similaire). Un deal accepté par Vettel, mais les conditions ont changés.

En effet, Sébastian Vettel, alors que l’offre médiatique se répandait sur internet, imposa une clause de dernière minute : Une prolongation à sens unique. C’est-à-dire que désormais, chaque année jusqu’en 2020, Vettel activera en sa faveur sa prolongation à une date indiquée (Juin ou Juillet).

En réaction, au moment de la signature de l’accord Vettel/Ferrari au début de l’automne, la rumeur Verstappen/Ferrari dans les médias avec un salaire de 19 millions d’euros à la clé a surgit sans savoir pourquoi. Rumeur rapidement éteinte par la prolongation jusqu’en 2020 du pilote hollandais chez Red Bull fin octobre.

Sous le viseur d’une arrivée à Maranello, Daniel Ricciardo a récemment indiqué que les deux volants Ferrari seront disponibles en 2019. Un détail qui confirme l’idée d’une clause Vettel/Ferrari.

En coulisse, Ferrari et Sergio Marchionne à force de jeu essentiellement médiatique et de déshumanisation a probablement perdu deux pilotes en l’espace de quelques semaines. Vettel qui est le symbole de la relance de la Scuderia depuis 2015 et qui estime que le salaire n’est pas tout dans la vie et Max Verstappen avant même que cela ne devienne sérieux, qui estime qu’il a encore à construire sa carrière.

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Sauber et Alfa Roméo

sauber-alfa-romeo11 juillet 2017, la nouvelle tombe : l’accord entre Sauber et Honda a été annulé. Pourtant signé au début du printemps par Monica Kalterborn, avant son éviction, le projet de contrat indiquait que McLaren fournissait la boite de vitesse à Sauber. Tandis que Honda était disposé à offrir 40 millions d’euros d’apport financier en 2018 pour le budget de l’équipe suisse. L’avenir entre McLaren et Honda au début de l’été étant troublé, Sauber a rapidement négocié avec Ferrari une prolongation de l’aventure. Avec la promesse de perspectives.

Si Sauber a pu sauver les apparences avec cette prolongation, Sergio Marchionne a promis d’entrer dans le détail en temps voulu. Aujourd’hui les discussions entre Ferrari et l’équipe d’Hinwill tournent autour de la stratégie de Maranello et plus largement du groupe FCA.

Depuis 2015, la perspective de voir une Sauber en rouge et exposant au monde le logo d’Alfa Roméo est largement diffusée par Sergio Marchionne en personne. En coulisse, le patron italien souhaite rebaptiser l’unité moteur de la Sauber 2018 pour permettre à Alfa Roméo de revenir en Formule 1 et devenir un incubateur de jeunes pilotes. Une stratégie qui s’inspire largement de Red Bull depuis 2006 avec la Scuderia Toro Rosso. Ainsi, sur le papier, Charles Leclerc et Antonio Giovinazzi pourraient être les pilotes Sauber en 2018. Sauf que…

Sauf que Longbow Finance, le propriétaire de Sauber, souhaiterait avoir un programme complet de la part de Ferrari et FCA.

Le projet du fond d’investissements est de garantir un budget de 40 millions d’euros par année pour assurer l’avenir. Initialement trois axes ont été tracés. Le premier étant la commercialisation de la soufflerie d’Hinwill, le second est de permettre à Sauber de ne plus être un simple client moteur et le dernier étant une introduction en Bourse d’ici 2021.

Dès la signature du contrat avec Honda, Sauber a présenté un projet de Joint Venture industriel, permettant à l’usine de devenir un pôle technique performant et s’inspirer de Williams et McLaren en matière d’ingénierie commerciale.  L’annulation a révisé les ambitions à la baisse, mais l’objectif de dépasser le simple fait d’être un client moteur fait son chemin. En cela, il semblerait qu’une contre-proposition pour disposer gratuitement des moteurs Ferrari, rebaptiser Alfa Roméo dès 2018 et jusqu’en 2019 au minimum s’accompagne de l’apport du nom Alfa Roméo devant Sauber (à la façon de l’époque BMW – Sauber entre 2006 et 2009) et de la nomination par Ferrari de ses pilotes. Ainsi, contre un moteur estimé à 20 millions d’euros par année, Sauber deviendrait Alfa Roméo – Sauber F1 et devenir l’équipe B de la Scuderia Ferrari.

Si l’idée semble séduisante sur le papier, elle se heurte à la vision économique de la Scuderia Ferrari qui estime depuis 20 ans que vendre des moteurs est essentiel à son économie (environ 400 millions d’euros de bénéfice sur la vente des moteurs depuis 1997). En parallèle, le plan 2015/2016 d’investissement de 200 millions d’euros de FCA envers la Scuderia, sera prolongé jusqu’en 2020. Une rallonge de 20 millions pourrait compenser le manque à gagner de Maranello.

La signature Sauber-Ferrari de l’été indique une précipitation d’ordre technique (la conception de la nouvelle monoplace), et se heurte aux impératifs économiques. Longbow Finance souhaitant, ou faire des économiques, ou remplir ses objectifs, vend chèrement sa peau depuis l’automne auprès d’un Sergio Marchionne pris à son propre jeu de la communication de son groupe.

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Note du Mardi – Le management court terme

Note du mardiConstruire une équipe et plus largement un projet d’équipe de Formule 1 résulte d’une double vision. L’analyse est importante et les objectifs doivent être à long terme, afin de mesurer les améliorations. L’erreur est d’être dans le court terme. Pourtant, Ferrari depuis une décennie est dans ce cycle.

Pat Fry est un ingénieur consultant qui auparavant avait œuvré chez McLaren au milieu des années 2000 avant de rejoindre la Scuderia Ferrari en 2010. Ce qu’il a découvert est une équipe italienne avec un outil résolument dépassé. Malgré les titres obtenues en 2007 et 2008.

« J’ai vraiment été surpris de voir comment leur technologie était dépassé en comparaison à McLaren. Le tunnel, le respect des délais, les outils de simulation étaient poussiéreux. Il a fallut trois années pour faire avancer les choses sous contrôle. » indique Fry.

La principale lacune de Ferrari était son organisation qui ne pensait qu’à court terme.  La pression des titres de l’ère Schumacher/Todt/Brawn poussait dans cette direction de se concentrer uniquement sur le résultat du week-end de course, sans avoir un plan à long terme sur plusieurs années. Auparavant c’était Ross Brawn et Jean Todt qui contrôlait cette continuité. Aujourd’hui seule la solution rapide et un résultat immédiat compte.

Le GP d’Italie 2017 comme exemple

Le résultat de la course du Grand Prix d’Italie à Monza il y a quelques semaines a démontré une gestion moins rigoureuse de la saison, qui jusqu’à présent était maitrisé par l’ensemble de l’équipe Ferrari. Sergio Marchionne montre le chemin et recadre, sans faire maintenir le cap. Mauricio Arrivabene n’est pas Jean Todt, son rôle délègue beaucoup à l’aspect technique de l’équipe. Il est là pour assurer la cohérence de l’ensemble.

Ferrari a déjà connue cette situation par le passée, mais d’autres également. Jordan GP après avoir remporté ses victoires en 1998 et 1999 est entré dans le cycle du court terme. Benetton également en 1996 et 1997 après son titre de champion du monde des constructeurs.  British American Tobacco aussi après 2004.  La résultante de cela est qu’il faut du temps pour relancer la machine avec un plan.

Le long chemin pour revenir après

Jordan a attendue sa reprise par Spyker et Force India pour retrouver de la stabilité (soit 8 ans), Benetton pour sa part a attendue 5 ans avant sa reprise par Renault et un plan de relance de 5 années, soit presque 10 ans avant de retrouver les sommets. Williams en 2015, 2015 et 2016 est aussi dans ce cycle.  Enfin BAR a réagit plus rapidement avec l’embauche de Ross Brawn en 2008, soit 4 ans après, mais la parenthèse Brawn GP étant, notons que la période Mercedes AMG F1 a été un cycle de 5 ans avant de retrouver le sommet, grâce à un plan de trois ans typique de Brawn et largement exploité depuis par le constructeur allemand depuis lors.

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GP Angleterre 2017 – Paddock Confidences

La signature d’Alonso

Avec beaucoup d’humour, Zak Brown a indiqué qu’il avait longuement dîné avec Fernando Alonso vendredi soir. Bon vivant les deux hommes ont parlé d’avenir et au final, le double champion du monde espagnol a signé…la facture du repas. En coulisse, les options sont toutefois faibles. Mercedes a fermé la porte, tandis que Ferrari laisse un maigre espoir mais va prolonger Raikkonen selon toute vraisemblance. Renault est divisé et Williams commence à imaginer Alonso en remplaçant de Felipe Massa…

Ferrari et Raikkonen

L’avenir de Raikkonen chez Ferrari dépend de l’équipe italienne. Sergio Marchionne a débuté les négociations du salaire de base (le champion du monde 2007 dispose d’un salaire fixe et d’un variable par rapport aux points inscrits). L’offre est de 5/6 millions d’euros pour la saison 2018. Raikkonen touche 8 millions aujourd’hui. A suivre…

Bottas et l’avenir

Malgré la victoire du pilote finlandais en Autriche, Toto Wolff souhaite maintenir le timing des événements en indiquant qu’il n’était pas pressé de prolonger Bottas pour 2018. C’est surtout la perspective 2019 qui intéresse Mercedes AMG F1. En parallèle, Wolff a conseillé à Williams d’attendre avant de prolonger Felipe Massa pour 2018. Par prudence…

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GP Monaco 2017 – Paddock Confidences

Hamilton à vie chez Mercedes
L’inquiétude est visible dans le management de Mercedes AMG F1. Ne souhaitant pas subir le même scénario que la saison dernière avec Nico Rosberg, Toto Wolff souhaite proposer à Lewis Hamilton la possibilité de rester dans l’équipe au-delà de l’année 2018. Une anticipation destinée à justifier les possibles autres pistes.

Raikkonen et Mercedes
Si les noms de Vettel et Alonso sont régulièrement commenté par Niki Lauda et Toto Wolff. Un pilote reste discret, mais semble peu à l’aise chez Ferrari : Kimi Raikkonen. Le champion du monde finlandais et son entourage sont discret, mais il est entendu que Raikkonen est disponible pour la saison 2018.

Vettel et Ferrari
Sergio Marchionne souhaiterait proposer un contrat « à vie », mais la réalité est qu’un nouveau contrat de trois saisons (2018/2019 et 2020) d’une valeur de 100 millions d’euros serait sur la table et prêt à être annoncé pour le GP d’Italie en Septembre.

Perez et Renault
Sergio Perez cherche à trouver un lien avec un top team. Mais une offre provenant d’un constructeur le séduirait. Renault Sport F1 souhaite rééditer le duo de Force India 2016 (avec Nico Hulkenberg) en proposant un volant à Sergio Perez pour 2018. Le sponsoring du mexicain est aussi en ligne de mire, mais un salaire important serait aussi sur la table.

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GP Brésil 2016 – Paddock Confidences

Lewis Hamilton GP Brésil 2016 hommage Ayrton Senna F1L’avenir de Wehrlein 
L’annonce d’Esteban Occon chez Force India a été une surprise, tant il semblait évident que c’était Pascal Wehrlein qui devait remplacer Nico Hulkenberg dans l’équipe indienne. Cela n’a pas été le cas et le jeune pilote allemand n’a pas vraiment compris la situation et l’a exprimé dans le paddock d’Interlagos.  La raison du choix d’Occon soit son caractère affable et ses commentaires techniques appréciés. Mais il semblerait que la raison soit ailleurs…

Adieux Petrobras ? 
Le pétrolier brésilien quittera vraisemblablement Williams en fin de saison, profitant du départ de Felipe Massa. L’intérêt technique serait fortement réduit (Petrobras devait produire son propre carburant du moteur Mercedes pour le compte de Williams cette saison et au-delà) et les problèmes politiques dont souffre l’entreprise publique depuis 18 mois rendront le retrait plus sage.

l’argent de FIAT chez Ferrari
Très déçu par l’utilisation de l’argent du constructeur italien pour la saison 2016 de la Scuderia Ferrari, Sergio Marchionne a laissé entendre que le groupe FCA investira plus en 2017 et jusqu’en 2019, mais en échange d’un contrôle des dépenses et d’investissements plus rigoureux. Traduction : la main mise de FIAT sur Ferrari sera encore plus grande en 2017.

Nasr et Ericsson chez Sauber en 2017 ? 
Le nombre de place se réduisant, Felipe Nasr et Marcus Ericsson envisagent sérieusement de continuer l’aventure avec Sauber…par défaut. Nous entendons que Ericsson est un déçu des négociations avec Renault (en replacement de Palmer) et que Nasr n’a pas convaincu Haas. Une prolongation chez Sauber devrait toutefois s’accompagner d’une hausse de commandites.

Formule E et Ferrari
Alors que Audi, Mercedes-Benz et BMW visent la Formule E à la fin de la décennie. Ferrari ne compte pas participer à ce championnat, enfin pour Maurizzio Arrivabene, car du côté de Sergio Marchionne « ce serait possible. » L’illustration des contradictions de la Scuderia Ferrari en 2016.

Tension médiatique entre Mercedes et Red Bull
Intéressante joute verbale entre Toto Wolff et Helmut Marko concernant la gestion du pilote Max Verstappen et plus largement de la gestion des pilotes dans une équipe. Une joute n’ayant aucun intérêt notable, mais qui est intéressante, car elle met Mercedes et Red Bull à égalité et force la marque à l’étoile a redescendre de son trône.

 

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GP Mexique 2016 – Paddock Confidences

GP Mexique 2016 F1La tourmente McLaren
Les rumeurs sur l’équipe de Woking sont fortes depuis le GP des Amériques la semaine précédente. Eric Boullier pourrait partir prochainement (pour aller ou ?) L’une des clés de lecture est que l’alliance McLaren et Honda pourrait devenir le principal vainqueur de la fin de la réglementation hybride actuelle en 2020. Indépendante (pas de moteur client), puissante financièrement, disposant de top pilotes, McLaren est toujours considéré comme une menace…

L’avis de Brawn sur Rosberg
Intéressante analyse de Ross Brawn sur l’approche de la course de Nico Rosberg et Lewis Hamilton. L’ingénieur anglais a indiqué que le triple champion du monde a une approche plus émotionnelle que Rosberg. De plus l’allemand a un entourage solide, tandis que Hamilton est plus volatile. Pour résumer : Rosberg a cumulé de l’expérience et analyser ses faiblesses depuis 2014.

Plus vendeur…
Jenson Button a été très déçu par la couverture du prochain F1 Racing, indiquant que c’est Ron Dennis qui l’a forcé à prendre une année sabbatique. Le champion du monde 2009 a simplement indiqué que c’était faux et que c’était lui qui a indiqué à Dennis son intention de stopper sa carrière pour 2017.

Vettel et Ferrari
Le quadruple champion du monde annonce déjà qu’en 2017 Ferrari se battra pour le titre. Cette séquence d’annonce fait suite à la précédente : c’est lui qui a interrompu les discussions pour une prolongation avec l’équipe de Maranello jusqu’en 2020. La réalité est que Sergio Marchionne est déçu par les performances de l’allemand et a indiqué qu’il voulait voir comment évoluera le début de saison 2017 de Ferrari pour prolonger l’aventure avec Vettel.

La Malaisie et la F1
Le promoteur du circuit de Sepang discute apprement avec Bernie Ecclestone pour prolonger l’aventure avec la Formule 1. Le problème du prix est au centre. Sepang estime qu’après bientôt 20 ans, elle doit payer moins (50% de moins), ce qui n’est pas de l’avis d’Ecclestone. Ce week-end, Sepang recevra environ 95.000 spectateurs pour la course MotoGP, trois fois plus que pour la F1 et en moins coûteux…

Retour de bâton…
Bernie Ecclestone n’a de respect que pour les hommes de la course et très peux pour les businessman de la course. Estimant que Toto Wolff est présent en F1 pour l’argent, la charge est forte et le retournement de l’histoire passionnante. En 2012, Ecclestone avait fait en sorte qu’Adam Parr (alors directeur général), quitte l’équipe Williams pour favoriser Toto Wolff dans l’entourage de Grove en échange d’un peu glorieux chantage aux Accord Concordes.

La menace Formule E
L’annonce d’Audi de stopper son programme d’Endurance, pour se concentrer sur son programme de Formule E, fait échos avec le programme de Mercedes-Benz de venir dans la discipline en 2018. Audi pourrait investir 100 millions d’euros par an dans la discipline et son programme. Nous entendons aussi que BMW aurait une option pour racheter l’équipe Andretti en 2018/2019.

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