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Note du Mardi – Gagner plus pour un impact médiatique divisé par deux

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgPour répondre à la rumeur d’un possible départ de Mercedes AMG F1 au profit du management de la Formule 1 pour le compte de Liberty Média, Toto Wolff a présenté un élément d’argumentation anodin, mais très intéressant : l’impact médiatique de l’implication du constructeur Mercedes dans la discipline.

Le manager autrichien a indiqué que l’impact médiatique évoluait autour de 1,2 milliards d’euros par saison. Cette donnée relative pour beaucoup est un indicateur important pour une marque. Selon le Business Book GP 2019 (for english version), l’investissement global du constructeur allemand dans son équipe est de 250 millions d’euros, ce qui signifie que pour 1 euro dépensé sur la piste équivaux à 5 euros de visibilité médiatique annuel. Un bon résultat, mais toutefois en baisse et qui pose question.

En 2015, Toto Wolff avait indiqué que le titre de champion du monde 2015 de Mercedes AMG F1 délivrait l’équivalent de 2,7 milliards d’euros d’impact médiatique (1 euro pour 12 euros de retour médiatique). Un record exprimé pour convaincre du bien fondée de l’investissement à l’époque.

Toutefois, alors que la marque à l’étoile enrichissait son palmarès d’un 6ème titre de champion du monde, l’impact a été quasiment divisé par deux.

L’impact médiatique dans le détail

Au début des années 2000, la télévision et le direct était une norme. Pour 1 euros investit, 2 euros d’impact médiatique était revendiquer. Puis au milieu de la décennie l’impact de l’information démocratisé sur internet a permis d’augmenter le chiffre : pour 1 euro mis sur la piste, 3 euros d’impact médiatique. Puis avec l’émergence des réseaux sociaux, les chiffres se sont envolés. Le milliard étant devenu une norme à atteindre, pour convaincre du bien fondé de l’investissement.

Cela démontre une maturité des outils et de la consommation. La télévision, l’information sur internet et la communication sur les réseaux sociaux représentent désormais 5 euros, à mesure que la victoire finale devient régulière et habituelle comme mode de consommation à proprement dit.

L’effet Lewis Hamilton ?

Ce chiffre peut être analysé de la manière suivante : la télévision représente 500 millions d’impact médiatique, l’information Internet 250 millions d’euros et les réseaux sociaux 500 millions d’euros. Sur les réseaux sociaux il faudra distinguer la communication de l’équipe Mercedes AMG F1 ( 11 millions sur Facebook, 3.8 millions sur Instagram, 2.5 millions sur Twitter) et celle de Lewis Hamilton (4.2 millions sur Facebook, 13.8 millions sur Instagram,  5.6 millions sur Twitter), soit un ratio d’environ 45% pour la marque allemande et 55% pour Hamilton), ce qui fait estimer que l’impact médiatique de Lewis Hamilton est aujourd’hui estimé à 275 millions d’euros à lui seul.

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Une histoire Fanatic (F1)

ban2C’était en août 2008. Allant rejoindre ma voiture après un après-midi très agréable, j’avoue à mon interlocuteur que je souhaite voler de mes propres ailes. Timing délicat, car quelques minutes auparavant, ce dernier m’a dit : « si tu t’en va, je suis dans la merde. » Les yeux bleus de l’homme à côté de moi, à ce moment là, étaient sincère. Pourtant un mois plus tard, Tomorrownewsf1.com était lancé, mais mon lien avec Fanaticf1.com était et restera là.

Tout a débuté fin 2006, alors que j’avais quitté la rédaction d’un site qui est devenue aujourd’hui l’antenne française de Motorsport.com, je cherchais un partenaire. A l’époque j’estimais qu’il me fallait un support. J’ai discuté avec Brice (co fondateur du site), avant de discuter avec Norbert Billaud. A l’époque, Norbert pensait que c’était pour le remplacer ! Non au contraire, avec le temps nous avons trouvés notre place. Passer des heures au téléphone des jours et des jours. Nous étions complémentaires et aux idées communes sur ce que devait devenir un site de Formule 1 à l’époque ou tout le monde faisait la même chose.

En 2007, nous avons mis les liens sources dans des brèves internationales (le 360°), nous avons utilisé Twitter, crée le site d’information Newziggf1, même été les premiers à utiliser Youtube (alors que tout le monde pensaient que c’était illégale). Un livre sur la saison 2007 a été produit également, ainsi qu’une nouvelle approche des Grand Prix avec un live innovant (qui a durée jusqu’en 2012 je crois). FanatifF1.com a mis en avant un blog rédigé par le journaliste José Carron, emporté par la maladie malheureusement. En 2008, nous avons créés F1Feeds et TomorrowNewsF1 a été lancé et le logo du site a changé, avec le concours de mon ami Yann. C’était l’âge d’or de Fanaticf1.com. L’audience augmentait pour atteindre les 300.000 visiteurs/mois en 2009.

Avec des hauts et des bas. La relance du forum via la migration d’une communauté a été un échec, la création d’un site vidéo également. Toutefois après un épisode avec la FOM autour de la marque FanaticF1, le site a été officiellement reconnu comme un média à part, ayant des correspondants sur le terrain bien avant tout le monde à l’époque. FanaticF1.com a été le premier a diffuser l’émission Débriefing F1 en partenariat avec MotorsTV, et les émissions web de Jean Louis Moncet (une ombre bienveillante du site durant longtemps).

L’innovation et une nouvelle approche de la rédaction des articles de Fanaticf1.com est l’héritage que Norbert nous a laissé. Il n’a pas réalisée tout ce qu’il a voulu faire, je le sais. Le temps a aussi érodé son énergie et son envie de continuer. En tout cas, pour avoir donné beaucoup au site, une partie de mon âme est envolé en cette année 2017. J’aime à penser que FanaticF1.com n’est pas mort après 12 belles années. Non, Fanaticf1.com est toujours là… pour moi du moins il sera toujours là.

Merci Norbert pour ces belles années. Uniques.ff1-1

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Note du Mardi – L’évolution de la communication Twitter

Note du mardiDurant l’été 2014, Fernando Alonso  tweetait qu’il avait « de grandes nouvelles à annoncer dans les jours avenirs », l’emballement médiatique rapportant l’annonce à la Formule 1 a finalement été déçue d’apprendre que le double champion du monde avait un projet d’équipe cycliste pour 2015. Cette saison 2014 marque un changement important dans l’utilisation de Twitter comme outil de communication.

Auparavant le service n’était qu’un service de communication basiquement utilisé par les pilotes pour permettre aux fans d’être un « insider ». Nous y voyons la préparation des pilotes en dehors des courses. Mais cette saison, nous avons vu une autre manière de communiquer sur leur vie. Leur compte a servi de petite agence de communication, mais surtout d’avertisseur pour les journalistes.

Lorsque Fernando Alonso dément sur son compte Twitter les rumeurs de transferts sur la troisième partie de la saison 2014, les articles en Espagne et en Allemagne apparaissaient dans les jours suivant le démenti Twitter. Ceci est arrivé à deux reprises depuis l’été.

Twitter, le teaser de l’information

L’annonce Twitter est devenue aussi une sorte de Teaser pour obtenir l’intérêt des journalistes. Car ceux qui ont vu un post supprimé dans l’heure, vont non pas parler du tweet, mais du fait qu’il ait été supprimé (ce qui augmente sa valeur). Les journalistes (souvent ceux ayant loupé le message) contactent alors l’intéressé (ou son entourage) pour en savoir plus. Ce qui permet d’obtenir assez d’éléments pour réaliser un article. Le cas de Romain Grosjean est intéressant.

Le pilote français a annoncé qu’il restait chez Lotus F1 Team en 2015 sur le réseau. Puis la supprimé 30 min plus tard. Dès le lendemain, les articles sur son avenir ont explosé. A Abu Dhabi, le pilote a simplement expliqué qu’il avait réalisé une mauvaise manipulation et que le message devait être privé. Un classique.  McLaren a réalisé la même chose avec l’annonce de son line-up 2015 pour l’après 1er Décembre 2014. Le message a été supprimé dans l’heure.

Cette technique de communication joue sur la réaction des journalistes et des médias d’informations. C’est une danse en trois temps : Le message qui une fois supprimé devient une rumeur, le démenti dans la foulée et ensuite le débriefing sur le sujet en question. Trois moyens pour le pilote de faire parler de lui et trois moyens pour les médias de parler d’un sujet.

Fernando Alonso d’une part et Romain Grosjean (et McLaren) utilisent Twitter comme les hommes politiques aujourd’hui. Comme un élément pour obtenir une médiatisation plus large ensuite. Un avertisseur d’annonces pour une exposition massive. Un teaser informatif.

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Note du Mardi – Sharknado et Rihanna doivent inspirer la Formule 1

Soyons clair, Skarknado 1 et 2 n’a aucun intérêt cinématographique. Nous pouvons imaginer aisément toute une équipe de créateurs juste avant la pose déjeuner disserter à haute voix d’un thème de film,  pour une commande d’une chaîne de télévision. Les idées fusent. Les zombies sont dans la place, et à ce moment là un rêve. Un des scénaristes se lève et explique son idée : une tempête au dessus d’un océan qui emporte des requins mangeur d’hommes (naturellement) et qui attaquent une ville américaine (Los Angeles et New York). Bingo. Rajouter un héro, sa femme et une panoplie de seconds rôles dont le seul but est de se faire manger le plus débilement possible et vous avez une (parodie) franchise prête à être filmée jusqu’à l’infinie et l’au-delà. Le rapport avec la Formule 1 ? Skarknado a révolutionné l’approche de la chaine payante américaine Syfy en matière de diffusion et promotion.

Suite à l’exceptionnel succès du premier numéro, la chaîne a rapidement annoncée une suite du film. La raison : 5000 tweets par minute et 387.000 interactions sociale (dont 97% via Twitter) sur la durée du programme. En 2013, Sharknado a été le programme le plus commenté sur les réseaux sociaux. Côté audience, 1,37 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. Un score moyen.  Mais toute une série de célébrité ont commenté le film en direct, ce qui a contribué à son succès et les rediffusions du programme ont eu une audience supérieure à la diffusion d’origine (2,1 millions pour la troisième redif).

Arrive ensuite le second volet il y a quelques semaines. L’audience progresse passant de 1,37 million à 3,9 millions pour la première diffusion.  Un record pour la chaine Syfy. Plus intéressant est un total de 1 milliard d’interactions sur Twitter (tweet, RT, favoris, réponses) à travers le monde, car le film a été diffusé en simultané dans de nombreux pays.  Un troisième volet est déjà en préparation.

Pour ce deuxième opus, la chaîne (détenue par NBC) a préparée son plan marketing avec minutie. Elle a monopolisée plusieurs dizaines de Hashtags sur Twitter, au point que 6 des tendances Twitter sur 10 lors du mercredi de la diffusion étaient liés au programme avec le hashtag officiel du film en première place.

Ce « nanar animalier » peut être l’avenir immédiat de la Formule 1, parce que ce sont les gens qui commentent le film et non les acteurs et la production qui fait du contenu. Les fans se sont imprégnés du produit pour se l’approprier. Mais le plus intéressant pour la chaîne payante est que les téléspectateurs ont regardé le film en direct, avec toute les publicités. Ce qui est positif pour la chaîne et à défaut augmente le temps d’attention. A l’heure ou la Formule 1 est diffusée essentiellement sur les réseaux payants cet aspect marketing est intéressant à comprendre.

Le spectacle n’a rien à voir avec cela. Sharknado est un film sans aucun intérêts, pourtant il a obtenu un succès d’audience grâce au bruit médiatique qu’il a généré. Involontairement ou pas.

Lors de la Coupe du Monde 2014 du Brésil la meilleure commentatrice de la compétition était la chanteuse Rihanna. Voilà quelque chose à exploiter lorsque l’on invite des personnalités dans le paddock. Les peoples apportent un autre regard et ouvrirons plus l’audience de la Formule 1.

Sharknado et Rihanna montrent une nouvelle voie pour la Formule 1 à l’heure ou elle se ferme derrière la télévision payante. Comment obtenir de l’audience pour mettre en valeur des sponsors alors que l’audience TV ne dépasse pas les 750.000 téléspectateurs à chaque course ? Les réseaux sociaux sont la clé. Twitter en tête. Mais les médias et les équipes doivent laisser faire les fans. Une bonne fois pour toute.

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Note du Mardi – Les deux façons dont la télévision a changée

Bernie Ecclestone a indiqué aux patrons des équipes lors de sa réunion surprise du GP de Hongrie que l’audience de la course allait baisser de 20 à 30% par rapport à l’année 2013. Avant que le monde de la Formule 1 étudie le principe de rendre plus attractif le spectacle des Grand Prix, il faut auparavant comprendre que le comportement devant la télévision à bien changer. Deux détails qui doivent être entendu pour l’avenir :

Twitter et les comptes équipes

Samedi je n’ai pas pu regarder les qualifications du GP de Hongrie. Je me suis ainsi connecté sur Twitter et l’application Live Timing de Formula1.com sur mon smartphone. Sans avoir l’image à la télévision j’ai vu l’abandon de Lewis Hamilton en instantané et j’étais dans l’ambiance. Les photos informatives ont remplacé l’image animée. Comme auparavant.

Un constat toutefois, le fil Twitter des équipes est inutile. Trop de live tue le live et à force de donner l’impression d’être immergé dans une équipe cela provoque un sentiment artificiel. Les teams font le commentaire de leur course sous le regard du téléspectateur. Cela n’a aucun intérêt. Il faut laisser les fans parler ou jouer avec l’équipe. Je pense qu’il serait plus intéressant pour les équipes de lancer un hashtag que d’alimenter un fil d’information. Ne pas aller si loin que Lotus en 2012/2013 certes, mais regardons ce que les émissions de divertissement font. Le spectateur devant son écran de télé et son Smartphone (ou tablette) réagit et n’est plus passif (ce qu’impose les fils twitter des équipes aujourd’hui). Les émissions TV qui fonctionnent aujourd’hui ne commentent pas ce que tout le monde peu voir, mais ajoute du contenu qui donne de la profondeur et augmente le principe d’appartenance.

Devenir Netflix

De loueur à producteur, voilà l’histoire du service VOD Netflix. De la même manière la FOM est un loueur de droits et la production est assurée par les chaînes TV. Sauf que l’une à l’autre il y a des différences qui nuisent à l’image de la Formule 1. Il faut que la société détentrice des droits TV devienne définitivement productrice de son contenu et le diffuser sur le site Formula1.com. Les séries Netflix se retrouvent à la télévision sans problème. Juste la consommation change. Sur le même modèle que le site VOD américain, la F1 doit être consommée comme une série. Pourquoi ne peut t’on pas revoir dans 2 mois la course de Hongrie ? ou alors se faire un trip cet hiver en regardant en un week-end l’intégralité des courses F1 de la saison 2014. Aujourd’hui la Formule 1 est diffusée comme une série distillant un épisode tout les 15 jours (Canal + permet un replay des qualifs et la course), alors que le Football produit un spectacle toute les 72h d’Août à Mai chaque année (hors Coupe du Monde).

Il y a 10 ans, la question du GP le Dimanche en début d’après-midi a été posée et cela a permis d’avoir des courses de nuit, mais toujours à la même heure en Europe. Le football joue à 13h, 18h, 21h voir 23h. Il ne s’adapte pas à l’audience européenne, mais à l’audience asiatique ou américaine.

Simplement et même si ce qu’il se passe en piste est important, il ne faut oublier que la télévision est consommée de manière totalement différente aujourd’hui, et il faut s’y adapter ou la discipline perdra encore des spectateurs et deviendra un sport mondial de niche, aussi regardé que le Biathlon.

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Note du Mardi : La stratégie 360 médiatique

A l’heure ou les Grand Prix vont de plus en plus se diffuser derrière un mur payant à la télévision l’équation pour les responsables d’équipes, les agents et les pilotes est de trouver le moyen, alors que les fans regardent moins les courses à la télévision, d’avoir le besoin d’en parler le lendemain de la course ici ou là. Le but n’est pas de critiquer mais d’y faire référence en surface, juste pour maintenir un lien social avec la discipline.

La seule stratégie connue est une communication à 360° ayant pour but unique d’être au centre de l’actu afin de tirer son image par le haut. Le mécanisme est simple : Une rumeur est relayée sur un Twitter, site média ou blog, elle est ensuite démentie sur un autre média par l’intéressé, puis il y a un résumé de la situation avec le doute (rumeur+démenti) et enfin une interview vérité résume la saga dans un autre média.

Prenons l’exemple de la rumeur Caterham F1 Team dernièrement. La rumeur provenant d’un média malaisien indiquait que l’équipe de Tony Fernandes ne participerait pas au GP d’Autriche. Tant que cela restait localement l’homme d’affaire n’a pas réagit. 48h plus tard la rumeur gagne l’Europe et Fernandes dément sur son Twitter de manière officielle.

La suite des événements ? Fernandes ou un représentant de Caterham sera invité à la conférence de presse FIA du GP d’Autriche, ajoutant une interview dans un magazine mensuel qui sera programmée pour résumer tout cela. L’objectif est d’être au centre du sujet et de faire parler de soi. La manière n’a finalement que peu d’importance, mais jouer sur le sentiment d’insécurité est une corde qui fonctionne toujours chez l’humain.

Ce système de communication commence à se généraliser afin de permettre de compenser la perte d’audience et d’intérêt pour la Formule 1.

Dans le monde du football, l’essentiel de l’information tourne autour de deux vecteurs : le résultat d’une équipe et les rumeurs sur marché des transferts. Le reste n’a plus aucun intérêt dans le monde du ballon rond. Une mutation que débute déjà la Formule 1.

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Note du Mardi – L’avenir de la F1 à la télévision

La semaine dernière le petit monde des médias audiovisuels était à Cannes pour le MIP TV (le marché international des programmes télés avec 4000 diffuseurs et 1500 producteurs). Le numérique est la grande tendance du futur. Une évolution que devra épouser la Formule 1 dans un proche avenir.

La Formule 1 est un sport tirant l’essentiel de ses revenus de la télévision. Internet est un support différent, disposant d’une stratégie séparée. A la manière des rédactions papier et net dans un journal. Depuis toujours la discipline phare du sport automobile laisse la promotion à ses clients diffuseurs. Charge à eux de mettre en place les outils rentabilisant leur investissement. Sauf que désormais il sera essentiel d’aller plus loin encore. De proposer un package afin de préserver la valeur.

En plus du produit (une saison de F1) et une mécanique de scénarisation de l’événement commune à tout le monde. La Formule 1 propose le live timing en application gratuite sur smartphone. Une manière d’avoir en temps réel une vision data de la course. Lorsque tout fonctionne correctement, ce qui n’est pas encore réellement le cas de l’application aujourd’hui. Avec un détail : Ceci est une initiative de la Formula One Administration et qui n’est pas commune aux chaînes de télévisions détentrices des droits de diffusion de la discipline. Une application téléchargée seulement 200.000 fois environ à ce jour. Peu pour un sport visible par 450 millions de téléspectateurs dans l’année. Dommage car elle est intéressante et offre un plus lorsque l’on regarde une course.

L’autre versant négligé complètement par la Formule 1 est la stratégie digitale sur les réseaux sociaux. L’idée ici est de proposer aux chaînes un concept sur Twitter avec un cahier des charges précis. Que ce soit en anglais, français, allemand ou italien. Peu de chaînes le font en 2014 et la démarche est essentiellement de mettre en avant leur production personnelle. Avec une stratégie plus claire le Hashtag F1 serait plus largement en tête du TOP Tweet et permettra une plus forte interaction pour les chaînes de télévision.

Enfin, la Formule 1 doit proposer un contenu pertinent pour ses clients TV afin de compléter leurs sites dédiés à la Formule 1. Alors qu’aujourd’hui chacune à une stratégie (ou pas) de produire son contenu (coûteux mais qualitatif) ou de le céder à un tiers (low cost et privilégiant le nombre).

Chaque support a son produit qui dépasse ainsi la simple diffusion à la télévision. Les producteurs d’émission de divertissement l’on tous compris désormais. The Voice (produit par Shine France) est vendu à TF1 avec un package comprenant  : Une application, une stratégie Twitter et du contenu sur site internet pertinent. Un ensemble adapté et qui confirme que ce programme est un succès mondial et une machine rentable pour la société de production.

La Formule 1 doit dépasser le dogme de la simple diffusion et s’imposer comme un sport aussi à la pointe que les voitures qui évoluent chaque quinzaine sur les circuits du monde entier. Une stratégie média globale permettant à toutes les générations de suivre la discipline, tout en restant à la télévision.

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Ce que nous apprend le SuperBowl pour la valorisation de la marque F1

Il y a une dizaine de jour, dans la nuit du dimanche au lundi 3 février 2014, le SuperBowl  a cristallisé l’attention de centaines de millions de personnes dans le monde. La victoire d’un sport essentiellement télévisuel, à l’image de la Formule 1, mais qui a su évoluer et s’adapter au modèle d’aujourd’hui.

Imaginez que 35% des téléspectateurs américains regardant le SuperBowl sont des femmes est une mesure de choix pour les annonceurs. Depuis plusieurs années, la part de marché du public féminin augmente et donne de plus en plus de valeur à l’événement, ainsi que l’influence des seconds écrans (Smartphone et tablette). Au total nous parlons de plus de 300 millions de personnes devant leurs écrans pour cette rencontre de football américain.

Reste que l’événement dans son ensemble est relativement bien pensé afin de toucher toute les cibles. Les hommes, les femmes et les enfants en même temps. Quasiment unique dans le milieu du sport mondial. Tout est réuni : l’homme va être content de voir le match et les actions de jeu. Les femmes aiment la mi-temps avec le mini concert, ainsi que les publicités, tandis que les enfants raffolent des publicités et partagent sur Twitter et Facebook leur sentiments sur la rencontre. C’est une caricature simpliste, mais c’est le tableau d’ensemble.

Il est toutefois dommage que la Formule 1 ne surfe pas sur le même créneau. La discipline est essentiellement télévisuelle avec 450 millions de téléspectateurs cumulés durant la saison dernière, mais la baisse est importante depuis 2010. Pourtant tout est aussi réuni. Il y a l’action des courses, les concerts et Twitter/Facebook pour le second écran. Pourtant hormis la course, rien d’autre n’est réellement visible.

Chaque année il y a un concert en marge des GP de Singapour et Abu Dhabi, mais pas d’images. Pourtant ce sont des superstars du moment qui sont sur scène (Rhianna, Justin Bieber, Dépêche Mode l’an dernier par exemple). Imaginons que Canal + diffuse ce concert en deuxième partie de soirée ou même sur D17 par exemple. Ce serait intéressant, surtout avec le logo Formula One en haut de l’écran. Une manière de diversifier l’image et la marque. L’autre détail dont la discipline devrait songer reste la publicité des sponsors principaux de la discipline. Récemment LG, malgré un investissement annuel de 15 millions d’euros, a annoncé que son départ comme partenaire de la Formule 1 était principalement dû à un manque de visibilité. En effet, hormis lors des courses l’image d’UBS, Rolex et Fly Emirate n’est absolument pas visible. L’idée est donc de s’inspirer des publicités du SuperBowl et de leurs nouveaux modes de diffusion.

En effet, le SuperBowl est suivi par 370 millions de vision en 2013 sur internet et les annonceurs ont compris que diffuser leur publicité de l’événement sous forme de Teaser ou directement sur Youtube, Dailymotion, Vimeo,  avait un avantage important. Les marques qui diffusent leur publicité en ligne avant la rencontre augmentent de 200 % en moyenne leur audience et donc leur impact médiatique. L’avantage est donc  de donner de la valeur à la discipline et aux sponsors. Ainsi les sponsors majeurs de la Formule 1 pourraient penser à des publicités avant le début de la saison ou durant la saison, afin d’améliorer leur visibilité et miser sur internet et les réseaux sociaux comme vecteur de valeur.

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La Formule 1 et les réseaux sociaux

Si il existe bien un endroit ou la Formule 1 est sous-développée c’est bien internet et les réseaux sociaux. Sportwist.com a fait le bilan de la présence sur Facebook, Twitter, Youtube etc… des pilotes et équipes F1 en 2013. Le constat est sans appel.

Fernando Alonso dispose bien de 1,9 millions d’adeptes sur Twitter, Lewis Hamilton 1,8 et Jenson Button 1,6. Ferrari cumule bien 654.000 fans sur Twitter et 323.952 sur Facebook. McLaren et Mercedes sont les plus actifs, mais en dessous du million sur Facebook et 500.000 sur Twitter.  Mais ceci est encore inférieur à Christiano Ronaldo qui cumul 23 millions sur Twitter et Lionel Messi 52 millions sur Facebook. Plus intéressant, Roger Federer cumule 13 millions de fans sur Facebook, alors que le meilleur pilote sur ce réseau est Lewis Hamilton avec 1,6 millions.

Que faire pour résoudre l’écart ? La Formule 1 n’est pas une discipline confidentielle et devrait acquérir plus de personne sur les réseaux sociaux. En fait c’est tout simplement la chanteuse Rhianna qui détient les clés du succès.

La jeune femme dispose de 82 millions de fans sur Facebook. Mais la ligne édito sur ce réseau est très simple : C’est un outil de publicité. La chanteuse diffuse une interview en direct juste avant la sortie d’une chanson par exemple.  Diffusion de clips, célébration de classement de ses disques, photo Instagram et vidéo behind de scène et produit dérivées. Enfin mise en image de son implication auprès de l’UNICEF. Tout est à la célébration de la chanteuse. En réalité Facebook est une extension du site internet.

Sur Twitter, la chanteuse est plus fantaisiste et interagit directement avec les fans, son entourage proche et ses amis célèbres. Elle annonce certaines choses sur son actualité, parle des villes visités lors de ses tournées. Elle exprime sa joie et son mécontentement. Depuis elle se concentre sur Instagram, mais 28 millions d’individus suivent les aventures de la jeune femme sur le réseau de l’oiseau bleu.

Lotus F1 Team avait hiérarchisé son approche de Facebook et Twitter de la manière suivante : A Facebook le côté lifestyle et Twitter l’aspect d’information. L’idée est naturellement bonne, mais tout ceci fonctionne à la condition d’avoir un ensemble médiatique. Or en Formule 1, à force de vouloir tout contrôler et laisser l’inutile aux journalistes, il n’y a plus de relais sur internet ou ailleurs.  Observons par exemple les buzz/clash autour de l’émission sur D8, « Touche pas à mon Poste » et vous comprendrez ce qui fonctionne : L’univers.

Lionel Messi et Christiano Ronaldo ne font pas différemment les choses que Rhianna sur Facebook et cela marche, car ils cultivent un univers. Lewis Hamilton a cartonné, car il a publié des photos lors de son clash avec McLaren en 2012 et mis en avant son chien Roscoe. Hamilton et Alonso construisent des univers sincères qui avaient beaucoup de promesses, mais malheureusement les équipes F1 souhaitent contrôler la communication de leur pilote.

Ferrari a un univers propre auquel le pilote est un élément de l’histoire. McLaren avec sa célébration de son 50ème anniversaire fait la même chose. Mercedes et Red Bull sont des extensions de marque et communique uniquement F1 pour épouser l’image de cette dernière, Lotus cultive l’image fun. Sauber tente d’apporter du savoir (la France 5 de la F1), Williams reste classique, tout comme Force India, Caterham et Marussia.

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La Formule 1 revient en arrière sur l’incarnation marketing

Souvenez-vous de cette phrase : « Ferrari est au-dessus de tout, la priorité est l’équipe ». Elle est de Luca di Montezemolo et représente le socle de la communication et le marketing du team de Maranello depuis quelques années. Un adage qui a été appliqué auprès de Fernando Alonso et son compte Twitter.  Le double champion du monde  est désormais interdit de communiquer au nom de Ferrari sur son compte Twitter personnel. La Scuderia prendra désormais en charge la communication corporate de son équipe et son pilote dans le cadre de la Formule 1. Ainsi, le double champion du monde pourra parler de sa vie personnelle, mais plus de son métier. Cette décision va changer beaucoup de chose en Formule 1 à l’avenir.

Pilote le plus populaire sur Twitter avec 1,878 millions de followers, l’espagnol se voit donc privé d’un élément de base de la ligne éditorial/communication de son compte. Ce n’est pas la première fois que cela arrive dans le sport. En Octobre, la Fédération Italienne de Football a indiquée envisager d’interdire aux joueurs de la Squadra Azzura d’utiliser Twitter durant la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Du moins, une restriction est envisagée. Petit à petit l’outil de communication de l’oiseau bleu, présenté comme une avancée, est progressivement devenue trop encombrant. Surtout pour la machine médiatique que souhaite imposer les marques et propriétaires du sport.

Retour en Août 2013. L’annonce de Kimi Raikkonen chez Ferrari provoque la fameuse image des lapins copulateurs diffusée sur la Page Facebook et le compte Twitter de Lotus F1 Team. Une dose d’humour et un message aussi. Sachant qu’à l’époque une bonne partie du personnel n’était pas payé depuis plusieurs mois, il est à ce demander si les lapins étaient pour Kimi ou pour les propriétaires et leurs communications interne. Après l’affaire des Lapins, Genii Capital a communiqué tous azimut et sans que l’équipe soit, semble-til, au courant. Imposant une réaction désagréable de la com’ d’Enstone. Petit à petit, les patrons d’équipes veulent contrôler et d’une certaine manière incarner leur équipe. Adieux donc la communication/marketing basée sur l’image de marque. Un retour en arrière.

Observons Red Bull. Le grand patron, Dietrich Materchistz communique autour des grandes décisions de l’équipe. Il s’impose comme au-dessus des parties. Christian Horner ne parle que de politique F1 et Helmut Marko commente l’actualité F1. La communication RBR est incarnée par trois patrons, monopolisant 75% de la parole. Ce qui explique aussi pourquoi certaine sortie médiatique de Mark Webber perturbaient l’équilibre de l’équipe. Mercedes AMG F1, qui avec le duo Wolff-Lauda commence à s’inspirer de l’équipe autrichienne depuis le début de l’année. Chez Ferrari, Luca di Montezemolo annonce les grandes lignes et commente l’actualité F1, tandis que Stefano Domenicali s’occupe de la politique F1. Les rôles sont bien définis et cela fonctionne. Historiquement, l’équipe est à l’image de son propriétaire. De Ron Dennis à Eddie Jordan en passant par Flavio Briatore et Jean Todt. Bernie Ecclestone est le premier a incarner sa marque, avant que cette dernière ne se développe.

La décision de Luca di Montezemolo envers Fernando Alonso est aussi destinée à prévenir les conflits médiatiques. Kimi Raikkonen n’ayant aucun compte sur les réseaux sociaux, il est déloyal d’entamer une guerre psychologique interne et externe via Twitter. Mais surtout, cette décision va lancer les pilotes de Formule 1, à l’avenir, dans le même registre que les stars Hollywoodiennes avec leur compte Twitter. Une voie people, sans relief, ni intérêt. Uniquement destinée à entretenir l’illusion d’être proche du public et faire parler d’eux autrement. Depuis plusieurs années, les grands patrons du marketing sportif soufflaient à Bernie Ecclestone qu’il fallait que les pilotes de Formule 1 copient David Beckham, afin de rendre encore plus populaire la discipline. On y arrivera de plus en plus.

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