Isolé, Gerhard Gribkowsky, ancien banquier de la BayernLB était en pourparlers depuis 10 jours avec la justice pour résoudre son cas et éventuellement passer aux aveux. Dans le droit allemand, les règles de procédure pénale permettent de parvenir à un accord sur le déroulement de l’affaire. Un accord sous la forme d’une confession. C’est en cela que le banquier allemand a avoué avoir touché un pot de vin de Bernie Ecclestone.
Depuis plus d’une année, les lecteurs de Tomorrownewsf1.com sont au courant de cette affaire qui n’éveillait pas l’attention des autres médias. Une affaire de corruption estimé à 44 millions de dollars et ayant pour toile de fond la vente de la Formule 1 au fonds d’investissement anglais CVC Capital. Gribkowsky était le représentant de la banque BayernLB qui disposait de 47,2% du capital de la Formule 1 alors et était le plus gros actionnaire de l’époque. La banque allemande, via une holding nommée Speed Invest avec Lehman Brother et JP Morgan Chase disposaient 75%, hérité de la faillite de l’empire de Leo Kirch en 2002. Le pot de vin était destiné à favoriser la vente à un prix avantageux. Précisons que CVC Capital a indiqué ne pas être au courant de la participation du banquier sur son dossier de rachat en 2005.
L’aveu du banquier allemand est intéressant à plus d’un titre. Certes il a avoué avoir touché 44 millions de dollars de pot de vin, mais il a aussi précisé les circonstances. Gribkowsky indique que Bernie Ecclestone avait menacé de reprendre son affaire au détriment de BayernLB, une déclaration annoncé comme mensongère par Ecclestone mercredi soir. Toutefois, le banquier indique qu’Ecclestone lui a proposé de l’aider à vendre la Formule 1 et devenir en échange consultant pour lui. Reste que la somme de 44 millions est énorme, alors que 10 millions de dollars semblait plus raisonnable. Ce qui soulève d’autres questions.
Avec cet aveu, Gribkowsky réduit sa peine à 7 ans et 10 mois au lieu des 14 ans initiaux. Toutefois si une décision de cette affaire devrait être attendue d’ici une semaine, le droit allemand prévoit la clémence lorsque l’accusé assiste le tribunal à déterminer les faits qui ont conduit à sa condamnation. Ce qui renvoie à Bernie Ecclestone. Selon The Telegraph si les procureurs de Munich décident d’aller en direction de l’argentier de la F1, ils devraient convenir à un règlement financier plutôt qu’un long procès couteux en temps avec un milliardaire octogénaire.
Notons que certains analystes ont indiqué que la vente au CVC Capital aurait coûté 1 milliards de dollars à Bernie Ecclestone et que le processus d’introduction en bourse de la discipline va compliquer certains dossiers.
A Londres, Ecclestone est insouciant et aurait déclaré au quotidien anglais Daily Telegraph en commentaire hier soir : « Le pauvre gars subit depuis 18 mois. Il aurait dit n’importe quoi pour se sauver. Il allait être enfermé, quoi qu’il arrive. » Cyniquement votre, avant d’ajouter : « Je suis dramatiquement occupé en ce moment donc la dernière chose dont j’ai besoin est de revenir là-bas ». Par là-bas, Ecclestone désigne Munich pour répéter son témoignage.