Ayrton Senna, 1988-2008 : il y a 20 ans # 8

Hockenheim, vendredi 22 Juillet

Senna le plus rapide, devant Prost. Mais un changement radical le samedi : Prost, puis Berger, Alboreto et Senna en dixième position. 10ème ? « Nous avions décidé, avant le début de la saison, de nous concentrer sur les réglages de la course et donc de tourner parfois aux essais avec le plein d’essence, explique Senna. De mon point de vue, le pire qui pouvait se produire était que Prost me devance pour la pole position ; sur ce circuit, je ne m’inquiétais pourtant pas trop à ce sujet. Selon nous, c’était le meilleur moment pour travailler sur les réglages du châssis. »
Senna conserva effectivement sa pole position. Quand à Prost, il ne fut pas capable de s’approcher à moins d’une seconde du temp de Senna du vendredi. Dennis : « Sur cette piste qui offre moins d’adhérence, nous nous sommes simplement concentrés sur les réglages des voitures pour la course. C’est tout ce qu’il y avait à faire. »
La traditionnelle conférence de presse organisée après les essais tourne mal. La salle de presse était bondée, deux ou trois cents journalistes et photographes attendaient Prost et Senna avec une impatience grandissante. Un journaliste excédé par le retard, protesta auprès de Dennis.
Lorsque Senna et Prost finirent par arriver, ils expliquèrent qu’ils avaient consacré un long moment au débriefing et qu’ils avaient été harcelés de questions par des journalistes avant même la conférence de presse. Ils étaient peu disposés à répéter maintenant toutes leurs explications. Senna laissa Prost parler et ce dernier, le visage inhabituellement marqué par l’amertume, demanda le micro.
Sa voix était presque tremblotante : « Depuis mon enfance, on m’a appris qu’il n’était pas bien d’ignorer les gens et, donc, lorsque des journalistes viennent vers mois, j’essaie de répondre à leurs questions. » En d’autre termes : « Vous vous attroupez continuellement autour de moi et je ne suis pas assez impoli pour vous envoyer paître. Pourquoi ne pouvez vous pas attendre la conférence de presse ? »
Il restait 8 courses, GP d’Allemagne compris. La pression ne pouvait que continuer à augmenter…

Hockenheim, dimanche 24 Juillet

Il pleuvait, mais pas comme à Silverstone. Le ciel n’était pas aussi plombé, pas aussi démoralisant. Une piste humide, certes, mais elle ‘était cependant susceptible de sécher.
Piquet se risqua à chausser des pneus pour piste sèche, et les doutes qu’il pouvait entretenir sur son choix furent confirmés dès la première chicane, lorsque sa Lotus entra en relation très intime avec le rail. Pour lui, la course était finie.
Senna prit un excellent départ, au contraire de Prost. « Avec cette piste humide, je n’était pas très en confiance, et c’est pourquoi je n’ai pas réussi mon départ », déclara le Français. Il était 4ème à l’issue du premier tour et 2ème après 12 tours.
Senna : « Alain attaquait très fort pour revenir sur moi ; je me suis donc simplement attaché à maintenant mon avance. Avec les pneus pluie que j’ai gardés pendant toute la course, c’était un peu difficile. Les conditions changeaient constamment, surtout dans la forêt où la piste était encore beaucoup plus mouillée que dans le stadium. »
En fin de course, Prost partit en glissade, mais se récupéra pour terminer à 13’609.

Prost : Prost, 60 ; Senna, 57 ; Berger, 25.

Extrait de Ayrton Senna, Pole Passion de Christopher Hilton (édition Solar). Retrouvez l’histoire d’Ayrton Senna dans cette biographie.

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