” J’ai été obligé d’être ingénieux pour la Brabham BT44, car Bernie (Ecclestone) ne voulait pas trop dépenser d’argent dans la conception, j’ai donc choisis des matériaux inédits et faire uen machine compétitive avec un faible budget ” avait avoué Gordon Murray en expliquant la genèse d’une monoplace (la Brabham BT44) qui est un sommet de génie. Une époque (1974/75) ou avec un faible budget et des idées une équipe pouvait être compétitive. Un rappel historique qui a secoué le paddock de Melbourne le week end dernier. Brawn GP, petit poucet de la F, avec un budget de 95 millions d’euros se permet de faire le doublé lors de sa première sortie.
Son secret ? Un développement de 15 mois et un diffuseur qui interprète le règlement plus qu’il ne l’applique à la lettre. Une habitude pour Ross Brawn qui avait déjà été le directeur technique des Benetton de 94/95 puis des Ferrari championnes du monde avec Michael Schumacher. Un homme qui sait lire un règlement et le contourné. Mais cette victoire est la victoire du génie face à l’argent et à la technologie.
Avec une moyenne de coût en développement de 60 millions d’euros, le KERS (système de récupération d’énergie), malgré un atout en termes de puissance (80ch durant 7 secondes par tour), accuse un poids de 40 kg sur la balance, un paradoxe pour un sport qui chasse les kilos comme une jeune femme au printemps. Et surtout une perspective nettement moins intéressante économiquement. Ayant dépensé des sommes folles pour ce système, alors que les équipes qui ont dominés la course de Dimanche ont juste travaillés sur le développent de leurs monoplaces et l’aérodynamique via des astuces.
Des astuces qui ne coûtent finalement pas grand chose mais qui rapportent gros. Brawn a déjà sauvé sa saison 2009 quoi qu’il arrive. Mais surtout les autres constructeurs, à l’heure des réductions de coûts vont dépenser encore plus d’argent. Environ 500.000 dollars pour copier le diffuseur des Brawn GP01.
Le KERS rappel les suspensions actives il y a 20 ans qui pesaient 25 ou 30 kg, avec un système très sophistiqué et qui n’avait pas été plus loin que la saison 1987 avec la Lotus T88 d’Ayrton Senna, victoire à Monaco cette année là, notamment, avant que ce système, simplifier et plus léger revienne en 1992 avec Williams en pesant presque rien (5kg tout au plus) mais fût un réel avantage technique et aérodynamique. Le KERS évoluera dans ce sens, mais plus rapidement. Dès 2010 ce système pourrait être standard, un souhait commun à la FIA et à la FOTA.
Mais le génie reste et restera. 2009 symbolise l’arrivée du projet d’hybridation avec le KERS et les Brawn symbolisent une Formule 1 qui respecte son ADN. A savoir l’innovation non technologique, mais qui impose des standards. Comme la Lotus 25, la 49, 72 et la 78 avant elle. La Vraie F1 et non un laboratoire.
Articles connexes
- KERS ou la guerre des alliances pour le projet standard de 2010
- F1 - Le KERS inutile pour l'industrie automobile ?
- F1 - Vers un échec du KERS Williams ?
- McLaren Cars travaillerait sur un KERS
- F1 - un KERS Mercedes pour 5 millions d'euros en 2011 ?