Archives de la catégorie : Economie

PDVSA, l’astre noir

Lotus E23 Mexico GP 2015 PDVSALa fin d’année 2015 a été agitée pour la Petróleos de Venezuela SA. La veille de Noël la société d’état a rapportée être au centre d’une campagne de diffamation internationale. Le rejet est de coutume dans le pays assez défiant contre les médias « atlantistes » et surtout américain (Le Wall Street Journal a indiqué en Octobre que PDVSA blanchira de l’argent de la drogue) depuis une dizaine d’année. Roberto Rincon, le président de la société et Jose Shiera Abraham, un homme d’affaire vénézuélien ont été arrêté, pour complot afin d’obtenir des contrats.

Selon le rapport d’Associated Press, entre 2009 et 2014 la petite conspiration est élevé à 1 milliard de dollars à travers 730 comptes bancaires de part le monde. En ultime réaction, le Venezuela bloque la fourniture de pétrole aux États-Unis depuis le 1er Janvier 2016.

L’ambiance entre les deux pays est sombre et le prix du baril de pétrole à 30 dollars n’arrange en rien la situation. Une réunion entre membre de l’OPEP est programmée prochainement, mais le Venezuela tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois, sans être entendu par les pays arabes, rendant la situation encore plus difficile. La Chine a consenti un prêt de 5 milliards de dollars au pétrolier vénézuélien, qui n’en a brûlé que deux pour des projets pétroliers (surtout la réactivation de 1000 puits inactifs dans la région  ouest du Lac Maracaibo), sans que les résultats soient encore probants.

Le plan du ministre du Pétrole Eulogio del Pino, est d’étaler à 2017, 2018 et 2019 l’échéance de paiement de 2016 (5,2 milliards de dollars). Pour simplifier : PDVSA cherche à alléger ses paiements de dette, estimant que cela aidera sa croissance et ses performances.

2015 devant être l’année des grands changements majeurs dans la structure de production et de transformation de l’économie nationale Vénézuélienne. Ainsi, le changement a débuté avec un nouveau conseil d’administration pour PDVSA qui avait pour mission de stimuler la production de pétrole en 2015 et d’atteindre les objectifs fixés par le Plan 2013-2019. Quoi qu’il arrive.

Lors de l’accord de session entre Genii Capital et Renault signé en Septembre 2015, il semblerait que le fond d’investissements devait garantir un budget de 50 millions d’euros pour la saison 2016. Pastor Maldonado a été confirmé avec le soutien de PDVSA qui apportait en 2015 selon le BusinessBookGP (version française et english version) la somme de 40 millions d’euros.

Malgré l’annonce de reprise de l’équipe par Renault, l’argent du pétrolier n’est encore parvenue dans les comptes d’Enstone. Mais souvenons nous qu’entre 2014 et 2015 cela avait déjà été le cas. Fin 2014, PDVSA refusait de payer pour servir de garantie au dédit du moteur Renault. Finalement l’argent est venu en Janvier 2015.

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Renault – Nissan : un ménage à trois pour une union totale ?

Renault NissanAvril 2015, l’annonce avait déjà fait grand bruit. L’Etat Français obtient un prêt de 1,2 milliard d’euros auprès de la Deutch Bank pour investir dans Renault SA. La prise de participation passe au début de l’été de 15 à 20% avec possibilité d’atteindre 25%. Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pour éviter les malentendus avait précisé au micro de la radio RTL que l’opération serait à court terme (6 mois) et destinée à faire une plus value pour l’État, une technique connue de la finance de haut vol, mais risqué et cachant les réelles intentions. Un épais brouillard entoure alors l’actionnariat du groupe Renault – Nissan.

Les intentions sont les suivantes : une réelle fusion entre Renault et Nissan qui aurait un bénéficière. Alors que la première réaction de colère était que les japonais se retirent de l’ensemble, il semblerait que la manœuvre française ait été comprise et relève du timing.

D’abord la situation entre Renault et Nissan a toujours été depuis 1999 un tandem ou l’un et l’autre partenaire compensait les manques. Toutefois depuis quelques années les deux groupes réalisent des bénéfices. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Ensuite technologiquement les deux entités travaillent ensemble dans le développement des futures gammes, avec des bases communes et des échanges plus nombreux.  Depuis 1999, Renault a préservé les acquits de Nissan et favorisant la stratégie japonaise, sans la perturber et lui offrir des marchés complémentaires. Les deux sociétés ont chacun un bureau d’étude et des compétences indépendantes. Ce qui fait sa force aujourd’hui.

L’ambition est que Nissan s’implique plus dans le capital de Renault (on parle de 25% au lieu de 15 comme aujourd’hui) et disposerait de droit de vote. Ce qui serait une première étape vers l’intégration globale appelée des vœux de l’État Français.

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Gravity, l’autre versant de l’affaire Lotus-Renault

Lotus F1 2015A Abu Dhabi, les représentants de Lotus F1 Team et de Renault ont trouvé un accord concernant la cession de l’équipe basée à Enstone au constructeur français. Le contrat est prêt, il n’attend plus que la signature du PDG Carlos Ghosn. Si le document n’est pas paraphé, le plan B est de continuer avec le moteur Mercedes et sous le nom de Lotus en 2016. Toutefois, l’accélération récente des événements a aussi un levier plus méconnue : L’affaire Gravity.

Annoncée en liquidation volontaire en janvier 2015, la société Gravity Sport Management est l’objet d’une bataille juridique violente entre ses actionnaires. Crée en 2009 pour soutenir des pilotes F1 dans un premier temps, la société disposait d’une activité de gestion des droits des pilotes de l’équipe Lotus (environ 20% des salaires). D’après le journal économique luxembourgeois, PaperJam, d’importantes incertitudes sur la valeur des actifs de Gravity Sport Management opposent Promobe Finances lié au promoteur immobilier Flavio Becca, au duo Lopez-Lux. Ces derniers ont proposé de racheter les parts de Becca via une société au nom très proche de la première, Gravity Sport Agency.

Cette guerre violente entre les deux camps est présente partout. Dans la F1, le secteur immobilier et la construction. En bref tous les secteurs ou les (ex) associés sont liés.

En amont du GP d’Abu Dhabi, Gravity Sport Agency (la nouvelle entité) a proposé 2,47 millions d’euros pour la reprise des parts de Becca. Sauf que le clan de ce dernier estime la part perçue par Gravity Sport Management sur le salaire de Romain Grosjean n’est pas comprise dans la valorisation. En réponse, ses partenaires actionnaires ont indiqué que le pilote français ne percevait pas de salaire de la part de l’équipe Lotus en 2015. Une somme d’environ 4 millions d’euros (selon le BusinessBookGP 2015).  Les derniers comptes indiquaient que Gravity Sport Management a perçu  922.000 euros sur le salaire de Romain Grosjean. Une demande de clarification des actifs a donc été demandée.

Pour payer les 33,3% de Gravity Sport Management, la nouvelle société Gravity Sport Agency proposait un paiement en 14 mois à échéances semestriel courant jusqu’au 1er Juillet 2022.

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Avant Poste – L’avenir de Manor GP

Manor GP Mexico GP 2015Le mois du juillet a été délicat pour Stephen Fitzpatrick. L’opération d’achat de sa maison familiale pour 2,8 millions d’euros, par sa société OVO fait couler beaucoup d’encre. Affaiblit, l’homme d’affaire doit également subir les assauts d’un de ses concurrents directs et les liquidités manquent. Résultant une situation délicate pour l’autre actif de Fitzpatrick : Manor.

Crée en 2009, OVO dispose d’aujourd’hui de 400.000 clients et son chiffre d’affaire est d’environ 12,5 millions d’euros pour un bénéfice de 420.000 euros.  Au début de l’été, Stephan Fitzpatrick réalise une transaction immobilière dans le Gloucestershire à proximité du siège de son entreprise. L’achat c’est réalisé par la vente de 564 actions pour 3 millions d’euros en Juillet 2013. Les parts de l’homme d’affaire passent de 20% à 15,5%. Pendant ce temps, Ovo entrait sous les feux.

Ecotricity, le concurrent direct de la société de Fitzpatrick a déposé plusieurs plaintes auprès du régulateur d’énergie britannique, OFGEM. En gros le système d’Oxo faisant payer les clients avant de fournir l’énergie, au lieu du contraire comme le font les autres fournisseurs. L’enquête comprend plusieurs autres violations de licence. Ces allégations ont été nié par Ovo, indiquant que l’avance est destinée à obtenir les meilleures offres en gros d’électricité pour ses clients.

En Mars 2015, Fitzpatrick sauve l’équipe Manor F1, placé sous administration judiciaire depuis l’hiver. L’investissement initial s’élevait à 30 millions d’euros. C’est une caution en échange d’une option pour prendre des parts dans l’équipe. Une promesse économique pour sauver Manor de la situation.  L’équipe ne survivant durant la saison que grâce aux apports des pilotes et des droits FOM. Bien aidé par Ferrari lui fournissant un moteur 2014 contre 8 millions d’euros et McLaren qui offre sa soufflerie pour la conception de la prochaine monoplace. Une solidarité intéressée pour l’intérêt de la Formule 1. Une survie précaire pour Manor.

L’été arrivant, la chaleur de la saison contrastait avec la glace qui commençait à naitre entre Fitzpatrick et le duo John Booth et Graeme Lowdon, fondateur et dirigeant de l’équipe F1. L’accord initial entre les parties indiquait que 6 mois après l’ambition pour sauver l’équipe anglaise était de parvenir à un accord de fourniture moteur compétitif et le recrutement d’un staff de haut niveau. En septembre, un accord de fourniture est signé avec Mercedes-Benz pour 2016. L’acompte s’élève à 11 millions d’euros. Seulement la moitié aurait été payée à ce jour. Malheureusement l’argent promis de Fitzpatick peine à venir assurer l’avenir de l’équipe.

L’ultime solution pour Lowdon et Booth était de trouver des investisseurs capables d’injecter des fonds pour assurer  les saisons 2016 et 2017. Un consortium américain incarné par Tavo Hellmund et James Carney visait un pourcentage estimé à 30% et l’injection de liquidité. On parle de 30 millions d’euros et d’un budget de 85/90 millions d’euros par an. La situation avec Fitzpatrick devient compliquée, car ce dernier dispose d’une option pour obtenir la majorité du capital de l’équipe. Un accord entre les parties est indispensable afin que Manor ait un avenir.

Démissionnaire, Lowdon et Booth sont toujours présent dans l’équipe. Respectant le contrat avec l’administrateur judiciaire. Dans le même temps les intentions de Fitzpatrick sont floues. Cherche t’il un accord avec un établissement financier ou alors un investissement immobilier. Mystère. Toutefois la situation Lowdon/Booth est à mettre en parallèle à celle de Hellmund/Carney. Les deux hommes d’affaires américains souhaitent agir avant la fin de l’année 2015. Avant de dire adieux…

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Note du Mardi : la Formule 1 sortira de la crise en 2029 !

Note du mardiLa Formule 1 est une discipline en crise. Une crise qui n’en finie pas de s’étendre et qui va encore durer une dizaine d’année, selon le concept économique du cycle Kondratiev.

Ce cycle économique « en temps long » s’étend sur une durée de 50 ans et comprend trois phases distinctives. La première est une phase de croissance d’une durée d’environ 20 ans, la seconde est une phase stagnante de 10 ans et la troisième est une phase de dépression de 20 ans. Nous sommes aujourd’hui dans la phase de dépression.

Phase 1 : la croissance folle

La phase de croissance en Formule 1 a débutée en 1973 au moment ou le Brésil, l’Argentine et l’Afrique du Sud entrèrent dans le calendrier du championnat du monde en payant le double des autres courses. C’est le début d’un modèle qui va durer jusqu’en 1996. Soit 23 ans de croissance folle.  Cette époque est celle de la popularisation de la discipline par la télévision et celle des sponsors tabacs. Durant cette période le budget des équipes s’est multiplié par 100 !

L’équipe Williams en 1973 avait un budget 235.000 dollars. A l’époque l’équipe de Sir Frank Williams était une petite équipe. L’équivalent de Tyrrell vingt trois ans plus tard. Cette dernière avait un budget 1996 de 22 millions de dollars. Soit une multiplication par 90 ! Côté salaire pilote, Jackie Stewart touchait 250.000 dollars de salaire en 1973 et il était le plus payé du paddock. En 1996, Michael Schumacher touchait de Ferrari 25 millions de dollars.

Traduit en valeur d’aujourd’hui, le budget de Williams 1973 est égal de 1,4 millions de dollars 2015, celui de Tyrrell 1996 de 32 millions de dollars 2015. Le salaire de Stewart était de 1,3 millions de dollars 2015 et celui de Schumacher en 1996 de 36.5 millions de dollars 2015.

Phase 2 : le plateau ou la stagnation illusoire

A partir de 1997 une période de dix années, dite plateau, c’est distingué par une optimisation des acquis économiques  jusqu’en 2007. Durant cette période, le principal objectif des équipes étaient de redéfinir les Accords Concorde pour obtenir plus d’argents et même menacer de lancer une série concurrence (via le GPWC en 2003). C’est aussi la période du projet d’introduction en Bourse de la Formule 1 et de sa vente par tranche à partir de 1999/2000, puis 2002 (via Kirch Media) avant une nouvelle session en 2005 (l’ère CVC CApital que nous connaissons aujourd’hui). Sur cette période, les constructeurs sont devenus propriétaires des équipes ou largement partenaire. Les budgets ont augmenté artificiellement grâce à l’apport des marques automobiles. L’arrêt du sponsoring tabac fin 2006 a été comblé par des marques de consommation, utilisant la Formule 1 comme vecteur de communication pour définir leur image mondiale. Mais ces accords financièrement important étaient de moyen terme, voir court.

En 1997, Ferrari avait un budget de 200 millions de dollars. Pour 2007 c’était le double. Pour une petite équipe, en 1997 le budget de Jordan GP était de 33 millions de dollars, en 2007 le budget d’une équipe comme Toro Rosso était de 125 millions de dollars. Une multiplication par 4. Côté salaire, le pilote le plus payé en 1997 était Michael Schumacher chez Ferrari avec un salaire de 20 millions de dollars. En 2007 c’est Kimi Raikkonen chez Ferrari qui touchera 25 millions de dollars (salaire réel).

Traduit en valeur d’aujourd’hui, le budget de Ferrari en 1997 est égal à 283 millions de dollars 2015, le budget de 2007 est de 444 millions de dollars 2015. Le salaire de Michael Schumacher en 1997 est l’équivalent de 28 millions de dollars 2015 et celui de Kimi Raikkonen de 28.5 millions de dollars 2015.

Phase 3 : La dépression et les artifices

Depuis 2008, nous entrons dans le troisième cycle Kondratiev : Celui de la dépression. Du déclin. Depuis cette date les constructeurs ont vendu ou fermés leurs équipes F1, les investissements sponsoring ont  baissé. Tandis que les budgets, après une baisse significative durant les premières années, sont aujourd’hui maintenus à leur niveau d’avant crise grâce à la signature des nouveaux Accords Concorde 2013/20 créant une situation artificielle du niveau économique de la discipline. Ce cycle se terminera en 2028, avant une relance du système.

En 2008, Fernando Alonso touchait un salaire 30 millions d’euros chez Renault. En 2015, il touche 35 millions chez McLaren-Honda. Côté budget des équipes, l’équipe Toyota avait un budget de 500 millions de dollars en 2008, soit l’équivalent de 335 millions d’euros de l’époque. Aujourd’hui Mercedes, Red Bull et Mercedes AMG ont des budgets de 450 millions d’euros.

En dollars 2015, le salaire 2008 de Fernando Alonso serait aujourd’hui l’équivalent de 47 millions de dollars 2015.  Le salaire 2015 du double champion du monde espagnol est de 42 millions de dollars 2015. Côté budget, Toyota avait l’équivalent de 535 millions de dollars 2015, le budget de Red Bull Racing est de 548 millions de dollars 2015.

Rendez-vous en 2029 pour une nouvelle ère économique de la Formule 1…

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Avant Poste – La fin du rêve Volkswagen

Martin Winterkorn VolkswagenLe regard fixe la caméra. Derrière lui le nom de Volkswagen en lettre capitale est bien petit sur le mur blanc. Une marque s’effaçant derrière le visage de son responsable. Martin Winterkorn, le président du groupe allemand s’excuse le regard fuyant. En coulisse le conseil de surveillance fait fuiter dans la presse outre Rhin que la confiance est perdue. La pire semaine de l’histoire du constructeur de Wolfsburg.

Avril 2015, jamais une guerre d’influence n’aura été si violente entre deux hommes dans l’histoire de l’industrie allemande. Après plusieurs jours de lutte de coulisse, Ferdinand Piech cède son siège après 9 ans de règne comme président du directoire. Le soutien de syndicats occupant 50% des 20 sièges du conseil de surveillance était apporté à Martin Winterkorn. L’autre moitié étant détenue par la famille Porsche/Piech n’a rien pu être fait. Isolé Piech s’est mis à dos la famille Porsche, relançant une rivalité entre les deux familles vieille d’un demi siècle.

Pourtant tous les coups ont été permis pour empêcher Martin Winterkorn de succéder à Ferdinand Piech, mais la démission le 25 Avril 2015 du patriarche de 78 ans avait été une surprise. Au moment de quitter le groupe automobile allemand, Piech savait être arrivé au bout d’un cycle. Le plan de restructuration de Winterkorn présenté durant l’été 2014 avait échoué à cause de l’opposition du président du CE de VW. L’influence des syndicats est plus forte désormais et affaiblit l’ensemble des donnés économiques du groupe.

Depuis l’affaire des 11 millions de véhicules diesel corrompus par un logiciel, tout s’accélère. La valeur de la société a perdue 25 milliards d’euros en 48h. La rumeur d’un remplacement par le patron de Porsche lancée, puis démentie. L’ensemble devient une affaire d’État, car le gouvernement Meckel va mener une enquête. Ce mercredi 23 Septembre, Winterkorn fera face au comité exécutif du conseil de surveillance du constructeur automobile. Vendredi la démission devrait être effective selon la presse allemande. Détail intéressant, dans l’agenda la date du 25 Septembre devait annoncer  la prolongation jusqu’en 2018 du mandat de Winterkorn, par le Conseil de Surveillance.

L’ironie de l’histoire est que le week-end dernier la rumeur Audi-Volkswagen équipant en 2018 Red Bull Racing et la Scuderia Toro Rosso avait pris une réelle ampleur. Bernie Ecclestone en personne plaidant pour un concept de moteur turbo classique. Tentative d’influencer la FIA au moment ou BMW a annoncé son refus de revenir, tout comme Toyota et dans une discipline menacer par le départ de Renault. VW disposant d’un trésor de guerre de 6,5 milliards d’euros, ce dernier devra plutôt servir à payer la future amende de plus de 15 milliards que va réclamer le gouvernement fédéral américain.

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Avant Poste – Felipe Massa et la tourmente Petrobras

Felipe Massa PetrobrasDimanche 16 Août les rues de Rio de Janeiro sont noires de monde. Les slogans sont durs envers le gouvernement de Dilmar Rousseff. Dévastateur aussi.  900.000 personnes souhaitant obtenir la vérité sur le parfum corruption entourant le pétrolier national, Petrobras.

Dirigeants en prison, politiques proche de l’ancien président Lula pointés du doigt, deux milliards d’euros envolé pour corrompre, la justice Brésilienne découvre au fil de cette histoire un scandale dont le Brésil n’avait pas besoin. Tout juste sorti de la Coupe du Monde et avant les Jeux Olympiques en perspective, l’année 2015 devait être celle de l’apaisement. Il n’en est rien et c’est tout un système qui de 2004 à 2014 est pointé du doigt. Une situation qui pousse Petrobras, le 10ème pétrolier mondial, au bord du gouffre financier. Son action a chuté de plus de 80% en quelques semaines. La présidente Dilmar Rousseff est soupçonnée également de participer au système. Elle était ministre de l’énergie sous Lula. Les suspicions sont grandes.

A Grove, l’équipe marketing de Williams est en attente. Le sponsoring de Petrobras depuis 2014 est indexé en partie sur le salaire de Felipe Massa. Les investigations de la justice brésilienne couvrant l’ensemble des dépenses du pétrolier, le temps passe. Sans l’argent de son partenaire, l’avenir du pilote brésilien parait compromis. Mais pas réellement l’avenir entre Williams et le pétrolier. En effet, Aldemir Bendine, le directeur général de Petroleo Brasilero a indiqué en début du mois d’Août qu’il faudra restructurer la crédibilité de l’entreprise Petrobras auprès des investisseurs et que cette restructuration durera environ 5 ans. Déjà la compagnie nationale entend céder pour 15 milliards de dollars d’actifs avant la fin de l’année 2016 et prospecte auprès de partenaires pour son développement futur.  Mais, comme la spirale est négative en ce moment, la justice américaine va infliger une amende de 1,6 milliard de dollars à la compagnie brésilienne. Soit la plus grosse  pénalité infligée par les États-Unis pour une affaire de corruption.

Côté sponsoring, Petrobras débourse un total de 6 millions d’euros d’après les estimations du BusinessBookGP2015 (voir ici pour obtenir l’édition PDF). Dans le détail, deux millions de sponsoring sur la voiture et quatre millions de participation au salaire de Felipe Massa. L’accord sur une base de cinq saisons signé en 2014 comprenait également la fourniture à partir de 2016 d’un carburant spécifique à l’équipe Williams. Propulsée par un moteur Mercedes-Benz l’équipe anglaise utilise depuis 2014 le carburant du pétrolier partenaire de la marque allemande, la malaisienne Petronas.

La situation au Brésil compromet l’avenir de Felipe Massa. Le pilote est confiant pour la saison prochaine, mais pas de porte de sortie pour 2016. Attendre est sa seule solution. Côté Williams l’attente frôle l’angoisse. Le plan prévoyait à partir de 2016 un investissement important de plus de 10 millions d’euros par année de la part du pétrolier. Les têtes du marketing de l’équipe anglaise tentent de convaincre les dirigeants brésiliens que le sponsoring F1 est une bonne chose pour restaurer leur image. Prenant exemple sur le sponsoring de 5 ans signé par la banque UBS en 2010, pour des raisons équivalentes. L’argument est séduisant, mais l’attente que la justice éclaircisse le scandale pour l’apaiser le brouillard est la seule solution, avant d’imaginer une suite. Il n’est pas impossible que la présence de Petrobras soit réduite la saison prochaine et se contente de fournir le carburant contractuellement négocié. Felipe Massa et son salaire devra ainsi être fortement réduit autour de 2,5 millions d’euros en 2016, pour qu’il puisse rester dans l’aventure.

L’option 2016 de Felipe Massa est sur la table, validée du bout des lèvres, mais dans l’attente des résultats de la justice à Rio de Janeiro. Vu l’ampleur du dossier les enquêteurs disposent de moyens importants afin de rapidement apporter des preuves et tourner cette sombre page de l’histoire brésilienne. L’opération restauration de Petrobras pourrait bénéficier à Williams, mais est-ce que cela bénéficiera à Massa ?

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Le retour de Renault à Enstone, une histoire tumultueuse

Lotus E23 Monaco GP 2015Dans quelques jours la deadline des négociations entre Renault et Genii Capital pour la reprise du Lotus F1 Team expirera à l’aube du mois de Juin. Comme souvent dans ce type de négociation une date limite sert plus de référence de limite dans la discussion qu’à la conclusion finale de l’accord, qui arrivera plus tard dans l’année.

Retour à 2014, au début de la fin…

Février 2014. Genii Capital et Renault Sport signent un accord prolongeant leur aventure sur le long terme. Un accord en réalité de trois saisons (2014/2015/2016) avec option pour deux saisons (2017 et 2018) à discuter à l’horizon 2015. Rondement menée l’accord prévoit un statut d’équipe officielle à Lotus F1 Team et le même traitement que pour Red Bull Racing. Financièrement, le coût moteur de la saison 2014 semblerait amputé par l’ultime forfait que le fond d’investissements devait encore pour son rachat complet de l’équipe. En Février 2011, Renault et Genii Capital ayant conclu un accord de rachat des dernières part du constructeur dans l’équipe pour un total d’environ 19,5 millions d’euros, payé en trois tranches réparties entre 2012/2013/2014 (5 millions la première année, 6.5 millions la seconde et 8 millions la dernière). Valorisant l’équipe environ 80 millions d’euros à l’époque.

Cette dernière tranche semblerait avoir été utilisée comme vecteur du renouvellement de l’accord de Février 2014. Les deux parties auraient trouvés une entente pour réduire le prix du moteur Renault de l’an dernier contre une exposition médiatique équivalente à la dernière tranche. Un accord flou et à court terme.

…Du début de l’histoire en réalité

Juin 2014. Genii Capital signe un contrat de 6 saisons (2015/2016/2017/2018/2019/2020) avec Mercedes-Benz et doit donc résilier l’accord avec Renault Sport. Le dédit est estimé à 35 millions d’euros. Les deux parties ayant l’habitude de traiter ensemble, les modalités de remboursement sont espacés sur une durée de cinq saisons (jusqu’en 2019). Le prix serait entre 7 et 8 millions d’euros par année, mais il est plus probable que ce prix soit modulaire, débutant à 4 ou 5 millions cette saison 2015 et 2016 et se terminant avec un chèque de 10 millions d’euros à l’horizon 2019. Ce qui, ajoutons le prix du moteur Mercedes-Benz aurait fait une facture moteur pour Lotus F1 Team en 2019 de 35 millions d’euros !

Lors de récente discussion entre Genii Capital et Renault, Gérard Lopez a proposé à Cyril Abiteboul de céder gratuitement l’équipe Lotus F1 Team à Renault Sport jusqu’en 2019, avec la promesse de ne plus avoir de dette en 2020. On parle d’un trou de 120 millions d’euros. La direction du constructeur français a refusée l’accord. Si Renault souhaite réhabiliter son image de marque en Formule 1, elle ne souhaite visiblement pas qu’un autre utilise cette même image pour épurer ses dettes.

Restera la question du prix

Selon divers calculs, la dette entre Genii Capital et Lotus est estimé entre 30 et 40 millions d’euros. Elle pourrait servir de levier dans les négociations avec Renault. La dette du dédit moteur paraphé en 2014 pourrait être un argument. En effaçant la dette, le constructeur français peut donc espérer récupérer les parts luxembourgeoises.  Reste le cas Andrew Ruhan.

L’homme d’affaire disposant de 2% du capital, mais envers qui l’équipe a une dette de 75 millions d’euros, devait être remboursé en Janvier 2015. L’impossibilité d’y arriver pour les actionnaires ont donné un pouvoir exécutif au personnage et son entourage. Genii Capital ne discutant que des questions politiques de la F1, la stratégie future et la gestion de l’équipe sont désormais en main du clan Ruhan. Dans l’attente d’une cession qui semblait inévitable, afin que cette dette majeure soit intégralement remboursée.

Il n’est pas impossible que Renault Sport propose environ 30 millions d’euros à la signature au Ruhan et ensuite étaler le remboursement jusqu’en 2020 pour rembourser le reste, tout en étant propriétaire en majorité des parts de l’équipe entre temps. En fait, le projet proposé par Genii Capital il y a quelques semaines, mais reprise à son compte par le constructeur français pour limiter les frais d’achats.

Depuis la signature de l’acte de reprise en Décembre 2009 entre les deux parties, la saison 2015 est la première ou Genii Capital n’a pas à composer avec quelques actions appartenant encore à Renault Sport. Un souffle de quelques mois dans la tumultueuse histoire écrite entre le fonds d’investissement luxembourgeois et le constructeur au losange.

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Le budget de Williams F1 a augmenté de 21% en 2015

Dopée par sa 3e place au championnat du monde 2014 des constructeurs,  l'écurie Williams a vu son budget gonfler significativement. - @Facebook

Une troisième place au championnat du monde des constructeurs et la signature de plusieurs sponsors a permis à l’équipe Williams F1 Team d’augmenter significativement son budget global de 21% entre 2014 et 2015, selon le BusinessBook GP 2015 (cliquez ici pour obtenir l’édition PDF)

L’augmentation de la prime FOM (suivant le classement au championnat constructeur et diverses primes) est passée de 90 millions à 111 millions d’euros ce qui explique en large partie cette hausse. Mais le sponsoring a aussi progressé de près de 40% sur la même période, de 38,5 millions d’euros à 52,5 millions d’euros.

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Ce que Haas F1 devrait toucher durant la saison 2016 en droits FOM

Haas F1 Team LogoDans quelques jours, Gene Haas va rencontrer Bernie Ecclestone. Le sujet de l’entretien entre les deux hommes sera intéressant : les Accords Concorde.

La question est de savoir si Haas F1 Team entrant en Formule 1 en quelque mois, pourra disposer des revenus des droits TV. L’objet de la réunion qui doit se tenir à Barcelone entre Haas et Ecclestone est donc simple : L’équipe américaine signera t’elle des accords indépendants ou bénéficiera du régime globale, voir d’une prime spécifique ?

A cette question, l’homme d’affaire américain ne se fait guère d’illusions. Son projet n’avait de toute manière pas comptabilisé de primes FOM pour la saison 2016 et même en 2017.

Historiquement les nouvelles équipes ne touchent pas de droits la première année. Cela avait été le cas de Brawn GP en 2009, avant que les règles n’évoluent avec la menace de putsch des tops teams (Ferrari, Williams et McLaren) et l’introduction de trois nouvelles équipes décidée par la Fédération Internationale de l’Automobile. Entre 2010 et 2014, Marussia/Virgin/Manor, Lotus/Team Lotus/Caterham et HRT ont bénéficié dés leur première saison d’une prime de 10 millions de dollars chacune.

Toutefois, avec la chute de Caterham en fin de saison dernière, il n’y a plus que 10 équipes aujourd’hui sur la grille de départ. Haas sera la saison prochaine la 11ème. Les Accords Concorde 2013-2020 inscrivent un total de 12 équipes au programme et une prime de 10 millions d’euros/dollars environ pour le 11ème et 12ème du classement constructeur. Cette clause inscrite dans la colonne 3 de la redistribution Concorde laisse donc penser que selon toute vraisemblance, Haas F1 Team devrait toucher une prime de 10 millions d’euros pour la saison 2016.

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