Ce que signifie réellement l’accord Toro Rosso – Renault

Lorsque l’annonce du contrat de trois ans (2014/2015/2016) a été officialisée entre l’équipe Toro Rosso et Renault Sport F1, une autre déclaration est venue s’ajouter à cette dernière et elle relève de la plus haute importance, car elle ouvre de toutes nouvelles  perspectives pour l’avenir.

Juste après l’annonce de la bouche du PDG de Renault, Carlos Ghosn, Frantz Tost, le directeur sportif de la Scuderia Toro Rosso avouait que dès 2014, les prochaines STR ne seront plus conçues et fabriqués à Faenza, comme aujourd’hui, mais à Milton Keynes, directement de l’usine Red Bull Technology. L’objectif est d’avoir le plus de synergies possible afin de réduire les coûts. Mais cela cache deux choses en réalité.

La première est hautement importante. L’annonce de Tost confirme donc que les constructeurs pourront fournir une autre équipe en châssis dès l’année prochaine, comme cela avait été entendu lors de la signature des Accords Concordes 2013/2020. Depuis 2009, Red Bull avait investit quelques dizaines de millions d’euros pour permettre à son équipe bis d’être considérée comme un constructeur. Ce qui a donné des machines 2010, 2011, 2012 et même 2013 différentes de Red Bull Racing. Donc en réalité nous allons revenir en arrière, sur la période 2006-2008 ou les deux monoplaces étaient esthétiquement semblables, mais différente dans le moteur. Ici plus de voile, le moteur sera le même sur les deux monoplaces et donc l’usine de Faenza servira d’atelier et de stockage, car les monoplaces sortiront de l’usine anglaise et seront assemblées là-bas. Nous revenons à ce que Ligier devait être dans les années 90 sous l’impulsion de Flavio Briatore et Tom Walkinshaw. Cette perspective pourrait ouvrir de nouveaux débouchés pour les autres constructeurs.

Imaginons que Mercedes puisse fournir Force India par exemple, ou que Ferrari fasse de même avec Marussia ou Sauber.

L’autre aspect non négligeable, relève ici plus du marketing. Christian Horner a annoncé à Renault Sport qu’en 2014, le moteur serait rebadgé Infiniti. Ce qui signifie que la marque au losange ne pourra logiquement plus utiliser l’image du taureau rouge pour sa communication, malgré une réduction du prix moteur de 50%, signée en 2011.  Renault devra trouver un nouveau levier de communication et Red Bull lui a proposé son équipe bis Toro Rosso. Un cadeau en quelque sorte qui permet aux deux parties de conserver leurs avantages jusqu’en 2016 et d’éviter à Renault d’aller voir Lotus par exemple. D’autant qu’il est entendu que STR a pour ambition de devenir une équipe de haut niveau, car étant l’avatar de RBR. L’an prochain ce sera une Red Bull Infiniti qui gagnera et non une Red Bull Renault. Mais un podium sera probablement réalisé par une Toro Rosso Renault et la marque au losange sera clairement inscrite, par compensation.




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8 Responses to Ce que signifie réellement l’accord Toro Rosso – Renault

  1. Gilbert dit :

    Ghosn a précisé que le moteur Renault ne sera pas rebadgé Infiniti. Je n’ai lu nul part que les châssis clients seraient autorisés en 2014 (rien d’officiel pour l’instant ou j’ai loupé quelque chose).

    • Marc Limacher dit :

      Alors, Franz Tost a confirmé que les voitures seront développées en 2014 par Red Bull Technology. Châssis et boite de vitesses.

      Concernant Infiniti, excusez moi, mais Carlos Ghosn a indiqué que chaque équipe paiera ses moteurs l’an prochain. Red Bull compris. Mais il a aussi indiqué ceci : « Je ne dirais pas ce qui pourrait arriver dans trois ou quatre ans, mais dans un avenir proche Renault agira en tant que partenaire technologique et fournisseur de moteurs et Infiniti en tant que partenaire marketing.» Tout en ajoutant plus loin : « Je veux dire aussi que la coopération avec Infiniti Red Bull, ainsi que la relation entre Renault-Nissan et le groupe Red Bull concernant les activités communes en Formule 1 sera plus importante. »

      Donc en gros pour résumer : Renault va faire payer ses moteurs à Red Bull et aux autres équipes, sauf que Infiniti est un partenaire marketing important, destiné à mettre sa marque en avant, alors que Renault sera un partenaire technologique. Après si vous connaissez un peu la Formule 1 et les éléments de language, c’est assez clair au contraire.

      Donc pas là peine à certain de dire que je colporte de fausses news, j’ai plus à justifier ce que je dis de puis bien longtemps que je suis là, surtout auprès de petit sites en mal de sensations et rapportant qu’un bout de déclarations, tiré d’une agence australienne, via un site français etc…
      Tomorrownewsf1.com est un site sérieux et l’a toujours été.

      • Nagita dit :

        Au vu de la situation économique des équipes, un changement de réglementation semble nécessaire. Et Bernie Eclestonne l’a bien compris en intégrant les voitures clientes dans les accords concordes. En convoquant en début de saison les équipes Force India, Toro Rosso, Sauber, Caterham et Marussia (On notera l’absence de Williams à cette réunion) pour parler de leur situation, Eclestonne prépare l’avenir.
        Avenir que Bernie voit à travers la vente de voiture cliente à ces équipes de ligue 2. Marc, tu le précisais sur Sportune, une voiture cliente est estimée aujourd’hui à 45 millions d’euros, tout compris (moteur, boite, KERS, châssis, développement), soit un peu moins que les droits TV. Ces équipes auraient ainsi, les moyens de faire courir une monoplace performante sans être dépendante de ses sponsors. Les sponsors représenteraient alors un bonus dans leur budget pour assurer leur fonctionnement, le financement de leur masse salariale, et bien sur les salaires de leurs pilotes.
        L’utilisation des voitures clientes permettraient aux équipes de regagner leurs indépendances vis-à-vis de leurs sponsors et du choix de leurs pilotes. Tout en permettant aux Tops Team de s’assurer un budget conséquent.

  2. nigel dit :

    Excellente votre analyse Marc Limacher
    Cordialement

  3. Nagita dit :

    Hello Marc!
    Quelles pourraient etre les conséquences pour Pirelli et Mercedes après les essais secrets de Barcelone?
    Je trouve que la FIA, a elle même manque a ses obligations.
    J’ai pu lire qu’on annonçait ici et la que Ford aurait un regain d’intérêt pour la F1. Avec le nouveau V6 et le retour de la F1 sur le continent americain avec 3 courses (en comptant le canada) et peut etre une 4eme, l’aventure en tant que motoriste pourrait etre tentante!

    • Marc Limacher dit :

      Les conséquences ? aucune !
      Il s’avère que c’est dans le contrat de Pirelli de faire des essais en milieu de saison, avec l’équipe de son choix. Ferrari l’a fait par le passé et il semble que c’était un mail qui a été envoyé par Pirelli aux directeurs d’équipes pour se manifester. Sauf que la rumeur indique que Horner ne l’a pas eu ce mail…
      Toutefois Ferrari c’est un peu ridiculisé dans l’affaire, comme tout le monde d’ailleurs. C’est dans le contrat passé entre Pirelli – la FIA et les équipes…

      Pour Ford, il y a un souci majeur : qui fera le moteur ? Cosworth ? Ford n’a jamais réalisé un moteur de Formule 1 par lui même depuis 1967 à 2004. C’était toujours un Cosworth, sauf que la société a été vendu et elle est désormais privée.

      Je crois surtout que le retour de Honda monte un peu à la tête de certain et que l’on entrevoie déjà le retour des grands noms. Alors pourquoi pas Yamaha, Peugeot aussi pendant qu’on y est… Non je pense qu’il n’y aura pas de grand retour dans l’immédiat. Toutefois à l’horizon 2016/2017 pourquoi pas, mais pas d’ici les 18 prochains mois. J’espère me tromper, mais BMW n’a absolument pas besoin de la F1, Toyota encore moins, GM non plus et le groupe VW est le seul qui peut avoir un intérêt, sauf qu’il sont en observation depuis longtemps. Hyundai se rend compte qu’ils n’ont pas besoin de la F1 pour vendre des voitures etc…
      Hormis un constructeur chinois, il n’y aura pas vraiment de nouveauté. A mon sens.

  4. bosco dit :

    On aura clairement 4 Red Bull piste et aux avants poste l’an prochain.

    Toro Rosso perdra le peu d’âme qui lui reste pour devenir un miroir de Red Bull Racing.

    C’est un peu dommage je trouve.

  5. scarfiotti dit :

    Pour en revenir à l’une de vos analyse, la F1 se tourne vers un modèle type IndyCar. sauf qu’au lieu d’avoir un fournisseur de chassis, nous en aurons 3,4 ou 5 (RBR, Ferrari, Mercedes, Mc laren et peut être Lotus). Le risque est de voir un fournisseur dominer une saison et voir 4 à 6 voitures se battre pour un titre avec derrière des enjeux économiques tel que les résultats pourrait être manipulés.

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