F1 – Redbull et Renault : les limites de l’exploitation moteur

Red Bull Renault RB6Le souvenir de la fin de saison dernière n’est pas encore si lointain. Si Redbull a échoué dans sa quête d’une des deux couronnes mondiales, cela peut s’expliquer par de nombreuses raisons. L’une d’entre elles concerne les ennuis de moteur : flirtant rapidement avec le quota de huit moteurs autorisés sur une saison, Sébastian Vettel et Mark Webber ont parfois du composer avec des V8 essoufflés ou bien limiter leur roulage le vendredi.

A Bahreïn, les vieux démons ont refait surface, privant Vettel d’une victoire qui lui était sans doute promise. A l’intersaison Christian Horner n’avait pas manqué de jeter la pierre à Renault, ne cachant pas son souhait d’aller voir ailleurs. Mais l’échec des négociations avec Mercedes ont amené Redbull et Renault à poursuivre leur collaboration.

Techniquement un constat s’établit rapidement. Alors que Redbull a multiplié les casses moteur, l’équipe Renault F1 n’a elle jamais connu de défaillance importante en 2009. Le « Taureau rouge » dispose pourtant d’un matériel identique et de l’expérience d’une partie de l’équipe de Viry-Châtillon. Le mal se situe donc ailleurs…

Il apparaît en fait que la RB5 et la RB6 exploitent différemment le V8 français, repoussant un peu plus loin les limites. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît l’obsession d’Adrian Newey d’approcher la perfection. Ce dernier a certainement poussé à l’extrême la mise en place du moteur Renault dans ses monoplaces : un moteur placé moins haut que sur la R29 et disposant d’un moins bon refroidissement, aérations plus réduites, échappements différents. Autre fait troublant, on se souvient qu’à l’époque où Newey concevait les McLaren-Mercedes, le bloc allemand partait de manière régulière en fumée.

Hasard ou coïncidence ? Tout porte à croire que la recherche extrême de la performance est la principale cause des dysfonctionnements récurrents du bloc Renault chez Redbull. Charge à Newey et les siens de trouver le bon compromis pour ne pas répéter les erreurs de 2009.

Par Basile Davoine [rédacteur invité]




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0 Responses to F1 – Redbull et Renault : les limites de l’exploitation moteur

  1. Lebéarnais dit :

    On commence à comprendre pourquoi Renault demande de modifier son moteur pour fiabilité :mrgreen:

  2. GrandNicolas dit :

    Excellent parallèle avec l’époque McLaren, j’avais oublié à quel point Kimi Raikkonen avait vu de moteurs exploser en 2005, Il me semble que Hakkinen avait lui même subi pas mal d’explosions.

    Excellente analyse.

  3. Tsuya dit :

    Intéressant comme article! C’est vrai que Newey est le point commun! lol 😆

  4. iceluc dit :

    Ron Dennis. « Les temps au tour ont chuté si rapidement que l’on peut imaginer que l’unité de contrôle électronique (ECU) s’est mise sur un programme permettant d’économiser du carburant », a déclaré le président de McLaren Automotive.

    Et l’ECU il connait… loooool

  5. Alonsonfan dit :

    Très intéressant comme analyse!Merci! 😉

    Et l’avis de Ron Dennis sur les soucis de RedBull vient encore un peu plus insister dans ce sens…La performance à tout prix n’est pas la bonne solution pour remporter le championnat,c’est sûr…a suivre!

  6. Bilko dit :

    Newey n’a jamais été fort quand il s’agit de faire des compromis pour fiabiliser.

    Et si ce que Dennis est vrai, Red Bull n’a alors pas l’avantage qu’ils disent sur Ferrari.

  7. Shogun971 dit :

    Pas mal comme analyse sa corrobore se qu’affirme Dennis à propos de l’ECU qui est de leur conception….Mais cela n’explique pas forcément de bruit rauque que l’on entendait en direct.
    A voir, je pense que de toute façon RBR ne peut aller qu’en s’améliorant sachant que ce problème est récurant.
    C’est bizarre de constater à quel point les équipes de tête SFM et RBR ont des soucis de moteurs. Pour Ferrari la conception est directement mise en cause (dixit stefano
    : »trop agressive au niveau aéro et ne permettant pas un refroidissement suffisant pour de fortes températures ») et apparement cela serait aussi le cas pour RBR.
    Affaire à suivre…

  8. steve dit :

    C’est vrai que c’est bien vu le rapport avec newey à l’époque mclaren. Ils ont intérêt a trouver rapidement une solution chez redbull pour améliorer le refroidissement,sinon,ils risquent de perdre les 2 titres comme l’année passée.

  9. steve dit :

    Marc il y a un problème avec le site,il s’actualise tout seul.Du coup,impossible de taper de long message :sad:

  10. Nagash dit :

    L’analyse est bonne mais il ne faut pas oublier qu’en 2009 Renault n’avait pas une bonne voiture non plus donc il ne pouvait ou ne savait pas forcement exploiter le bout du bout de la mécanique avec un chassis moyen, on ne sait pousser les choses dans les dernier retranchement que lorsque l’ensemble le permet .

    Il est donc intéressant pour Red Bull que Renault effectue au plus vite la mise a jour ( fiabilité ) de leur moteur

    il ne faut pas oublier aussi que Ferrari a cassé deux blocs durant le week-end end a Bahreïn et d’après eu pour des problèmes de refroidissement

    il va falloir attendre les autre course pour savoir ce qu’il en est maintenant concernant l’avis de Ron Dennis possible aussi mais il peut tout autant s’agir d’intox de ça par pour ne pas démoraliser sont équipe…..

  11. @ Steve
    ce n’est pas un problème je te rassure.

  12. jeewee dit :

    Excellente analyse qui confirme qu’une F1 est un tout, aussi bien en performance qu’en fiabilité et qu’un moteur qui casse n’est pas forcément synonyme d’un moteur pas fiable. De la même manière, dire que le moteur Renault est moins bon parce qu’il ferait 15 ch de moins que les autres est réducteur : si l’on peut réduire les ouvertures liées aux refroidissement par exemple, on peut gagner en trainée aéro et (sur)compenser le déficit de puissance.

    @ Shogun971 => d’accord avec toi, l’ECU n’explique pas le bruit du moteur de Vettel.

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