F1 – Renault et son retrait intelligent

Renault F1 TeamPas vraiment Lotus et toujours Renault, la nouvelle équipe Lotus Renault GP reste encore complexe et ne permet pas entièrement de dire que le constructeur français quitte la Formule 1 en 2011.

Certes la part restante dans le capital a été vendue à Genii Capital, puis à Proton. Mais la monoplace se nommera toujours R31 selon les échos et aucun changement de nom n’a été proposé, ce qui signifie que Lotus Cars est clairement un sponsor qui ajoute son nom à celui de l’équipe existante.

Genii Capital, a indiqué dans le Daily Telegraph : « Nous sommes partenaires numéro 1 de Renault. (…) Nous avons également un accord avec Renault pour les trois prochaines années, qui montre comment les choses fonctionnent maintenant ». Ce qui signifie un accord jusqu’à la fin 2013.

Un retrait de Renault ?

Finalement l’accord de fourniture moteur jusqu’en 2013, explique surtout que le constructeur français souhaite s’impliquer encore en Formule 1 en investissant dans le nouveau bloc que prépare la FIA. Une volonté d’avenir sensible qui marque aussi une étape importante.

Contrairement à BMW et surtout Toyota, l’implication du constructeur français, bien que largement critiqué, reste le plus intelligent. Finalement, Renault ne se retire pas de la Formule 1. Elle est restée actionnaire en 2010, elle deviendra motoriste/partenaire en 2010 et prépare 2013. Une bonne base pour probablement revenir d’ici là justement.

Souvenez-vous en 1997, Renault avait annoncé son retrait pour 1998. Le constructeur continuait de fournir en moteur (sous le label Mecachrome et Supertec) des V10 à Williams, Benetton, BAR et Arrows, avant de racheter l’équipe Benetton en 2000 pour 120 millions de dollars. Trois années seulement. 1977 – 1986, 1989- 1997 et 2001-2010. Le losange fonctionne comme un cycle de 10 ans environ et des périodes de trois ans de pseudo retrait. Nous sommes entrés dans cette période là.




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0 Responses to F1 – Renault et son retrait intelligent

  1. Naleth dit :

    Explications très intéressantes, et hasard effectivement des plus troublant.

    Après, je me demande pourquoi ces cycles ? Qu’a à gagner Renault en se retirant et en revenant avec la précision d’un métronome ? Regrets permanents ou hasard de la santé économique ?

  2. En 1986, la Régie accusait de graves pertes financières (10 milliards de Francs à l’époque me semble t’il cette année là) et c’était une petite crise depuis quelques années dans l’entreprise.
    En 1997/1998, le constructeur a aussi eu une petite crise financière en 1996 (perte financière).
    Et depuis quelques temps, Renault a du mal sur les marchés financiers et dans ses résultats financiers.

  3. Lotus62 dit :

    L’absence de changement de nom ne prouve qu’une seule chose: la nouvelle équipê ne veut pas perdre les 60 millions d’euros de la FOM.

    Déjà lors du rachat de Benetton, il y avait eu une période transitoire.

    Cette année, les BMW Sauber Ferrari existaient uniquement pour conserver les droits FOM.

    On peut raisonnablement penser que Proton qui est copropriétaire (à 50%?) ne va pas laisser le nom du précédent propriétaire. Cela n’aurait aucun sens. Le fait de cponserver la dénommination R31 évite également de relancer la guerre avec Team Lotus qui va appeler la voiture T128. Si la Lotus-Renault devait être rebaptisée, elle aurait aussi un numéro proche de 128.

  4. Loyola dit :

    Heureux de lire cette analyse qui est fort proche de la mienne 😎

  5. Loyola dit :

    Comme je l’écrivais ailleurs l’avantage d’une structure tel Genii c’est qu’elle permet une certaine opacité.

    Nous connaissons la composition actuel du capital de l’écurie, mais nullement le contenue des divers accord entre les parties qui pourraient donner un éclairage fort différent à la situation.

  6. iceluc dit :

    y’a aussi l’engagement de renault auprès de la fia de rester jusqu’à fin 2011 à la suite du crashgate qui explique leur officiel non retrait non?

  7. Loyola dit :

    @ Naleth

    En 1986 la régie venait de vivre le traumatisme de l’assassinat de George Besse et voyait arriver à sa tête Raymond Lévy qui préparait une véritable révolution : la transformation de la régie qui fût longtemps considéré comme le laboratoire social de l’industrie française en société anonyme ayant vocation à ouvrir son capital à d’autre acteurs économique que l’état.

    Dans une telle situation la F1 était vécu par les syndicats comme une couteuse danseuse, l’arrêt du programme était un symbole fort dans des temps où on demandé à l’entreprise une véritable révolution culturelle.

    Le retrait de 1997 avait d’autre motivation, le retour sur investissements devenait paradoxalement délicat car l’accumulation des succès faisait que l’attention sur Renault ne se focalisait que sur les faux pas. Renault a eu alors l’intelligence de se retirer sur un succès en ayant conscience que les temps plus difficile qui ne pourraient qu’advenir aurait détruit une part du travail accomplis en terme d’image.

    De plus Renault était alors dans une phase de redéploiement qui allait conduire à la prise de participation dans Nissan puis dans sa restructuration très fructueuse.

    Après un retour en tant que constructeur qui lui permit de devenir le seul constructeur généraliste a remporter les championnat avec un châssis à son nom et de s’imposer de nouveau comme fournisseur majeur de moteur advint la plus lourde crise qu’est connu le secteur automobile.

    Cette crise a fait déguerpir comme des lapins la grande majorité des grands constructeurs ayant essayer de vaincre sous leur nom, Renault a eu une stratégie bien plus fine préservant bien des acquis et laissant ouverte bien des portes.

    Mais par delà ces considération concernant Renault ces l’avenir même de l’industrie automobile, de la place de la voiture dans nos société et de l’image de la compétition qui est au cœur du questionnement de bien des acteurs.

    Beaucoup ont décidé de faire une croix sur la F1 n’ayant pas grand chose a préserver ou croyant ne pas avoir grand chose a préserver, Renault a fait un choix plus intelligent …

    L’illustration en négatif de la stratégie de Renault est ce que fît Honda, se retirer après des investissements très lourd alors même qu’ils avaient enfin a leur disposition l’arme absolue dont Brawn profita sportivement d’abord puis économiquement en refourguant le bébé a Mercedes.

    Là nous avons une stratégie catastrophique, mais certainement pas du côté de Renault.

  8. Stands-up dit :

    Carlos Ghosn est très malin, peut être le meilleur stratège industriel actuel, mais il ne peut faire de miracles : la F1 est une activité de prestige qui ne se justifie en aucune façon pour un constructeur généraliste. Les notions de vitesse et de sport sont obsolètes pour l’industrie, remplacée par les aspects pratiques et économique, sans oublier écologique. La seule technologie transposable, d’un point de vue d’avantage marketing, est celle de la motorisation. C’est la raison pour laquelle Honda préparerait son retour comme motoriste. Si l’on regarde la F1 prochaine on se retrouve avec cinq écuries liées à la production de voitures de sport : Mac Laren, Lotus Group, Mercedes, Virgin Marussia et Ferrari. Il y a cinq ans on avait BMW, Honda, Toyota, Renault, Ford, or, ces marques sont courtisées par le Rallye qui va redevenir un véritable support. Le business modèle est en forte évolution, il n’y a plus que Mercedes à sembler croire à l’ancien format … 😎

  9. Loyola dit :

    Ce qui a changé et que beaucoup de personne semblent vouloir ignorer c’est la disparition du lien direct entre présence en F1 et valorisation d’un savoir-faire.

    Par contre la F1 reste un remarquable outil de brand-building global et cela vaut pour de nombreuses marques dont les constructeurs généraliste automobile.

    Un exemple typique de cette démarche est le partenariat de LG avec la F1 qui ne vise rien d’autre que de renforcer sa notoriété.

  10. Loyola dit :

    En ce qui concerne ta vision de l’avenir de l’ersatz qu’on ose encore nous présenter comme du rallye je dois avouer qu’elle me laisse pour le moins dubitatif.

    Le rallye est une devenue niche usurpant son nom et ayant une visibilité très faible, de mon point de vue 😎

  11. Loyola dit :

    Un autre point dans ton propos me laisse dubitatif : Ta vision de la F1 comme étant une activité de prestige.

    Fait un point sur l’ensemble des acteurs économiques investissant en F1 (Constructeur, sponsors, partenaires technique …

    Tu constatera que fort peu son sur le segment du produit de prestige et que leur implication dépasse largement la notion un rien anecdotique de la recherche de prestige. 😎

  12. Loyola dit :

    Pour résumé mon point de vue les acteurs de l’industrie automobile impliqués en F1 ont aujourd’hui la même démarche et les même but que les sponsors s’y impliquant pour obtenir de la notoriété.

    Il n’y a plus vraiment de logique impliquant un lien direct entre le produit et la F1 dans la majorité des cas.

    Ce qui est visé c’est la mise en avant de la marque.

  13. Loyola dit :

    Pour essayer de clarifier encore :

    Dans un rare moment de sincérité, Patrick Le Lay avouait avec une certaine morgue que le business-model de TF1 c’était la vente de temps de cerveau disponible à ses annonceur.

    De même le business model de la F1 c’est la l’ouverture du cerveau d’une très large audience à la potentiel réception d’un message produit par d’autres canaux.

    La F1 ne fait pas vendre directement, elle créait les condition d’une bonne réception d’un message visant lui a vendre un produit.

  14. Stands-up dit :

    @ Loyola, je souscris à tes dires, fussent-ils des miens différencies sémantiquement. 😎 Prestige et F1 ? pas vraiment, plutôt bling bling, moyen haut de gamme, ce qui est une façon élégante de vendre du toc à des pigeons. Mais, les stats parlent pour nous et il vaut mieux tondre un peu que saigner toujours. Techno et F1 ? Morte, et de toute façon inutile, malgré l’effort de créer un « moteur universel ». Je me rappelle une discussion avec un grand ponte de l’ACO qui voulait que les formules 1, les voitures du Mans et les GT aient toutes des moteurs de 4 litres. C’était dans les années 80 ! (en fait il en parlait avec mon père)et quand je lui ait demandé pourquoi, c’était « Pour faire venir les Américains ». Ils sont pas venus. La F1 est moribonde, l’avenir c’est les full hybrides avec turbines à gaz, nous les verrons dans les rues puis en endurance… j’ai commandé la mienne chez Jaguar, j’attends une date de livraison. 👿

  15. Loyola dit :

    Stand-up,

    Je crois que nous nous rejoignons assez et que nous sommes peut-être deux amoureux d’une saga moribonde : celle des sport mécanique.

    Avouons que le développement de la course automobile fût lié à l’apparition de celle-ci et créa les mythes qui accompagnèrent le temps où l’automobile était un rêve.

    Nous ne sommes plus au temps des pionniers et des pilotes domptant des machines improbables.

    Le mythe de l’automobile fait partie de l’histoire et n’est plus de ce siècle.

    Les défis et les enjeux de notre société ne sont plus là.

    L’automobile et devenu un objet banal qui n’a plus la place de symbole de progrès et de liberté qui fût la sienne sans le passé.

    Nous sommes peut-être des nécrophilies continuant a donner leur amour au reliquat d’une épopée morte depuis longtemps.

    Et le plus amusant c’est que nous faisons semblant de croire à ce rituel vidé du sens profond qui fût le sient tout en étant pour certain pleinement conscient de sa vacuité.

    😎 😉

  16. facostarr dit :

    Loyola : ou alors vous etes juste vieux ;p
    la F1 a encore bcp a nous apporter en terme dinnovation et de technologie de pointe.
    cest juste que ca fait qques annees que la F1 sest eloigne des interets du grand public en matiere automobile
    apres la vitesse et la securite, la mode est maintenant aux energies verte
    des que la F1 remplacera completement les motorisations thermiques par dautres, on retrouvera une F1 pionniere et novatrice comme il y a qques decennies

    jespere juste quon equipera les F1 electrique de hauts parleurs pour simuler le bruit des moteurs, ca manquera trop quand on ira sur les GPs…

  17. Nagash dit :

    J’aimerais revenir sur le débat du départ car je suis pas d’accord avec vous et donc vous exposer mon point de vue au sujet de ce que vous appelez le retrait de Renault

    je crois que nous n’avons pas ou pas le m^me point de vue ou que vous avez mal vu car si je ne m’abuse en 1997 et quelque années avant d’ailleurs il n’y avait pas d’équipe Renault mais bien Renault motoriste de : Williams , Ligier et beneton
    renault a d’ailleurs était champion entant que Motoriste et constructeur dans ces années la, si ma mémoire est bonne il on était en F sous nom propre dans les année septante et début quatre-vingt et bien sur aprés le rachat de Benetton

    Mais je ne vois pas en quoi la situation actuel est comparable a celle d’aprés 1997 ou la je suis d’accord Renault a quitté la f1 et a laissé la cellule dormante Mecachrome qui vendais des moteur juste remis a jour…

    Ici Renault Reste comme motoriste comme a l’époque de sa glorieuse association avec Williams sur le capot des Red Bull, Lotus group et f1malaysian il sera bien inscrit Renault et nom bazart truc……;et en grand encore
    je tiens également a vous rappelez que le nom Renault va d’ailleurs devenir plus « présent » sur le capot des Red Bull….

    Donc je ne comprend pas du tout vos commentaires, car renault a mon sens a fait la meilleur chose qui soit redevenir ce qu’il sait faire le mieux être un motoriste maintenant sans vouloir être insultant j’ai la vague impression que se qui vous dérange c’est que Renault ne dispose plus d’une équipe qui porte son nom et juste son nom et que votre réaction est une réaction d’orgueil un peu comme celle de Prost.

    Qui dit la France n’a plus de course de F1, plus de pilote de F1 et maintenant plus d’écurie de F1, mais Renault est toujours en F1 comme motoriste.

  18. Stands-up dit :

    @ Fastocar, :mrgreen: il n’y a pas de nostalgie dans la constatation de la linéarisation de la technologie en F1 ! Elle peut devenir aussi passéiste que les JO de voiles, qui se courent sur des supports pratiquement tous obsolètes, tout en drainant encore des fans. La Nascar n’évolue pas, l’Indy Car pas plus et les autres grands modèles de course deviennent quasi-monotypes. La course auto ressemblera bientôt au hippisme, ce qui n’est pas si mal. De toute façon, la nature ayant horreur du vide, des compétitions pour véhicules modernes verront le jour, il existe un public avide de nouveauté. Je pense que l’endurance est un bon support, mais je suis aussi prêt à aller voir des dragsters électriques, parce que l’innovation me passionne beaucoup plus que le reste du show. 😎

  19. Loyola dit :

    @ Fastocar,

    Il est difficile de nier que l’automobile n’est plus l’enjeu de société et le symbole de progrès qu’elle fût.

    Ce qui est vieux c’est de s’accrocher à d’anciens paradigmes.

    D’objet de désir, symbole de liberté et d’ascension social qu’elle représenta, disons durant les trente glorieuses, l’automobile est devenu au mieux un objet banal et utilitaire pour la majorité des personnes dans les pays développés, au pire un objet polluant symbole d’un mode de vie insoutenable sur le long terme.

    Quant à la technologie, le phénomène le plus prégnant est la sortie de l’empirisme issue du développement des outils numériques.

    Nous sommes aujourd’hui à un niveau de maitrise de l’ingénierie ne pouvant être comparé à ce qu’il était à la fin des années 70.

    L’innovation est devenue un ennemie en F1 en ce sens qu’elle créait une domination tuant dans l’œuf l’intérêt du championnat de part son niveau de maitrise et d’aboutissement.

    De plus les « innovations » concernent principalement la découvertes de pratique au limite de l’esprit du règlement sur le fonctionnement aérodynamique de la monoplace ce qui est fort loin du développement des véhicules de monsieur tout le monde.

    Donc pour résumer :

    – La conquête de la chose automobile qui sous-tendait et légitimé les sports mécanique est derrière nous.

    – La notion de terrain d’essais pour l’innovation fait partie d’un autre temps, tout comme l’empirisme qui la justifié.

    L’innovation est l’ennemie de l’intérêt du championnat car la prise de risque qu’elle représenter est aujourd’hui fort limité.

    L’innovation se résume à une agilité a contourner l’esprit du règlement dans bien des cas.

    La F1 n’est plus aujourd’hui un lieu pour les amoureux de belles technologies innovantes, mais pour les amoureux de beau management et de gestion optimal des ressources.

  20. Loyola dit :

    @ Nagash

    Mais jusqu’à nouvel ordre Renault est toujours aligné en F1 en tant que constructeur sous licence française 😎

  21. Loyola dit :

    @ Nagash,

    Ton propos considérant que Renault est bien meilleur motoriste que constructeur me semble assez injuste.

    Renault n’a absolument pas a rougir de ses deux périodes d’implication en tant qu’écurie, il reste le seul constructeur généraliste à avoir réussi a atteindre ce niveau de résultat.

    Le palmarès est impressionnant :

    5° constructeur de l’histoire en nombre de victoires et de pôle position, deux titres pilote et deux titres constructeur, tout cela en un peu plus de 280 GP, beaucoup ce serait contenté de bien moins que cela au hasard : Toyota, Honda, BMW, Jaguar et actuellement Mercedes.

    Que le palmarès en tant que motoriste soit encore plus impressionnant soit, mais cela ne relève pas des mêmes contraintes et ne peut être comparé.

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