Ferrari et son management

Luca di Montezemolo

La pression était trop forte. L’influence de Fernando Alonso et l’histoire bâtie autour de son prochain départ chez McLaren a eu raison de Stefano Domenicali. Luca di Montezemolo jusque là dans une position d’observation n’avait d’autres choix que d’intervenir brutalement et de provoquer un électrochoc. Accusant le poids de l’échec de sa stratégie managériale italienne par une nouvelle épousant le pragmatisme.

La nomination de Marco Mattiacci, président de Ferrari USA, à la tête de la Scuderia est perçue comme un intermédiaire avant que les choses sérieuses débutent réellement à Maranello. L’homme a pour unique mission de garder solidaire l’équipe sur une saison 2014 déjà considérée comme risible pour la course au titre. Une occasion manquée qui laissera un goût amer. La F14T est une machine ayant la bonne philosophie mais manquant de développements et d’idées. Paradoxe.

Le premier chantier sera de réformer le secteur technique de la Scuderia. Le 23 Juillet 2013, Ferrari annonçait l’arrivée comme directeur technique de James Allison, en direction de Lotus F1 Team à compté du 1er Septembre. Une maison qu’il connaissait bien pour avoir été dans l’ombre de Ross Brawn et Rory Bryne au début des années 2000. Pat Fry, auparavant à ce poste, est affecté comme directeur de l’ingénierie (nouveau poste), mais en rapport direct avec les principaux responsables. Un poste similaire à celui qu’occupait Pat Symonds chez Renault F1 Team de 2002 à 2009.

Avant toutefois de partir, Stefano Domenicali laisse un héritage. Il a réussi, selon plusieurs indications, à convaincre Bob Bell, directeur technique de Mercedes AMG F1 depuis 2011 de venir à Maranello. L’homme quittera ses fonctions à Brackley dès le mois de Mai pour un congé « jardinage  de 6 mois ». Il sera en poste dès Novembre en Italie. Bell n’ayant connu depuis dix ans que le poste de directeur technique d’une équipe, il n’est pas difficile d’imaginer son rôle chez Ferrari dans les prochaines années. Notons qu’il n’a pas l’expérience de gérer une équipe. Difficile d’entrevoir ce type de poste pour lui dans une usine comme Maranello. Toutefois il y a un MAIS. L’accord ayant été engagé par Domenicali sans signatures, qui n’est plus dans les murs de Maranello, Bob Bell pourrait être séduit par une autre offre, celle de McLaren. Mattiacci a un premier dossier à conclure d’ici l’été.

Bell – Allison serait une belle équipe de directeurs techniques de la Scuderia Ferrari à partir de 2015. Une situation qu’ils ont bien connue en 2005 chez Renault F1 Team alors championne du monde cette année là et la suivante. Ironie de l’histoire voulant qu’encore une fois l’usine d’Enstone qui fournira le duo technique à Ferrari. Près de 20 ans après le transfert de Ross Brawn et Rory Bryne passant de Benetton à Ferrari. L’histoire à une tendance à bégayer en Formule 1.

Le prochain chantier de Luca di Montezemolo sera la direction de la Scuderia. Les noms de Ross Brawn et Gerhard Berger ont été récemment cité.  Si le premier est séduisant sur le papier il disposerait de deux autres offres : Un poste de successeur à Ron Dennis chez McLaren F1, toutefois c’est une autre offre qui retient l’attention. Celle de Jean Todt comme technicien FIA. Voir même Directeur technique FIA. Le président de la FIA souhaite renforcer les organes techniques de la structure fédérale avec des personnalités de premier plan et ayant une grande expérience. Brawn pourrait être fortement tenté par cette nouvelle aventure selon toute vraisemblance. Reste le cas de Gerhard Berger. Discret l’autrichien connait bien la maison pour y avoir été pilote et dispose d’une grande expérience de management d’un constructeur (BMW) et d’une équipe (Scuderia Toro Rosso). Après Helmut Marko (RBR), Toto Wolff/Niki Lauda (Mercedes), le paddock aura un fort accent du Tyrol dans les prochaines années.




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