Les côtés obscures de Caterham

La situation de Caterham est des plus complexes. La reprise en Juillet par un consortium du Moyen-Orient, sous les conseils de Colin Kolles et piloté par Manfredi Ravetto, avait déjà une particularité énoncé dès le départ de Christijan Albers.

Caterham CT05 Singapour 2014

L’ex-pilote hollandais, éphémère directeur sportif de Caterham, avait indiqué que l’objectif 2014 était de sauvegarder l’équipe,  la réformer pour ensuite trouver le financement pour la saison 2015. Ce qui laissait déjà penser que la reprise du team de Leafeld n’était pas seulement d’ordre financier mais aussi juridique.

L’émergence de la société Caterham CF1GrandPrix Ltd, crée le 29 Août 2014, éclaircie un peu le tableau sur le deal entre Tony Fernandes et ce consortium.

Visiblement les actifs corporels de l’équipe semblent être détenus par Caterham Sport Limited. Mais les actifs non corporels, c’est-à-dire : l’engagement officiels de l’équipe dans le championnat du monde FIA, le nom officiel des voitures, appartient à la société mère 1Malaysia Racing Sdn Bhb.

Nous pensons que le deal entre les deux parties, demande à la société Caterham Sport Limited de gérer l’écurie jusqu’à la fin de la saison 2014 pour le compte du consortium.

L’hypothèse est simple. Fernandes via la société 1Malaysia Racing Sdn Bhb prêtent une partie de ses actions au consortium (par exemple 75%), qu’il détient dans la société qui était Caterham Sport Ltd (ex 1 Malaysia Racing Team Ltd au capital énorme de 100 £),  le consortium injecte de l’argent dans le budget du team en échange d’actions supplémentaires (en cas de réussite de la mission de redressement). Cet argent provient d’un prêt bancaire et doit couvrir le premier dépôt 2015 du moteur Renault et quelques millions pour boucler la saison, soit environ 12 millions d’euros. A partir de là,  les nouveaux patrons évitent la liquidation de l’équipe et pilotent le redressement.

Mais le consortium n’est que le patron d’une équipe en dépôt de bilan. Si le redressement est positif, les actions prêtées deviennent propriété du consortium et le solde des actions obtenues via un prêt seront payés au prix de la valeur de l’équipe (souvent plus qu’au départ). Tout le monde y gagne. Cette solution permettant à Fernandes d’éviter la mise en liquidation judiciaire de son équipe et de gagner un peu d’argent à terme. Elle préserve aussi au mieux les intérêts des créanciers en renégociant les dettes du team. Généralement cette manœuvre, déjà vu dans l’industrie dans les années 80, ne dure qu’une année.

Caterham CF1 Grand Prix Ltd semble être l’outil de ce montage particulier et se substituera à Caterham Sport Limited. A moins que ce ne soit réellement que le début du prochain montage financier autour de l’équipe. A la manière de ce qui avait été entrevue dans les années 90 avec Prost GP. Une cascade d’holdings…

NOTA : Caterham Sport Limited est officiellement désigné aujourd’hui en faillite. Selon les informations du liquidateur, Smith & Williamson, la dette est d’un montant d’environ 19 millions d’euros (£15m) principalement contracté auprès de la banque Exim Bank en Malaisie.

NOTA 2:  Le consortium du moyen-orient ayant repris Caterham F1 Team est représenté via la société Engavest SA (cité dans les médias). Sauf que cette société a changée de nom début septembre pour se nommer CF1 Grand Prix Holding SA…. http://www.moneyhouse.ch/fr/u/venus_ag_CH-170.3.028.786-1.htm

A lire en complément :

http://www.caterhamf1.com/news/2014/caterham-f1-team-statement-(1)

http://www.crash.net/f1/news/210080/1/f1-exclusive-ravetto-says-fernandes-back-in-control.html?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rss

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