Note du Mardi : Les pilotes, ces hommes au centre de tout

Les patrons d’équipes souhaitent mettre en avant les pilotes, comme les véritables stars de la Formule 1. Evitant soigneusement le fait que depuis quelques années la communication a fait passer ces derniers pour de simple pilote du dimanche et non plus des divinités adulés comme cela a toujours été le cas depuis que la discipline est devenue populaire.

La réaction de Fernando Alonso sur son prochain contrat et son salaire, ainsi que les sifflements sur le podium du GP de Belgique envers Nico Rosberg pose la question de l’image aujourd’hui des pilotes. Ils ne sont plus des demi-dieux que l’on respectait, mais des hommes ordinaires ayant un important salaire.

La signature de Max Verstappen, 17 ans peut être traduit de la manière suivante : il faut un jeune pilote pour séduire un jeune public. Possible, mais cela donne aussi l’impression d’une Formule 1 facile. Trop facile même. Alors que ces machines font 800 cv et qu’elles peuvent être dangereuses. Ainsi un adolescent peut la conduire. Il ne faut plus être une personne d’exception et avoir fait ses preuves dans les disciplines inferieurs. Donner l’impression que rien n’a été facile. Que le talent se conjugue avec la maturité. C’est ainsi que le processus des champions c’est développé. Cela cache la dure réalité du storytelling d’un pilote de talent formaté pour devenir un grand pilote, mais en ne voulant pas donner l’image de l’être tenté par les 7 péchés capitaux. Pas de gourmandise, pas d’amour de l’argent, encore moins d’un égo enflé. L’Envie est proscrite, la Colère également, la Luxure n’en parlons pas et la Paresse est interdite. Les pilotes sont formatés comme cela. Comme les hommes par rapport aux dieux pour être meilleur.

L’exemple de Fernando Alonso, considéré par le paddock comme le meilleur pilote du monde est à comparé avec Sébastian Vettel qui a un meilleur palmarès que lui. Pourtant la volonté de faire d’Alonso l’égale des légendes de la Formule 1 revient à devoir définir ce qu’est un grand pilote, et par conséquent ce qu’est devenue la Formule 1.

Les grands pilotes d’autrefois étaient de véritables électrons libres. Une race en voie de disparition aujourd’hui. Le pilote était l’un des maillons d’un collectif.  La poésie laisse place au profil d’un pilote individualiste.  Depuis Michael Schumacher, ce type de pilote n’est que statistiques personnelles (le plus jeune, le plus de victoire et battre les records). L’individu est supérieur à l’équipe. Il n’est plus un élément du collectif, c’est au reste du collectif de se mettre à son service. Lorsqu’un Niki Lauda accepte Alain Prost, ou qu’un Alain Prost accepte Ayrton Senna chez McLaren, l’idée était de permettre à l’équipe d’être meilleure et d’avoir un matériel meilleur. Aujourd’hui, lorsque Fernando Alonso accepte Kimi Raikkonen, ce n’est pas pour rendre meilleur l’équipe Ferrari, mais de battre le dernier champion du monde Ferrari pour démontrer qu’il est le meilleur.

GP Autriche 2002, Michael Schumacher a été le premier grand pilote à avoir été sifflé et hué sur un podium. Pourtant Ayrton Senna, Alain Prost, Nigel Mansell voir Nelson Piquet n’étaient pas des enfants de cœur, mais ils étaient admirés. Mais, souvenons nous des gestes en course de ses champions, ils étaient toujours en direction d’un retardataire qui ne respectait pas les drapeaux bleues et non face à un adversaire qui défends sa place dans une bagarre pour les points. Les temps changent. Depuis Schumacher, c’est toute la Formule 1 qui a changée et qui passionne moins. Le pilote n’est plus un héro qui était destinée à permettre à une équipe de briller encore. L’équipe doit tourner autour de lui, sinon il ne remporte pas de titre. C’est cela que l’on demandait à la génération post Schumacher.

La Formule 1 est victime de cette dictature du spectacle qui a pris le pas sur la beauté de la course. Le culte de la personnalité est à la base des dictatures. Alonso, Vettel, Hamilton et Raikkonen sont devenus des machines. Ce sont des caricatures. Si ils ne gagnent pas ce n’est pas de leur faute, c’est la faute de l’équipe qui ne met pas tout en œuvre pour leur réussite. A ce jeu, le cas Vettel contraste avec celui de Ricciardo qui avec trois victoires cette saison ne compare pas sa voiture à un légume après une mauvaise course.




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