Schumacher – Ferrari, 10 ans déjà

Lundi 5 octobre 1995, en soirée, Jean Todt accueil en grand secret Michael Schumacher à Maranello. Les bureaux et ateliers sont déserts. L’Allemand découvre le nouveau V10. Il est très curieux d’en savoir plus sur sa nouvelle équipe et de s’imprégner de l’ambiance. La visite se prolonge jusqu’à assez tard dans la nuit. En sortant Schumacher avoue a Todt : « C’est émouvant d’entrer pour la première fois chez Ferrari ». L’allemand est déjà à cet instant fan de Ferrari à 100%. Peut être même plus.

Le transfert Schumacher de Benetton à Ferrari se fera en plusieurs étapes, mais tout commença à Imola 1995 où le champion du monde déclare à des journalistes :
« Je n’effectuerai mon choix pour 1996 qu’en fin de saison ».

Dés avril 1995 on pense à lui du coté de Maranello. C’est Jean Todt qui souffle à Luca Di Montezemolo que pour respecter le plan de 5 ans défini en 1994, il faut à la scuderia un pilote de pointe. D’ailleurs ils sont cinq à être en fin de contrat à la fin cette année là. Damon Hill, Michael Schumacher, Jean Alesi, David Coulthard et Gerhard Berger .
Ferrari veut Schumacher.

Après avoir discuté avec Willi Webber, le manager de Schumacher, en toute discrétion, Di Montezemolo souhaite des garanties de la part de Marlboro et propose le plan Schumacher inspiré du plan Senna de chez Mclaren. John Hogan, le patron du marketing pour la marque au cowboy prend note avec attention.
En effet Luca Di montezemolo craint une offensive éclair de Ron Dennis sur Schumacher avec l’aide de Mercedes et avec le concours de Marlboro.
En sous main en parallèle de l’affaire Schumacher, Ferrari négocie avec Marlboro un contrat d’exclusivité pour 1997.

Bien élaboré la stratégie de Ferrari sera appliquée dans le paddock par Nikki Lauda, le lanceur de rumeur de l’équipe Italienne. Qui approche Weber avec de belle promesse.

A partir du 22 juin 1995, tout le monde se trouve être dans la confidence, surtout le patron de FIAT, Giovanni Agnelli, qui affirme à Di Montezemolo que l’échec dans cette affaire ne sera pas pardonné.
Le président de Ferrari, propose à Schumacher le même contrat que Ayrton Senna avait signé fin 1993. Sur cette base Willi Weber dresse un cahier des charges et sonde les partenaires de Schumacher dont Dreka, le sponsor casquette de l’Allemand. Il fait des études sur Marlboro et s’aperçoit que 35% des gens interrogés savent que la marque de tabac fait de la pub dans le sport. D’ailleurs l’étude montre que la marque et devant Coca Cola qui récolte 30%.
Le rendement reste intéressant et le coté magique de Ferrari attire le manager Allemand.

A l’époque Benetton ne réagit pas trop, enfin ne le montre pas, car Briatore pensait que son champion du monde exercerait son option pour 1996, tellement il avait participé à la conception de la B 196. A ce moment des chiffres circulent et sont à couper le souffle. Le seuil des 20M$ annuels vole en éclat et Weber est très imaginatif.
L’escalade agace beaucoup Briatore qui propose à l’Allemand et son agent un contrat de 2 ans et 15 millions de dollars par an. Mais Renault et Elf ne le soutiennent pas vraiment. En plus, Weber négocie aussi avec Williams pour connaitre l’envie de Ferrari sur son poulain. Résultat 12M$ proposé par Franck Williams par an pendant 2 ans.
Peut de temps après, en juillet, Ferrari annonce l’arriver de Shell comme sponsor technique de l’équipe à hauteur de 20M$, soit plus que ce qu’il donnait à Mclaren.

En dépit de tout, Benetton, Renault et ELF refusent de capituler pendant l’été 95. Beaucoup de zone d’ombre plane autour du contrat de Schumacher avec Ferrari et surtout Briatore sais que Ron Dennis attend au coin du bois. A l’époque Schumacher hésite entre une aventure chez Ferrari, une brillante campagne chez Benetton ou chez Williams et l’intérêt que Ron Dennis et Mercedes ont pour lui.
D’ailleurs comme pour jouer au poker, Ron Dennis lance un fax avec une proposition de 10M$ avec une prime de titre de champion du monde de 10M$ à la clé. Weber reçoit le papier et reste dubitatif.

La situation se débloquera finalement quand Giovanni Agnelli intervient personnellement, en faisant une déclaration après un match de la Juventus de Turin : « Pour ce que je sais, Schumacher a déjà signé ». Effet d’annonce assuré, même si ce mensonge n’est qu’un vœu.
5 jours après l’annonce du patriarche de FIAT, l’avion privé de Schumacher fait escale à Genève pour signer son contrat Ferrari de 2 ans et c’est Marlboro qui payera le salaire du pilote Allemand durant tout son séjour sportif dans l’équipe, avec un accord de sponsoring de 55M$ à partir de 1997 sur les voitures rouges.

Un contrat de 25M$ pour 1996 et 1997 avec option. De plus Schumacher obtient la licence d’exploitation de la marque Ferrari et Ferrari celle de Schumacher.
Entre temps Schumacher a prolongé son contrat fin 1996 pour 20M$ et a signé un contrat de 4 ans en 2000 de 140M$ puis finalement un contrat de 150M$ pour 3 ans mi 2001 pour la période 2004, 2005, et 2006.

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