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Ferrari et le théâtre de Monza

Luca di montezemolo Fernando Alonso Italia GP 2014 MonzaEntre le Grand Prix de Belgique et d’Italie, Fernando Alonso a insisté, tout comme Marco Mattiacci, sur son désir de continuer une saison supplémentaire à Maranello. Toutefois, comme l’indique The Guardian, la Scuderia c’est penchée sur le cas de Lewis Hamilton après la course belge.

La présence théâtrale de Luca di Montezemolo, comme chaque année à Monza, gèle toute possibilité de communication hors cadre lors du GP d’Italie. Les accolades du président envers ses pilotes (avec le petit regard vers les photographes et caméras avant de fermer les yeux et jouer l’intensité), Fernando Alonso en tête marquent l’unité et l’affection des pilotes envers leur patron, représentant Ferrari par l’image.  Durant 72h, le monde de la Formule 1 reste donc aux déclarations d’amour de Fernando Alonso envers Maranello. Preuve à l’appui lors du GP d’Italie.

En coulisse c’est une autre histoire qui résonne. Les volants de Kimi Raikkonen et de Fernando Alonso n’ont pas encore bénéficiés d’une assurance officielle, comme le remarqueront les observateurs. Williams a confirmé Bottas et Massa en Italie. Ferrari n’a fait aucun commentaires et aucunes annonces, même pour le cas de Raikkonen. Laissant planer le doute et relancer les rumeurs d’une restructuration qui ne serait pas engagée par Marco Mattiacci, mais par Ross Brawn.  Le bruit prend de l’ampleur.

Virtuellement ce sont donc deux volants qui sont disponibles chez Ferrari, à ce jour. Après l’incident de SPA les émissaires de Maranello ont demandé des détails sur le contrat de Lewis Hamilton, comme le sous-entendent certains journalistes anglais. Idem, il est entendu que Sébastian Vettel attend d’avoir la confirmation officielle de ce que fera Fernando Alonso en 2015, pour prendre sa décision. Malgré une mauvaise saison 2014 l’attractivité des rouges est toujours aussi forte et la possibilité d’un retour de Ross Brawn laisse entrevoir des résultats en hausses.

Après la course de Monza, Christian Horner n’a pas caché qu’il estimait que rien ne bougera sur le marché des transferts pour 2015. Mais, sa réponse était une réaction à la demande insistante des journalistes australiens si Daniel Ricciardo allait être fortement augmenté pour l’avenir. Laissant l’interprétation aux lecteurs.

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Note du Mardi – L’avenir du journalisme F1

« Il est déprimant de rester ici et avoir constamment à répondre à ces mêmes questions, » lâche vendredi Christian Horner en conférence de presse après une question orientée d’un journaliste allemand sur les dictatures et l’argent, sans que véritablement il y ait eu d’échos importants dépassant quelques heures. Une réalité s’impose : Le conflit entre les teams et les journalistes c’est accentué.

Dans l’aspiration d’Horner, Eric Boullier a demandé que l’on retire l’accréditation du journaliste de Sport Bild. Ce qui a provoqué de vives réactions. En vérité les Team Managers estiment que les journalistes ne font pas correctement leur travail et qu’ils sont à la base de la spirale négative de l’intérêt de la Formule 1.

Pour information, l’enquête Presse Sportive Internationale de 2011 nous explique que 78%  de l’information sportive porte essentiellement sur les compétitions, les athlètes et leurs entraîneurs, 2,7% traitent des effets de la politique sur le sport et 3,1% de sa dimension économique.  Paradoxale dans le sport business du 21ème siècle.

La Formule 1 est dominée par l’événement en direct et le commentaire. La partie technique n’est qu’une niche de contenu par exemple. L’investigation n’a pas lieu d’être dans le sport business, qui ne tolère pas que l’on critique et que l’on cherche la petite bête. L’angoisse d’être black listé et privé d’accès au monde du paddock suffit à instaurer l’autocensure et une pesante langue de bois. En général les médias ne diffusent que 30% de l’information qui circule. Le reste dépend de la croyance du journaliste ou alors de monnaie d’échange.  Notons que Horner a soumis l’idée  de proposer plus de possibilités d’interview des pilotes (qui doit être au centre de la communication F1 à l’avenir) pour masquer les points négatifs et les mauvaises pensées. Moralité : il faut occuper les journalistes par de la communication dirigée par les teams.

Le principal problème de la Formule 1 est que l’histoire dérive toujours de la course. Une jolie fable qui omet plusieurs paramètres rationnels et irrationnels. Souvenez vous l’affaire d’espionnage de 2007 (je me souviens qu’en j’en ai parlé la première fois les remarques de certain qui insultait le blog à l’époque.)  Un brillant travail de journalisme au départ, et ne parlons pas du SingapourGates directement sorti de l’imagination des journalistes si je me souviens bien dans les commentaires que j’avais à l’époque… Les rumeurs ne naissent presque jamais de l’imaginaire mais d’un OFF, d’une remarque ou d’une communication d’une autre équipe ou de l’agent. Elle fait partie du jeu de la Formule 1 et ne dois pas être dénigrée car elle permet d’obtenir des pistes et des vérités. Rarement des faits réels servent de support pour obtenir la vérité. Par exemple, le fait de dévoiler les pertes économiques de l’équipe Lotus F1 Team a permis de comprendre le mode de financement du team d’Enstone par Genii Capital.

La Formule 1 souhaite évoluer comme le Football et devenir un gigantesque produit de communication axé sur le direct. Toutefois, le problème vient des deux parties. D’un côté les équipes veulent tout contrôler et de l’autre les journalistes sont devenus trop connivant et perdent en crédibilité avec le temps.  Il ne faut pas blâmer les hommes et les femmes qui mettent en contradiction les déclarations et prêchent le faux pour obtenir le vrai. Dans le monde d’aujourd’hui c’est désormais la nouvelle norme au milieu de l’hyper information.

Faut t’il changer l’approche du journalisme F1 ? Oui naturellement. C’est une réflexion à avoir à l’avenir. Un sujet passionnant.

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Red Bull, Newey et Porsche

La rumeur avait été rejetée par Christian Horner dans le paddock du GP d’Autriche. Non, Red Bull n’envisage pas la construction d’une machine pour participer aux 24h du Mans dans un avenir proche. Résultat des spéculations de l’annonce du retrait progressif d’Adrian Newey de la Formule 1 pour se consacrer à d’autres projets à l’horizon 2016. Un bruit intéressant est toutefois à relever ici.

L’ingénieur anglais, sur l’invitation de Mark Webber, a observé la Porsche 919. Le pilote australien espère générer un intérêt auprès de Newey. La structure spécifique au sein de Red Bull Technology serait en mesure de travailler avec d’autres constructeurs. Un premier signe intéressant est que le constructeur allemand envisage de changer son moteur V4 par un V6 turbo pour l’an prochain. Selon une rumeur, Newey pourrait passer quelques jours par semaine chez Porsche.

Lorsque cette perspective a été exposée à Newey à Spielberg le week-end dernier. La réponse a été un « mais nooon », mais sa fuite en ricanant en disait long sur l’idée qui semblerait l’amuser.

A partir de là, la spéculation ne fait qu’un bond en avant dans le paddock. Des observateurs estiment par ce rapprochement Newey-Porsche une fourniture pour 2016/2016 d’un moteur Porsche by Red Bull sur le même modèle que TAG Porsche entre 1983-1987 avec McLaren. A suivre.

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Avant Poste – GP Canada 2014

Le Grand Prix du Canada 2014 va débuter dans quelques heures et je vous propose de lire les trois informations que vous devriez savoir avant de voir la course.

Alonso et la retraite

Le double champion du monde espagnol estime sur Sky Sport qu’il est possible d’obtenir un troisième titre de champion du monde avec Ferrari. Etant passé proche du titre à deux reprises (2010 et 2012 en ajoutant 2007 avec McLaren cela fait trois). L’objectif 2014 est simple : la 2ème place du championnat des constructeurs.

Toutefois il est intéressant de souligner qu’Alonso a aussi précisé qu’après ce troisième titre il arrêterait sa carrière en Formule 1. Confirmant la pensée qu’il avait déjà eux à l’époque de McLaren en 2007.

Renault objectif 2015

Le constructeur français s’active en coulisse afin de préparer la saison 2015. La FIA lui a donnée l’autorisation, ainsi qu’à Ferrari et Mercedes et ce grâce à l’arrivée de Honda la saison prochaine,  de concevoir un nouveau bloc moteur. Ainsi Renault lancera un nouveau moteur pour 2015 qui sera complètement différent car il s’inspirera fortement du moteur Mercedes.

Les constructeurs négocient actuellement avec la Fédération concernant la consommation qui devait passer à 95kg/100km au lieu de 100 aujourd’hui. L’idée est de garder encore cette dernière barre avant l’établissement du gel moteur progressif qui sera lui aussi décalé d’une saison.

Red Bull et la politique

Finalement Christian Horner a indiqué qu’il resterait avec Renault la saison prochaine. La saison 2014 n’étant pas d’un bon pedigree ni pour le constructeur français, ni pour l’équipe autrichienne qui a beaucoup de mal à s’adapter à la nouvelle réglementation. Les deux parties ont convenu de continuer pour la saison prochaine mais si en 2015 la situation n’évolue pas, il y aura rupture par consentement mutuelle et sans dédit pour la marque au losange.

En coulisse les discussions sur un retour à la concurrence pneumatique à l’horizon 2017 a déjà un opposant : Red Bull justement. Assez bizarrement l’argument des coûts est mis en avant par Christian Horner sur ce point. Mais surtout cela permettrait un équilibre entre les performances des équipes. Un équilibre que les autrichiens jugent très bien comme il est aujourd’hui.

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Le Grand Prix de la pensée unique

Echiquier, echecLa réunion du 1er Mai sera cruciale pour l’avenir de la discipline. Toto Wolff, président de Mercedes AMG F1 a été clair : les grosses équipes feront des propositions aux petites qui devront ensuite prendre leurs responsabilités. Résultat d’une large joute qui a eu lieu dans le paddock du GP de Chine.

La lettre paraphée par Marussia, Caterham, Sauber et Force India, publiée par Bild Sontag une semaine avant la course de Shanghaï a laissée des traces dans les états d’esprits des uns et des autres. Les soupçons d’un complot entre Ferrari et Red Bull pour stopper les tentatives de développement d’un budget plafonné, appelé des vœux de Jean Todt pèsent de plus en plus lourd. Le dernier soutien du projet de réduction des coûts par le plafond, Martin Whitmarsh, est pari et Ron Dennis n’est pas enclin à entrer dans cette dérive intellectuelle. Dans l’absolu le discours est le suivant : il est impossible de contrôler un budget plafond. Donc le projet a été abandonné par les équipes du Strategic Group F1.

Sauf que la réalité est différente. Si une équipe comme Sauber a apprise la nouvelle dans la presse, Lotus et Williams ont été pris à revers.  A l’heure ou Christian Horner impose le discours positif d’un Strategic Group F1 composite et ouvert, c’est la force (4 équipes sur 6) qui a imposée les choses. L’idée d’une réduction par le règlement technique s’impose comme valeur opposée à Jean Todt qui refuse cette responsabilité, historiquement trop instable. Pourtant Williams est pour un budget plafond, tandis que Lotus souhaite un autre format. Un discours intéressant mais marginale dans un environnement de pensée unique.

Devant la situation les grandes équipes annoncent avoir pris conscience de la situation des plus petites. Mais les propositions sont redoutées. Monica Kaltenborn de Sauber ressent une ligue 1 et une ligue 2 en Formule 1. A cela Christian Horner a été très clair en Chine : « Ils ont eu libre choix, comme ils ont signé les Accords Concorde. C’est un peu hypocrite de se plaindre de quelque chose qui était tout dessiné. »  A un détail près : le Strategic Group F1 n’est pas un composant des Accords Concorde, mais une résultante. La réponse ne c’est pas fait attendre,  Kaltenborn souligne qu’il n’y a aucune communication entre les 6 équipes du Strategic Group F1 et le reste du paddock précisant que tout passe par les médias.

La réalité est désormais la suivante : Le cœur de métier de Sauber est la course automobile et le problème provient désormais de là. Il n’y a plus de place pour cela aujourd’hui dans l’esprit des personnes influentes en F1. Une nouvelle ère des constructeurs est en marche pour valoriser la discipline.

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Red Bull 2010, comme un air de McLaren 2007 ?

vettel et webberUne leçon de management ? Avec l’arrivée dans l’ombre de Mark Webber, de Flavio Briatore, l’ambiance chez Red Bull Racing se modifie radicalement. L’italien s’emporte même en donnant des conseils à Christian Horner dans la gestion de son line-up : » Red Bull n’a pas encore compris que, s’ils continuent comme ça, avec Webber et Vettel en concurrence, l’un contre l’autre, ils risquent de perdre le championnat. Par contre, si  vous ne voulez pas gagner le championnat c’est la bonne façon. Chez Ferrari, la situation est claire : Alonso même l’équipe et Massa suit le mouvement. » Radical mais clair.

Dans les faits, la citadelle Red Bull est assiégée. En interne et en externe. En interne,  par  le duo Webber-Briatore et ses déclarations. Externe avec McLaren et Mercedes poussant en mettant la pression pour déstabiliser un adversaire trop encombrant. Sortir de cette épreuve la tête haute permettra à RBR d’être considéré comme un top team légitime aux yeux des « autres. »

Mais finalement, Briatore a raison dans les faits. Au championnat Webber dispose de près d’une victoire d’avance sur son équipier. Mais observez la course de Sébastian Vettel lors du Grand Prix d’Italie. Le résultat final, avec une stratégie radicale, permet à l’allemand de devancer son équipier de deux places, alors qu’il était derrière une partie de la course. Intéressant pour le championnat…

Autrement plus intéressant, la déclaration d’après course dans le paddock de Mark Webber :  » Je ne vais pas demander de l’aide à Sébastian ». Avant d’ironiser plus loin :  » Une aide de Vettel ? Cela dépendra de l’équipe. Vous pouvez être sûr que je ne demande rien.  »

Retour sur 2007 et McLaren

La relation entre l’australien et l’allemand rappelle de plus en plus celle entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton chez McLaren en 2007. Au fil de la saison, le double champion du monde (sous les conseils de Briatore) c’était isolé et rappelait à l’ordre l’équipe sur l’équité technique et sportive. Dimanche, Martin Whitmarsh a indiqué que  » 2010 n’a rien à voir avec 2007. Cette année là, il y avait une personne qui ne travaillait pas pour l’intérêt de l’équipe. » La même situation se reproduit chez Red Bull avec Mark Webber.

La contrainte du Numéro 1

La dernière phrase de Flavio Briatore est symbolique d’une logique qu’il a toujours encouragé : un pilote numéro 1 et un numéro 2. En poussant Red Bull Racing a désigné son pilote australien comme leader de la formation autrichienne, Briatore sait qu’il ridiculisera le système Red Bull. Mais, si RBR désigne Webber comme N°1, elle se retrouve en position de faiblesse envers Sébastian Vettel, dans ses négociations d’après 2012 en offrant un argument en sa défaveur. En effet, l’allemand pourrait comprendre qu’il n’est pas soutenu dans son effort par son équipe. Délicat donc.

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