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View – Etude « F1 – Pay to Survive » Comment la F1 est devenue un empire du divertissement

Circle Strategy, cabinet de conseil en stratégie, publie une nouvelle étude intitulée « Pay to Survive », analyse détaillée de la profonde métamorphose de la Formule 1. Longtemps perçue comme un sport réservé à une élite, la Formule 1 a su, en moins de dix ans, conquérir un public mondial et s’imposer comme une référence incontournable du divertissement. Depuis, les records financiers s’enchaînent, redéfinissant totalement la dynamique du secteur.  

« Bien au-delà d’une compétition sportive, la Formule 1 est devenue une vitrine mondiale où se mêlent tradition et innovation. Grâce à Liberty Media, qui a racheté la franchise F1 en 2017, la discipline reine des sports automobiles a su élargir son audience, rassemblant 87 millions de téléspectateurs par Grand Prix diffusé, et redéfinir les codes du divertissement. Ce changement de propriétaire a lancé une course aux records financiers. Le TCAM est passé de 2 % des revenus de la franchise sur la période 2012-2017 à 10 % sur la période 2017-2023, atteignant 3,2 milliards de dollars de revenus en 2023. Cette progression a valu à Liberty Media d’être classé comme l’empire sportif le plus valorisé au monde en 2024, à 20 milliards de dollars… et à la Formule 1 de devenir un empire du divertissement » déclare Jean-Marc Liduena, Directeur général de Circle Strategy. 

1. Une croissance fulgurante pour la Formule 1 : audience record et transformation économique

Sous l’impulsion de Liberty Media, la F1 est devenue une marque internationale grâce à des initiatives stratégiques et une approche numérique ambitieuse, marquant une expansion notable vers le marché américain. Ce modèle de croissance a redessiné le paysage des circuits, des écuries et des sponsors, laissant de côté ceux qui peinent à s’adapter. Dans ce nouvel écosystème :

  • Liberty Media s’impose comme le grand vainqueur : depuis son acquisition pour 8 milliards de dollars en 2017, l’objectif affiché est d’atteindre une valorisation de 50 milliards.
  • Les écuries, telles que Red Bull et Racing Bulls, exploitent cette vitrine marketing pour accroître leurs revenus, tandis que Ferrari, Mercedes ou McLaren renforcent leur notoriété et stimulent leurs ventes : elles capitalisent sur une stratégie de storytelling continu avec des saisons captivantes, ainsi que sur l’image de performance renforcée par des sponsors techniques comme Pirelli et AWS.
  • L’audience augmente chaque année, avec une croissance notable en France (+96 % entre 2015 et 2022) : cette hausse s’explique par la captation de nouvelles audiences, notamment la Gen Z, grâce à une stratégie multiplateforme et à des formats innovants comme les courses Sprint.
  • Les diffuseurs comme Canal+ profitent également de ce succès, avec des revenus estimés à 60 millions d’euros par an jusqu’en 2029 : la montée en puissance des droits TV (+37 % entre 2019 et 2022) et la collaboration avec des plateformes de streaming participent à la monétisation accrue de l’événement.

La F1 se transforme ainsi en véritable spectacle mondial, mêlant sport et divertissement : l’expérience globale s’enrichit avec des concerts, des shows immersifs et une montée en puissance des expériences premium, positionnant la F1 comme un événement culturel majeur au-delà du sport.

2. Entre expansion mondiale et fractures économiques, un modèle sous pression

L’essor spectaculaire de la Formule 1, porté par une valorisation estimée à 20 milliards de dollars en 2024, met en lumière des tensions croissantes au sein de l’écosystème. La polarisation économique entre écuries puissantes et structures plus fragiles s’accentue, questionnant la durabilité d’un modèle partagé entre modernisation et héritage sportif.

L’impact économique des nouveaux Grands Prix, soutenus par des financements massifs, redéfinit les équilibres : le Grand Prix de Las Vegas 2023 a généré 1,5 milliard de dollars de retombées économiques, illustrant la stratégie de fusion entre sport et divertissement. Cette dynamique profite également aux sponsors, avec un retour sur investissement publicitaire pouvant atteindre 630 000 $ pour 20 secondes sur ESPN, captant l’attention d’une audience mondiale de 87,4 millions de téléspectateurs par course.

L’américanisation du championnat et l’essor du Moyen-Orient se traduisent par une expansion géographique stratégique : deux Grands Prix aux États-Unis et trois dans le Golfe depuis 2021. Cependant, cette croissance exerce une pression accrue sur les circuits historiques : le circuit Paul Ricard a disparu du calendrier en 2022, tandis que Monaco n’a obtenu qu’une prolongation sous condition d’une hausse des droits d’entrée.

Malgré ces tensions, la F1 s’impose comme une plateforme de divertissement globale, où l’équilibre entre tradition et modernité propulse ce sport au sommet des disciplines les plus lucratives et attractives au monde.

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Note du Mardi – La théorie des 11 GP

Il est toujours difficile de comparer les champions dans le temps. Par exemple, en plus des voitures différentes, il y a 40 ans il n’y avait que 15 courses, puis 16 il y a 25 ans, aujourd’hui nous en avons 19. Un effet important pour l’histoire de la discipline et ses records.

Une constante toutefois aux championnats du monde depuis 25 ans : Une série de Grand Prix sont toujours présents au calendrier. Ils sont au nombre de 11 : (Brésil, Monaco, Canada, Angleterre,  Allemagne, Hongrie, Italie, Belgique, Australie, Japon et Espagne). Particularité de ces courses est qu’elles représentent entre 50 et 70% du ratio des points des champions du monde depuis ce temps là.

L’occasion de redéfinir les championnats du monde au fil du temps et de leur ratio de point au championnat du monde sur la base de ces 11 GP:

  • 1989 : Alain Prost (65%)
  • 1990: Ayrton Senna (75%)
  • 1991 : Ayrton Senna (65%)
  • 1992 : Nigel Mansell (54%)
  • 1993 : Alain Prost (60%)
  • 1994 : Damon Hill (74%)
  • 1995 : Michael Schumacher (61%)
  • 1996 : Damon Hill (60%)
  • 1997 : Michael Schumacher (78%)
  • 1998 : Mika Hakkinen (70%)
  • 1999 : Mika Hakkinen (79%)
  • 2000 : Michael Schumacher (63%)
  • 2001 : Michael Schumacher (66%)
  • 2002 : Michael Schumacher (68%)
  • 2003 : Juan Pablo Montoya (74%)
  • 2004 : Michael Schumacher (60%)
  • 2005 : Kimi Raikkonen (71%)
  • 2006 : Fernando Alonso (54%)
  • 2007 : Fernando Alonso (67%)
  • 2008 : Lewis Hamilton (63%)
  • 2009 : Jenson Button (55%)
  • 2010 : Mark Webber (75%)
  • 2011 : Sebastian Vettel (56%)
  • 2012 : Fernando Alonso (50%)
  • 2013 : Sébastian Vettel (53%)

Ce que l’étude nous apprend reste le ratio de points engrangé par les champions du monde lors de ces fameux 11 GP de la saison. Par exemple Fernando Alonso engrange en moyenne depuis 2005, 60% de ses points en championnat à ce moment là. Lewis Hamilton depuis 2007 propose un ratio de 55%. Jenson Button fait encore mieux car depuis 2009, 59% de ses points sont obtenus lors de ces 11 courses. Kimi Rakkkonen lui fait mieux encore car depuis 2003 c’est 63% de ses points.

Enfin Michael Schumacher entre 1992 et 2006 a obtenu 62% de ses points pendant ces 11 courses là. Son retour entre 2010 et 2012 n’a pas fait baisser sa moyenne. Ce qui signifie que 62% de l’intégralité de ses points proviennent de seulement 11 courses.

Sébastian Vettel est le champion du monde ayant le moins bon ratio à ce jour. Seulement 54% de ses points en championnat proviennent des 11 courses majeures.

Autre détail important. Lorsque les champions du monde ne sont pas en mesure d’être à nouveau titré, ces 11 courses sont l’occasion d’engranger environ 60 à 70% des points de leur championnat (par exemple : l’an dernier Jenson Button a totalisé 68% de ses points en championnat à ce moment là et Mark Webber faisait encore mieux avec 70 à 75% depuis 2010)

Enfin notez que l’étude de ce ratio fait ressortir 18 champions du monde officiel sur 25.

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