L’heure est grave, la Formule 1 est au pied du mur, bref c’est la crise absolue qui entoure le petit monde des paddocks. Toutefois, la Fédération Internationale de l’ Automobile, sous la présidence de Max Mosley, aborde sa fin de règne de manière nouvelle. Plus politique et axée autour de deux thèmes, où la FIA compte bien faire entendre sa voix : le règlement sportif et les Accords Concordes.
Mettant discrètement le doute sur son retrait futur de la présidence de la FIA, Max Mosley repoussant sa décision en Juin 2009, « ultérieurement« , l’offensive est de mise pour obtenir ou reprendre une influence perdue, selon l’ex avocat anglais, à cause du full business initier par son ex (?) ami Bernie Ecclestone depuis plusieurs années. Imitant en cela nos hommes politiques dans leurs manœuvres, Max Mosley a bien compris que l’émergence de la FOTA mettrait à mal son processus idéologique. La guerre médiatique débute donc.
Le coté sportif :
L’épisode le plus connu reste l’affaire du moteur standard, que personne ne comprend réellement. Ce projet est dans la logique de Mosley depuis 2006 et l’ouverture à Prodrive. La FIA souhaite se présenter comme la représentante des équipes indépendantes en Formule 1. L’avortement de l’équipe de David Richards par Ron Dennis (McLaren demandant des garantis financières intenables) à permis à la FIA de mettre en suspend la vente de châssis client. Retour de médaille donc. Toutefois l’affaire du moteur standard, n’est pas une fin en soi, mais une alternative présentée comme telle. En effet, Mosley indique qu’il suffit de 4 équipes pour que le projet soit rentable. Rien n’indiquant l’obligation auprès de Ferrari ou même Renault. D’ailleurs l’épisode Renault est intéressant et révèle de l’intox. Le constructeur Français est le maillon faible de la FOTA, car ayant été un appui farouche à la FIA depuis ses 4 dernières années et ayant même participé à l’appel d’offre du bloc standard. Sachant qu’une rumeur sert toujours les intérêts de quelqu’un. A vous de juger.
Dans le même état d’esprit, la FIA annonce déjà 5 équipes intéressées par le Cosworth standard, dont une équipe d’un constructeur. Hors après une enquête, Max Mosley compte sur une base de 12 équipes. Tout son discours étant et tournant autour de l’idée de 24 monoplaces en piste. Signifiant que deux équipes futures sont à soustraire du plan, malgré leur virtualité. L’autre acteur connu est Williams. En fin de contrat avec Toyota en 2009, l’équipe de Grove est aussi le concepteur de la F2, (initier par la FIA contre le GP2 de Bernie Ecclestone), et dernière opposante à la vente de châssis client, renforçant ses liens avec la FIA. Un moteur standard low cost, serait un avantage économique pour Williams, mais pas sportif (départ de Rosberg ?). Le cas RBR/STR est associé. L’italienne étant sous contrat avec Ferrari en 2009, alors que RBR n’a pas renouvelé son accord avec Renault, ou du moins je ne l’ai pas lu. La FIA joue aussi sur le calendrier, car Dietrich Matershitz se retirera de la présidence de Red Bull fin 2009. La boisson énergisante est d’ailleurs actuellement l’objet de toutes les convoitises des deux camps afin d’obtenir ses faveurs. Enfin reste Honda, qui est l’équipe constructeur annoncée par la FIA, car elle appartient encore au nippon jusqu’à nouvel ordre, avant de devenir indépendante. Honda fournissant châssis et moteur pour 2009, mais rien au-delà. Confirmant aussi que David Richard, est bien le favori pour la reprise de Honda Racing, car très proche de la FIA.
Le coté économique :
Un des secteurs ou la FIA ne doit pas se diriger, ni donner son avis, est l’aspect commerciale de la Formule 1. Hors depuis près d’une année, Max Mosley communique beaucoup autour du sujet. L’enjeu : les Accords Concordes.
La FIA ayant obtenu l’année dernière qu’un nombre de 12 équipes soient garantis au maximum (au lieu de 10 auparavant). Première étape politique de son programme de reprise en main totale sur la Formule 1. Le discours de Max Mosley est très anti CSV, le fond d’investissement, actionnaire de la Formule 1, et articulé autour d’une moralité économique. Un discours premier sur une sagesse économique qui n’a toutefois pas fonctionné. Depuis le discours se durcit. Vendredi denier, en pleine tempête médiatique autour de Honda, Max Mosley avance ses pions de manière discrète : 40 millions d’euros par équipes, comme droit FOM. Sur une base de 12 équipes, cela donne 480 millions d’euros par an. Mosley reprend en cela une idée de Bernie Ecclestone, prouvant que les violons sont en accords, mais pas pour les mêmes raisons :
En effet, si Bernie Ecclestone souhaite garantir des revenus au CVC, pour qu’il rembourse sa dette abyssale, car aucun repreneur en cas de crise ne sera disponible au prix demandé, Max Mosley, souhaite asphyxier le fonds anglais pour qu’il quitte le capital de la Formule 1 et imposé un autre fonds, mais souverains, arabe et ami du pouvoir.
La FIA joue sur les deux tableaux : discute avec la FOTA pour le coté sportif et avec Bernie et la FOTA ,encore une fois, pour l’aspect commerciale. Forçant la main, cherchant la faille dans l’association des constructeurs qui l’agace et quelle sait d’argile en ces temps de crise. D’ailleurs Max Mosley n’a-t-il pas clairement annoncé qu’un autre constructeur allait quitter la Formule 1 d’ici le début de l’année ? Nouvelle démonstration politique et médiatique…
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Le soucis est que depuis une quinzaine d’année la FIA fait les yeux doux aux constructeurs pour qu’ils s’investissent en F1. Du coup, on voit des écuries telles que Tyrell, Jordan, Minardi, Stewart, Benetton, Sauber (qui faisaient la F1 avant) disparaitres sous les billets de Honda, Ford, Red Bull (qui n’est pourtant pas un constructeur mais quand même une entreprise qui vient dans un but identique), Renault, BMW et bien d’autres. Le problème est que ces grandes entreprises utilisent la F1 comme une plate forme ponctuelle, alors que les vrais ecuries ne sont là que pour la compétition. Ce qui veut dire qu’en cas de crise comme en ce moment, elle peuvent très bien s’adapter en faisant de la compétition avec moins d’argent en attendant des jours meilleurs, et ce, sans affecter l’organisation de cette compétition ! C’est comme si Addidas, Nike ou encore Décatlon rachetaient des club de foot en faisant un programme sur 3 ou 5 ans dans le but de promouvoir leurs produits, et qu’en cas de crise, ils s’en allaient du jour au lendemain en laissant la Ligue 1 sans club et ainsi, en remettant en cause l’existence même de la compétition. Personnellement, je suis pour que des grandes entreprises comme celles çi ne se contente que de partenariats techniques, ou marketing, mais que les écuries restent elles-mème l’essence même de la compétition.
A vouloir faire de la F1 l’un des évènements sportifs les plus attractif dans le monde, La FIA et surtout Mr Eclestone (que j’admire beaucoup malgrés tout) ne seraient-ils pas allés un peu trop loin dans leur quêtes de gloire ?