Archives du tag : Team Lotus

Note du Mardi – La culture technique après un échec

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgIl n’y a pas de Plan B, le budget plafond ne le permet pas. L’époque ou l’on pouvait construire un nouveau châssis, l’homologuer auprès de la FIA et récupérer son retard n’est plus. Désormais, Mercedes AMG F1, ne peu que réajuster sa carrosserie, et non plus les aspects fondamentaux de son châssis. Reste une question : combien de temps perdra t’elle par rapport à la concurrence pour redevenir un candidat régulier pour la victoire ?

L’histoire de la W13/W14 est assez similaire à l’histoire de la Lotus Type 80 de 1979. Après avoir dominé la saison 1978 avec le dernier titre de champion du monde des constructeurs pour Team Lotus et le seul titre de champion pour Mario Andretti, Colin Chapman incita ses ingénieurs à franchir une nouvelle étape. Conscient que ses solutions proposés sur la Lotus 79 allait être rapidement copié, il fallait maintenir son avance. Le concept radical de la 80 a été le chant du cygne pour l’équipe anglaise. Malgré l’épisode de la Lotus 88 de 1981, rapidement interdite, l’équipe ne sera que l’ombre d’elle-même dans la conception des voitures à effet de sol, il faudra attendre 1984 pour que Team Lotus redevienne un top team dans le paddock avec l’arrivée de l’ingénieur Gérard Ducarouge.

Classement Team Lotus entre 1979 et 1983 :
1979 : 4ème du championnat
1980 : 5ème du championnat
1981 : 7ème du championnat
1982 : 5ème du championnat
1983 : 8ème du championnat

L’autre équipe qui a également subit une mauvaise décision est Williams avec sa FW26 de 2004. La précédente monoplace ayant permis de terminer 2ème du championnat du monde des constructeurs et à Juan-Pablo Montoya de viser le titre face à Kimi Raikkonen et Michael Schumacher. La FW26, malgré un changement dans l’aérodynamique et une victoire en fin de saison du colombien, Williams a provoqué la chute de l’équipe qui par la suite a sombré au classement à partir de 2005. L’usine d’Enstone reviendra en 2009 dans le jeu technique avec la découverte (comme Brawn GP) du concept du double diffuseur. Permettant à l’équipe de réaliser un bon début de saison, malgré ses moyens inferieurs, par rapport à ses concurrents en terminant 7ème du championnat du monde des constructeurs.

Classement Williams F1 entre 2004 et 2008 :

2004 : 4ème du championnat
2005 : 5ème du championnat
2006 : 8ème du championnat
2007 : 4ème du championnat (grâce au déclassement de McLaren)
2008 : 8ème du championnat

Comme par effet miroir en rapport à Williams, l’histoire technique de Lotus F1 Team en 2014 est également une histoire intéressante. Après avoir réalisé de bonnes monoplaces entre 2012 et 2013, le bureau d’étude a été trop loin en 2014, ayant la même logique que Williams à l’époque. Dès 2015, l’usine d’Enstone va être propulsé par un moteur Mercedes-Benz avant d’être repris par Renault en stabilisant le bureau d’étude et s’installant solidement à la 5ème place du championnat à partir de 2019.

Classement Lotus/Renault entre 2014 et 2018 :

2014 : 8ème du championnat (Lotus)
2015 : 6ème du championnat (Lotus)
2016 : 9ème du championnat (Renault)
2017 : 6ème du championnat (Renault)
2018 : 4ème du championnat (Renault)

Ce que l’on remarque dans ses trois exemples historiques, au-delà de l’appartenance à une époque ou l’on pouvait changer de châssis (lorsqu’on avait les moyens), est qu’un mauvais choix technique pendant une année, impact fortement les résultats pendant les premières années. Les trois exemples cités ont un trait commun : la forte culture technique de leur bureau d’étude. Team Lotus, Williams et Lotus F1 Team avaient fait de leur force technique un atout majeur. D’autant que pour chacune, la précédente monoplace est un succès. La Lotus 79 a remporté le championnat du monde, la FW25 a permis à l’équipe de se battre au championnat du monde contre Ferrari et la E21 a confirmé le statut de top team de l’usine d’Enstone en multipliant les podiums et remportant la victoire avec Kimi Raikkonen.

Il est aussi intéressant de constater dans les exemples qu’au bout de 3 ans, il y a un regain au championnat, avant une nouvelle chute. Dans le détail, c’est surtout dû au circonstance. 1982 a été une année étonnante pour la F1 (Keke Rosberg est champion du monde avec une victoire rappelons-le), 2007, McLaren-Mercedes a été déclassée dans l’affaire du Spygate et 2017 a été l’occasion d’un changement de réglementation châssis.

Mercedes est actuellement sur le podium du championnat du monde devant Ferrari, mais derrière Aston Martin. Le mal n’est pas encore fait, mais l’illusion court-terme peut faire mal, comme nous l’avons vu. La confiance aussi. Par la suite, Williams n’a jamais véritablement su résoudre ses problèmes de 2004 qui ont ancré une croyance dans les membres dirigeants et techniques. De la même manière Lotus F1 et Team Lotus ont eu la même dynamique de l’illusion. Mercedes tente de contrer cela. Nous verrons si elle sera capable de rebondir comme l’a fait McLaren en 2003/2004/2005 avec l’échec de la MP4/18 ou si elle reproduit l’un des trois scénarios démontrés ci-dessus.

Publié dans Note du Mardi, Technique F1 | Tagué , , , , , , | Commentaires fermés sur Note du Mardi – La culture technique après un échec

Note du Mardi – 1988-1993, un quatuor impose une parenthèse enchantée

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgEn Formule 1, il y eu une période unique dans son histoire. Entre 1987 et 1993, une entente entre quatre (puis trois) pilotes a bouleversé l’échiquier de la discipline. Une parenthèse ou pendant six années les pilotes ont pris le pouvoir, imposant leur salaire à des équipes pourtant toute puissante.

Au printemps 1987, Alain Prost, Nigel Mansell, Ayrton Senna et Nelson Piquet étaient à diverse épisode de leur carrière. Le français dirigeait sa 4ème saison chez McLaren et était double champion du monde, l’anglais avait prouvé qu’il pouvait viser le titre la saison précédente et était en passe de réaliser son rêve avec la Williams-Honda, le pauliste en était à sa 3ème saison chez Lotus, désormais propulsée par un moteur Honda, mais l’équipe anglaise avait atteint ses limites d’alors. Tandis que le Carioca Piquet, après un échec de peu en 1986, il était déjà double champion du monde et visait sa troisième couronne.

Avant la parenthèse

Economiquement, les uns et les autres n’étaient pas vraiment au même niveau. Prost touchait 2 millions de dollars en 1987 (4 millions d’euros d’aujourd’hui), après d’après discussion avec Ron Dennis, peu enclin de revivre l’épisode Lauda. Profitant de sa position dominante chez Lotus, Ayrton Senna touchait 1,5 millions de dollars (3 millions d’euros en 2019) grâce à l’apport du manufacturier de tabac, Camel. Côté Mansell, c’était la soupe à la grimace. Après une saison 1984 chez Lotus moyenne, l’anglais n’avait pas d’autre choix que de subir un salaire bas chez Williams, sur les mêmes bases que Alan Jones à la fin des années 70. Le moustachu de l’ile de Man touchait en 1985 un salaire de 50.000 dollars (avec des primes) et touchait en 1987, un modeste 150.000 dollars (300.000 euros), bien loin de ses performances en piste. D’autant plus que son équipier, Nelson Piquet, avait bénéficié du désir de Honda pour lui, afin de toucher 3 millions de dollars pour la saison 1986 et 1987 (6 millions d’euros).

En coulisse un malaise s’installa toutefois. Les quatre hommes se sont aperçus que leur patron était à géométrie variable et que la notion de l’affectif était important dans leur management. Chez McLaren, Ron Dennis avait accepté que Niki Lauda touche 4 millions de dollars par saison entre 1982 et 1984 (9 millions d’euros), mais avait réussi à obtenir une réduction à 3 millions en 1985 (6 millions d’euros), malgré le troisième titre du pilote autrichien. Mais en 1986, lorsque Keke Rosberg le remplaça, il touchait 1 millions de dollars (2.3 millions d’euros) et Ron Dennis refusa de lui offrir 2 millions de dollars (4 millions d’euros) pour 1987. Côté Piquet, alors que pour 1986, Bernie Ecclestone lui proposait 1,5 millions de dollars pour continuer de pilote la Brabham (3.1 millions euros), le manager anglais n’hésita pas à proposer 6 millions de dollars à Lauda pour la même saison (soit la somme mirobolante de 13 millions d’euros). Enfin, Peter Warr, alors à la tête de Lotus, n’était pas un homme qui souhaitait se faire dépasser par les événements.

Senna Prost Mansell Piquet Adelaide 1986

Le début de la parenthèse

Ce printemps 1987, Prost, Mansell, Senna et Piquet ont scellé un pacte : face au comportement de leur patron, ils n’accepteront pas de salaire inférieur à 5 millions de dollars à partir de 1988 (soit 10 millions d’euros en 2019). La nouvelle a jouée son rôle dans l’émotion collective.

La parenthèse enchantée

A partir de ce moment la bulle a gonflée en fonction de leurs exigences. Prost obtient un salaire de 6 millions de dollars en 1988 (12 millions d’euros) et 8 millions en 1989 chez McLaren-Honda (15 millions d’euros), avant de signer un contrat de 36 millions de dollars pour 3 saisons avec Ferrari, soit 12 millions annuel (21 millions d’euros). Mansell obtient 5 millions de dollars (10 millions d’euros) pour piloter une Williams-Judd anémique, mais quand Franck Williams lui propose de piloter pour 1989 en échange d’une réduction de son salaire, Mansell signe chez Ferrari un contrat 1989 et 1990 contre 10 millions de dollars annuel (18 millions d’euros). Senna avait signé un contrat de trois saisons (1988/1989/1990) avec McLaren en échange d’un salaire de 8 millions de dollars annuels (15 millions d’euros par an). Il obtiendra 10 millions en 1991 (17 millions d’euros) et 12 millions en 1992 (20 millions d’euros). Piquet de son côté a obtenu 6 millions chez Lotus en 1988 et 1989 (11 millions d’euros environ), avant de signer un contrat de 4 millions de dollars en 1990, qui a été dénoncé par Flavio Briatore, qui imposa un salaire au point en 1990 chez Benetton (1 millions de dollars fixe et 50.000 le point, soit un total de 3.2 millions de dollars, l’équivalent de 5.5 millions d’euros), puis 3 millions de dollars et 100.000 dollars le point en 1991, soit 5.8 millions total, l’équivalent de 10 millions d’euros 2019).

En 1991 et 1992, Nigel Mansell touchait 10 et 12 millions de dollars chez Williams et demanda 23 millions pour la saison 1993 (37 millions d’euros). Frank Williams lui proposa 6 millions. La rupture était consommée et Mansell ira rejoindre l’Indycar et un salaire de 7 millions), avant de revenir pour 4 piges en 1994 à 1 million l’unité et un contrat de 16 millions de dollars pour la suivante (25 millions d’euros), qui ne sera jamais contre signé par Williams. Il terminera en 1995 avec un contrat de 10 millions chez McLaren-Mercedes (15 millions d’euros), mais n’en touchera que la moitié. Alain Prost, avait obtenu un contrat de deux saisons chez Williams contre 12 millions de dollars (19 millions d’euros), avant d’annoncer sa retraite (mais de toucher 50% de son salaire malgré tout). L’offre de 26 millions de dollars en 1994 (40 millions d’euros) de Ron Dennis, puis de 16 millions de Jean Todt en 1996 (26 millions d’euros) resteront lettre morte. Piquet avait discuté avec l’équipe Ligier pour 1992, en visant un salaire de 10 millions de dollars, qu’il n’obtiendra jamais. Tandis que Ayrton Senna, imposa à Ron Dennis et McLaren un salaire de 1 million de dollars par course en 1993, qui se transforma en 16 millions de salaire annuel (24 millions d’euros). Lors de ses négociations avec Williams, le triple champion du monde souhaitait le même salaire, l’homme de Grove refusa et lui expliqua la situation (le salaire de Prost). Senna accepta de baisser son salaire à 8 millions de dollars (12 millions d’euros), ce qui imposa un changement majeur, alors qu’il disposait d’une offre de 23 millions de dollars en provenance de chez Ferrari (36 millions d’euros), toujours active jusqu’à sa disparition.

Les résistances à la parenthèse

Pendant 6 ans, les pilotes ont pris le pouvoir, imposant leurs ambitions aux patrons de la Formule 1. Les détails de l’histoire ont révélé que ceux-ci ont résisté. Ron Dennis n’a jamais donné les 500.000 dollars de prime à Senna pour ses titres de 1988 et 1990. Flavio Briatore avait cassé le contrat de Piquet qu’il jugeait énorme pour son équipe en 1990 et Franck Williams a régulièrement humilié Nigel Mansell en lui proposant des contrats deux fois moins important, ou même sans signer les documents, alors que tout était en place. Cette parenthèse a pris fin progressivement avec la retraite et la disparition du diabolique quatuor, pour revenir comme avant. Avant ce jour d’été 1995, ou Michael Schumacher paraphe son contrat 1996 et 1997 en échange de 25 millions de dollars avec la Scuderia Ferrari (37 millions d’euros).

  • Notons que les budgets des équipes n’étaient pas impressionnant. En 1990, le budget de la Scuderia Ferrari était de 33 millions de dollars (59 millions d’euros),  que Williams-Renault disposait aussi de la même somme pour devenir champion du monde entre 1992 et 1993 (mais équivalent à 55 millions d’euros aujourd’hui), alors qu’en 1993, McLaren-Ford revendiquait un budget de 60 millions de dollars (96 millions d’euros). Enfin la Scuderia Ferrari disposait d’un budget de 140 millions de dollars en 1996 (210 millions d’euros d’aujourd’hui).
Publié dans Management, Note du Mardi | Tagué , , , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur Note du Mardi – 1988-1993, un quatuor impose une parenthèse enchantée

Note du Mardi – Les 2 écoles de conception et d’évolution d’une monoplace F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgDans les prochaines semaines, l’équipe Williams va introduire des évolutions techniques qui n’auront pas vocations à améliorer les performances de la FW42, mais plutôt à définir les réels problèmes de la monoplace, avant de prendre une décision : soit la base est bonne et un programme de performance pourra être mis en place. Soit la base a un défaut majeur et au début juillet, l’équipe se concentre sur la prochaine machine 2020. Le dilemme étant que la réglementation étant stable pour la saison prochaine, l’idée est d’espérer que la monoplace actuelle soit saine et non procéder à l’architecture d’un nouveau design.

Dans l’imaginaire, les évolutions d’une monoplace on un unique but d’améliorer les performances durant la saison. L’objectif des ingénieurs est même d’atteindre et dépasser la seconde d’amélioration entre le début et la fin de saison. Mais, comme pour les ingénieurs moteurs, les évolutions ont aussi un but de consolidation des acquis. Ferrari a introduit des mises à jour au GP d’Espagne qui n’ont pas apporté une hausse de performance significative, mais révélé certains défauts de la SF90. Renault a introduit une mise à jour de son moteur, également en Espagne, qui n’a pas apporté un élan de performance, mais a confirmé que la base est bonne pour développer la performance.

La recherche de philosophie sur la conception d’une monoplace est devenu un enjeu majeur pour ensuite mettre en place un programme d’amélioration des performances. Deux écoles s’affrontent depuis près de trois décennies :

Ecole 1 : La feuille blanche permanente

La première école résulte d’introduire la feuille blanche permanente. L’ambition étant que chaque design apporte une étape. Avant d’ensuite faire une synthèse et établir une base. Historiquement il faut remonter dans les années 70 et Team Lotus dans sa recherche autour de la monoplace ultime entre 1974 et 1977. Mais sa version moderne a été entrevue pour la première fois chez McLaren entre 1990 et 1993, le principe a été repris par John Barnard entre 1993 et 1997 par John Barnard. La F93 avait l’objectif de permettre à la Scuderia de fiabiliser son moteur et de servir de laboratoire technique. La F94 était un design nouveau devant mettre en avant la fiabilité du moteur et sa version B devait être la première étape vers le renouveau de la Scuderia avec un moteur conçu par Osamu Gotto, aussi puissant que le V10 Renault et une monoplace aérodynamiquement aussi performante que la Benetton de l’époque. La monoplace de 1995, la 312 avait un design différent, mais devait pousser plus loin le précédent concept pour valider les acquis. La F310 résultait de la logique du marqueur. Un nouveau moteur V10 et un design innovant pour pousser loin la logique. Cette année-là, l’introduction du moteur kleenex pour les qualifications indiquait un élément de recherche de performance. Comme son évolution aérodynamique avec le nez haut en deuxième partie de saison. Enfin la F310B était la synthèse des expériences en introduisant les bonnes idées des uns et des autres, tout en gardant à l’esprit les concepts qui ont été validé depuis 1994.

Cette monoplace de 1997 a introduit un design qui a été développé jusqu’en 2000. Suivant cette fois l’école de l’évolution par la performance.

Ecole 2 : L’évolution par touche forte

La deuxième école est celle de l’évolution par touche forte. Williams entre 1988 et 1990, puis entre 1999 à 2002 a fait évoluer son design autour du même concept, comme Benetton entre 1992 et 1994 et McLaren entre 1981 et 1983. Le principe de cette école est d’introduire un design et de le faire évoluer autour de grandes idées. Williams avait conçu une monoplace fine, à la façon des Benetton, en 1988 avec le moteur V8 JUDD, puis la version 1989 était un modèle laboratoire pour le V10 Renault, avant de faire évoluer le design en 1990 et changer de concept en 1991. Benetton a fait la même chose en introduisant un design en 1992 avec une machine simple, puis en la faisant fortement évolué (suspension active, boite semi-auto, 4 roues directrices, ABS et antipatinage), pour ensuite fusionner les acquis des deux précédentes saisons pour développer une monoplace 1994 performante. Idem pour McLaren qui a introduit le châssis carbone avec la MP4 en 1981, avant de progressivement faire évoluer le concept, jusqu’à mettre en place la bouteille de coca à l’arrière de la monoplace et le moteur V6 TAG en 1983. Devant introduire le design dominateur de 1984. De la même façon Mercedes entre 2011 et 2013 a procédé de la même façon comme Benetton.

Williams après une monoplace 2017 difficile et une machine 2018 raté se retrouve dans la même situation que Team Lotus dans les années 70 et Ferrari dans les années 90. Si la FW42 dispose d’évolution de performance en septembre, c’est que la base est bonne et le concept sera repris pour la machine 2020. Sinon, il sera indiqué en juillet que la monoplace n’aura plus d’évolution jusqu’à la fin de la saison. Cela signifiera que la prochaine machine aura un design différent.

Publié dans Management, Note du Mardi, Technique F1 | Tagué , , , , , , , | Commentaires fermés sur Note du Mardi – Les 2 écoles de conception et d’évolution d’une monoplace F1

Note du Mardi – Diversifier pour décliner

Note du mardiLewis Hamilton estime que le secret de Mercedes AMG F1 est de n’avoir pas dévié de son chemin en misant sur ses succès pour se diversifier au-delà de la Formule 1.

Le constat est sans appel, Red Bull Racing, via sa structure Engineering a développé l’Aston Martin Walkyrie depuis 2014 (2015 ayant été le pic du développement de la voiture), et cela a été la pire saison de l’équipe autrichienne. Williams depuis une dizaine d’année cherche à se diversifier. Dans le KERS, puis la conception des Formule 2 et une école technique au Qatar. Aujourd’hui, Williams, via sa division Advanced Engineering travaille sur un système de batterie qui sera utilisée en Formule E dès cette saison et sur des moyens de mobilités urbains et met à disposition ses souffleries pour d’autres disciplines sportives et constructeurs.

McLaren via sa division Applied Technology (520 personnes) a signé un accord avec l’équipe cycliste professionnel du Bahreïn Merida (d’une valeur de 20 millions d’euros), des batteries pour la Formule E, un projet Indy 500 et un simulateur conçu par McLaren et qui fait la grande fierté des ingénieurs. En plus d’être une marque automobile de haute performance depuis le début des années 2010.

Mais avant aussi…

Par le passée, les équipes Brabham et Lotus, voir même Ferrari était des exemples qui ont confirmé l’observation de Lewis Hamilton. L’équipe de Jack Brabham et Ron Tauranac, produisait des monoplaces pour d’autres catégories afin de financier une partie de l’équipe de Formule 1. Lotus a cycliquement été victime de sa diversification automobile et bureau d’étude. L’introduction en bourse en 1969, nouveau modèle au milieu des années 70. A chaque fois que l’équipe de Formule 1 brillait, une diversification s’opérait et un déclin s’amorçait. Ferrari a eu aussi la même histoire dans les années 80 et 90. Même McLaren dans les années 66-73 était effectivement moins performante avant d’abandonner le programme Indycar et CanAm.

La diversification économique de Williams, McLaren et Red Bull a un impact sur les résultats sur la piste. Cela a été le cas entre 2015 et 2016 chez Red Bull et il est visible que Williams et McLaren ne sont plus les équipes du passée. Toutefois à la différence de Mercedes, le projet Formule 1 n’est pas uniquement un facteur d’image, mais la base du modèle économique.

Publié dans Management, Marketing, Note du Mardi | Tagué , , , , , , , | Commentaires fermés sur Note du Mardi – Diversifier pour décliner

Note du Mardi – Ce que la F1 doit apprendre de Darlington et la NASCAR

Note du mardiDarlington 500, l’avant dernière course de la saison régulière de NASCAR est depuis deux saisons un outil marketing original : le revival.

Sur les 40 voitures inscrites pour la course, 36 présentaient de nouvelles couleurs, en réalité des couleurs vintages spécifiques pour l’épreuve. Certains sponsors historiques étaient de retour et les couleurs des voitures reprenaient le design de voitures ayant contribuées à l’histoire de la NASCAR. Une initiative qui permet à la discipline de compléter son outil marketing et communication à un niveau unique.

Le temps d’une course, le vintage offre une bulle de plaisir pour les fans et un vibrant hommage pour les pilotes. C’est aussi l’occasion de présenter de nouvelles couleurs et donc d’augmenter encore plus son exposition médiatique.

Imagine la F1

La dernière équipe à vouloir relancer ses couleurs historiques est Lotus. A l’époque de Tony Fernandes ou les fans pouvaient créer leur design en 2011 et Lotus F1 Team qui en 2011/2012 exposa sa propre vision des couleurs noirs et or Lotus des années 70/80.

Renault en 2007 avait tenté de présenter ses couleurs histoire jaune et noir pour le GP d’Angleterre, afin de rendre hommage à sa première monoplace de 1977. Son sponsor, ING avait refusé.

Ferrari en 2016 a réinterprété ses couleurs de 1975 (déjà vue en 1993), avec le retour du cockpit en blanc.

Imiter le NASCAR

Mais dans l’ensemble ce genre d’initiative est rare et surtout dépendante des contrats avec les gros sponsors. C’était il y a une décennie maintenant. Aujourd’hui, les importants sponsors sont moindres et la possibilité d’imiter la course de Darlington pourrait devenir une idée intéressante.

Imaginer McLaren en blanche et rouge ? Une Renault reprenant ses couleurs de 1981 ? Red Bull s’inspirer des couleurs des Brabham des années 80 ? Williams reprenant ses couleurs des années 80 ? Ou alors Force India rendant hommage au Jaune de Jordan et Mercedes en couleur bleue des Tyrrell (je force le trait) ? Avec des pilotes en combinaison vintage, autorisé à rendre hommage le temps d’une course avec des casques spécifiques.

L’impact médiatique serait forte (surtout sur les réseaux sociaux), chacune des équipes représentant ses voitures et leurs nouvelles couleurs, les pilotes ayant quoi dire en rendant hommage à des gloires de la discipline et une Formule 1 utilisant son riche passée pour mieux assumer son avenir.

Publié dans Marketing, Note du Mardi | Tagué , , , , , , , | Commentaires fermés sur Note du Mardi – Ce que la F1 doit apprendre de Darlington et la NASCAR

Les paradis fiscaux et la F1 (et le sport)

Le scandale « Panama Paper » a relevé que le contrat de Nico Rosberg avec Mercedes AMG F1 a été conclu avec une entreprise nommée Ambitious Group Limited, domiciliée aux Iles Vierges Britannique, elle-même détendue par deux autres sociétés dont le siège est aux îles Jersey et administrée par le cabinet d’avocat à la base du scandale : Mossack Fonseca.

Les documents n’indiquent toutefois pas que l’argent ait transité par cette société. Les deux parties se fermant derrière l’argument de l’affaire privée.  Quoi qu’il en soit la pratique est courante en Formule 1 et il ne faut pas s’en étonner.

Dès les années 70, Team Lotus passait par une société aux îles Jersey pour les contrats de ses pilotes. Le père de Lewis Hamilton dispose d’une société dans les îles Vierge ou il touchait diverses commissions et contrats. Plus loin de nous, Renault F1 Team passait par une obscure société, nommée FFBB Ltd, elle aussi basée sur les accueillantes îles Vierges britannique pour rémunérer ses pit-girls et hospitalité de son motor home entre autre. Sans que cela soit répressible à l’époque. Même le contrat de Fernando Alonso est passé par cette société FFBB pour être transférer ensuite à Renault F1 quelques heures plus tard.

La pratique d’une société intermédiaire pour négocier un contrat est assez courante dans le milieu sportif. Le pilote est une entité personnelle et il substitue le plus souvent ses droits à une entité morale (entreprise donc), pour gérer ses affaires. Ainsi, Ambitious Group Limited a très bien pu encaisser seulement une commission sur le contrat de Nico Rosberg et non l’intégralité du salaire du pilote allemand. Là encore, la pratique est commune dans le milieu du sport (surtout dans le milieu du Football par exemple ou les exemples sont nombreux).

Notons que Bernie Ecclestone, avait transférer quasi l’intégralité de ses droits à son ex femmes et ses deux filles via la société Bambino Trust (basée à Jersey) à la fin des années 90, afin de ne pas payer les impôts britanniques. Sa femme d’origine slovène pouvant elle s’y soustraire, malgré sa fortune. Il ne dispose aujourd’hui que de 5% de Delta Topco.

Publié dans Entrepreneurs | Tagué , , , , , , | Commentaires fermés sur Les paradis fiscaux et la F1 (et le sport)

Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 6

lotus logoLe Deal David Hunt et Tony Fernandes

Pour des raisons sportives et économiques, il n’a pas été possible d’utiliser la marque Team Lotus. L’exploitation de la marque tombe dans le sommeil à partir de 2002. Lorsque Mike Gascoyne étudie le projet de l’équipe britannique Litespeed de participer à l’appel d’offre de la Fédération Internationale de l’Automobile et de son président d’alors, Max Mosley, d’introduire une nouvelle équipe de Formule 1 en 2010. L’idée trouve rapidement un écho autour du nom de Lotus. David Hunt, le détenteur des droits de Team Lotus depuis 1994 est contacté. L’ensemble, trop faible financièrement ne sera pas validé par la FIA en Juin 2009. Le projet était donc perdu. Pourtant, l’irruption de l’homme d’affaire Tony Fernandes, propriétaire de la compagnie aérienne AIRASIA et sa filiation avec la Malaisie, s’oriente vers Lotus Group Plc pour négocier un accord de licence sur une durée de cinq années. L’accord est tenu secret, mais il est estimé qu’il s’accompagne d’un versement d’un millions de dollars et d’une part des Accords Concordes (environ 10%), si l’équipe termine au minimum dixième du championnat du monde des constructeurs. Nous sommes en Juillet 2009.

L’annonce du retrait de Toyota Motorsport et BMW F1 accélérera l’introduction de Lotus Racing comme nouvelle équipe dès 2010. Septembre 2009 sera donc le point de départ de l’aventure.

Progressivement un storytelling s’installe autour de l’équipe, qui se présente comme l’héritière d’une histoire. Clive Chapman offre même la casquette de son père Colin, fondateur de Lotus et Team Lotus à Fernandes, comme pour confirmer un lien dans l’histoire. Les résultats sur la piste sont loin des leaders, toutefois le projet progresse. L’image est forte. Mais, en coulisse une dégradation des relations entre Lotus Group Plc et Tony Fernandes est palpable. La faute à plusieurs entorses d’exploitation de la licence par l’homme d’affaire malaisien.

Lorsque que l’accord entre Lotus Group Plc et Tony Fernandes c’est matérialisé à l’automne 2009, le visa d’exploitation concernait uniquement la marque Lotus Racing, avec autorisation de vendre des produits dérivés, sur la base de cette marque.

Si la promotion par AIRASIA, d’Airbus aux couleurs de l’équipe est un bon outil publicitaire. Le 5 avril 2010, une nouvelle marque de boisson énergisante est lancée en Malaisie. La boisson officielle de Lotus Racing : LR8. L’événement, organisé au Hard Rock Café de Kuala Lumpur auquel Jarno Trulli et Heikki Kovalainen ont assisté, était une jolie fête.

Le nom de la boisson est simple à comprendre : LR pour Lotus Racing et le 8 signifie les huit ingrédients naturels utilisés dans le produit, mais aussi un hommage à Jim Clark (?). Une démarche intéressante sur le principe, sauf que…

Sauf que LR8 est une marque indépendante de Lotus Racing,  déposée le 30 Mars 2010 au registre des marques anglaises et qui n’a rien à voir avec la licence accordée quelques mois auparavant. Le dépôt d’une durée de 10 ans comprend aussi les couleurs des canettes très similaires à ceux de l’équipe de Formule 1. Un détail qui provoquera la discorde entre les deux parties.

Au même moment, Lotus Group Plc accueil un nouveau Président Directeur Général en la personne de Dany Bahar. Le constructeur Proton et l’Etat malaisien donne une dernière chance à la marque anglaise, en validant le plan du jeune patron. Le contrat d’exploitation accordé à Tony Fernandes ayant été dénoncé durant l’été 2010, les négociations ont débuté avec le fond d’investissements Genii Capital, propriétaire de l’équipe Renault F1 Team.

Les négociations débutent en Août 2010 et seront annoncés sous la forme d’une rumeur dès Novembre, pour une confirmation quelques semaines plus tard. Lotus Group Plc n’est pas propriétaire de l’équipe. Juste un sponsor important, exposant sa marque au monde. Au même moment, Tony Fernandes étudie les effets de l’arrêt de la licence pour son projet. Après avoir sondé son intention de racheter la marque Tyrrell, il se tournera finalement vers les droits d’exploitation de la marque Team Lotus, propriété de David Hunt, via sa société Team Lotus Ventures Ltd, en sommeil depuis trop longtemps. Un coup de poker.

L’anecdote est intéressante. Lors des discussions entre Lotus Group Plc et Genii Capital, Renault Sport est rapidement informé des négociations en cours. Le propriétaire de la marque anglaise, Proton, fait promettre au constructeur français qu’il sera la seule équipe Lotus propulsée par le V8 français. L’histoire nous à montrer les choses différemment…

Publié dans Entrepreneurs, Histoire F1 | Tagué , , , , , | Commentaires fermés sur Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 6

Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 5

lotus logoDurant la saison 2000, Alain Prost est préoccupé par l’avenir de son équipe. Peugeot a déjà annoncé son retrait pour la fin de saison et les résultats sportifs sont catastrophiques. Le quadruple champion du monde vise toujours le soutien de Yahoo pour 2001. En vain. Des discussions ont bien eu lieu avec Renault pour établir Prost GP comme un team bis.  En parallèle de l’introduction de Pedro Diniz en septembre 2000 comme le futur actionnaire dormant de l’équipe française.

L’échec des négociations avec le constructeur au losange consommé, la future AP04 sera propulsée par un moteur Ferrari coûtant 28 millions de dollars. Une caution de 8 millions doit être déposée le 20 septembre. Les négociations avec David Hunt ont été en parallèle de ses événements. Toutefois, Alain Prost ne souhaitait  pas quitter son équipe en cas d’achat majoritaire et visait un partenaire minoritaire.  La marge de manœuvre de Team Lotus était réduite.  Bien que l’image d’Alain Prost, qui n’avait jamais piloté pour la prestigieuse équipe anglaise, soit tentante et séduit des partenaires. Le principe de rebaptiser Prost GP en Team Lotus s’accommodait d’un problème identitaire franco-français qui renvoyait au projet de délocalisation  de Ligier, ancêtre de Prost GP, par le duo Flavio Briatore – Tom Walkinshaw en 1996. L’affaire en restera là.

Justement, l’écossais était aussi une cible de David Hunt et ses partenaires financiers pour le rachat de l’équipe ARROWS Grand Prix International (AGPI).  L’homme d’affaire avait développé son équipe grâce à l’introduction dans son capital de la banque Morgan Grenfell, via le Prince Malik. Valorisant sont équipe, rachetée 10 millions de dollars en 1996/1997, l’équivalent de 150 millions de dollars. Pourtant, malgré un budget de 67 millions de dollars, un moteur Mecachrome et un bon pilote en la personne de Jos Verstappen, l’équipe Arrows souffre financièrement d’un grave déficit et de l’image désastreuse présentée par le Prince Malik. Pour rester à flot, Walkinshaw signe avec la motorisation ASIATECH (ex V10 Peugeot), moyennant un chèque de 15 millions de dollars offert par le consortium asiatique. Un argent salvateur pour le team. Ici aussi la marge de manœuvre était très réduite, tellement les affaires de TWR étaient opaques et la banque Morgan Grenfell très pressante d’obtenir un bon prix de son investissement.

Finalement, avec l’introduction de BMW en association avec Williams, Mercedes en association avec McLaren, Jaguar rachetant l’équipe Stewart, Renault reprenant le team Benetton, Honda s’associant avec BAR et Jordan ainsi que  Toyota arrivant en 2002 avec une équipe construite à A à Z, une nouvelle ère débutait en Formule 1 et condamnait définitivement les derniers espoir de David Hunt de reprendre une équipe présente dans le paddock. Les propriétaires visant un constructeurs avec l’espoir d’un bon prix, plutôt qu’un projet financier, malgré tout fragile dans le temps.

Pour l’anecdote, en 2001, il a été question de la reprise de l’équipe Minardi, alors propriété du bruyant homme d’affaire australien Paul Stoddart. Ce dernier, en septembre 2001 avait négocié avec le pilote Malaisien Alex Yoon pour la fin de saison et un volant 2002 moyennant un montant total de 25 millions de dollars. La rumeur indiquait alors que l’équipe serait rebaptisée Team Lotus. Tout débutait alors par l’inquiétude de Peter Sauber de voir son sponsor principal, Petronas d’origine malaisienne,  devenir le partenaire de l’équipe Minardi. L’association d’idée est née par le fait que la société pétrolière nationale de Malaisie était alors le propriétaire du constructeur Proton, elle-même propriétaire de Lotus Group Plc. Déjà un amalgame entre les deux Lotus était né…

Publié dans Entrepreneurs, Histoire F1 | Tagué , , , , , , , | Commentaires fermés sur Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 5

Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 4

lotus logoLotus Group Plc n’a d’ailleurs pas été le seul à s’intéresser au cas de Team Lotus. Deux autres offres étaient aussi visible, mais n’ont pas vraiment abouti dans un premier temps.

Une société d’investissements basée à Londres, nommée Candover Investments Plc était très proche d’un accord.  Mais ce dernier a été rompu suite à la signature par David Hunt de commanditaires. Ses deux dernières propositions autour de fonds d’investissements décrivaient alors les difficultés inhérentes d’obtenir une entente en commandite et un accord de financement. L’idéal étant d’obtenir les deux en même temps. Mais les sponsors sont généralement peu disposés à s’engager à la fois dans le capital de l’équipe et comme sponsor. Une perte de temps et d’ argent. David Hunt avait pourtant réussit à convaincre une multinationale de soutenir son projet et a convenu d’un accord de parrainage complet à hauteur de 90 millions de dollars sur trois saisons, sous réserve d’une acquisition /fusion avec une autre équipe présente dans le championnat du monde de Formule 1. La stratégie progressait dans le bon sens. Toutefois,  le manque de communion entre les parties devant financer l’activité de Team Lotus va condamner les discussions avec un propriétaire d’une équipe de Formule 1 de l’époque.

Ce dernier, doutait de la viabilité d’un unique sponsor pour l’avenir de son équipe. Il souhaitait que le projet évolue vers une galaxie d’au moins trois ou autre partenaires, pour accepter le deal. Plusieurs lettres d’intentions de commanditaires potentiels ont été signé, permettant de présenter un budget opérationnel pour 1999 de 124,5 millions de dollars et progresser, avec les résultats en piste,  à 164 millions de dollars pour la saison 2001.

L’année 1999 condamnera définitivement le projet originel d’un projet de A à Z de Team Lotus. Deux ans auparavant, les Accord Concordes avaient accordés une place pour 12 équipes. Toutefois, durant l’été 1999, Honda Motor Compagny renonce à son projet d’équipe et négocie avec British American Racing la fourniture moteur de son futur V10. Cette nouvelle ne sera une surprise pour Team Lotus qui découvre que toute introduction prochaine d’une équipe s’accompagnera d’un dépôt de 48 millions de dollars.

Courageusement, David Hunt tentera d’obtenir cet argent. Le 9 Décembre 1999, la Fédération Internationale de l’Automobile annonce qu’elle avait accordée la douzième place à Toyota Motors. Ce jour marque la fin des derniers espoirs d’un Team Lotus construit de toute pièce. Les efforts se reportent alors activement sur acquisition d’une équipe tierce après l’échec du précédent accord. Pour diverses raisons, les discussions resteront au stade de l’entretien préliminaire ou du sondage intéressé. Un total de cinq équipes ont donc eu des discussions à l’époque avec David Hunt.

Deux équipes ont été particulièrement visées par David Hunt. Prost Grand Prix et Arrows GP. Nous étions en 2000.

Publié dans Entrepreneurs, Histoire F1 | Tagué , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 4

Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 3

lotus logoLe processus de retour de Team Lotus entre 1997 et 2002

Le 11 Janvier 2002, Lotus Group Plc  demande, pour chacun des enregistrements de la marque Team Lotus à être révoqué aux termes de l’article 46 (1) (b) de la Loi. Les requérants affirment qu’il n’y a eu aucune utilisation de la marque Team Lotus pour les services pour lesquels ils sont inscrits depuis 1994. De plus, il y a  preuve de non-utilisation.

Ce procès fait suite au premier, cinq ans auparavant, autour de la marque Team Lotus, en marge du rachat de Lotus Group Plc par Proton Holding Berhad, holding contrôlée par la banque Khazanah Nacional Berhad et constructeur de voitures en Malaisie. Cette dernière en reprenant pour 80 millions de dollars le petit constructeur anglais pensait obtenir les droits de l’équipe F1. En 1998, une contestation d’utilisation de la marque Lotus avait été révoquée par le tribunal. Le statu-quo était de mise.

Depuis l’échec de l’association avec l’équipe Pacific Grand Prix, David Hunt s’emploie dans un processus de retour de Team Lotus en Formule 1. Engagé dans un programme d’investissements important, avec recherche de locaux pour la future usine, recrutement de personnels, d’équipements et débuter la construction d’une monoplace. Un budget de 100 millions de dollars est alors fixé et des discussions avec Lola et Reynard,  pour construire ou sous-traiter la futur machine du nouveau Team Lotus débutent. Mais un coup de frein en provenance de Bernie Ecclestone va stopper net cette première étape.

En 1997, un nouvel Accord Concorde a été signé avec onze équipes inscrites et une douzième place vacante. L’espoir pour Team Lotus était dans cette petite fenêtre. Mais, Bernie Ecclestone indique à David Hunt que cette dernière place est déjà réservée à Honda Motor Compagny, qui souhaitait revenir avec une nouvelle équipe 100% Honda. Cette absence de place vacante force Team Lotus à changer sa stratégie. Au lieu de continuer sur le chemin de l’investissement pour construire de A à Z une équipe,  l’opération consistera à acquérir ou fusionner avec une équipe de Formule 1 déjà existante et d’en changer le nom au profit de Team Lotus.

Un projet complètement différent pour David Hunt, qui souhaitait, sur le modèle d’Eddie Jordan construire une équipe modeste et croître de manière organique grâce aux soutiens de sponsors. Au contraire, il était obligé d’élever une quantité importante de financement auprès d’un tiers, afin d’opérer une fusion et acquisition dans le paddock de la Formule 1. Un long processus de persuasion des propriétaires d’équipe de Formule 1 pour vendre leurs biens et d’accepter de rebaptiser leur structure en Team Lotus, s’installe.

Le 14 Juin 1997, David Hunt reçoit une lettre. Le courrier provient du Norfolk. Ce document précède une rencontre entre le propriétaire de Team Lotus et le directeur du Lotus Group Plc d’alors. Récemment acquit par le constructeur national malaisien d’automobile Proton, Lotus Group Plc approche David Hunt avec l’attrait évident de réunir les deux entités via une joint-venture commerciale. Team Lotus devrait devenir, en échange de l’investissement, une équipe sous licence de Malaisie. Trois mois plus tard, les documents du contrat seront retournés. Peu de progrès ayants été visibles…

Publié dans Entrepreneurs, Histoire F1 | Tagué , , | Commentaires fermés sur Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 3