Demain l’audience de l’affaire Renault-Singapour 2008 débutera. Une affaire grave et troublante. Une mauvaise nouvelle pour Renault qui, en plein salon de Francfort présente des véhicules verts et innovants, subit l’actualité de son équipe F1. Après tout les faits (voir ici pour un résumé complet), pourquoi en est t’on arrivé là ?
Le retour de Fernando Alonso chez Renault après une année 2007 difficile chez McLaren était plein d’espoir. Sauf que le début de saison 2008 n’a été qu’illusion pour la marque française. Le déficit de performance est visible. Deux événements vont bouleverser les faits :
- Fin Mars 2008, la banque ING indique qu’elle n’ira pas au-delà de son contrat triennal fixé à fin 2009. La banque néerlandaise estime qu’il est plus profitable d’avoir des panneaux sur une piste que sur les R28. Enfin, Renault ne gagne plus, ce qu’ING qui offre 40 millions d’euros par an ne comprend pas. En Juillet, Flavio Briatore entends confirmer la décision. Renault ne gagne pas même avec Alonso, des promesses non tenues.
- Mai 2008, Carlos Ghosn, profite du Grand Prix de Monaco pour établir sa stratégie F1 : une formule Low Cost pour pérenniser l’investissement. Flavio Briatore est investi d’une mission auprès des négociations avec les instances dirigeantes. Sauf que Ghosn et Briatore ne sont pas d’accord sur la stratégie à suivre. D’autant que les discours ne se matérialisent pas. L’équipe est sous pression car distancé par BMW-Sauber au championnat.
« Fernando est un homme honnête, il est venu chez nous et c’est à nous de lui offrir une bonne voiture et de remplir notre part du contrat », lance Briatore à la presse espagnole. Nous sommes début Juillet. A la fin de ce mois là, pour geler les transferts, Flavio Briatore signe une option pour Nelson Piquet et Fernando Alonso. Ce principe est destiné à bloquer tout concurrent sur le marché des transferts. Rendez vous fin Août. Un mois plus tard rien ne change, l’ambiance s’alourdit dans l’équipe. Briatore critique les autres constructeurs, le gel moteur n’a pas été respecté. La cause du manque de performance de l’équipe est trouvée. Un Eté aussi meurtrier car le PDG de Renault n’a pas réussit à imposer sa vision sur l’équipe. Briatore obtient les pleins pouvoirs sportifs et politiques sur l’équipe et en rendra compte qu’au PDG de la marque au losange sans intermédiaire. Le manager Italien plus fort dans l’équipe est en conflit avec Bob Bell, directeur technique de Renault F1, qui fait tout ce qu’il peut pour reporter assez tôt les efforts du bureau d’études sur 2009. Bell explique à Briatore qu’il veut absolument du temps pour exploiter au mieux le nouveau règlement, mais il n’en a pas eu le droit. Briatore lui impose de continuer à développer la R28 jusqu’au bout de la saison… alors que tout le monde avait déjà reporté son attention sur la saison suivante. Fin Août, Alonso annonce qu’il étudie sérieusement l’opportunité de continuer avec Renault mais averti toutefois : « Je veux gagner des courses l’an prochain ». La pression est sur Briatore, mais rien ne change, Alonso ne paraphe aucune prolongation, pire une rumeur BMW arrive de mauvaise augure. A ce moment là, Alonso refuse de signé une nouvelle option, il veut être libre de négocier pour 2009. En OFF, Alonso annonce à Briatore qu’il resterait dans l’équipe si celle-ci s’offre les moyens de ses ambitions et surtout gagne une course cette année.
Le salaire est fixé à 35 millions de dollars, Flavio Briatore qui touche 10% des salaire du champion espagnol jusqu’en 2010, fait tout ce qu’il peut, mais Alonso discute avec BMW. Un préaccord est signé et valable durant quelques semaines. Une annonce est même prévue pour le 15 Septembre. Pour calmer le jeu Alonso indique à Briatore qu’il ne donnera sa décision qu’en fin de saison, donc après le GP du Brésil. Toutefois pour répondre à la menace, Briatore annonce qu’il fera une annonce sur son line up après le 30 Septembre 2008. Le 14 Septembre, Renault annonce une hausse de budget de 30 à 40% : « C’est un moment très difficile pour toutes les sociétés, mais il (Carlos Ghosn, le président du groupe Renault) n’a pas hésité une minute de plus pour augmenter notre budget de 30 à 40% pour 2009 « lance le manager Italien. Une semaine plus tard, le 20 Septembre, Alonso répond de manière troublante aux signes de Renault : « Il y a des moments, cette saisons, ou Flavio a fait certaines déclarations en confondant un peu les gens. Et peut être moi aussi », a déclaré Alonso lors d’un forum auprès des étudiants de son programme d’éducation soutenu par Santander. « Je pense que Renault a fait des effort tout au long de l’année. Mais c’est une société et une équipe qui ne veut pas gaspiller son argent comme les autres. Injecter plus d’argent dans l’équipe F1 ne peut être que bon et améliorera les choses, mais cela n’a pas d’influence sur ma décisions ». Il faut gagner une course pour convaincre définitivement. Le 29 Septembre, après la victoire de Singapour, la première de l’année pour Renault, Alonso a fait une déclaration qui est maintenant dérangeante après les désirs antérieurement annoncés : » Cette victoire n’influence en rien ma décision pour le futur, mais Renault est ma première option ». Il faudra attendre le 5 Novembre pour l’annonce définitive.
Plus tard durant l’hiver, Flavio Briatore a eu une phrase qui maintenant trouble à propos de Fernando Alonso, qui résume assez bien la saison 2008 : » Nous devons lui donner rien moins qu’une voiture rapide pour gagner rapidement. Il est dans notre objectif d’être champion du monde en 2009 avec Fernando et je crois que nous avons de bonnes chances, mais si nous avons une mauvaise voiture, vous ne pouvez pas retenir un pilote » lance Flavio Briatore au magazine Auto Motor und Sport. De là un bal de petites phrases est venu perturber le climat autour d’Enstone (voir le jeu de réponse entre Alonso et Briatore : Renault F1 2009 : Alonso vs Briatore).
Résumons les faits : Renault était techniquement et sportivement loin au championnat 2008, malgré la présence de Fernando Alonso. Celui-ci après avoir accepté une option fin Juillet a refusé celle d’Aout et se retrouve libre. Le double champion du monde demande une voiture pour gagner et joue avec son monde. BMW le contacte, un précontrat est même signé et une annonce est prévue pour le 15 Septembre. Rapidement, Briatore déclare qu’il fera une annonce après le 30 Septembre, annonce une augmentation de budget pour l’équipe française demande a son équipe technique de continuer à miser sur la R28 et suspends les développements de la R29. Arrive Singapour 2008, l’équipe gagne en trichant. GP du Japon, le 12 Octobre, Alonso gagne une nouvelle fois et l’annonce sera faite et définitive pour le 5 Novembre. Signifiant peut être que la victoire de Singapour devait être moins légitime pour le pilote que celle du Japon. Peut-être…
Cet article me conforte tout à fait dans mes convictions…Il est clair que même si certains en pensent le contraire,Alonso n’était en rien au courant de la « machination » prévue par Briatore et Symonds,qui était uniquement déstiné à convaincre Alonso de rester dans l’équipe la saison prochaine,en lui « offrant » une victoire…
Et donc il ont manigancé tout cela sans rien lui dire,sinon quel intérêt?
C’est vraiment très « nul » de la part de l’italien,…Qui en paie maintenant les frais car tout le monde se « déchaîne » contre lui.
Et on sait maintenant que Alonso aurait dû partir du team,car cette année encore ils ne font pas grand chose.Même si en allant chez BMW,il n’aurait pas connu beaucoup plus de succès…
Alonso n’a vraiment pas de chance ces dernières années,je trouve…Espérons que chez Ferrari il renouera avec le succès!