La phrase est intéressante, troublante et visionnaire à la fois. Vendredi, lors d’une conférence de presse, Eric Bouiller, patron de Renault F1 Team, a fait une prophétie :
« Je ne pense pas que nous allons voir un nouveau constructeur. Je crois que les constructeurs de moteur seront plus intéressés par la Formule 1 à l’avenir, et c’est bon. »
Fini l’ère des constructeurs comme durant la dernière décennie, place aux fournisseurs moteurs comme à l’époque des années 80-90. Un changement de cap important pour l’avenir édité par le patron d’une équipe en co-soutien d’un constructeur (Renault) et fournisseur moteur (pour Red Bull).
Une question de coût
Retour en arrière et comparons avec un constructeur qui a marqué à la fois les années 80-90 et 2000. Renault.
Le constructeur français a été fournisseur de sa propre équipe jusqu’en 1984, puis faisait payer ses blocs par Tyrrell, Ligier et Lotus. Lors de son retour en F1 en 1989, Williams payait ses moteurs V10 l’équivalent de 50MF jusqu’en 1994. Puis Renault a déboursé 20M$ (100MF) pour Williams en 1994, et enfin 150MF pour Williams et Benetton entre 1995 et 1997. Le budget en 1997 du moteur V10 Renault était de 450 millions de Francs. Cela représente avec une inflation de 22% depuis 15 ans à 110 M€ d’aujourd’hui. Or, depuis 2001, le budget de Renault a évolué entre 90 millions d’euros et 170 millions d’euros.
Bilan
Pour résumer, Renault entre 1989 à 1997 a cumulé un budget de 655 millions d’euros d’aujourd’hui (avec l’inflation). Alors qu’en 2001 et 2009 le cumul a été de 1 milliard d’euros. Pour un résultat brut en grand écart (6 titres constructeurs contre 2). Les temps changent, un retour en arrière sera incontournable.
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