La passion qui entoure les conditions contractuelles de Kimi Raikkonen chez Ferrari résulte d’une volonté délibérée. Cette saison le champion du monde 2007 touche un salaire de 22 millions d’euros selon le BusinessBookGP2014 (voir ici), soit l’équivalent de son équipier Fernando Alonso. Donnant ainsi l’image d’équité. Sauf que la saison deux du contrat du finlandais, en face cachée, est un peu plus complexe.
Tout d’abord, Kimi Raikkonen a signé pour deux ans (2014, 2015), mais une option particulière aboutie à la condition suivante : A compter d’une date indiquée (estimée au 31 Juillet), si Ferrari ne figure pas dans les trois premiers du championnat des constructeurs le pilote pouvait partir ou redéfinir son contrat. A ce jeu d’options le salaire de Kimi Raikkonen est déjà fixé à 30 millions d’euros pour saison 2015. Ferrari le sait depuis Août 2013.
Actuellement 3ème du championnat, 10 pts devant Force India, la Scuderia redoute surtout les performances de Williams sur circuit rapide (29 pts de retard) et un possible retour de McLaren (21 pts de retard). Les écarts sont importants, mais depuis qu’en plus des Mercedes, les Red Bull de Ricciardo et Vettel terminent sur le podium, les perspectives pour la Scuderia seront difficiles.
En effet, Luca di Montezemolo fait ses calculs et comprend que dans sa perspective de séduire et rassurer, l’embauche de Kimi Raikkonen est un investissement coûteux. Si Ferrari termine 4ème du championnat, la perspective d’un salaire à la baisse du champion du monde 2007 est à la faveur de l’équipe italienne (dans le cas ou aucune alternative extérieur ne soit proposée au pilote). Autrement non.
Reste l’aspect le plus délicat du contrat. Le statut de Kimi Raikkonen. En tant que dernier champion du monde Ferrari il a souhaité que l’équité technique, essentiel à son sens, soit respecté. Dans le même temps, pour équilibrer les susceptibilités, Montezemolo a accordé un avantage stratégique à Fernando Alonso pour 2014. L’an prochain le finlandais par contrat souhaite une totale égalité de traitement avec son équipier, ne voulant pas entrer dans le jeu italien qu’il avait déjà entrevue par le passé.
Ce qui transforme le président Luca di Montezemolo en funambule. Sa stratégie a toujours été la même depuis deux décennies. Il utilise le moment des renouvellements contractuels pour établir un équilibre précaire qu’il désir pour la Scuderia. Sauf que la situation du contrat de Kimi Raikkonen (et du renouvellement de Fernando Alonso) va imposer une gestion différente, évitant tout dérapage.
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