Avant d’équiper l’équipe Mclaren de son moteur V10 3,5L, Peugeot avait un projet très différent : une machine 100% Peugeot.
La présence de Peugeot en Formule 1 c’est décidée au cours de l’été 1993, Jacques Calvet et les membres du directoires du groupe prennent conscience de l’importance du sport pour l’image de la marque. Après avoir gagné en rallyes, rallyes-raids et en championnat du monde des sports protos, la Formule 1 est la suite logique.
Les premières investigations autour d’un moteur Peugeot de Formule 1 remonte une année auparavant, sous l’influence de Jean Todt.
Rapidement Jean Pierre Boudy, le responsable moteur et André de Cortanze, responsable châssis, de la 905 sont mis à contribution pour établir le cahier des charges du projet F1 de Todt. En septembre 92 les plans du moteur V10 A4 sont lancés.
Un premier coup d’arrêt au projet durant l’hiver 92/93 : Ligier refuse de louer sa soufflerie de Magny Cours pour réaliser les tests de maquette de la F1 Peugeot.
Le coup de grâce sera pour le 7 avril 93, le Directoire du constructeur rejette le projet de Jean Todt qui quelques jours plus tard annonce son départ chez Ferrari.
Toutefois le projet de racheter l’équipe Larousse a été émis, mais sans succès non plus.
» Par rapport à un projet 100% Peugeot, soit le moteur et le châssis, un programme moteur représente une économie de l’ordre de 25% « , précise Jean Pierre Jabouille qui a réactivé le projet en juillet 93.
C’est la principale cause de l’avortement du projet de Jean Todt. L’écart des coûts entre le projet 905 et le celui de la F1 était trop important. Et le constructeur ne voulait pas, que le budget consacré à la F1 soit supérieur à celui du programme 905, c’est-à-dire 250 millions de francs.
Un projet 100% aurait représenté un budget de 350 millions de francs environ.
Finalement le moteur A4 a équipé Mclaren en 1994 (avec à l’origine un contrat de 4 ans dont 3 en exclusivité) et De Cortanze a transposé ses projets châssis chez Sauber en 94.
En 2000, le budget de Peugeot pour la F1 était de 260 millions de francs, soit : 180 millions de la part du constructeur et 80 millions de Total.