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F1 – Ligier : histoires secrètes (partie 2)

js43-15GP d’Allemagne 1994, la Benetton B194 de Jos Verstappen se transforme en boule de feu lors de son ravitaillement. La FIA ayant déjà dans le collimateur l’équipe anglo-italienne et surtout les méthodes de Tom Walkinshaw, alors directeur sportif de l’équipe, met la pression sur Flavio Briatore. Cela se traduira par le transfert de Verstappen chez Simtek avec un chèque de 3,5 millions de dollars et du transfert de Walkinshaw chez Ligier comme manager. Fin 1995 Benetton cède sa part possédé dans TWR à Walkinshaw qui fait un prêt pour racheter Ligier à Briatore environ 80 millions de Francs. Cette plus value se justifie par la prolongation de la SEITA jusqu’en 1997 et l’arrivée de Pedro Diniz et son sponsor Parmalat à 10 millions de dollars. Fort de ses 85% TWR souhaite tout délocaliser en Angleterre, mais Guy Ligier réagit dans les médias et force Briatore à revenir. TWR, ne pouvant pas disposé de 100% du capital de l’équipe, se retire mais a besoin de liquidité. Un chèque de 6 millions de dollars sera signé par Briatore à Walkinshaw qui ira racheter mi-1996 l’équipe Arrows.

Sitôt rachetée Ligier va être revendu quelques mois plus tard à Alain Prost. Flavio Briatore signe un accord avec Bridgestone qui valorisera l’équipe à 100 millions de Francs. Valeur confirmée par la victoire de Panis à Monaco et par le chèque d’environ 15 millions de Francs offert à Guy Ligier pour ses 15%. Ligier change pour la 5ème fois de propriétaire en 5 ans et deviendra Prost GP en 1997.

Mais pourquoi avoir racheté Ligier en 1994 si Benetton savait déjà quelle avait le moteur Renault ? L’Automobile Magazine au milieu des années 90 avait fait un dossier court mais complet sur l’affaire Ligier-Briatore. Pour simplifier, en 1994 Benetton avait un budget de 30 millions de dollars environ, alors que ses rivaux pour le titre tournaient autour de 50 ou plus. Une différence qui exaspère Briatore. Certes la signature de Mild Seven lui rapporte 20 millions de dollars mais cela ne suffit pas. En 1993, alors que Benetton avait le moteur V8 Ford officiel, elle c’est fait dominer par l’équipe McLaren de Ron Dennis équipée d’un moteur client. Estimant que Schumacher est aussi fort que Senna, et que son équipe technique est aussi bonne que celle de McLaren, seule les ressources financières restaient le point faible. De son coté, Ligier était une des plus riches équipes du plateau comme on l’a vu plus haut, fort de 250 millions de Francs (50 millions de dollars) de budget. Pourtant, le bilan financier de cette année là, indique que l’équipe n’a dépensé que 100 millions de Francs (20 millions de dollars), alors où sont passés les 150 Millions restants ?

Même schémas en 1995, l’équipe Ligier revendique un budget de 220 Millions de Francs, mais elle n’en dépensera encore une fois que 100 millions environ, il manque encore 120 Millions de Francs dans la caisse : L’enquête de la presse française débute.

Souvenez-vous que l’écurie Ligier avec 470 Millions de Francs de budget pour deux années n’a réellement dépensé que 200 Millions. Curieusement fin 1995, les caisses sont vides ! Flavio Briatore prétend que cela est la faute aux charges sociales du personnel, qui a déjà été réduit de 120 à 75 personnes dès son arrivée. Mais non, en fait… Il y a eu un détournement de fonds…

En effet après enquête, il s’avère que Benetton a été aidé par l’argent de l’équipe Ligier durant les deux années précitées afin de rester dans la course au titre, tout cela via de fonds prétendument détournés venant d’une société off shore qui négociait auprès les sponsors de Ligier (SEITA, Loto Sportif et ELF) et qui servait d’intermédiaire. Une sorte de société financière pour faire simple, le même principe si cher à Bernard Tapie à l’échelle de la F1.

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F1 – Ligier : histoires secrètes (partie 1)

js39b-16L’épisode De Rouvre-Briatore-Prost reste la période la plus sombre de l’histoire de l’équipe Ligier. Entre manipulation, jeu politique et business, voici l’histoire à travers le temps de la période 1992-1996 de l’équipe Ligier.

Lorsqu’en 1992, Guy Ligier cède 85% de son équipe à Cyril de Rouvre pour 40 millions de dollars (200 millions de Francs), le vieil homme est soulagé. L’avenir de son team est assuré et l’a rendu riche. Ligier n’avait plus envie de la Formule 1, lui qui était entré en 1976 dans le grand bain est lassé de combattre l’impossible. La déception des installations à Magny-Cours présentés comme le Maranello français, soutenue par trois entreprises d’Etat, Ligier était la troisième équipe la plus riche du plateau derrière McLaren et Ferrari à cette époque là. Mais les résultats ne sont toujours pas à la hauteur. Dans un ultime coup de poker, la négociation avec Renault de son moteur, payé par ELF, valorisera son équipe et De Rouvre en payera le prix. Fin 1992, l’équipe tricolore est fortement convoitée par McLaren qui souhaite en faire un junior team et surtout hériter du moteur Renault champion du monde, seul digne héritier du Honda selon Ron Dennis. L’affaire ne sera pas conclue durant l’hiver 92/93, mais une brèche c’est levée.

L’équipe française termine 5ème du championnat 1993, une belle performance saluée et qui donnait de l’espoir pour 1994. Mais le destin s’acharne, Cyril de Rouvre est mis en examen pour fraude, l’équipe est sous tutelle en attente de repreneur. De Rouvre doit 200 millions de Francs à la République. Durant l’hiver 1993/1994, 3 projets sont étudiés par Guy Ligier, Renault et les sponsors : Le projet Larousse, celui de Philipe Streiff et celui plus discret de Flavio Briatore.

Chaque projet est différent : Larousse, propose le projet commun signé entre lui et De Rouvre de fusion des deux équipes françaises afin de faire un projet fort. Le projet Streiff est soutenu techniquement et financièrement par Franck Williams et reprend l’alternative proposé par l’anglais lors de l’offensive 12 mois auparavant de son rival Ron Dennis sur l’équipe tricolore. Le projet Williams s’oppose au projet Briatore, qui ne propose pas de piller Ligier de son moteur, mais d’en faire une équipe capable de rivaliser avec Ferrari. L’image séduit, surtout que dans l’intervalle Flavio Briatore négocie avec Renault pour disposer du V10 à l’horizon 1995. Le projet de l’italien sera retenu, soutenue par Renault séduit par l’opportunité d’avoir un duel Senna-Schumacher dans un proche avenir.

Toutefois, Briatore n’a pas d’argent. Son projet est séduisant, mais Ligier est trop gros pour lui. Luciano Benetton sera dans un premier temps sollicité, mais après une réunion d’information avec Guy Ligier, le milliardaire Italien se retire du projet de rachat, ne comprenant pas la logique de Briatore. Le manager Italien se tourne alors vers Bernie Ecclestone et lui demande un prêt de 50 millions de Francs (10 millions de dollars), que l’argentier de la F1 accepte de lui offrir en échange d’un partage sur plus value future. C’est ainsi que Flavio Briatore acquière Ligier. Nous sommes en 1994.

Ligier et Benetton sont dirigés par le même homme. Un businessman Italien qui fait aussi des affaires avec Tom Walkinshaw depuis 1992 avec une société commune : Grand Prix Engineering & Sponsorship, à Dublin destinée à louer des V8 Cosworth HB moitié prix, mais déjà utilisés par TWR, la société de Walkishaw et plus tard des boites de vitesse Benetton. Minardi signe un accord pour 1993 et 1994 avant de faire volte face. Simteck signera finalement l’accord pour la seule année 1994 pour 2,55 millions de dollars. Mais pour 1994, Flavio Briatore crée une nouvelle société pour ses affaires personnelles : Flavio Briatore Business.

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Saga des projets avortés : Rondel Motul F1

Lorsqu’il fondera Rondel Racing, Ron Dennis avait un seul objectif : La Formule 1. En 1973, l’équipe de F2 envisage de faire le grand bon en F1 grâce au soutient de Motul. L’étude d’une monoplace a été commencée auprès d’un ancien ingénieur aéronautique reconverti dans l’automobile : Ray Jessop. Le projet avance et la monoplace sera dessinée. Mais la crise pétrolière a éclatée et Motul annonce son retrait, tuant ainsi le projet Rondel Motul F1.

Toutefois, Ron Dennis vendra les plans de sa machine à des japonais selon la légende, mais il apparait que c’est bien Ray Jessop qui finalisera le projet pour le revendre environ 5.000$ à deux aventuriers de la finance ; Tony Vlassopoulo et Ken Gnob : l’équipe Token Racing est née pour 1974.

Cette monoplace restera classique avec un moteur Cosworth 3 litre de 450ch DFV et une boite de vitesse Hewland. Caractérisée par un large museau percé d’une ouïe de refroidissement (en vogue encore à cette époque) cette monoplace a des allures très pataudes (surtout avec la prise d’air volumineuse sur le moteur) et ne réalisera que 3 Grand Prix en 1974 sous Token Racing, avant d’être louée pour une course au Team Harper et pour deux GP au Chequered Flag.

Jacques Laffite la pilotera pour le GP de France 1974.

Gallerie photo de la Token Ici

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Saga des projets avortés : Lotus 56B

Lorsque l’idée d’un moteur électrique a été évoqué sur ce blog, certain ont crié au loup. Toutefois, en 1971, Colin Chapman avait tenté un autre type de mode de propulsion : La turbine à gaz.

Cette Lotus est la réalisation d’un rêve fou de Colin Chapman, consistant à utiliser non pas un moteur à explosion mais bien une turbine identique à celles utilisées en aviation. Mais pour cela, le règlement de l’époque était plus libre qu’actuellement dans l’utilisation des moteurs, et comprenait surtout une équivalence entre un moteur conventionnel et une turbine (en faite l’entrée d’air était limitée pour cette dernière).

Lotus avait déjà testé la turbine en 1969, avec sa Lotus 56, qui avait faillit remporter les 500 miles d’Indianapolis. Mais, si cette technique était « facile » pour les ovales, il fallait l’adapter pour la Formule 1. La 56B naitra.

A sa présentation, cette Formule 1 n’avait pas de radiateur et était affublée d’une cheminée à l’arrière du cockpit. La turbine Pratt&Whitney STN 6/76 dont l’équivalent en puissance avait été calculé en fonction de la surface de la prise d’air. La puissance était transmise aux 4 roues motrices au moyen d’une chaine Morse de 51 millimètres de large, et deux pédales seulement suffisaient à commander la voiture. Le châssis était monocoque assez complexe, en coin, renfermant l’ensemble des freins et de la suspension. Ce fut un véritable OVNI. Par ailleurs son sifflement d’hélicoptère tranche avec les hurlements rauques des Cosworth de l’époque.

Le principal défaut de cette voiture provenait de sa maniabilité ou plutôt de son manque de maniabilité. Les 450 chevaux de la turbines arrivaient en retard, obligeant le pilote à anticiper ses gestes mais, plus important, il ne pouvait disposer d’aucun frein-moteur et devait compter uniquement sur les énormes freins à disques ventilée.

Un exemplaire sera construit et participera à trois Grand Prix en 1971, que Dave Walker, Reine Wisell et Emerson Fittipaldi se partageront. Le Team Lotus l’engagera deux courses, la 3ème sera l’œuvre d’un team mystère World Wide Racing Team (en photo), crée pour l’occasion avec Emmo au volant. La Lotus 72 étant encore très compétitive, la 56B retrouva tranquillement son garage…

La 56B aux couleurs or et noires du World Wide Racing Team est toujours détenue par le Classic Team Lotus, mais n’est plus fonctionnelle.

Plus d’information sur la Lotus 56B ici et

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Ayrton Senna, 1988-2008 : il y a 20 ans # 16 et fin

Dernier volet du chapitre « Journal d’un champion du monde », extrait de Ayrton Senna, Pole Passion de Christopher Hilton (Edition Solar).

Suzuka, dimanche 30 Octobre

Warm-up du matin. Senna : 1’46’’372 ; Mansell : 1’46’’745 ; Bousten : 1’46’’745 ; Prost : 1’47’’063. Le soleil avait brillé jusque-là, mais des nuages gris commençaient à traverser le ciel.

Le début de l’après midi vit arriver une petite pluie fine et, un quart d’heure avant le départ, les écuries préparèrent des pneus pluie. La pluie cessa. Le Grand Prix se disputerait sur piste sèche, même si elle risquait d’être un peu glissante au début.

Pour le tour de chauffe, Senna et Prost démarrèrent comme s’il s’agissait du départ de la course, mais c’était simplement pour tester la piste et examiner le comportement de leurs machines. Ils ralentirent et se placèrent sur la grille, en tête des colonnes parallèles de voitures.

Ayrton affrontait le grand moment de sa vie, ce moment autour duquel il avait façonné toute son existence. Il devait maintenant couvrir 51 tours, soit 298,809 kilomètres, et revenir à ce même endroit plus vite que tout le monde. Il attendait en scrutant la piste devant lui et il se remémorait sa maxime : « Vous devez penser à tout dans l’énorme agitation du départ d’une course. C’est un moment totalement irréel, c’est comme un rêve, comme entrer dans un autre monde… »

Il avait souvent attendu comme cela, les yeux fixés sur le feu rouge, depuis cette toute première fois à Brands Hatch en Mars 1981. Le feu rouge s’alluma. Trois secondes plus tard, il passa au vert.

Senna savait que l’embrayage était « sensible » ; il le laissa remonter et la voiture hoqueta sur 4 mètres. Il tendit les bras hors du cockpit et les agita pour prévenir les douze voitures de sa colonne qui fonçaient sur lui, et pour les supplier : évitez-moi, évitez-moi…

Prost était parti. Berger, juste derrière Senna, braqua sa Ferrari à gauche pour prendre le milieu de la piste et passer devant le brésilien ; Piquet, derrière Berger, faufila sa Lotus par la droite, mais sa voiture glissa vers le mur des stands sous la force de l’accélération. Piquet se récupéra et prit le large. A l’intérieur du cockpit de la McLaren : « j’ai cru que tout était fini pour moi, révéla Senna. J’ai actionné l’embrayage et la voiture a bougé un peu, puis le moteur a calé à nouveau. « La machine avançait si lentement qu’un piéton aurait pu la doubler ; elle se contentait de suivre la pente de la piste.

Les engins du milieu de grille – Alboreto, Patrese, Gugelmin – surgissaient à leur tour. Le moteur de Senna redémarra. « J’ai été très étonné. J’ai vraiment eu de la chance. » Certes…Mais il était perdu dans le peloton, en 14ème position, au moment où les voitures abordaient la première courbe. Prost était en tête, loin devant. Berger à ses trousses. Prost tirait Berger loin du peloton. Seul Capelli put les suivre. Les autres étaient derrière, de l’autre coté de la colline. A la fin du premier tour, Senna était remonté en 8ème position. Il avait donc dépassé 5 voitures. Mansell, lui, avait embouti Warwick et était rentré aux stands.

Dans le deuxième tour, Senna doubla Patrese et Nannini. Il était 6ème. Il taillait sa route à travers le peloton comme un homme prêt à prendre tous les risques pour donner une justification à sa vie. Aucun autre homme ne pouvait se jouer de l’encombrement de la piste d’une manière aussi incisive, maniant sa voiture comme un chirurgien son scalpel. Mais cela coûtait du temps, même Senna ne pouvait pas doubler n’importe où.

Lorsqu’il franchit la ligne à l’issue de son 2ème tour, nombreux furent ceux qui, dans la foule, regardèrent leur chronomètre. L’écart entre Prost et Senna : 9 secondes. Et Prost avait devant lui une route libre, sans aucun obstacle. Il se sentait dans une situation « parfaite ». Il y eut bien, au fur et à mesure qu’il avalait les tours, « un problème occasionnel de sélection des vitesse, mais rien de trop sérieux. Je contrôlai la cadence et je faisais attention à l’essence. » Expliqua Prost.

Dans le 3ème tour, Senna dépassa Boutsen. Il était cinquième. Nouveau coup d’œil au chronomètre : 10 secondes d’écart maintenant entre Prost et Senna.

Dans le 4ème tour, le brésilien doubla Alboreto juste avant la chicane en prenant la corde, les roues de la McLaren caressant presque l’herbe au bord de la piste. Il était quatrième avec 12 secondes de retard sur le leader. Les temps des deux hommes s’étaient échelonnés ainsi durant les quatre premiers tours :

Prost : 1’55 »293 ; 1’51 »029 ; 1’49 »431 ; 1’49 »837

Senna : 2’04’’246 ; 1’51’’579 ; 1’52’’210 ; 1’50’’490.

Au 5ème tour, l’écart était de 13 secondes. Senna resta en quatrième position jusqu’au dixième tour. « J’ai alors commencé à trouver mon rythme et à aller de plus en plus vite. »

Prost : 1’49’’190 ; 1’48’’425 ; 1’48’’341 ; 1’49’’880, 1’49’’234

Senna : 1’49’’474 ; 1’48’’104 ; 1’48’’186 ; 1’49’’160 ; ‘148’’524

Au 11ème tour, l’écart n’était plus que de 11 secondes tandis que Senna se rapprochait de Berger. Il se dépassa pour s’installer en troisième position. Pendant ce temps-là, un événement intéressant se produisait en tête. Le jeune Capelli attaquait Prost. Le français ne pouvait pas se permettre de finir deuxième. Il pouvait d’autant moins occuper cette place que Senna aurait alors était juste derrière lui, à l’affût. Pis, le ciel s’assombrissait, et personne ne pouvait conduire aussi vite que Senna sur piste mouillée.

Au 14ème tour, Capelli était sur les talons de Prost tandis que des gouttes de pluie commençaient à tomber. Lorsqu’ils franchirent la ligne à l’issue du quinzième tour, la March de Capelli déboîta, se porta à la hauteur de Prost et conquit même quelques centimètres d’avance avant que la McLaren ne réponde à l’attaque. Capelli : « J’étais heureux que ça se produise à cet endroit pour que toute mon écurie puisse contempler ça en récompense de ses efforts. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour jouir du moment… »

Et Senna s’approchait toujours impitoyablement. Lorsque Prost repoussa l’attaque de Capelli au bout de la ligne droite, Senna sortait de la courbe à l’autre bout. Il était enfin à portée de vue de Prost. Les temps du 16ème au 19ème tour :

Prost : 1’51’’379 ; 1’55’’865 ; 1’57’’550 ; 1’56’’330

Senna : 1’49’’115 ; 1’53’’254 ; 1’58’’101 ; 1’51’’507.

Ils étaient maintenant ensemble, Prost, Capelli et Senna. Mais, soudain, Capelli se déporta sur la droite de la piste, moteur cassé. Senna passa. IL pleuvait de plus en plus fort. Occupant toute la piste devant lui, il y avait Prost et, devant Prost, il y avait trois attardés. A la fin du 27ème tour, Senna accéléra brusquement et doubla Prost en puissance dans la ligne droite d’arrivée. On apprit ensuite que Prost avait manqué une vitesse…

Prost pouvait-il rester avec Senna puis le reprendre ? À partir du 28ème tour, il s’accrocha :

Prost : 1’51’’008 ; 1’47’’824 ; 1’47’’402’ 1’46’’491 ; 1’46’’522

Senna : 1’49’’295 ; 1’46’’965 ; 1’47’’006 ; 1’46’’801 ; 1’47’’615.

Prost : « Le problème avec la boîte de vitesse a empiré. C’était très frustrant parce que, lorsque je regagnais du temps sur Senna, je le reperdais à cause d’un seul changement de rapport manqué. Mais le pire, ce fut sans doute le trafic. »

A 5 tours de la fin, Senna tendit à plusieur reprise un bras en dehors du cockpit, l’index montrait le ciel. Arrête ça, maintenant, semblait-il dire. Il pleut et la piste est extrêmement glissante. Ironie des choses : il aurait remporté son premier Grand Prix à Monaco en 1984 si la course n’avait pas été arrêtée et offerte à Prost…Les pneus de Senna scintillaient. Prost était maintenant perdu, quelque part à l’arrière.

Même James Hunt, qui commentait la coure pour la télévision britannique, fut conquis par l’ambiance, alors que Senna couvrait calmement le dernier tour, le tour triomphal : « A moins d’une intervention divine, nous voyons là le nouveau champion du monde. » C’était une chose qui n’inquiéterait jamais Senna. Dieu était avec lui dans le cockpit. Lorsqu’il sortit de la dernière courbe, il brandit le poing à hauteur d’épaule et l’agita en signe d’exaltation, avec un petit geste étriqué. En franchissant la ligne, ses deux mains étaient levées, un autre geste d’exaltation plus démonstratif. Dans la foule, on agitait des drapeaux brésiliens. Il continua à brandir son poing jusqu’au premier virage. Puis il se détendit et laissa tomber doucement sa tête en arrière contre l’arceau du cockpit. Il avait réussis.

IL affronta les caméras de télévision, les yeux rouges. Il avait dû pleurer. « Il y a eu, dit-il en pesant chaque mot, beaucoup de pression. Je n’arrive toujours pas à y croire. » Lors de la conférence de presse, il ajouta : « même après avoir pris la tête, c’était très difficile avec les attardés. Il s ne se sont pas comportés de manière très responsable avec Alain et moi. » C’était la vérité. Mais c’était un curieux moment pour dire cela, comme si les mécanismes de la course ne voulaient pas le lâcher.

Il sortit de la salle de presse, et rencontra Dennis Rushen : « Ayrton était submergé par l’émotion, complètement submergé. Il ne savait plus s’il devait rire ou pleurer. »

Plus tard, il était assis sur le mur des stands. Keith Sutton : Sur place, il ne restait plus qu’un photographe français et moi. Ayrton donnait une interview à la télévision brésilienne tout en revoyant les images de la course sur un grand écran. La lumière était fantastique, le ciel magnifique. Un moment très émouvant. Le type de la télévision était un de ses anciens copains, très proche de lui au début de sa carrière, un peu comme moi. Il lui a demandé : « Maintenant que tu es champion du monde, tu aurais plus al pression. Pendant toutes ces années, tu t’es complètement concentré sur ton métier et tu as écarté de ton chemin beaucoup de gens. Est-ce que ça va changer ? Des larmes ont coulé sur son visage. »

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Mister E, le deal complexe avec le CVC

Suite et fin de notre récit en quatre parties de l’évolution de l’empire de Mister E et les déboires des repreneurs depuis dix ans. quatrième volet: Le deal complexe avec le CVC.

La cohabitation ne plait guère à Bernie Ecclestone. Les banques ne sont là que pour se rembourser du groupe Kirch, mais surtout dans sa guerre froide avec le GPMA (ex GPWC), elles ne sont pas d’une grande utilités. Dès 2004, l’argentier se met en quête d’un nouvel investisseur et d’un plan pour éjecter les banques de son empire. Ecclestone refusera deux offres de fonds d’investissements, dont un chinois. Finalement fin 2005 le fond CVC Capital Partner décroche 75% de la Formule 1. Mais de manière complexe.

Estimant que si la CVC rachète les 75% de la SLEC, il n’en tirerait rien, Ecclestone crée une nouvelle holding, sur la même base que sa FOH crée 7 ans auparavant. La CVC ayant contractée un prêt de 3 milliards de dollars, auprès des banques pour acquérir une holding : Alpha Topoco.

En faite 1,7 Milliards de dollars a permis d’obtenir 70% de Alpha Topco, investissement directement retourné dans la poche de Bernie Ecclestone qui, a par la suite racheter Speed Investments pour 480 millions de dollars. Se débarrassant des banques. Dans le même temps Ecclestone a vendu 25% qu’il détenait de la SLEC pour 1 milliards de dollars. Mais suite au rachat des parts des banques créancières du groupe Kirch, l’argentier de la Formule 1 possède donc 75% de la SLEC, à moindre prix. Reste que le CVC ne possède pas réellement 70% d’Alpha Topco, mais environ 36%, le reste revenant aux banques RBS et Lehman Brother, qui ont prêtées l’argent au fonds.

Malheureusement l’histoire se répète pour Ecclestone : Lehamn Brother, déclarer en faillite mi septembre 2008, ses 16,8% doivent trouver preneur. Le fond CVC est prioritaire, mais sous couvert d’un autre emprunt. Représentant 400 millions de dollars. Sans réussir, à ce jour, son montage financier.

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Mister E, la chute de l'empire Kirch

Suite de notre récit en quatre parties de l’évolution de l’empire de Mister E et les déboires des repreneurs depuis dix ans. Troisième volet : La chute de l’empire Kirch.

La solvabilité du groupe Kirch se révèle au grand jour, dès décembre 2001. La Dresden Bank souhaite que le groupe média allemand lui rembourse 400 millions de dollars immédiatement. Kirch Média est sous la coupe d’une rumeur d’un rachat prochain par News Corp, de Rupert Murdoch. Rumeur démentie mais plus personne ne crois en l’illusion de Leo Kirch, pas même Bernie Ecclestone qui entrevoit une prochaine cohabitation avec les banques créancières.

Trois jours avant noël 2001, News Corp confirme les rumeurs en faisant une offre de 1,5 milliards de dollars pour acheter la chaine payante Première du groupe Kirch. Confirmant que l’empire allemand est fragile et croule sous les dettes. En même temps Ecclestone subit l’offensive du GPWC,  qui propose de créer sa propre série en 2008.

Janvier 2002, Bernie Ecclestone passe à l’offensive afin de sauver son entreprise. Il demande à Kirch 1 milliards de dollars afin de résoudre le prêt de 1,4 milliards de dollars, initialement destiné à une introduction en bourse qui n’arrivera pas en mai 2002,  comme prévu. L’investissement du groupe allemand sur la Formule 1 est de 2,9 milliards de dollars. Les banques, à partir de ce moment, ne veulent plus prêter de l’argent au groupe allemand pris à la gorge avec une dette de 5 milliards de dollars. Les établissements bancaires pressent Kirch pour qu’il débute ses remboursements. Son salut viendra de la vente au groupe Axel Springer AG de 11,5% qu’il détient dans ProSiebenSat ,1 soit 664 millions de dollars, et des 22% de Première cédés à News Corp pour 1,5 milliards de dollars. La situation devient critique. Kirch demande le soutien des politiques allemands en vain. Sa chute est programmée Kirch est poussé de vendre ses actifs.

En février 2002, Ecclestone propose 700 millions de dollars pour racheter les 75% du groupe Kirch qui refuse et,  qui proteste auprès de la presse économique,  qu’il accuse de colporter de mauvaises nouvelles afin que le groupe ne puisse plus trouver une banque et une solution financière à ses créances. L’ambiance est lourde. Ecclestone est soupçonné d’avoir conclu un accord avec Daimler et FIAT afin de reprendre le contrôle de son empire et de redistribuer le capital au constructeur du GPWC. Les jours passent et finalement un premier miracle s’annonce avec un groupement de banque allemande, qui détiennent l’équivalent de 2,7 milliards de dollars d’actif prêtés du groupe Kirch, accepte d’offrir un nouveau prêt pour 960 millions de dollars et 40% de prise de participation. Mais tout se complique car le montage financier pour sauver le groupe allemand définit un groupement de société et de croisement de participation qui rend la prise de contrôle des banques difficiles. En effet il apparait que le groupe Axel Springer sert de fond de garantie aux banques de la société Speed Investments. C’est-à-dire 668 millions de dollars. La dette de Kirch est dévoilée par le Wall Street Journal : 11 milliard de dollars, pire que prévu.

Fin du mois de février 2002, Kirch se met en situation de crise et une rumeur de la Deutsch Bank amplifie les rumeurs de déchéance du groupe média. Ecclestone cherche des solutions, pour simplifier son programme de revenus TV, il discute avec ABC pour céder la totalité des droits télévisés de la Formule 1. Leo Kirch en mars 2002, donne l’illusion d’avoir encore son destin en main. Ce n’est pas le cas, car le groupe Alex Springer refuse de prendre le contrôle de ProSiebenSat1. Le groupe Kirch s’effondre comme un château de carte. Personne ne souhaite reprendre les actifs du groupe allemand : Murdoch refuse, Berlusconi aussi, idem pour TF1. Ce sera finalement les banques, sous la coupe de Speed Investments (JP Morgan, Lehman Brother et Bayerische Landesbank), qui récupèrent 75% de la SLEC de Bernie Ecclestone.

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Mister E, le chevalier blanc Kirch

Suite de notre récit en quatre parties de l’évolution de l’empire de Mister E et les déboires des repreneurs depuis dix ans. deuxième volet : Le chevalier blanc Kirch.

Du coté de la bourse de Frankfort, une rumeur indique que Leo Kirch et son empire est intéressé pour prendre le contrôle de EM.TV. En décembre 2000, l’action du groupe allemand n’est plus que de 4,5 $, la valeur chute à 400 millions de dollars. Ecclestone pris dans l’étau par les constructeurs, se résous à négocier avec Kirch, seul personne intéressé par le catalogue de droit de EM.TV. A ce moment précis, la valeur de la Formule 1 a elle aussi chutée, car les 10% du groupe allemand ne représente plus que 40 millions de dollars au lieu des 880 initiaux. La SLEC ne vaut plus que 1,5 milliards de dollars !

En Janvier 2001, une enquête pour délit d’initier est ouverte contre Thomas Haffa, le fondateur d’EM.TV. Un porte-parole de l’entreprise allemande confirme quelque jour plus tard qu’un protocole d’accord a été signé entre EM.TV et Kirch Group. La participation que détient EM.TV sur la Formule 1 sera vendue 550 millions de dollars à la mi-février, au plut tôt. Mais les dettes de l’empire sont empiriques et l’option de 25% de la SLEC ne sera pas honorée qu’au bon vouloir de Leo Kirch. A ce moment, la SLEC n’est de valeur que les 1,1 milliards de dollars que Kirch souhaite lui donné. Bernie Ecclestone, un genou à terre prend la décision qu’on ne lui reprendra plus dans pareil aventure. D’autant plus qu’il sait que Kirch est aussi fragile que EM.TV et fortement endetté. En effet le rachat de ses parts provient de prêt bancaire.

Mais les banques se rebiffent, MGPE annonce par voix de presse que la Formule 1 est mal gérée et que son avenir est épouvantable. Pire, l’investissement en F1 rend la banque caduque dans son équilibre. Vint quatre heures plus tard, l’empire Kirch Media a décidé d’améliorer son offre pour prendre le contrôle EM.TV. Dans le cadre de l’offre de Kirch pour EM.TV, il est entendu que la société a convenu qu’elle versera 1 milliards de dollars pour prendre le contrôle de 25% de la SLEC en plus des 50% déjà acquit. Ecclestone sauve l’honneur et son groupe est valorisé 3 milliards de dollars, car Kirch à acheter les 50% pour 550 millions de dollars précédemment, en faite 24,5%, en propre et le reste au banque via Speed Investment.

Soulagé en mars 2001, Bernie Ecclestone s’en retourne à la gestion de son quotidien. Son empire est donc géré à 25% par lui, 49.5% par le groupe Kirch et 25,5% par Speed Investments, composée de JP Morgan, Lehman Brother et Bayerische Landesbank, qui ont avancés l’argent à Kirch.

Cette gestion au quotidien comprend des négociations des prochains Accord Concordes et un bras de fer débute entre Ecclestone et les constructeurs. Ceux si souhaitent plus que les 47% de la FOA que leur donne l’argentier. Les discussions sont stériles, chacun campant sur ses positions et la guerre froide débute. Elle durera plus de 5 ans.

Fin juillet 2001, complication avec Kirch. Car la SLEC est détenu par un accord entre Speed Investments et Kirch Group. Toutefois si l’alliance se rompait le groupe ne disposerait en propre que de 36,75% de la SLEC. La famille Ecclestone 25% et 38,25% restants seraient disponibles. L’argentier prend conscience que l’alliance forcée avec le magnat allemand est trop fragile. Surtout que déjà la presse économique tire à boulet rouge sur la politique de Kirch d’acheter à crédit des droits sportif hors de prix. A ce moment précis, Ecclestone comprend qu’il devra composer avec les banques qui détiendront à terme 75% de son empire.

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Mister E, ce qui a provoqué EM.Tv

Depuis la fin des années 90 la Formule 1 a eu six propriétaires, mais un seul patron, Bernie Ecclestone. Récit en quatre parties de l’évolution de l’empire de Mister E et les déboires des repreneurs depuis dix ans. Premier volet : Ce qui a provoqué EM.TV.

Dès 1998, l’idée de mettre en bourse son entreprise représentait la seule solution de pérennité pour Bernard Ecclestone. Lui qui avait crée au milieu des années 90, la FOM (Formula One Management) et la FOA (Formula One Administration). Le projet de cotation en bourse a été long, Une holding a été crée : Formula One Holding en 1999 afin de satisfaire la transparence des marchés. Le projet était donc de coté en bourse du Luxembourg, la Formula 1 Finance BV. Aucune action ne pouvait être vendu avant mai 2002 au plut tôt. Si vente il y a, à partir de cette date, seul 1,3% pourrait être vendu entre mai 2002 et mai 2004. Chiffre qui passe à 2% par an en mai 2004 et ensuite de 3% par an jusqu’à l’échéance de novembre 2010. Huit mois de procédure plus tard et refus des hautes autorités. Premier problème :

Fin 1998, Bernie Ecclestone avait procédé à un prêt de 2 milliards de dollars, qui aurait été remboursé grâce à la cotation. Ce prêt établit en décembre 1998, auprès de la banque allemande WestLB et Morgan Stanley, d’une valeur finalement de 1,4 milliards de dollars, doit être remboursé d’une manière ou d’une autre. Ce qui a provoqué la structure que nous connaissons aujourd’hui.

Ecclestone crée la SLEC fin 1999, une super holding qui regroupe tout ses actifs et en vend une part à la banque Morgan Grenfell Private Equity, filiale de la Deutch Bank. Les tractations sont longues et perturbées par TAG Group, le groupe Benetton voir même son vieux rival IMG McCormack. Ecclestone hésite et finalement accepte de cédé 12,5% du capital de la SLEC pour 325 millions de dollars, avec une option pour les 37,5 autre pourcent. Nous sommes en décembre 1999. Hors fin février 2000, Hellman & Friedman, reprend l’option au nez et à la barbe de Morgan Grenfell pour 975 millions de dollars. Mais déjà pointe EM.TV depuis quelques semaines. L’empire de Bernie Ecclestone est évalué 2,6 milliards de dollars.

Six semaines plus tard, EM.TV a racheté les parts des deux banques pour 1,6 milliards de dollars. Le deal est en deux parties : une partie en cash de 712,5 millions de dollars et une autre partie en échange d’action, soit 10% de EM.TV. En faite il apparait que la société, spécialisée dans les produits dérivés et les droits, a rachetée Speed Investment Ltd qui est née du regroupement des deux banques : Hellman & Friedman et MGPE et a ensuite vendu au groupe allemand. Etant donner que Bernie Ecclestone a été le commissionné dans l’affaire, il touche 300 millions de dollars. L’empire de Bernie Ecclestone est évalué 3,2 milliards de dollars.

Juillet 2000, Ecclestone et Max Mosley négocie l’obtention des droits d’exploitation de la Formule 1 auprès de la FIA. Finalement en février 2001, un deal de 100 ans (2001-2101) sera conclu et signé en avril, pour la modique somme de 360 millions de dollars. L’avenir est assuré, mais le tableau s’assombrit subitement au dernier semestre de l’année 2000. EM.TV subit des rumeurs sur les marchés financiers qui commence à la fragilisé. Dès septembre, Ecclestone dément la réalité, mais l’argument ne dupe personne. Les 22 et le 26 novembre 2000, l’action EM.TV chute, passant de 88$ à 17$ et les analystes pensent que le groupe allemand est une proie pour les nouveaux géant multimédias que sont AOL Time Warner, Vivendi voir même Disney. EM.TV voit sa valeur passée de 8 milliards à 2 puis 1,6 milliard de dollars en quelques jours.

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Saga des projets avortés : Le rachat de la F1 par Tag Group

1999, La Formule 1 est à vendre, Bernie Ecclestone estime son empire à 2 milliards de dollars et cherche un partenaire afin de préparer la prochaine décennie. La banque Morgan Grenfell, mandatée par la Deutsche Banck, son organisme de tutelle, prendra 12,5% de la SLEC pour 325 millions de dollars à la rentrée. Mais TAG Group était, aussi, sur les rangs et sérieusement.

Durant l’été 1999, le monde des affaires autour de la F1 fourmillait de rumeur. En plus de la banque américaine, la famille Benetton via sa structure 21 Investimenti et même Silvio Berlusconi font l’objets de rumeurs les plus folles sur le rachat ou l’investissement dans l’empire de Bernie Ecclestone.

Pendant ce temps, Mansour Ojjeh négocie la vente d’un de ses bijoux de famille : Tag Heuer. Le groupe LVMH dépose une offre de 725 millions d’euros (792 M$) afin de prendre le contrôle de l’horloger. Tag Group qui dispose de 28.5% des actions de la manufacture obtient plus de 200 millions d’euros (225 M$). Argent qu’il souhaite rapidement investir.

C’est pourquoi une offre a été faite à Bernie Ecclestone de prendre 10% de la SLEC (pour 260M$). L’offre sera refusée et Bernie Ecclestone signera avec Hellman & Friedman en décembre 1999 pour 1 milliard de dollars et 37,5%.

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