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Larrousse : La vérité sur ses derniers instants en F1 – Partie II

Avant Prost Grand Prix et après Ligier, l’équipe Larrousse a été la dernière écurie française en Formule 1. Un petit artisan qui durant sept années a fait de la Formule 1 par passion avant d’être rattrapé par l’argent. Pourtant après une saison 1994 catastrophique sportivement et financièrement, un épisode a été oublié : Larrousse aurait pu survivre ! Récit des quatre derniers mois de l’équipe tricolore. Voici la deuxième partie…

Pour lire la première partie de ce dossier : C’est juste ici !

Larrousse 1994 - Aida (c) F1-Fact

De son côté, Larrousse n’est pas vaincu et commande à son directeur technique, Michel Têtu, une amélioration du châssis 1994 pour le mettre aux normes 1995. Mais étant donné que ce dernier châssis est une évolution de celui de 1992, la compétitivité n’est pas l’objectif de ce début d’année 1995.

Larrousse R-U Ltd, le bureau de conception de l’équipe, disparaît et devient GenTech Ltd : Cette société a un contrat exclusif avec l’équipe d’IndyCar Forsythe, qui fait courir des Reynard Ford. Larrousse n’a donc plus de concepteur de châssis, mais espère toujours… Son salut ? Un projet de « Junior Team » en F1 mort-né, commandité par Jean Messaoudi et Laurent Barlesi. Le « Junior Team » dispose d’un budget nécessaire pour faire courir une équipe, mais pas durant toute la saison. Toutefois, Gérard Larousse espère que le gouvernement français interviendra pour l’aider, puisqu’il est la dernière équipe 100% tricolore du plateau.

Jean-Marie Balestre, le Président de la FFSA, rencontre Edouard Balladur, le Premier Ministre de l’époque, pour discuter de la possibilité d’une aide gouvernementale auprès de l’équipe Larrousse. Si, Edouard Balladur dit oui, l’argent aidera Larrousse à participer au Championnat. De son côté, l’écurie Larrousse embauche Erik Comas et Emmanuel Collard comme pilotes. En attendant, il y a toujours 26 équipes inscrites au Championnat de Formule 1 de cette saison 1995.

Fin février, l’équipe Larrousse est au point mort… Gérard Larrousse annonce même une fermeture voir une vente partielle !

50% du capital de l’équipe appartient maintenant au duo participant au projet « Junior Team », Larrousse a été forcé de céder les commandes de son équipe pour des raisons financières. Ce manque d’argent a fait de l’écurie, une équipe sans concepteur, sans châssis et surtout sans avenir : Les négociations avec DAMS ont été abandonnés depuis longtemps maintenant…

Pour le moment Larrousse dispose d’un gros sponsors : Le pétrolier malaisien Petronas, soit 15 Millions de dollars de contrat. Tandis que Larrousse travaille fort pour améliorer son châssis de 1994, la presse apprend que ses monoplaces seront trop lourdes. La FIA demande à Larrousse d’avoir un châssis conforme au règlement, prônant ainsi la sécurité des pilotes.

Jean Messaoudi et Laurent Barlesi annoncent qu’ils ont établi un nouveau bureau d’étude pour concevoir un châssis F1. Ce bureau d’étude est dirigé par Steve Nichols, ancien de chez McLaren, Ferrari et Sauber. Le travail de Steve Nichols pour le « Team Junior Larrousse » est de réaliser une nouvelle monoplace annoncée pour Imola, fin avril.

Larrousse SA, la compagnie qui fait courir l’équipe Larrousse est déclarée en faillite à la surprise générale

Mais l’espoir rend les fans aveugles, et Gérard Larousse dans un communiqué de presse annonce que l’équipe est en faillite mais qu’il espère que le gouvernement d’Edouard Balladur l’aidera. Une aide qui n’arrivera jamais ! 10 jours avant le début de saison, tout le monde au sein de la FFSA y croit encore, mais les 14 Millions de dollars promis par Edouard Balladur dans une lettre ne viendront pas. En effet, nous sommes en pleine campagne présidentielle et le Premier Ministre baisse dans les sondages pour la première fois, forçant l’écurie Larrousse à convaincre les industriels français de l’aider.

Trois jours avant le Grand Prix du Brésil, on apprend que le « Team Junior Larrousse » ne sera pas présente lors du premier Grand Prix de la saison. L’équipe est au pied du mur, car la machine de 1994 ne remplie pas les crash tests imposés par la FIA. Bernie Ecclestone a récemment instauré une amende pour toute équipe qui ne participe pas au Championnat alors qu’elle doit y prendre part. L’argentier de la F1 demande 2 Millions de dollars à l’équipe Larrousse, si elle ne participe pas au Championnat 1995.

En attendant, le travail continue pour concevoir la prochaine monoplace F1 prévue pour Imola, mais sans moteur Cosworth, car le préparateur Mader ne souhaite plus travailler avec l’équipe française. Larrousse joue au poker, bluffant comme il peut, cachant à tous que le gouvernement français lui a dit non pour une aide financière.

Au mois d’avril, l’équipe Larrousse annonce qu’elle sera présente à Imola pour le Grand Prix de San-Marin. Mais la voiture n’a pas de moteur, car ni Ford, via Ford France, ni Cosworth ne veulent aider l’équipe tricolore. Lors de l’épreuve en Argentine, Peter Gilitzer, Président de Ford Europe explique que si Larousse veut ses moteurs, il faut avoir de l’argent. Car d’un autre côté, Simtek et Pacific ont des retards de paiements. Ce qui fait du tord à Larousse pour son retour à la compétition…

Autre malheur pour Larrousse, Michel Golay et Patrick Tambay, qui avait acheté en 1994 26% de l’équipe, veulent récupérer leurs investissements. De leurs côtés, le tandem Massaoudi/Barlesi qui dispose de la majorité des parts, se sont engagés à payer 1 Million de dollars par an durant 4 ans pour éponger les dettes de l’équipe, sur insistance du tribunal de commerce de Toulon. En même temps, le duo met en avant Petronas et ses 15 Millions de dollars : Malheureusement le pétrolier ne donne rien, il souhaite voir la nouvelle voiture sur la piste et le temps passe…

Finalement Larrousse va mourir ! Le gouvernement français du nouveau Président Jacques Chirac va d’abord aider Flavio Briatore à rester en France avec Ligier, puis Alain Prost à créer son équipe. L’histoire de l’écurie de Signes est donc terminée depuis le mois de mai. Gérard Larrousse et ses actionnaires ne le savent pas encore, car jusqu’à à la fin, l’équipe a demandée des aides, allant même jusqu’à demander à Bernie Ecclestone d’annuler les 2 Millions de dollars qu’il demande pour la non-participation de l’écurie au Championnat 1995. Gérard Larrousse rappela même à l’anglais qu’il avait été très conciliant envers Ligier. Mais Ligier n’est pas Larousse. L’argent aura toujours manquée !

La fin de l’équipe Larrousse sombre dans le burlesque. Gérard Larrousse continu à se tromper en annonçant la fermeture de l’écurie par communiqué de presse. Mais, il dévoile dans le même temps qu’il la reconstruira pour être présent en 1996 sur la grille de départ du Championnat F1. Petronas fatigué, ira faire la joie de l’équipe Sauber pendant presque 10 ans. Dans l’obscurité de la saison 1995, l’écurie Larrousse sombre dans les actions en justice ou associés, anciens pilotes payants et fournisseurs, demandent leurs parts d’un gâteau devenu invisible depuis trop longtemps.

L’échec de l’écurie Larrousse est analysé par la presse anglaise comme un recul important de la présence de la France dans le sport mécanique. Car après la fermeture de l’équipe AGS, le complot Ligier/Briatore/Walkinshaw et l’effondrement du projet DAMS, la fin d’une ère est arrivée. Mais on parle au loin d’un autre projet : Une association entre DAMS/Prost/Oreca et Apomatox, soutenu par Elf et Gitanes. La base de Prost Grand Prix est née

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Larrousse : La vérité sur ses derniers instants en F1 – Partie I

Larrousse 1993 (c) F1Wolf
Larrousse 1993 (c) F1Wolf

Avant Prost Grand Prix et après Ligier, l’équipe Larrousse a été la dernière écurie française en Formule 1. Un petit artisan qui durant sept années a fait de la F1 par passion avant d’être rattrapé par l’argent. Pourtant après une saison 1994 catastrophique sportivement et financièrement, un épisode a été oublié : Larrousse aurait pu survivre ! Récit des quatre derniers mois de l’équipe tricolore…

L’écurie Larrousse reste un cas à part dans l’histoire de la Formule 1 en France. Peu soutenue financièrement, en comparaison de Ligier à la même époque, et moins aimé que Prost Grand Prix pour le même résultat sportif. La débâcle a été provoquée, lorsqu’en 1993… Peugeot décide de faire de Larrousse, la base de son arrivée dans la catégorie reine. Pour le constructeur français, il y avait deux projets : Un premier de Jean Todt qui consistait à créer une F1 100% Peugeot, à la manière de Ferrari. Et un autre projet de Jean Pierre Jabouille consistant à construire un moteur pour équiper une écurie, comme Renault. Mais entre les deux, un concept hybride est né et causera la perte de Larrousse. L’idée était de racheter l’équipe Larrousse et d’initier le projet Jean Todt à moindre frais. En ce sens, le constructeur français avait signé une lettre d’intention avec l’équipe tricolore. Gérard Larrousse trop content de disposer d’un avenir pour son écurie basée à Signes, démarcha BSN (Danone) qui signera un contrat à long terme avec l’équipe, sur la base de cette fameuse lettre d’intention du groupe PSA.

Mais McLaren est passé par là et l’écurie Larousse dû se rabattre sur un V8 Ford, aidé en cela par Flavio Briatore qui cédera également les plans de sa boite de vitesse semi-automatique. BSN signera un contrat de 30 Millions de Francs : Trois fois moins qu’initialement prévu !

1995 : Larousse est inscrite dans la liste des équipes du Championnat F1 de cette année là, mais presque tout le monde sait que son avenir est incertain d’ici le mois de mars.

Larrousse a lutté financièrement depuis la fin de la saison précédente entre des pilotes payants mais également des salaires impayés. Ceci a provoqué des frictions entre les actionnaires de l’équipe et retarde la production de la nouvelle monoplace qui est toujours conçue par Larousse R.U Ltd, dirigé par Robin Heard, lui-même actionnaire de l’équipe. Mais aucun paiement n’arrive et la voiture ne dépassera pas le stade du plan, même si l’espoir de la voir rouler un jour est encore présent. Alors, il a été décidé de faire participer la monoplace 1994 adaptée aux règles du Championnat 1995. Les actionnaires demandent en parallèle que l’équipe revoit son organigramme et son organisation générale, en s’associant avec une écurie qui a déjà une voiture de course construite. Larrousse se tourne vers Lola, un vieux partenaire, mais une vieille affaire financière entre les deux entreprises anéantie cette solution. Reste plus qu’une option pour Larrousse… Celle de s’associer avec DAMS.

DAMS est une écurie co-dirigée par Jean Paul Driot et René Arnoux. Cette équipe a été multiple fois Championne en F3000 et reste le tremplin de nombreux pilotes français avant leur arrivée en Formule 1. Mais, Jean Paul Driot voulait passer à la discipline reine dès 1995. Dans ce but, il commanda à Reynard un châssis, mais l’équipe n’est pas inscrite au Championnat du Monde 1995 : Le budget restant un souci important. Cependant, la voiture est prête et a été montée par une société nommée Brunet-SICAP, filiale du groupe français SNPE qui construit déjà le châssis de la SIMTEK Ford de 1995.

Jean Paul Driot et Gérard Larrousse se sont rencontrés plusieurs fois durant l’hiver 1994/1995, de manière informelle. Gérard Larrousse a bien essayé de proposer à DAMS de faire courir ses châssis pour la saison 1995, mais cela n’a pas dépassé le stade espéré. Larrousse est une équipe qui ne dispose pas d’usine proprement dit, mais d’un atelier de montage, tandis que DAMS est une équipe qui possède ses propres structures au Mans. DAMS n’est donc pas intéressée par la proposition de Larrousse. Mais en se rapprochant de l’équipe de Signes, elle économiserait toutefois 1.30 Millions de dollars de frais de voyage. Pendant que Gérard Larrousse fait les yeux doux à DAMS, poussé en cela par ses actionnaires, cette dernière décide de repousser d’une année son arrivée en Formule 1.

Les discussions sont encore retardées par le fait que Gérard Larrousse n’est pas le propriétaire unique de son équipe. Il possède seulement la moitié des parts, les autres actionnaires sont Patrick Tambay, Michel Golay et Robin Heard. Côté pilote, Erick Comas, déjà présent en 1994, est retenu par lettre d’intention, mais ne dispose pas de contrat pour 1995.

Avec le temps, les accord avec DAMS ont été partiellement conclus, mais un seul châssis, sans aucune pièce détaché sera construit : Toutefois les prévisions annoncent un deuxième modèle. Celui-ci serait totalement terminé un mois avant la première course du Championnat 1995. Quelques semaines plus tard, Jean Paul Driot, le patron de l’équipe DAMS dévoile qu’il abandonne ses plans F1 pour 1995, faute de sponsors. Il annonce également son intention d’être présent en 1996, confirmant ainsi ses premières intentions.

L’annonce de Jean Paul Driot est la dernière chance dans les négociations avec Gérard Larrousse, car sans DAMS, l’équipe française n’a aucun châssis pour 1995. Une nouvelle approche est faite entre les deux hommes. L’idée est que DAMS fabrique pour la saison 1995, le châssis de l’écurie Larousse. Mais, Jean Paul Driot souhaite faire courir ses monoplaces sous son propre nom ou alors il accepte l’accord en échange : D’une part significative du capital de l’équipe Larrousse ! Les jours passent et rien n’évolue. Une seule solution : Que Larrousse achète les châssis à DAMS. Nous sommes fin janvier 1995 et Jean Paul Driot joue l’affaire de manière politique, car Ligier étant anglaise (rachetée par Flavio Briatore et dirigée par Tom Walkinshaw), Larousse étant presque morte : DAMS serait la seule équipe hexagonale et hériterait logiquement de certains financements de l’écurie Ligier (surtout ELF et Loto). Soit environ 120 Millions de francs. Mais surtout, Jean Paul Driot pense séduire Peugeot pour 1996 voir 1998.

De son côté, Gérard Larrousse pense toujours qu’il peut courir en 1995, malgré le fait qu’il n’ait pas de monoplace réglementaire.

L’espoir d’une association entre l’équipe Larrousse et DAMS est abandonnée au début du mois de février 1995 et cette dernière annonce qu’elle disputera le Championnat de F3000. Elle garde toutefois un œil sur son projet F1 pour la saison 1996. L’annonce confirme qu’une association entre les deux équipes (Larousse et DAMS) est au point mort !

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Saga des projets avortés : le projet 100% Peugeot

Avant d’équiper l’équipe Mclaren de son moteur V10 3,5L, Peugeot avait un projet très différent : une machine 100% Peugeot.

La présence de Peugeot en Formule 1 c’est décidée au cours de l’été 1993, Jacques Calvet et les membres du directoires du groupe prennent conscience de l’importance du sport pour l’image de la marque. Après avoir gagné en rallyes, rallyes-raids et en championnat du monde des sports protos, la Formule 1 est la suite logique.

Les premières investigations autour d’un moteur Peugeot de Formule 1 remonte une année auparavant, sous l’influence de Jean Todt.

Rapidement Jean Pierre Boudy, le responsable moteur et André de Cortanze, responsable châssis, de la 905 sont mis à contribution pour établir le cahier des charges du projet F1 de Todt. En septembre 92 les plans du moteur V10 A4 sont lancés.

Un premier coup d’arrêt au projet durant l’hiver 92/93 : Ligier refuse de louer sa soufflerie de Magny Cours pour réaliser les tests de maquette de la F1 Peugeot.

Le coup de grâce sera pour le 7 avril 93, le Directoire du constructeur rejette le projet de Jean Todt qui quelques jours plus tard annonce son départ chez Ferrari.

Toutefois le projet de racheter l’équipe Larousse a été émis, mais sans succès non plus.

 » Par rapport à un projet 100% Peugeot, soit le moteur et le châssis, un programme moteur représente une économie de l’ordre de 25% « , précise Jean Pierre Jabouille qui a réactivé le projet en juillet 93.

C’est la principale cause de l’avortement du projet de Jean Todt. L’écart des coûts entre le projet 905 et le celui de la F1 était trop important. Et le constructeur ne voulait pas, que le budget consacré à la F1 soit supérieur à celui du programme 905, c’est-à-dire 250 millions de francs.

Un projet 100% aurait représenté un budget de 350 millions de francs environ.

Finalement le moteur A4 a équipé Mclaren en 1994 (avec à l’origine un contrat de 4 ans dont 3 en exclusivité) et De Cortanze a transposé ses projets châssis chez Sauber en 94.

En 2000, le budget de Peugeot pour la F1 était de 260 millions de francs, soit : 180 millions de la part du constructeur et 80 millions de Total.

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Saga des projets avortés : Graig Pollock

Graig Pollock est surtout connu pour être l’agent historique de Jacques Villeneuve et aussi un des fondateurs de l’équipe BAR. Pourtant depuis 1996 beaucoup de projet de rachat d’équipe ont eux pour solution Graig Pollock.

Dès que Jacques Villeneuve est arrivé dans l’équipe Williams, les fondateurs de cette équipe avaient compris, que Graig Pollock, l’agent du pilote québécois, avait les dents plus longues qu’ils ne l’auraient cru. En effet courant 1996, Williams en mal avec Adrian Newey, qui demandait une hausse de salaire, que Williams et Patrick Head avaient, en échange, proposés de lui céder 10 à 15% du capital de l’équipe pour un contrat de 10 ans. Newey partira courant 1997 chez Mclaren avec un salaire de 3 millions de dollars par ans durant 5 ans. Durant l’hiver 1996-1997 Graig Pollock aurait proposé de prendre 15% de l’équipe Williams. Evidement il a obtenu un refus et le Canadien se dirige vers une autre équipe.

Pollock avec l’argent de British American Tobacco, rachète pour 30 millions de dollars l’équipe Tyrrell fin 1997. Dès 1999, l’homme fait fortune car sa part dans l’équipe a une valeur de 24.5 millions de dollars.

Mais fin 2000, Graig Pollock, sous les conseils de Bernie Ecclestone se rapprocha d’Alain Prost afin de parler de la vente de l’équipe Prost GP. 80 millions de dollars (85 millions d’euros) était demandé par le français, mais durant le dernier dîné d’affaire entre les deux hommes, les négociations se terminèrent par une poignée de main polie et une phrase de Pollock : « Avec Alain c’était compliqué. » Pollock se concentra alors sur l’année 2001 de son équipe. Mais avait senti que Honda et BAT voulait changer de stratégie. Malgré le fait que Jacques Villeneuve ait signé un contrat de trois années de 60 millions de dollars, sous la menace du manufacturier de Tabac précisons le.

Fin 2001, Pollock est licencié par les deux entreprises mais garde ses 35% de capital.

En 2002, le Canadien était en contact avec Tom Walkinshaw et l’équipe Arrows. Avec des investisseurs il propose 40 millions de dollars (36.5 millions d’euros) pour racheter l’équipe Arrows.

Plus tard une rumeur lui prêtait l’intention de racheter Jaguar fin 2004. L’homme las des manipulations de Honda et BAT vendra ses parts de l’équipe BAR en 2004-2005 pour environ 150 millions de dollars (115 millions d’euros). A noter que depuis 1996, Jacques Villeneuve a fait gagner à Pollock 18.5 millions de dollars en commission de salaire.

Pourtant l’homme n’en a pas fini. En plus de signé un contrat avec Sauber pour Villeneuve, Bernie Ecclestone lui demande de crée une équipe pour présenter sa candidature en 2005 à la FIA. Plus tard durant l’été 2006, l’argentier de la FIA lui propose de lui avancé 20 millions de dollars pour racheter PRODRIVE.

C’est la dernière tentative de Graig Pollock en F1 a se jour. Ce ne sera sûrement pas la dernière et il n’est pas impossible que lui et Villeneuve reviennent un jour dans la discipline reine à la tête d’une équipe…

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Saga des projets avortés : La renaissance de Lotus

En Février 1995, l’équipe Pacific annonce une alliance avec le célèbre Team Lotus, mais cela a provoqué la mort de l’équipe et un épisode inconnu de son histoire.

L’accord entre la petite équipe Pacific et Lotus est la volonté de David Hunt, le frère de James champion du monde 1976 et propriétaire de l’équipe depuis fin 1994 et de Keith Wiggins, le patron de l’équipe Pacific.

Pour la jeune équipe, l’affaire est brillante, car Hunt souhaitant que le nom de Lotus reste en F1 d’une manière ou d’une autre, l’accord permettait à Pacific d’utilisé le nom de l’anciènne équipe de Colin Chapman pour séduire des commanditaires. Surtout que en 1994, le budget de l’équipe anglaise était de 25 millions d’euros, alors que celui de Pacific est estimé en ce début 1995 à 4 millions d’euros seulement. Malheureusement Mobil 1 est parti chez Mclaren et d’autres sponsors restent hésitants. Coté pilote Bertrand Gachot est toujours présent et Mika Salo, sous contrat avec Lotus à l’époque devait le secondé, mais le conseil d’identification des contrat de la FIA n’a pas jugé recevable le contrat du finlandais chez Pacific. Dommage 4 millions de dollars de budget Nokia sont parti chez Tyrrell.

Pourtant en fin de mois de Février, David Hunt annonce la mort du Team Lotus. L’alliance avec le team Pacific est déjà compromise.

Et un projet est apparu, la famille Benetton c’est intéressé au cas de l’équipe Lotus F1 et ont souhaités, via Flavio Briatore, faire renaître la légende pour 1996 voir 1997.

Au départ Benetton, qui possède déjà une équipe de Formule 1 championne du monde et une participation, par procuration, dans Ligier n’est pas intéressé par le Team Lotus. Mais Flavio Briatore si, surtout pour son associés Tom Walkinshaw et son empire TWR.

Benetton avec une autre famille italienne, les Bonomi ont crées une société d’investissement baptisée Venturo et ont rachetés pour 57 millions de dollars de l’époque la marque Bugatti et donc Lotus Cars.

Dés le départ les nouveaux investisseurs racontent que l’affaire est purement financière et économique et que un retour de Lotus en F1 est exclu. Pourtant Tom Walkinshaw, qui a été très vif en 1994 pour racheter de son coté le Team Lotus avant de s’associer avec Briatore dans Ligier, ne l’entend pas de cette oreille. Surtout que le Team Lotus a encore sa structure en ce mois d’Avril 1995 et qu’il était facile de faire revivre l’équipe en acceptant de payer; ou alors le nom à Hazel Chapman, la veuve de Colin et héritière du nom Lotus, ou alors de louer le noms Team Lotus, qui appartient à David Hunt. Ou encore racheter simplement pour 5 millions de dollars l’équipe Pacific

Finalement rien n’a été fait. Briatore c’est retrouvé piégé par son projet Ligier qu’il a vendu à Alain Prost fin 1996 et Tom Walkinshaw ayant compris les manœuvres de son associés Italien dans l’équipe française a rapidement racheté Arrows pour 6 millions de dollars mi-1996. Pour l’équipe Pacific, un dernier projet de survie avait été envisagé avec un moteur Yamaha et des pilotes japonais payants et un châssis toujours « made in Lotus », avec l’espoir secret que la British American Tobacco, un vieil allier du Team Lotus, rachète l’équipe pour en faire son élément de base de sa stratégie de sponsoring. Mais encore une fois l’espoir de se projet a été abandonné et l’équipe est définitivement morte une deuxième fois fin 1995 avec la mort de l’équipe Pacific F1.

Crédit photo : Lotus 112 via le site du club lotus france.

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Saga des projets avortés : Lotus 86

Lotus est une marque mythique et ayant une histoire faite de nouveautés techniques, qui souvent n’ont pas abouti sur des machines compétitives, voir autorisées par la Fédération à l’époque. Colin Chapman avait inventé avec ses ingénieurs la Lotus 78/79 à effet de sol en 1977 et 1978, mais en 1981, la dernière œuvre du plus brillant ingénieur de la F1 était la 88, à double châssis. Mais avant la 88, il y eu la 86.

Chapman se rend compte lors d’essais de développement de la Lotus 80 que pour aller vite, les F1 à effet de sol doivent avoir une suspension la plus dure possible, afin d’éviter les variations d’assiette de la voiture. En effet, ces dernières modifient l’incidence de l’aile inversée faisant venturi sous la voiture et dégradent radicalement la tenue de route.

Les suspensions deviennent si dures que le pilote comme les pièces mécaniques n’y résistent pas. Chapman a alors l’idée de dissocier la fonction aérodynamique de la carrosserie déportante du châssis principal de la voiture, contenant le pilote et le groupe moto-propulseur. La carrosserie déportante est montée rigidement directement sur les porte-moyeux et dotée de jupes mobiles qui font étanchéité, tandis que le châssis principal est suspendu de façon souple et bouge à l’intérieur de cette carrosserie, sans la toucher.

Le concept du double châssis est génial et les premiers essais de développement sont prometteurs. Chapman craint cependant que sa découverte n’effarouche les autres écuries et les essais sont menés dans le plus grand secret.

En fin de saison, les jupes mobiles sont bannies, et Chapman développe une évolution de la 86 respectant cette nouvelle règle : ce sera la Lotus 88.

Exemplaires produits : 1, jamais aligné en course

Source et photo Club Lotus France
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Saga des projets avortés : DAMS

La Formule Un est riche en histoires réussies, mais aussi en projets avortés. L’équipe DAMS à la fin de l’année 1995 est un premier exemple de la Saga des projets avortés.

Après la mort de l’équipe Larousse, l’espoir de voir une nouvelle équipe tricolore en Formule 1 renaît en Octobre 1995. Sur le circuit du Mans, l’équipe DAMS présente sa première F1, la GD01, conçue par Claude Galopin qui a travaillé pour Ligier et AGS en F1, en collaboration avec Reynard pour la construction.
Jean Paul Driot, le patron de DAMS avait réuni 50% du budget et comptait sur la présentation officielle de sa monoplace pour convaincre d’autres sponsors. En vain. La GD01 retrouvera les garages et l’équipe replongera la mort dans l’âme en F3000 monotype.

Le projet de Driot était assez bon, mais était tombé dans une période critique en France où tout est bloqué : Les élections présidentielles.
En plus Driot, contrairement à Alain Prost, n’a pas d’appuis politiques et les pouvoirs publics de droite préféraient le projet Prost.
Driot avait pourtant réunis 8 millions d’euros de budget et prévoyait le double pour débuter calmement la saison 1996.A l’époque l’équipe Ligier disposait d’un budget de 23 millions d’euros par exemple. Mais ELF n’a pas voulu mettre plus d’argent dans l’équipe, surtout qu’à l’époque le pétrolier Français était dans la tourmente et une rumeur dans les marchés financiers indiquait une fusion avec Total- Fina. Exit la rallonge de ELF. Et c’est la fin de l’équipe. Bouygues Télécom, Motorola et un groupe Hollandais devaient suivre, avec la condition que le pétrolier français soit plus fortement présent dans l’équipe pour la première année.

Eric Comas a essayé la voiture propulsée par le V8 Cosworth ED. Mais l’équipe avait juste un défaut et c’est Jean Paul Driot qui le dis lui-même : « La F1, avec l’arrivé du binôme Mosley – Ecclestone, se tourne vers l’Angleterre pour le « motor racing », car ils ont monté autour de Silverstone un pôle de préparateurs, de sous traitants… très puissant et incontournable. Il n’y a rien de comparable en France (…) Aujourd’hui plus que jamais, la culture du sport auto est britannique. Si DAMS était née près de Silverstone, elle aurait fait une carrière comme Jordan. »

DAMS c’est donc l’histoire d’un projet arrivé au mauvais moment en France et qui a souffert de la fin de ELF en terme de sponsoring sportif dans le sport automobile.
Comme quoi, dans notre beau pays la conjoncture rend trop dépendant des projets qui méritaient sûrement leurs chances.

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