Concorda – La Theorie des Quanta 1/10

Cover Concorda La Theorie des Quanta

Premier des 10 premiers chapitres du Roman Concorda – La Théorie des Quanta, sorti le 18 Janvier (cliquez ici pour vous le procurer)

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Son costume en coton beige et sa chemise blanche au col largement ouverte sur une chaîne en or étaient fouettés par le vent. L’homme attendait que sa cigarette brûle son index et son pouce, alors qu’il avait le bras lâché le long de son corps, regardant l’horizon au travers ses lunettes Police.

La chaleur étouffante de la journée laissait place à un air frais venant de la Méditerranée.

Cela faisait une heure qu’il patientait.

Son paquet de cigarette largement entamé. Il ne fumait qu’en de rares occasions. Souvent lors d’une forte poussée de stress.

C’était le cas.

Devant lui la mer, derrière lui le silence du désert.

Autour de lui le sifflement des réacteurs et turbopropulseur d’avions allant et venant sur le tarmac de l’aéroport Dov Hoz à seulement trois kilomètres de Tel Aviv.

La capitale israélienne ne laissera pas un souvenir merveilleux à l’homme qui attendait patiemment son heure. Après avoir longuement entretenue des liens d’affaires, ses partenaires israéliens lui avaient émis une fin de non recevoir à son projet.

Un déplacement pour rien.

Un déplacement qui devait vite être oublié.

– Maudit pays…jura l’homme aspirant une ultime bouffée de poison.

La braise du mégot s’écrase dans un éclat sur l’asphalte du complexe aéroportuaire. Il avait atterrit à Dov Hoz par commodité. Moins compliqué que l’aéroport Ben Gourion, il était surtout situé plus proche de la capitale et évitait les embouteillages que l’homme d’affaires n’avait pas envie de subir. Après tout il y en avait déjà assez à New York et à Londres. Alors, pourquoi encore s’envahir d’un stress supplémentaire.

– Monsieur ?

Dans son dos, le commandant Dominique Matthieu, le pilote de la société Dassault, un ancien de l’armée de l’air tricolore, environ cinquante ans, était très méticuleux. L’homme d’affaire l’utilisait depuis plusieurs années et Matthieu était la seule personne envers qui il pouvait confier sa vie. Il ne se retourna pas, attendant que le Commandant parvienne à sa hauteur et répète en forçant sa voix pour couvrir le raffut des ronflements des réacteurs.

– Monsieur ?

– Oui je sais il est l’heure j’arrive.

La main du commandant Matthieu se posa sur l’épaule de son patron.

– Il n’est l’heure pour rien du tout, Monsieur.

Matthieu lâcha ses mots sans aucune émotion. L’homme releva la tête et le visage du pilote se reflétait sur les verres de ses lunettes.

– Dominique ?

Le commandant tourna les talons et invita d’un geste son patron qui retirait ses lunettes.

– Que se passe-t-il ?, Dominique ?

– Suivez-moi Monsieur. Je vous en prie.

L’homme d’affaires emboîta le pas de son pilote. Ses mocassins foulaient un tarmac brûlant. La fumée du goudron s’évaporait à l’horizon et le trouble brouillait la vue à plus de dix mètres. Au pied du Dassault Falcon 7X louée pour l’occasion, l’homme découvrait les visages de Jonathan et Mylan, le copilote et le mécanicien. Ils étaient l’un et l’autre livides. Le commandant Matthieu s’engagea le premier sur les marches de la passerelle de l’appareil, suivi par son patron. La cabine passagers du Falcon était baignée par le soleil couchant, le pilote se faufila vers l’arrière jusqu’au bloc des toilettes où la lumière était allumée. Le commandant s’agenouilla près du siège des W-C chimique, jeta un œil derrière son épaule et pointa du doigt le plancher.

– C’est quoi ce bordel Dominique ?

Le commandant se releva et s’effaça pour que son patron puisse lui aussi se mettre à genou.

– C’est là, monsieur…

La main du pilote trembla subitement et s’avança par-dessus l’épaule de l’homme d’affaire. Le doigt assuré quelques secondes auparavant tressaillait. Recouvrant un trou.

Minuscule.

Le boss passa la paume de sa main sur l’emplacement indiqué et sentit un faible courant d’air.

Imperceptible si l’on ne s’y approchait pas.

Mortel s’il n’avait pas été découvert.

La voix du commandant Matthieu resta neutre, toujours sans émotion

– Au-delà de dix milles pieds c’est la dépressurisation…et nous serions tous mort dans la mer Méditerranée en quelques secondes.

– Qui a…Qui a trouvé ça ?

– C’est Mylan lors de sa tournée d’inspection. Nous inspectons à tour de rôle l’appareil par mesure de sécurité. La routine en somme. Mais personne ne l’avait vu. Le découvrir maintenant tiens du miracle.

Dominique Matthieu aida son patron à se redresser. Ils quittèrent la cabine. Redescendant la passerelle. L’homme d’affaire se dirigea vers Mylan, qui baissa les yeux pudiquement, lui posant une main sur l’épaule gauche.

– Merci…Merci c’est de l’excellent travail.

Le cœur cognait dans sa poitrine.

Un miracle oui.

Cinq petites minutes et il était mort.

S’éloignant de la piste, il tira une nouvelle cigarette de son paquet et son zippo. Le commandant Matthieu, derrière lui le suivait. Remettant ses lunettes Police, l’homme tourna son buste en direction du majestueux Falcon. Chef d’œuvre de technologie et pour le coup cercueil volant des plus élégants. Malgré la chaleur, un frisson parcourrait son corps. Fermant les yeux, il leva sa tête pour contempler le ciel bleu azure.

Il pouvait hurler pourquoi.

Mais il savait pourquoi.

Marchant en direction de sa voiture, il se contenta d’un murmure

– Mossad…

Partie 2




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