Hier, aéroport de Biggin Hill, Bernie Ecclestone, Jean Todt attendent les 11 responsables d’équipes pour une réunion d’importance capitale. Depuis quelques semaines la tension était montée d’un cran dans le paddock autour du contrôle des coûts en Formule 1. L’ombre de la Commission Européenne observant les débats entre les membres du paddock a permis d’atténuer les tensions et d’obtenir un climat d’écoute forcée. Une chose est toutefois assurée : il y a deux courants en Formule 1 désormais.
Diplomatiquement le Strategic Group F1 est pour un instant mis de côté afin de permettre à chacun d’exprimer son point de vue et aller de l’avant. Le sujet du budget plafond n’est donc pas abordé. Chacun campant sur ses positions entre les favorables à la mesure (Caterham, Williams, Force India, Marussia et Sauber), ceux qui veulent un autre modèle (Lotus et Mercedes) et les contre (Red Bull, McLaren, Toro Rosso, Ferrari). Les équipes indépendantes souhaitent des mesures concrètes et face au mutisme ambiant sur des questions de fond, l’ambiance reste glaciale. La réunion d’hier a permis d’apaiser certes les tensions et valider des projets proposés par la FIA. Sans toutefois avoir de débats.
Le principe du retour de la suspension active fait débat dans les coulisses par exemple. Certains observateurs et responsables d’équipes estiment que ce concept va encore permettre aux constructeurs de développer un procédé nettement plus compétitif que le leur, rendant encore dépendant les petites équipes par rapport aux grosses. Seul solution étant que le système soit fourni par la FIA (comme l’ECU) et standardisé. Toutefois ce retour à la suspension active ne passera que par l’introduction parallèle des pneumatiques 18 pouces. Pirelli souhaite que l’on libéralise un peu plus le règlement sur les gommes (ils ont un projet à 19 pouces) et espère avoir un concurrent (Michelin ou Kumho). Probablement un cri dans le désert.
Ainsi ce qui a été pour le moment décidé en commun est :
- 2015 : Interdiction des couvertures chauffantes pneumatiques. Simplification du système de freinage. Simplification du design de l’aileron avant. Augmenter la durée des vies des transmissions et pourquoi pas des moteurs. Augmenter la durée du couvre feu et interdire les suspensions connectés (FRIC).
- 2016 : Un ensemble standardisé des crashs box avant et arrière. Transmission standardisée et direction standard.
- 2017 : Un système FIA de suspension active et des pneus 18 pouces.
Les petites équipes étudient un règlement alternatif qu’elles souhaitent proposés dans les deux prochaines semaines.
NOTA : Sportbild indique que durant la réunion deux mesures ont été étudié pour limiter les coûts :
- 1. Il n’y aura plus qu’une seule séance le vendredi (l’après-midi), ce qui permet aux équipes d’arriver le vendredi matin et non le jeudi et économiser une nuit d’hôtel.
- 2. Le vendredi soir les voitures ne peuvent plus être modifier. Ce qui éviterait que les grosses équipes apportent de nouvelles pièces durant le week-end.
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Sur les deux mesures étudiées pour réduire les coûts, je suis septique. Pour 2 raisons :
– Les séances d’essais du vendredi ont pour but d’apprivoiser la piste, trouver les réglages pour les voitures et surtout permettre aux pilotes débutants et pilotes d’essai d’apprendre la piste en réel et non en simulateur. Si il y a suppression d’une séance, l’intégration des rookies dans le grand bain sera encore plus difficile et ils seront en difficulté lors de la course. Ils pourraient même remettre en cause leur sécurité et celle des autres car ils possèderaient une moins bonne connaissance de la course et de leur voiture. Dans l’absolu, il faudrait mettre 2 séances l’après-midi, ou ralonger celle restantes, ou même remettre le warm-up le matin d’un Grand prix. Ou encore décaler les qualifs au matin du Grand prix, avec le risque qu’une voiture accidentée ne puisse pas participer à la course…
– Lors de Grand prix à une semaine d’intervalle ou extra-européens, les écuries risqueraient de continuer à rester sur place à l’hôtel ou même seraient obligé d’arriver la veille pour éventuellement réparer/monter une voiture endommagée sur le Grand prix précédent. Sans compter qu’une partie de l’écurie (notamment les têtes pensantes et les pilotes) seraient forcément sur place avant pour toutes les relations de presse et de promo.
Côté économie, je ne sais pas si il y aurait un grand gain. Je ne connais pas les chiffres officiels (peut-être les avez-vous Marc ?) mais nuit d’hôtel + repas soir et petit-dèj doivent revenir à environ 150 € en moyenne (et encore, il y a pas mal de pays émergeant où les prix doivent être bien moins cher, sans compter les tarifs de groupe…). Donc 150 € multipliés par 20 courses (je sais qu’il y en a que 19, mais j’anticipe ;-)), ça fait 3 000 € par an par personnes. Admettons que 50 personnes viennent, ça nous fait 150 000 € d’économie par écurie par an.
Moui… J’oublie peut-être des coûts ou je minimise le personnel, mais l’économie me paraît substantielle. Après, c’est toujours ça de gagner me direz-vous…
Même s’il n’y a plus de séance le vendredi matin, il faudra bien qu’une partie de l’équipe arrive 1 ou 2 jours avant pour monter le stand, les voitures et….les mobiles-homes..!!
Supprimer la séance du vendredi matin c’est se tirer une balle dans le pieds. Les gentils petits gentlemen drivers qui arrivent comme « troisième pilote » parce qu’ils sont financièrement très rapides, en apportant leur million il y’a surement une close ici ou la dans leur contrat disant qu’ils ont droit à tant de séances du vendredi matin. Si on la supprime, pas dis que les titulaires (qui pour la plupart amènent un budget aussi) soient d’accords avec cette situation