La bataille s’accélère autour de la communication entre Bernie Ecclestone et Jean Todt. Le premier décidant qu’il est temps désormais d’imposer un nouveau modèle à la discipline. Même si ses alliés, les constructeurs restent plus prudent. Le moment est venu d’une autre Formule 1.
Ecclestone développe un discours méthodique. Il dessine une interprétation de la situation sur la Formule 1 d’une manière différente de la vision de Jean Todt. Il alterne menaces et gestes conciliants, comme s’il maîtrisait parfaitement un jeu de stratégie destiné à mettre son adversaire dans l’embarras.
Pendant que Jean Todt cherche une solution pour solutionner une Formule 1 qu’il estime dans l’impasse en misant sur un changement sur deux niveaux : Le moteur V6 Turbo et la réduction des coûts. Ecclestone avançait ses pions, consolidait ses positions et semait le trouble auprès du paddock.
Dans le même temps, les six membres du Strategic Group F1 (Red Bull, Ferrari, McLaren, Mercedes, Williams et Lotus) réunis d’urgence à Bahreïn ont accepté de signer la proposition d’Ecclestone d’abolir le principe du budget plafond. Une victoire pour l’argentier de la Formule 1. Une seconde après avoir semé le doute sur le V6 Turbo. De plus, Ecclestone consolide ses intérêts auprès des équipes les plus influentes.
Mais tout cela cache une autre vision, plus radicale et en contradiction avec celle de Jean Todt. Dans SkySport F1, Ecclestone explique qu’il souhaite dans le futur une Formule 1 composée d’environ six équipes développant leurs monoplaces vendant à des teams bis, qui elles aussi seraient au nombre de six. Une contre proposition étant d’avoir une Formule 1 composée de 8 équipes seulement proposant sur la grille trois voitures chacune. Ecclestone joue sur du velours.
La partie financière est au centre du processus de décision. Ecclestone estime qu’une F1 à 8 teams au lieu de 11 comme aujourd’hui c’est plus d’argent pour les équipes (100 millions d’euros par année en plus à répartir en droit FOM). Amortissant l’impact du surcout d’une troisième monoplace dans chaque team. Une lecture intelligente de la situation car plusieurs équipes du centre de la grille ont signé des troisièmes pilotes ayant déjà une carrière dans la discipline, apportant des budgets en moyenne de 5 millions d’euros. Le mouvement était déjà entamé.
Si la Formule 1 évolue autour du chiffre de six équipes premiums et six équipes bis. Cela renforcera les membres du Strategic Group F1, ayant chacun signé une prime exclusive des Accords Concordes 2013-2020 et offrant un modèle économique viable. Une réforme en profondeur qui dans l’ensemble des cas renforce les équipes dans l’appareil de décision technique et sportif en Formule 1.
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8 écuries constructeurs alignant 3 voitures, si y a une domination ce sera le triplé sur le podium.
Je préfère encore 6 écuries constructeurs et 6 écuries privés.
Le mieux serait de laisser le choix à l’écurie ? Etre constructeur à part entière ou alors un team privé comme entre 1950 et les années 80.
La F1 ce porterait peut-être mieux sans Bernie ?