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Note du Mardi – L’évolution du marché des transferts

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgEn indiquant aux médias que Red Bull pourrait s’adjoindre les services de George Russell en cas ou Mercedes AMG F1 ne signe pas le pilote anglais pour la saison prochaine, le marché des transferts a passé un cap dans la guerre psychologique. Désormais elle est largement commentée.

En qualifiant de « faute » le fait de ne pas signer Russell, Helmut Marko ajoute un commentaire à un transfert qui ne le concerne pas. Toutefois, depuis une année, Toto Wolff, au nom de Mercedes AMG F1, était devenu un commentateur du marché des transferts, donnant son avis sur les contrats des uns et des autres.

Du pilote à l’agent tout puissant

Lorsque Ayrton Senna indique en 1992, qu’il accepterait de piloter pour Williams en 1993 gratuitement, il met la pression sur Alain Prost qui touchait un gros salaire et sur Nigel Mansell qui voulait doubler son salaire. En parallèle, les révélations autour des pilotes était le fait d’une fuite entre patron d’équipe, afin de mettre la pression et d’affaiblir un adversaire. Ron Dennis avait une cible favorite pendant 20 ans avec Frank Williams. Puis le marché des transferts est devenu le jeu des agents. Les rumeurs était orienté, il y avait un code précis, un message à transmettre.

C’est dans le milieu des années 2000, les agents de Kimi Raikkonen et Fernando Alonso étaient passés maitre du jeu des transferts. Inondant d’informations positives sur leurs pilotes et disant « non » au patron d’équipe, pourtant puissant à l’époque. Puis, à la manière de la parenthèse enchanté de la fin des années 80 avec le quatuor Ayrton Senna, Nigel Mansell, Nelson Piquet et Alain Prost, l’hégémonie des agents a laissé place à une main mise des patrons d’équipes.

La guerre des quatre mondes

Red Bull avec son académie, Toto Wolff avec son agence pilote, les équipes ont désormais un intérêt direct dans l’avenir des pilotes. Ces deux géants ne cherchent pas à développer leur politique pilote sur une stratégie de fournisseur de service (comme Flavio Briatore voulait le faire à la fin des années 90 avec Fisichella, Trulli et Wurz), mais sur l’identité de leur marque. Finalement, les rôles sont inversés. Hormis les pilotes champions du monde (Alonso, Hamilton, Vettel et Raikkonen) et quelques exceptions (Sainz, Bottas et Ricciardo) qui sont une classe à part, les pilotes apportant des budgets (4 sur la grille en 2021) sont les seuls pilotes indépendants. Les autres (9 au total) sont liés à l’identité d’une marque.

Une situation qui permet aux équipes d’ajouter une pression certaine via les médias. L’heure n’est plus à l’autopromotion dans les médias, mais au concept géopolitique de la guerre froide, opposant un modèle de management à un autre.

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Le marché dérégulé des pilotes

Le marché des pilotes est régulé autour de deux concepts : l’Offre/Demande et le rapport Qualité/Prix. Deux écoles qui se sont affrontés depuis 30 ans et qui s’inverse aujourd’hui.

Lorsque Mark McCormack, le premier agent de sportif de l’histoire, s’occupait de Jackie Stewart, l’écossais touchait de Tyrrell en 1968, 48.000 dollars. Hors d’une interprétation personnelle est née un nouveau principe de négociation : L’Offre/Demande.

En effet en 1969, le rival de Stewart : Jochen Rindt, était payé chez Lotus 100.000 dollars, hors Lotus a toujours payé plus chère ses pilotes car ses voitures étaient réputées, certes rapide mais, dangereuse. C’est en partant de ce fait que McCormack a négocié avec Ferrari pour la même somme. Tout cela pour faire plier Tyrrell et obtenir ses fameux 100.000 dollars. La technique est née et elle sera usée par les plus grands champions.

En 1977, Andretti est en contact avec Ferrari pour l’année suivante. L’américain gagne 375.000 dollars chez Lotus et négocie le double pour la Scuderia. Le contrat sous le nez, Colin Chapman s’aligna sur Ferrari et le futur champion du monde 78 gagnera 750.000 dollars. Toutefois un nouveau principe est survenu dans le début des années 70 : Qualité/Prix.

Initier encore une fois par IMG McCormack pour Stewart, l’idée et d’augmenter le salaire d’un pilote en jouant sur le principe du salaire de la peur et du palmarès. L’Ecossais en 1973 gagnait 250.000 dollars de salaire sur ce principe. Niki Lauda l’utilisera aussi durant toute sa carrière, de même que Prost et Senna qui alignait leurs salaires en fonction de l’un et l’autre.

Mais cette pratique était surtout utilisée par les champions du monde ou vainqueur de Grand Prix. C’est au milieu des années 90 que Flavio Briatore; avec Fisichella, Trulli et Wurz, a relancé le principe. Mais pour les jeunes pilotes. Colère chez les agents à l’époque car l’Italien cassait et surtout dérégulait le marché. A ce jeu Fisichella touchait en 2001 le même salaire que Villeneuve en 1998 et Hakkinen en 1999. Trulli en 2000 touchait le même salaire de David Coulthard.

Maintenant, le contraire survient depuis l’avènement des jeunes pilotes et surtout des méthodes Robertson (père & fils). En effet avec Raikkonen, le principe a été inversé, passant de l’offre Qualité/Prix à celui Offre/Demande. Chemin que semble aussi prendre Fernando Alonso et son agent.

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