Le petit marché sponsoring de la Formule 1

Ce n’est pas tellement un effet de la crise, mais le résultat d’une concurrence importante entre les équipes autour d’un marché du sponsoring qui devient de plus en plus restreint. Depuis le départ des constructeurs, courant 2009, un constat s’impose : Infiniti est le dernier sponsor important et nouveau arrivée en F1…

C’est une pratique courante, McLaren emporte TAG à Williams en 1982 (qui était alors sponsor), Shell passe de McLaren à Ferrari, Marlboro fait la même chose en 1997. Fedex signe avec Benetton, puis Ferrari et enfin Williams en l’espace de 6 ans. Vodafone, après voir été sponsor de Benetton en 2001, passe chez Ferrari en 2002, pour aller ensuite chez McLaren en 2007. Bref avec ces quelques exemples nous constatons que depuis le départ des marques de Tabac d’une part et des constructeurs d’autre part, les équipes se chipent les sponsors entre elles, au lieu d’aller en démarcher de nouveaux.

Les exemples sont tellement nombreux : Banco Santander arrive chez McLaren en 2007 avec Fernando Alonso, puis passe chez Ferrari, avec le transfert du même double champion du monde à Maranello. Petronas, autrefois une marque associé à Sauber entre 1996 et 2009, passe sous pavillon Mercedes dès 2010.  Hublot, après avoir été partenaire de la F1 entre 2010 et 2012 est un partenaire de Ferrari désormais. TW Steel passe de Lotus à Force India. Bref les exemples sont très nombreux, probablement trop même. Pendant ce temps, Red Bull Racing introduit la marque Infiniti pour 27 millions d’euros en 2013 et le place comme un sponsor important. Alors que leur association vient de loin en termes d’investissement financier (seulement 5 millions en 2010).

Ainsi, en coulisse, il y a une lutte importante autour de Pastor Maldonado et son sponsor PDVSA. Il est clair qu’en déboursant 35 millions d’euros par année chez Williams, le pétrolier vénézuélien a un droit de choix sur l’identité du pilote numéro 1 de l’équipe et de préférence venant du Venezuela. Lotus, Force India et Sauber font donc une cour assidue autour de Nicolas Todt, l’agent de Maldonado pour 2014. La perspective d’un sponsor à 30 millions d’euros l’année est rare pour être souligné, mais les équipes ne vont pas chercher très loin pour le trouver…

Cela démontre la difficulté de la discipline aujourd’hui, contrainte à rester dans son Paddock à se chamailler pour quelques millions d’euros de sponsor. Lotus F1 Team et McLaren tentent de faire venir de nouveau nom (Blackberry par exemple avait été démarché par Lotus avant d’aller chez Mercedes). Mais l’autre tendance est de faire revenir des sponsors ayant déjà goûté la discipline. McLaren tente de séduire Emirate (sponsor de la F1 aujourd’hui), Lotus avec Mastercard, Sauber avec UBS (sponsor de la F1 depuis 2010), des bières allemandes sont aussi approchés etc…

L’exemple le plus représentatif reste AT&T. L’opérateur téléphonique américain a sponsorisé de 2002 à 2004 Jaguar pour 15 millions de dollars annuels. Puis McLaren de 2005 à 2006 contre 1,5 millions par an, pour devenir le sponsor principal de Williams contre 10 millions de dollars entre 2007 et 2011, pour encore une fois devenir un partenaire,  contre 1 millions d’euros environ,  de Red Bull Racing en 2012 et 2013. Une opportunité pour 2014 ?




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4 Responses to Le petit marché sponsoring de la Formule 1

  1. Nagita dit :

    Hello Marcus!

    _ As tu des infos sur le fameux fond d’investissement «Infini Racing» et son ambitieux patron (On va être numéro 1)? Si j’ai bien compris il va devenir sponsor titre de l’équipe.
    _ Maldonado sera t-il le remplacement de Kimi ou de Grojean? (afin de financer un gros contrat pour garder Kimi). Il pourrait être tentant de remplacer un cascadeur par un autre.

    Pour revenir sur le sujet des sponsors des entreprises comme Yahoo (qui tente de retrouver sa place) pourrait devenir des cibles privilégiées des équipes de F1.
    L’approche de Sauber est a noter, qui via ses liens avec Chelsea, tente de se lier avec Gazprom.

    • Marc Limacher dit :

      Hello,
      – Alors pour Infiniti Racing, c’est une société anglaise qui a été lancée le 6 Juin 2013 et qui est une formation de différents investisseurs. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais c’est assez varié : il y a un représentant du Sultant de Bruneï, un autre d’Abu Dhabi, un journaliste/consultant économique américain etc… L’ensemble a pris 35% du capital pour 45 millions d’euros environ. Mais ne sera pas sponsor principal, c’est une prise de participation et non un sponsoring à la Sahara Group. Genii Capital cherchait à se renforcer économiquement, c’est désormais fait.

      – Pour l’affaire Maldonado, visiblement Williams n’a pas envie de se laisser faire, et l’arrivée du moteur Mercedes va redistribuer les choses. Pastor devrait donc rester finalement, ce qui limitera encore un peu plus les possibilités. Dans la logique, si Maldonado arrivait chez Lotus, c’était pour remplacer Grosjean (soutenu par Total et donc laisser Total aller chez Red Bull/ Toro Rosso). Mais, finalement je ne pense pas que l’affaire se fera, car je pense que Lotus vise le sponsoring d’Emirate (Dubaï aime beaucoup Kimi et avec un investisseur d’Abu Dhabi cela aide un peu plus aussi). N’oublions pas que Ferrari en 2007 avait un actionnaire de l’Emirat et cela a permis à la Scuderia d’avoir plusieurs sponsors de la région axé autour du grand blond. J’avais écris lors de l’arrivée de Kimi chez Lotus qu’il avait un potentiel de faire venir pour 25 millions d’euros de sponsoring. Je pense que cela va se matérialiser. McLaren vise clairement le groupe Telmex. Il y a une ouverture donc. Mais, si ce sponsoring avec Emirate se réalise, on peut dire que Kimi Raikkonen restera chez Lotus.

      – C’est intéressant ce que tu dis sur Gazporm et les liens avec Chelsea, car c’est vrai que la société russe est un partenaire du club anglais (c’est elle qui paie la facture d’électricité du stade chaque année par exemple). Ensuite si cela est le cas, c’est qu’il y a une ambition de faire courir en 2014 (l’année de Sotchi) un pilote russe. Le retour de Vitaly Petrov donc est dans l’air. Mais si l’accord se matérialise, cela montrera que le cross marketing fonctionne bien finalement, et on va voir (Marussia a suivit le mouvement avec une équipe de D2), plusieurs équipes indépendantes viser des accords similaires et je ne serais pas étonné que Williams signe avec le PSG (Qatar oblige).

  2. Nagita dit :

    Nous dirigeons donc vers un Duo Petrov – Gutierrez chez Sauber en 2014, et c’est Hulkenberg qui risque dans faire les frais. Il a quitté Force India au plus mauvais moment pour entrer dans la galaxie Ferrari qui va certainement reconduire pour un an de plus

    Concernant Williams :
    On parle beaucoup du Qatar avec Williams depuis 2010, mais les liens entre les deux sont-ils vraiment importants et surtout iront-ils prochainement plus loin ?
    L’écurie tira-t-elle un avantage financier (réduction du prix du V6, Kers gratuit,…) d’avoir signé avec un contrat à long terme avec Mercedes grâce à ses relations avec Toto Wolff ?
    Mercedes pourrait lui proposer un deal de ce genre pour faire une place à un Kubica sur le chemin du retour.

    • Marc Limacher dit :

      Je crois plutôt que c’est le jeune mexicain qui va trinquer. McLaren vise au moins 20 à 25 millions d’euros annuel du groupe Telmex, alors que ce dernier donne 15 millions à Sauber. Je ne pense pas que les mexicains ont envie de donner 40 millions par année. N’oublions pas non plus que Hulkenberg est sous contrat Ferrari et que la Scuderia est assez offensive avec Bianchi pour garantir ses moteurs. Donc avec l’accord Gazprom – Sauber qui s’annonce (Merci Chelsea), j’entrevois plus un duo Hulkenberg – Petrov en 2014 chez Sauber, avec un joli chèque de 30 ou 35 millions des russes à la clé…

      Pour Williams, j’entrevois plus un accord comme Chelsea avec Sauber. Donc pourquoi pas le PSG (qui vise à être une marque mondiale) avec Williams ? Visiblement c’est possible d’obtenir des résultats avec le cross marketing. Pour les moteurs, Bottas avait pour agent, Toto Wolff et ce dernier crois visiblement beaucoup au finlandais et en fait même un pilote d’avenir. Ainsi, la présence de Bottas est une garantie pour Williams, pendant deux ou trois ans (le temps ensuite de remplacer Rosberg ou Hamilton…) d’avoir une déduction de 25% sur le prix du moteur. Il est intéressant de voir les pions qui se mettent en place chez Mercedes…

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