L’ombre d’un accord politico-économique sur les moteurs 2014

Dans son bureau londonien Bernie Ecclestone étudie les modalités pour sauver le projet PURE de Craig Pollock. Les défauts d’un investisseur et le manque de perspectives du marché des équipes de Formule 1 ne favorise pas le projet de moteur indépendant souhaité par Ecclestone. En arrière plan, les discussions entre les représentants de l’équipe Mercedes-Benz et l’argentier de la F1.

Aux médias allemands, Norbert Haug a admis qu’il n’y aura que trois constructeurs de moteurs en Formule 1 à l’horizon 2014. Précisant qu’il existe un accord dans le paddock à ce sujet, excluant pour une période inconnue, un autre manufacturier. Avec ces mots, Haug se dévoile. Dans ses négociations avec Bernie Ecclestone, à propos des Accords Concordes 2013-2020, un point est fortement discuté : la possibilité d’équipier une équipe supplémentaire. Actuellement le règlement impose qu’un constructeur disposant d’une équipe à sa charge ne peut fournir que deux autres équipes clientes. Renault Sport a contourné ce détail juridique en vendant son équipe à Genii Capital et en annonçant que Red Bull Racing serait son équipe officielle jusqu’en 2016. Le constructeur français, grâce à cette astuce, peu équiper quatre équipes. Pour établir un équilibre, il faudrait aussi que Ferrari et Mercedes-Benz en fasse de même. Les deux constructeurs sont d’accord sur le principe et pousse pour obtenir gain de cause depuis plusieurs semaines.

« Il existe un accord dans le paddock entre les trois constructeurs pour 2014 »

Une pression politico-sportive qui remet en cause le concept même de PURE. Fin 2010, Bernie Ecclestone, inquiet de l’hégémonie des constructeurs en matière de fourniture moteur, avait décidé de convaincre Craig Pollock de lancer une structure et de le soutenir financièrement. Pour Ecclestone, le principe de soutien signifie qu’il trouvera une ou des personnes pour soutenir le projet. L’avantage était le prix (14 millions d’euros contre 20 à 25 millions pour les constructeurs), mais le défaut de crédit d’un investisseur, initialement trouvé par l’argentier de la Formule 1, remet en cause le projet. Mais, ce n’est pas uniquement une histoire d’argent.

Le marketing joue à plein en dissonance avec les problèmes de PURE. Pour être crédible, le moteur V6 conçue par l’ex ingénieur français de Ferrari, Gilles Simon, devait obtenir l’accord d’un top team. McLaren était la cible prioritaire, mais Mercedes-Benz a rapidement répliqué en proposant de nouvelles conditions à l’équipe de Woking. L’objectif est d’aller au-delà de 2015 entre les deux parties, dans les meilleures conditions possibles. Reste pour PURE que les petites équipes, car l’entreprise de séduction des équipes de milieu de grille a été un échec. La cause principale a une vielle idée marketing qui continue d’avoir la vie dure.

Les équipes marketings des équipes pensent toujours qu’avoir un moteur d’un constructeur automobile est plus intéressant pour les démarchent auprès de sponsors, qu’un moteur indépendant et sans image. Ce qui bloque les démarches du duo Contzen –Pollock dans les discussions et  progressivement l’avenir se bouche. Le temps des moteurs Supertec  rebaptisée Playlife par exemple est désormais obsolète. Mercedes-Benz verrouille McLaren et Force India et vise Marussia voir une autre équipe. Ferrari fait la même chose avec Sauber et discute avec la Scuderia Toro Rosso, tout en visant une équipe supplémentaire (HRT ?) pour obtenir l’équilibre souhaitée par l’accord secret. Les échanges techniques sont désormais nombreux et vont bien au-delà de la simple fourniture moteur. Limitant ainsi le principe de service après-vente imaginé par la structure suisse.

Mais, les difficultés économiques de PURE, au-delà de l’information en elle-même,  cache un volet important des négociations entre Bernie Ecclestone et les dirigeants de Mercedes-Benz depuis de longues semaines. Le 20 Août prochain, à Stuttgart, le conseil d’administration du constructeur allemand décidera de son avenir en Formule 1. Déjà, une politique de retrait progressif, à la manière de Renault, se dessine dans les couloirs de la marque à l’étoile. S’impliquer aujourd’hui jusqu’en 2020 est une perspective trop lointaine. Pas concernant la politique moteur, mais plutôt de sa politique constructeur.




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One Response to L’ombre d’un accord politico-économique sur les moteurs 2014

  1. Nagita dit :

    Le problème est que leurs performances en F1 ne reflètent pas la qualité de leurs voitures.
    Et le Conseil d’administration commence à se poser des questions car malgré une victoire et deux podiums:
    – la W03 souffre en terme de performances et de fiabilité ;
    – l’écurie est sous la menace de Sauber au championnat (106 contre 80) et Ferrari, 4ème, compte 83 points d’avance. Un gouffre….
    – Après s’ être séparé de McLaren, Mercedes comptait bien écrasé la concurrence en rachetant l’écurie championne du monde en titre. Mais 3 ans on passé les performances ne sont toujours pas au rendez-vous, et Mercedes continue d’être représenté au plus haut niveau par McLaren et son duo Hamilton-Button qui éclipse totalement le duo Rosberg-Schumacher.
    – Car le retour de Schumacher qui s’avère être un semi échec. La voiture n’a jamais été en mesure de gagner, mais son niveau de jeu n’a jamais semblé pouvoir concurrencer sérieusement Rosberg, sauf cette année, où encore une fois la voiture n’est pas à la hauteur.

    Autant de points noirs dans le bilan de Mercedes qui influenceront la décision du Conseil.
    Et Rosberg pourrait finir dans les petits papiers de Ferrari.

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