Note du Mardi – Ce que le Foot nous apprends sur l’évolution de la F1

Alors que la Formule 1 étudie son avenir entre puissants et indépendants depuis le début de la saison, le monde du ballon rond est dans la même logique économique et sportive. Michel Platini, le président de l’UEFA, a annoncé qu’en Mai les premières sanctions du Fair Play financier seraient ouvertement appliquées. Le Paris Saint Germain tremble dans ses fondations, mais l’enjeu est ailleurs désormais. Une rivalité politique qui pourrait bien arriver aussi dans la discipline reine du sport automobile dans quelques mois ou années.

L’enjeu est la Ligue des Champions. Saint Graal absolu pour la majorité des équipes évoluant en Europe. Chaque prévisionnel de chaque équipe de haut de tableau est basé sur le gain que procure la compétition dans leur budget. Un bon pouvant aller jusqu’à 40 ou 50 millions d’euros de bonus pour le vainqueur et le finaliste. Non négligeable. Sauf que pour la plupart des présidents de club, la situation de cette compétition n’est plus d’actualité. A savoir que l’ensemble n’est pas homogène. Imaginez une finale entre le Real Madrid (550 millions d’euros de budget) et l’Atletico Madrid (120 millions d’euros de budget), c’est comme comparer le Bayern Munich (360 millions de budget) et Dortmund (180 millions l’an dernier). La plupart des clubs évoluant au-delà des 8ème de final sont des grosses cylindrées avec des budgets dépassant les 300 millions d’euros de budget. La place au puissant.

Le Fair Play financier est destiné à donner plus de régularité à la compétition et éviter les gros écarts dans le mécénat d’un propriétaire par rapport à d’autre. Si l’idée du dispositif UEFA pourrait être restrictif pour certain, il en sera tout autrement. Cela renforcera les puissants et les historiques. Chelsea par exemple dispose de trois équipes. Deux pour son équipe premium (poste doublé), et une troisième fictive qui est prêté par le club à d’autres clubs en Europe. Avec un certain succès. Le marché des transferts étant la base économique de la discipline, la vente d’un joueur est une recette totalisée immédiatement dans les comptes, tandis qu’un achat est répartie et amortie sur la durée du contrat. Ainsi,  un scénario qui pousserait les clubs à devenir tellement puissant qu’ils ne voudront plus affronter les petites équipes en phrase de poule qu’elles alimenteront en joueurs. Un socle de 12 clubs (Manchester United et City, Arsenal, Chelsea, Bayern Munich, Real Madrid, FC Barcelone, Juventus Turin, Inter Milan et AC Milan, ainsi que le PSG), d’autres seront invités à participer en fonction de l’histoire (Dortmund, Liverpool, Naples, Monaco, Atletico Madrid par exemple). Une privatisation de la Ligue des Champions réservées au meilleur. Au détriment de l’UEFA. Au pire, selon des observateurs, si la situation devient difficiles, les clubs puissants lanceront leur compétition sans l’UEFA et feront leur commerce entre elle. L’ombre de la Super League.

Le principe de base de la Super League est de permettre aux mêmes clubs, sans dépendre de leur classement en championnat nationaux de participer à la compétition, organisée par eux. C’est une réponse au fait que Liverpool serait en passe de gagner la Premiere League (devant Chelsea, Arsenal, Manchester City et Manchester United).

Une situation commune avec la Formule 1. Les joueurs prêtés sont remplacés par des voitures complètes, 4 équipes du Strategic Group F1 dominent idéologiquement les autres et la FIA est réduit à être un régulateur souhaitant imposer un plafond de budget. Les similitudes sont assez importantes dans une histoire parallèle troublante pour le sport business.




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