Note du Mardi – Le calendrier F1 est un outil médiatique

Note du mardiChaque année le calendrier de la Formule 1 fait débat. Chaque année les critiques tournent autour des voyages, décalages horaires etc… mais en 2014 le calendrier a surtout permis une mise à jour de l’agenda médiatique.

GP de Russie. Les rumeurs autour de Fernando Alonso étaient actives durant l’ensemble du Week-End. Une rumeur qui indiquait une prise de participation de 25% du pilote espagnol dans McLaren, à la réduction de salaire demandé par Ron Dennis à Alonso, en passant par un passage chez Williams en attendant Mercedes en 2016 et enfin la possibilité de rester chez Ferrari via la troisième voiture. Sotchi a été le théâtre d’un engouement médiatique important. Un retour médiatique pourrait t’on dire, après l’épisode lointain du GP du Japon ou Sébastian Vettel avait surpris par son annonce de quitter Red Bull Racing. Les journalistes étaient de retour en Russie pour « enquêter. »

L’évolution progressive

Historiquement l’impact médiatique de la Formule 1 avait une fenêtre d’exploitation débutant en Avril et s’arrêtant en Septembre. Le premier Grand Prix européen est toujours le début des premières rumeurs de transferts et souvent après la course de Monza il n’y avait plus rien. Place à la course et aux championnats du monde qui devaient se décider sur les circuits. 6 mois sur 8 que durait la silly season (saison des rumeurs) se diffusaient, mais elles étaient relayer à la télévision ou dans la presse écrite voir à la radio. Toutefois les rumeurs en 1998 ou 2005 étaient aussi folles qu’aujourd’hui. Internet n’a rien fait d’autres qu’enfler la caisse de résonance et l’a accéléré en étant un outil marketing et de communication. Comme n’importe quel outil médiatique de nos jours.

Une saison complète est coûteuse pour un journaliste de terrain. Compter plus de 60.000 euros rien que pour les déplacements et hors salaire. La presse écrite a quasiment abdiquer le quotidien d’une saison et se concentre sur les courses européennes et deux ou trois courses à l’autre bout du monde (Canada, Singapour ou Brésil). Le calendrier avec des courses lointaines pénalisaient la circulation de l’information et du bruit médiatique. Remarquez que les courses outre-mer sont l’objet de sujets polémiques sur un événement se passant durant le Grand Prix, tandis que les courses européennes ou proche de l’épicentre européen ont pour sujet les rumeurs de transfert.  Aujourd’hui le mot d’ordre est que la rumeur doit être au centre du « buzz » que doit générer la Formule 1. L’année 2014 est intéressante car la construction du calendrier est une évolution de mentalité.

Le cirque médiatique permis par le calendrier

La saison 2014 dure 9 mois du 16 Mars au 23 Novembre. Elle a été construite de manière standard à première vue, mais dans la pratique elle permet de générer un bruit constant. Par exemple les premiers bruits ont été entendus à Bahreïn en Avril (souci entre Ferrari et Alonso et tension entre Hamilton et Rosberg). Puis le 11 Mai, le GP d’Espagne lance la saison européenne avec un premier pic à Monaco, décor des premières grosses rumeurs de transferts et enfin de Silverstone à Monza le mercato est en route. L’intérêt d’avoir inséré Sotchi au milieu du Japon et du GP des USA était intelligent. Il a relancé le bruit qui ne sera couvert une dernière fois qu’à Yas Marina à Abu Dhabi, l’ultime rendez-vous de la saison.

La construction du calendrier de Formule 1 est aussi un outil médiatique majeur,  à l’heure ou la discipline est diffusée derrière des murs payants en Europe, pour des raisons économiques compréhensible pour l’équilibre de la discipline. Le calendrier 2014 et les prochains seront construits de la même manière. Permettant que le bruit médiatique (rumeur surtout) se diffuse toute l’année en maintenant une pression importante et l’intérêt de la discipline. C’est une évolution importante qui a été comprise par les pilotes et leur entourage. Le jeu médiatique de Fernando Alonso (qui a fait son choix depuis trois mois) sur son avenir traduit parfaitement l’influence du calendrier. Il n’est pas impossible que le double champion du monde annonce son avenir au GP des USA, afin de ne pas être perturbé par la horde de journalistes d’une part, mais surtout pour être ensuite plus serein au Brésil et à Abu Dhabi. Sébastian Vettel a surpris son monde au Japon avec son annonce. Il n’a été interrogé qu’à Sotchi, car la majorité des journalistes étaient présents.

Au-delà du simple fil conducteur de l’histoire du championnat du monde de Formule 1, le calendrier a évolué progressivement pour devenir un scénario alimenté par les médias ou ses acteurs. Un outil médiatique participatif moderne. Démontrant que la discipline n’est clairement plus un sport, mais un média qui doit être alimenté constamment.




coded by nessus
Cette entrée a été publiée dans Communication, Marketing, Note du Mardi, Transferts and taguée , , , , , . Placez un signet sur le permalien.

Les commentaires sont fermés.