Note du Mardi – le cas Sutil/Sauber est un symptôme inquétant

Note du mardiLe cas d’Adrian Sutil chez Sauber est symbolique d’une tendance qui c’est généralisé avec le temps. Le pilote allemand, malgré une option pour 2015 avec l’équipe d’Hinwill, n’a pas été prolongé (une procédure juridique est active en ce moment même). La raison principale était qu’il n’a pas permis à Sauber d’obtenir des sponsors pour l’année prochaine.

Le principe est connu depuis 2008. Romain Grosjean, Fernando Alonso, Felipe Massa, Sergio Perez etc…sont des pilotes garantissant un sponsoring important à leur équipe, mais destiné à payer leur salaire. L’équipe ne s’acquittant plus de cette tâche. Les salaires étant devenus de plus en plus important que les équipes ne sont plus en mesure d’assumer seule l’acte. Sous-traitant cela à un partenaire qui s’affichera sur la voiture en compensation.

Expérimentation entre 2010 et 2013

Entre 2010 et 2012, Kamui Kobayashi a été un pilote payé par Sauber (d’ailleurs l’équipe lui devait pour les deux dernières années 1,9 millions d’euros de paiement en retard fin 2013). Sergio Perez était un pilote prêté par la Scuderia Ferrari qui rémunérait jusqu’à 75% du salaire du mexicain. Sauber se contentait de financier un complément (sous forme de primes). Pour 2013, un premier virage a été entrevu. Nico Hulkenberg signe un contrat 2013, avec une option pour 2014. Pour sa première année l’allemand disposait d’un sponsor personnel (Denka) qui lui payait ses primes de résultats, tandis que Sauber assumait le salaire de base. Malheureusement, l’équipe suisse n’avait pas été en mesure d’assumer sa tâche en entier. Suite à ces mésaventures, le contrat d’Adrian Sutil était une synthèse de l’histoire passée.

L’idée était que Sauber paie le pilote allemand (sur une base de 2 millions d’euros sous forme de primes divers) en 2014. Une partie de l’argent était une prime pour la saison 2015 (environ 500.000 euros). Mais, Sutil disposait d’une option pour 2015, à la condition qu’il garantisse l’arrivée d’un sponsoring d’environ 10 millions d’euros. Le salaire étant un pourcentage de ce qu’il apportait (souvent 10 à 20%). Cette mesure permettant de réduire l’impact direct du salaire pilote sur fond propre de l’équipe. En somme, 2014 était un investissement mesuré permettant de garantir un avenir intéressant pour l’année suivante.

L’échec de Sutil/Sauber montre toutefois les limites du système consistant à offrir pour recevoir en retour. Cet épisode ne fera que conforter les chefs d’équipes dans leurs politiques de signature d’un sponsor payant son pilote directement. Les équipes de milieu et fond de grille ne signeront plus de pilotes en leur payant sur fond propre leur salaire. La fin d’une histoire.




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