Quelle est la stratégie de Bernie Ecclestone ?

L’art du compromis pour garantir son influence. Bernie Ecclestone est passé maître dans l’art de la guerre. Cela fait trois décennies qu’il nourrit un projet que lui seul connait. Une vision à très long terme de la discipline qui est souvent proche d’être accomplie. Une nouvelle étape sera franchie prochainement.

Jean Todt avait pourtant la main. Le règlement 2014 avait été de son fait et il a même été un de ses principaux arguments de campagne pour sa réélection de Novembre 2013 pour un second mandat à la tête de la Fédération Internationale de l’Automobile. Une victoire qui pouvait en appelée d’autre. Tant le président de la FIA voulait prendre de vitesse le nouveau Strategic Group F1, avec qui il devait composer pour la réglementation. La prochaine étape était d’imposer le budget plafond avec une stratégie en trois temps.

Auto Motor und Sport explique qu’initialement le plan de la FIA était d’imposer une communication prônant le fait que la technologie 2014 réduira les coûts. L’objectif était que d’ici 2016 le prix des nouveaux V6 ne tourne plus autour de 20 millions, comme aujourd’hui, mais 8/10 millions comme pour les précédents V8 atmo. Mais cette communication a été réduite à néant devant la réalité de la situation du paddock. Ainsi le nouveau plan était d’imposer en trois ans un plan de réduction des coûts (2015-2016-2017). Imposer le plafond budget et imposer ensuite des restrictions dans le règlement (interdiction des suspensions interconnectées, direction uniforme, écope de frein simplifié etc…). La troisième phase étant de nommer une ou deux nouvelles équipes afin d’imposer aux constructeurs les nouvelles règles.

De l’autre côté de la face de la Formule 1, Bernie Ecclestone ne souhaite plus que la FIA et Jean Todt imposent ses théories à des fins politiques, qui sont en décalage avec la réalité économique de la Formule 1. C’est ainsi que la stratégie d’Ecclestone est de retourner à son avantage le plan de la FIA. Sur le principe d’imposer le budget plafond, les 6 équipes du Strategic Group F1 (Red Bull, Mercedes, McLaren, Ferrari, Williams et Lotus) se sont réunis à Bahreïn, sans que la FIA ne soit présente, pour lancer une contre-proposition avec plafond de 260 millions d’euros au lieu des 150 millions que visait l’appareil fédérale. Concernant le principe de restriction technique, chaque équipe ainsi que la FIA, a signée les Accord Concordes. L’article 15, rajouté in extenso par Ecclestone en 2011/2012 précise qu’il faut que les équipes soient au courant 3 ans à l’avance des changements techniques. Ce point explique qu’une mesure prise aujourd’hui ne sera valable qu’en 2017 par exemple, pas avant. Enfin, Ecclestone a été la personne qui a annoncé l’introduction de deux équipes à l’horizon non pas de 2015, mais 2016. Prenant Jean Todt de vitesse sur ce dossier, qu’il avait pourtant initié. Ecclestone a demandé des garanties financières (200 millions de dollars sur trois ans de budget) aux deux projets (américain et roumain) en échange d’un probable accord économique qui rend ces nouvelles équipes soumises à la politique de Bernie Ecclestone. Comme cela avait été déjà le cas en 2009.

Enfin, dernière salve en deux temps. Après avoir contré point par point le projet initial de la FIA, Ecclestone laisse entendre que les constructeurs souhaitent augmenter de 10kg la capacité de carburant dans les monoplaces 2014. Isolant la FIA médiatiquement en la forçant à accepter la contre partie. Concluant par le principe d’abandon du budget plafond au profit de la relance de la vente des monoplaces.




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