Saga des projets avortés : DAMS

La Formule Un est riche en histoires réussies, mais aussi en projets avortés. L’équipe DAMS à la fin de l’année 1995 est un premier exemple de la Saga des projets avortés.

Après la mort de l’équipe Larousse, l’espoir de voir une nouvelle équipe tricolore en Formule 1 renaît en Octobre 1995. Sur le circuit du Mans, l’équipe DAMS présente sa première F1, la GD01, conçue par Claude Galopin qui a travaillé pour Ligier et AGS en F1, en collaboration avec Reynard pour la construction.
Jean Paul Driot, le patron de DAMS avait réuni 50% du budget et comptait sur la présentation officielle de sa monoplace pour convaincre d’autres sponsors. En vain. La GD01 retrouvera les garages et l’équipe replongera la mort dans l’âme en F3000 monotype.

Le projet de Driot était assez bon, mais était tombé dans une période critique en France où tout est bloqué : Les élections présidentielles.
En plus Driot, contrairement à Alain Prost, n’a pas d’appuis politiques et les pouvoirs publics de droite préféraient le projet Prost.
Driot avait pourtant réunis 8 millions d’euros de budget et prévoyait le double pour débuter calmement la saison 1996.A l’époque l’équipe Ligier disposait d’un budget de 23 millions d’euros par exemple. Mais ELF n’a pas voulu mettre plus d’argent dans l’équipe, surtout qu’à l’époque le pétrolier Français était dans la tourmente et une rumeur dans les marchés financiers indiquait une fusion avec Total- Fina. Exit la rallonge de ELF. Et c’est la fin de l’équipe. Bouygues Télécom, Motorola et un groupe Hollandais devaient suivre, avec la condition que le pétrolier français soit plus fortement présent dans l’équipe pour la première année.

Eric Comas a essayé la voiture propulsée par le V8 Cosworth ED. Mais l’équipe avait juste un défaut et c’est Jean Paul Driot qui le dis lui-même : « La F1, avec l’arrivé du binôme Mosley – Ecclestone, se tourne vers l’Angleterre pour le « motor racing », car ils ont monté autour de Silverstone un pôle de préparateurs, de sous traitants… très puissant et incontournable. Il n’y a rien de comparable en France (…) Aujourd’hui plus que jamais, la culture du sport auto est britannique. Si DAMS était née près de Silverstone, elle aurait fait une carrière comme Jordan. »

DAMS c’est donc l’histoire d’un projet arrivé au mauvais moment en France et qui a souffert de la fin de ELF en terme de sponsoring sportif dans le sport automobile.
Comme quoi, dans notre beau pays la conjoncture rend trop dépendant des projets qui méritaient sûrement leurs chances.

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