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L’importance de l’image sur le sportif

Souvenez-vous. Nous étions en 2010 et Lewis Hamilton avait annoncé qu’il avait arrêté sa collaboration avec son père et agent, Anthony. C’est alors que durant de long mois le champion du monde 2008 était sans représentant à ses côtés, pour gérer sa carrière. Pendant ce temps, Sébastian Vettel gagnait son premier titre de champion du monde et certain pilote ont découvert qu’avoir un agent était bien superflue, qu’une autre route était possible.

Par le passé, Niki Lauda, Gerhard Berger, Marti Brundle et Nigel Mansell n’ont jamais eu besoin d’avoir un représentant pour négocier avec Frank Williams, Ron Dennis ou Bernie Ecclestone. Des personnes qui ne sont pourtant pas des amateurs dans ce domaine. Ceci étant toutefois marginal, dans le monde du sport business. Dans les années 60, l’avocat Mark McCormack a lancé IMG et à tout simplement inventé le métier d’agent de sportif. Ainsi la norme était d’avoir un représentant. Jackie Stewart et Jochen Rindt ont été le premier du genre en Formule 1. Mais les temps changent.

Le sport devenant de plus en plus un divertissement, le résultat sportif importe désormais autant que l’image. Ainsi, le monde si fermé et réserver du sport est convoité par des agences artistiques de divertissement. Le rappeur Jay Z a crée il y a quelque semaine, Roc Nation Sport et s’occupe désormais de gérer les intérêts d’un joueur de baseball. L’intérêt de l’histoire est que l’associé de Jay Z dans cette affaire est la société Créative Artists Agency. Plus connu pour s’occuper des acteurs d’Hollywood que pour le monde du sport.

Cette évolution est intéressante. Il y a 10 ans, David Beckham a rompu avec SFX, contre un chèque de 3 millions d’euros, pour signer avec XIX Entertainment de Simon Fuller, qui n’avait rien à voir avec une agence sportive, mais qui était le créateur des Spice Girls. Un homme de spectacle donc. Le même homme qui a signé Lewis Hamilton il y a 18 mois. Le même homme qui a orchestré le transfert de l’anglais chez Mercedes AMG F1, pour une question d’image. L’association avec une marque automobile premium est toujours plus valorisante. Fernando Alonso est avec Ferrari. Sébastian Vettel avec Infiniti, Kimi Raikkonen avec Lotus et désormais Lewis est avec Mercedes-Benz. Un détail qui compte.

Les pilotes de Formule 1 font désormais attention à l’image qu’ils reflètent. Plus qu’auparavant. Michael Schumacher est revenu en Formule 1 en 2010, avec, non plus comme agent Willi Weber, mais Sabine Kehm, qui était auparavant son attachée de presse. L’évolution était intéressante et en rupture avec la précédente aventure du septuple champion du monde allemand. Ainsi, l’image est aussi dépendante de certains aspects nouveaux. En réalité la carrière de Sébastian Vettel est gérée par Red Bull depuis toujours et montre l’aboutissement d’une autre forme d’accord de management, plus direct entre un patron et son pilote. A la manière de Ron Dennis avec Lewis Hamilton entre 2007 et 2011, Vettel est dépendant d’un accord entre lui et la marque Red Bull qui a financé sa carrière. Rien n’est gratuit et un pilote est devenu aussi avec le temps un investissement, rentable ou pas.

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Contruire l’image de pilote à celui d’une pop star

La marque de fabrique de Simon Fuller, le manager de Lewis Hamilton et de David Beckham entre autre, et de savoir fabriquer une marque, une pop star avec ses clients. C’est ce qu’il commence à réaliser avec le champion du monde 2007. Hamilton va enregistrer un album et entrer un peu plus dans l’univers Entertainment.

Pour comprendre comment Lewis Hamilton va évoluer à l’avenir il faut regarder ce que Fuller à fait avec Beckham depuis 10 ans. En une décennie, le footballeur anglais a cultivé une double identité marketing qui marche : celle d’un homme lisse, so british et de l’autre une sorte de Bad Boy couvert de tatouage. Cette double identité a contribuée à faire de lui l’icône des métrosexuels, ces urbains soucieux de la mode et détachés de toute volonté d’afficher leur préférence sexuelle. Beckham a été le premier à le faire dans son sport et à même posé nu en 2002 dans un magazine gay. The Times analysait que le joueur « était la réponse de la pop culture à la libéralisation des mœurs. » Bref vous l’aurez compris, l’anglais est la seule véritable star de son sport, loin devant Messi et C. Ronaldo, encore en recherche d’image.

Ainsi Fuller travaille l’image d’Hamilton. Les contrats avec Pepsi et Reebok n’ont pas été renouvelé. Place à une nouvelle stratégie et un plan de 10 ans capable de faire du pilote le plus populaire et le plus riche de son sport. Mélanger Michael Schumacher avec Ayrton Senna.

Hamilton a toujours aimé la musique et son album, bien ou pas, est une étape vers une autre dimension. Son idylle avec la chanteuse Nicole Scherzinger est désormais optimisé. La chanteuse, en perte de vitesse dans le milieu, n’est pas encore impliquée dans le sport de son compagnon, mais va prochainement unir ses forces, un peu comme Victoria avec David. Tout est progressivement en place pour faire de Lewis Hamilton le futur David Beckham, avec les mêmes recettes.  Mais il ne faut pas oublier le sport et les résultats non plus. La signature avec Mercedes AMG F1 est une première étape, similaire dans l’aspect à celui de Michael Schumacher avec Ferrari en 1996. Même si l’impact médiatique n’a pas été mesuré à sa juste valeur l’an dernier. L’objectif est de gagner un titre et de viser un troisième dans la foulée afin d’égaler le niveau du mythique Ayrton Senna, idole absolue d’Hamilton. Pas une chasse des records, mais un entretien d’image.

La suite ? Presque tout le monde la connait ou presque. Hamilton va rester durant la durée de son contrat avec Mercedes AMG F1, puis si l’aventure n’aboutie pas à des résultats probants, il y aura l’idée d’avoir sa propre équipe. L’idée était venue d’Anthony Hamilton fin 2009, lorsqu’il avait postulé pour racheter Renault  F1 Team. Une déclaration d’intention, mais ce sera la prochaine étape vers une autre nouvelle dimension pour le pilote.

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Les dessous du salaire d’Hamilton chez McLaren

Ron Dennis a indiqué en marge du GP du Canada 2012, que les discussions autour du nouveau contrat de Lewis Hamilton doivent prendre en compte une réalité économique différente. Répondant aux rumeurs autour d’un salaire de 25 millions d’euros par année pendant trois ans (2013, 2014 et 2015). Une somme qui représente moins que ce que XIX, la société gérante des intérêts d’Hamilton, souhaitait.

La question est de savoir ce que la société de Simon Fuller souhaitait pour son client. La réponse est en partie visible depuis plusieurs mois maintenant. L’objectif est assez clair : Faire d’Hamilton le premier sportif anglais à atteindre le milliard de dollars de gains en carrière.

Depuis 2007, selon une projection financière et les données du Business Book GP, Lewis Hamilton a cumulé en adossements publicitaires un total d’environ 80 millions d’euros.  Pour la saison 2011, Hamilton a cumulé un total de 29.5 millions d’euros, dont 16 millions d’euros de salaire et 13,5 millions d’euros de primes et revenus annexes. En légère baisse par rapport aux années 2009 et 2010. La projection de la société XIX est de permettre à Hamilton d’être un des sportifs les plus pays du monde.

En réalité, XIX demanderait un salaire beaucoup plus élevé est proche de 40 millions d’euros annuellement, soit 50 millions de dollars à l’équipe McLaren. Un salaire incroyable, mais il semblerait que malgré la réduction des coûts, les projections démontrent une inflation prochaine des salaires des pilotes, étant donné le manque d’offre depuis deux ans. Une situation souhaitée par les constructeurs, pour baisser les salaires, mais qui est entrain de se retourner contre eux. Par exemple, Sébastian Vettel pourrait toucher un salaire proche de 25 à 30 millions d’euros à l’horizon 2015. Voir plus.

L’impact de Lewis Hamilton sur le sponsoring pourrait aussi atteindre 30 millions d’euros annuel. Au total et sans faire de prédiction folle, le champion du monde 2008 pourrait toucher dans les 10 prochaines années un total de 700 millions d’euros (soit 900 millions de dollars). Pas loin du milliard donc.

La société de Simon Fuller sait aussi compter. Martin Whitmarsh avait annoncé un fond spécial de 120 à 160 millions d’euros pour ses pilotes. Jenson Button a signé un contrat d’une valeur de 54 millions d’euros. Il reste donc plus de 100 millions d’euros, en valeur haute pour le contrat de Lewis Hamilton. Ce qui explique la demande élevée du salaire sur trois saisons (2013, 2014 et 2015).

Reste que le bras de fer continue. Ron Dennis ne souhaite pas vraiment offrir un salaire important à son pilote fétiche, car cela mettrait en péril l’équipe. Souvenir de 1993 avec Ayrton Senna. De plus, les alternatives (Red Bull et Mercedes), pour Hamilton sont relativement timides. Principalement à cause de cette demande de salaire importante.

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