Vers l’idée d’un mercato des pilotes de F1

Souvenez vous, nous étions en 2001, un jeune pilote finlandais faisait quelques merveilles avec sa petite Sauber. Ron Dennis a mis sur table 25 millions de dollars, pour racheter le contrat du prodige et c’est ainsi que Kimi Raikkonen est arrivé en 2002 chez McLaren. 12 mois plus tard, alors que Juan Pablo Montoya avait signé son contrat avec la même équipe de Woking pour 2005, les dirigeants de BMW ont fait pression pour que Williams vende le contrat du colombien pour 25 millions d’euros. En 2005, Honda a racheté le contrat de Jenson Button – Williams pour un total de 30 millions d’euros. C’était une époque étonnante et l’on parlait alors d’une sorte de mercato des pilotes de Formule 1. L’idée revient progressivement.

Une idée que la nouvelle patronne de Sauber, Monisha Kaltenborn, réfute malgré que le départ de Sergio Perez va lui faire perdre de l’argent à court terme (pas des sponsors, mais des droits TV). Perez est parti chez McLaren sans indemnité, alors que cela aurait pût être mis en place. Pourtant cette pratique a permis à Eddie Jordan, Williams et même Sauber de survivre. En 1993, Ron Dennis découvre que le rachat du contrat de Rubens Barrichello chez Jordan a une valeur de 5 millions de dollars. Trois ans plus tard, Jean Todt accepte cette clause pour obtenir les services d’Eddie Irvine. Cette somme servira à acheter une soufflerie. En 1998, Jordan obtiendra 3 millions de dollars de Williams pour le rachat du contrat de Ralf Schumacher. Williams a obtenu deux rachats de contrats très importants pour sa survie :  Honda a déboursé 30 millions d’euros pour le rachat du contrat de Jenson Button en 2005, tandis que BMW a déboursé 3 millions d’euros pour le rachat du contrat de Nick Heidfeld. Sauber avait reçu une offre en 1994 de rachat du contrat d’Heinz Harald Frentzen, pour remplacer Ayrton Senna dans la Williams FW16. Mais, hormis l’épisode Raikkonen de 2001, l’histoire oublie que l’équipe suisse a reçu 4 millions d’euros de dédommagement pour le rachat du contrat, par Renault, de Giancarlo Fisichella (via un pseudo transfert chez Williams). Lors de l’épisode du spygate en 2007, le contrat de Fernando Alonso chez McLaren était estimé, en cas de rachat, à 60 millions d’euros.

En général la clause d’un contrat de rachat d’un pilote est estimée entre 2 et 3 millions d’euros. Mais imaginons une valeur marchande comme dans le football ? Qu’une petite équipe, puisse toucher une prime pour les performances de son ex pilote dans une autre ? Que des équipes mettent en place des clauses de transfert pour se protéger, que des petites équipes puissent obtenir de l’argent des grosses équipes en cas de transfert, alors que le jeune pilote de l’équipe A est encore sous contrat, comme dans le football ?  Pour combler cette idée, la Formule 1 a mis en place des options pour prolonger la durée des contrats. Expliquant que depuis presque toujours, les contrats ne dépassent rarement 3 ans fermes.

Cette idée pouvait être bonne il y a 10 ans, mais aujourd’hui, avec la crise économique, le risque de voir l’idée mourir avec le temps est réelle. A moins de faire comme le Milan AC aujourd’hui, qui paie en 3 ou 5 fois le coût des transferts. Un des premiers à l’avoir fait, était le Real Madrid avec le transfert de David Beckham en 2003. Le club madrilène a signé une prime de 7,5 millions d’euros à la signature, puis 17,5 millions sur les 4 années du contrat du joueur. Plus une prime de résultats que l’équipe espagnole devait à Manchester United (le club vendeur) en cas de résultats en ligue des champions et en championnat nationale. Soit une prime de 2,5 millions d’euros par année durant 4 ans, pour un total de 35 millions d’euros au profit de Manchester United.

Imaginons le scénario suivant : Sergio Perez part chez McLaren contre 20 millions d’euros. 10 millions d’euros payé à la signature et 5 millions d’euros par année en 2014 et 2015. Plus une prime de résultat si McLaren est championne du monde des constructeurs. Le tout au profit de Sauber, l’équipe vendeuse. Le modèle économique changerait de manière significative. La valeur d’un contrat serait pris en compte dans la valeur d’une équipe, par exemple (comme dans le football). La valeur d’un pilote dépendrait de sa jeunesse, de son contrat actuelle, de son salaire dans l’équipe A et de son potentiel. Si un Lionel Messi a une valeur de près de 200 millions d’euros aujourd’hui, imaginons la valeur d’un Sébastian Vettel sur le marché ?




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