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Note du Mardi – Hamilton vers une projection contractuelle unique

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgJamais dans l’histoire de la Formule 1 un pilote n’avait agi de cette façon envers son employeur. Les négociations entre Lewis Hamilton et Mercedes-Benz sont un cas unique. Unique par le contenu, unique par l’aspect général. Dépassant juste la simple notion classique d’argent et de dynamique F1.

Toto Wolff depuis Imola laisse entendre que le prochain contrat de Lewis Hamilton va valoir beaucoup plus cher qu’initialement. Le manager autrichien a encore une fois ajouté que la valeur du maintenant septuple champion du monde de Formule 1 a considérablement augmenté. Les spéculations dans la presse établissaient autour de 45 millions le nouveau contrat. L’aspect COVID a fait réduire de 20% le salaire 2020. Comme nombre de ses collègues pilotes. En réalité nous ne parlons plus de salaire comme cela a été entendu jusqu’à présent, mais de la participation du groupe Daimler au projet.

Mercedes sous la pression de ses retards

Retour à la fin de l’année 2019, Ola Kallenius, le PDG du Groupe Daimler présente le projet Ambition 2039. Visant à tendre vers la zéro émission à la fois dans sa chaine d’approvisionnement en matière première (Cobalt en priorité) dès 2022 et dans sa fabrication globale à l’horizon 2039. L’objectif est de parfaire son image premium. Toutefois ce projet arrive tardivement et son application prend du retard. Alors pour cette année 2020, Mercedes-Benz fait beaucoup de communication.

Annonce d’un vaste projet autour des camions en partenariat avec Volvo Truck, utilisant l’hydrogène ou l’électrique. Reprise de l’usine SMART d’Hambach par Ineos (le sponsor secondaire de l’équipe F1), pour y faire fabriquer un véhicule tout terrain visiblement peu écologique, développement de la marque EQ qui peine à trouver son public aux USA et en Allemagne. Bref, des déclarations d’intentions, des prototypes, mais des applications encore lointaines.

En parallèle, la marque a décidé de réduire drastiquement son investissement en Formule 1. Zéro euro seront dépensés en 2022 dans l’équipe châssis F1, qui devra s’autosuffire économiquement au lieu d’être subventionné à hauteur de 70 millions comme cette saison 2020. Autre décision, le budget pour les salaires. Fixé à 35 millions d’euros par an pour Bottas et Hamilton pour les deux prochaines années. Le salaire du finlandais pour 2021 étant fixé à 15 millions, il ne reste que 20 millions d’euros pour Hamilton. Le solde devant être trouvé via des partenaires. Nous avons entendu que Monster Energy était d’accord pour ajouter 10 à 15 millions, en reprenant l’architecture réalisé en Moto GP autour de Yamaha et Valentino Rossi. Cela reste donc des chiffres.

Le projet incomplet LH10

Sous le nom de code LH10 se dissimule chez Mercedes, en liaison direct avec la maison mère Daimler, un projet très ambitieux offert au duo Hamilton – Mercedes par une dimension historique rare. L’objectif d’atteindre 10 titres de champion du monde chacun afin d’être la deuxième équipe la plus titré derrière Ferrari (et devant Williams) et de permettre à Hamilton d’être le pilote qui devrait marquer l’histoire avec ses 10 titres de champion du monde, comme Juan-Manuel Fangio dans les années 50.

La continuité de Mercedes, la légende personnelle d’Hamilton, l’impact de la marque allemande dans l’histoire de la Formule 1 s’est toutefois heurté à l’évolution psychologique et humaine de Lewis Hamilton. Dépassant le cadre de la Formule 1. Parlant de diversité et d’écologie et effaçant l’homme sandwich, ultime avatar de Michael Jordan de la discipline. Ce que monétise Hamilton ce ne sont pas ses titres et ses victoires. La valeur est ailleurs et c’est cela qui, depuis le GP d’Emilie Romagne, est au centre des négociations avec le groupe Daimler.

L’autre dimension d’Hamilton

La réaction d’Imola était de ruiner les manœuvres de la marque allemande pour s’opposer à toute contre-proposition contractuelle. Le message a été entendu à Stuttgart qui a parfaitement compris que la déclaration d’un possible retrait d’Hamilton a eu plus d’impact médiatique que le 7ème titre de champion du monde de Mercedes. Un avertissement car prolonger la couleur noire des flèches d’argent était un acte qui n’a pas été sérieusement analysé par la marque allemande.

Deux semaines plus tard, Hamilton explique qu’il veut aider Mercedes dans le voyage qu’il a lui-même élaboré et aussi particulièrement transformer la F1 en un sport durable. Dans sa phase initiale et ensuite pendant un peu plus longtemps. Ce qui signifie que la phase initiale est un prochain contrat F1 et le plus longtemps est l’aspect ambassadeur. Ainsi donc, Lewis Hamilton construit son prochain contrat non plus avec l’équipe F1 et son budget, mais directement avec le groupe Daimler. A la façon d’un Michael Schumacher qui était payé par Philip Morris.

En aparté, le directeur de la communication de Mercedes-Benz, Bradley Lord, a déclaré avoir soutenu l’activisme de Lewis Hamilton sur les questions de diversité et d’inclusion par une « action concrète ». A suivre…

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Note du Mardi – Mercedes AMG et le désaccord Concorde

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgTic-tac, la dead line approche. 24h et l’offre permettant aux signataires des nouveaux Accords Concorde de bénéficier d’une prime à la signature de 5 millions d’euros expirera. Mercedes AMG F1 ne la souhaite pas. Provoquant l’incompréhension, mais la nouvelle répartition financière des Accords 2021/2026 est la réelle raison du bras de fer ayant un effet domino.

Dans les faits, l’argent des Accords sont réparties à 50/50 depuis 15 ans. Sans les primes. Car, avec ces dernières le rapport est plus proche de 70/30. Un compromis qui bénéficie à chacun (sauf au propriétaire de la société Formule 1). Mercedes AMG F1 bénéficie par exemple d’une prime 37 millions, accordé par Bernie Ecclestone et une prime de 30 millions en cas de double titre de champion du monde, en plus de sa part. Ce qui lui permet d’obtenir jusqu’à 170 millions de revenus, d’après le Business Book GP. Mais pour la prochaine édition, la marque à l’étoile estime obtenir moins (ou autant).

La prochaine répartition proposé et accepté par la majorité des équipes est de 65/35. Ce qui signifie que les équipes vont se répartir 1,3 milliards de dollars en 2021 et 1.4 milliards en 2023. Mais Liberty Media a limité fortement ses contributions en la matière. Seul Ferrari bénéficiera d’une prime estimée à 115 millions dans les faits. Ce qui cumulé avec les droits en fonction des résultats lui permettra de largement doubler cette somme et ainsi couvrir 70% de ses futurs budgets.

Ferrari n’est pas vraiment une exception. Car, une équipe comme McLaren couvrira 65% de son budget prévisionnel.

La logique Mercedes

Mercedes estime contribuer à l’histoire de la discipline (les titres de Juan Manuel Fangio date de 1954 et 1955, et dispose du pilote le plus médiatique et légendaire de l’histoire de la Formule 1. Une prime est ainsi souhaitée, mais Liberty Médias ne veux rien entendre. La marque à l’étoile devant se contenter des revenus en fonction de ses résultats jusqu’en 2026.

Toto Wolff estime son budget à partir de 2022 autour de 300 à 350 millions et la nouvelle répartition lui permettra de couvrir 50% (si l’équipe continu de gagner les titres). Malgré le budget plafond. L’objectif est de trouver des fonds. L’accord avec Racing Point est estimé à 70 millions par saison. Un revenu non négligeable.

La pression pilote

La situation dépasse le seul niveau des discussions entre Mercedes et Liberty. Tous les moyens de pressions sont permis. La négociation des contrats pilotes relève du patron de Daimler, Ola Kallenius. Valtteri Bottas a été le premier signé. Le finlandais souhaitait un contrat de deux saisons (2021/2022), il n’a été renouvelé que d’une seule, mais avec une augmentation de 50%. Côté Hamilton, le temps passe. Le salaire était déjà défini, mais la durée bloque. Le champion anglais souhaite un contrat de trois saisons, tandis que Mercedes lui a proposé une seule saison (renouvelable naturellement) et pour débloquer la situation le patron de Daimler a proposé d’augmenter le salaire d’Hamilton. Une situation qui a provoqué une réaction de ce dernier : « ce n’est pas le moment de négocier mon contrat alors que des personnes souffrent. » Hamilton a reçu une date limite du 30 Août pour signer son contrat.

Cette proposition d’une seule saison, entre ainsi dans la logique de pression sur les Accords Concorde. Surtout que Hamilton sera le pilote le plus payé du plateau dans les années avenir au regard de son palmarès historique. Même avec une réduction de salaire.

Politique plus que sportif

La situation de Mercedes est essentiellement politique. En misant sur un renouvellement de ses pilotes pour une seule année, elle souhaite mettre la pression sur Liberty Media, tout en étant la dernière à signer (sans la prime à la signature). Les affaires autour de Racing Point sont aussi un vecteur important, mais qu’il ne faut pas dissocier de la situation globale. Avec Racing Point, l’usine de Brackley a un business model rentable et ne le cache pas. Enfin, la situation de Toto Wolff et ses activités annexes, ne dérange pas réellement Daimler (car il augmente l’influence de la marque), mais dérange plusieurs personnes qui estime que la discipline est désormais alimentée en pilote, capitaux et technique par un duo Wolff/Red Bull. Les autrichiens au pouvoir de la F1…

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Note du Mardi – Verstappen, l’homme qui valait 120 millions ?

Note du mardiDevenu une constante depuis une dizaine d’année. Lorsqu’un jeune pilote crève l’écran des chiffres sur sa valeur sont annoncés. Max Verstappen ne fait exception à la règle. Helmut Marko estime la valeur du pilote hollandais à 120 millions d’euros.

Lewis Hamilton le premier

Fin 2007, Lewis Hamilton négocie son nouveau contrat avec Ron Dennis. Initialement le futur triple champion du monde avait paraphé un contrat de trois saisons (2007/2008/2009), avec une promesse de 700.000 dollars la première année et 3,8 millions la dernière année. La prestation d’Hamilton durant sa première saison en Formule 1 a bouleversée cette zone de confort entre les parties. Anthony Hamilton, sur les conseils de Steve Robertson, pilote la communication et la presse anglaise annonce que Lewis Hamilton a une valeur de 100 millions de dollars. Une introduction en bourse avait été annoncée pour justifier le chiffre.

En Janvier, Hamilton signe un contrat de 5 ans d’une valeur de 100 millions d’euros.

Vettel, l’homme qui valait 70 millions

Après son premier titre de champion du monde en 2010, Sébastian Vettel était un pilote faiblement payé. Seulement 1,5 millions d’euros de salaire. Durant l’hiver, alors que lefutur quadruple champion du monde est convoité par les plus grands agents du paddock, c’est Willy Weber qui annonce à la presse populaire allemande que la valeur de Vettel est de 70 millions d’euros.

Un contrat de quatre saisons (2011/2012/2013/2014) est signé avec Red Bull Racing. Vettel  devait toucher au total de 46 millions d’euros. Pour finir son contrat a été rapidement réévaluée pour atteindre la valeur de 70 millions total.

Verstappen et son futur contrat

Selon le BusinessBookGP 2017, Max Verstappen a vu revaloriser son contrat cette saison. Passant de 1 million à 6 millions d’euros. Sur le papier, le vainqueur du Grand Prix d’Espagne 2016 est sous contrat jusqu’en 2019. Pour 2018, son salaire sera réévalué une nouvelle fois pour s’approcher des 10 millions d’euros annuels. Mais après ?  Il n’est pas impossible qu’un important salaire lui soit présenté pour que tout l’ensemble approche des 100 millions d’euros total, soit 20 millions d’euros par années.

Pour rappel, en début de saison 2016, la valeur du contrat de Verstappen avec Red Bull Racing était de 25 millions d’euros. La valeur marketing et la victoire ont bouleversé les plans.

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Note du Mardi : Les possibles clauses du contrat Hamilton/Mercedes AMG F1

Note du mardiSelon des sources biens informées, Lewis Hamilton aurait déjà signé le renouvellement de son contrat jusqu’en 2018, posant la question suivante : Pourquoi ce dernier n’est pas annoncé ? La réponse est simplement que l’information semble incomplète et que la vision journalistique autour de Lewis Hamilton est trop simple. Nous ne sommes plus dans l’ancien monde.

Signer un accord avant l’accord 

Il est naturellement possible que le double champion du monde ait signé un précontrat résumant les grandes lignes de l’accord pour sécuriser les dirigeants de Daimler. Cette signature n’indique en rien que le contrat est signé, mais qu’il sera signé que durant la saison 2015. Cette pratique avait déjà été entrevue avec Kimi Raikkonen il y a une décennie maintenant, lorsque le pilote avait signé avec Renault un accord pour 2007, alors qu’il avait un accord similaire avec Ferrari pour la même année. En même temps.

Signer un précontrat signifie une négociation exclusive. Ce qui expliquerait pourquoi les rumeurs Ferrari ont rapidement été jetées aux oubliettes et que le pilote n’a qu’un seul et unique interlocuteur pour son avenir : Mercedes AMG F1.

Un salaire élevé, mais sous contrôle

L’autre vecteur pourrait concerner non pas le salaire, mais les revenus totaux du pilote. Il est entendu que Lewis Hamilton touchera ce qui est désormais la nouvelle norme : Un fixe et des primes de résultats gonflant de manière importante le salaire. La première offre du constructeur allemand était de 20 millions d’euros de salaire et d’une prime de 1 million d’euros par victoire. Notons que Sebastian Vettel chez Ferrari touche un salaire fixe bien plus bas que les chiffres annoncées dans la presse. Pourtant la combinaison victoire+titre du quadruple champion du monde allemand lui permettra de toucher 45 millions d’euros par année.  Dans le cas de Lewis Hamilton le chiffre de 70 millions d’euros par année est toujours d’actualité, mais pourrait être plus subtile que cela.

Le modèle R&B qui dépasse le modèle vieux de 30 ans maintenant

Le pilote négociant désormais seul, Hamilton pourra s’inspirer de ses amis du milieu du R&B qui ont révolutionné l’approche du marché de la musique en se transformant en investisseurs. Jay Z par exemple est un chanteur, investisseur, homme sandwich, agent de joueurs de NBA/NFL et producteur. Il a une fortune de plus de 300 millions d’euros. De la même manière que Jay Z a investi le marché du sport management avec Roc Nation Sport, Lewis Hamilton va investir le marché de la musique prochainement. Il n’est pas impossible que ses investissements soient aussi interdépendants  d’un univers qui dépasse le cadre du sport. Il sera prochainement acteur également.

L’approche avatar Michael Jordan n’existe plus désormais. Lorsqu’il avait signé avec la société de Simon Fuller en 2012, Hamilton espérait une approche plus révolutionnaire. On lui avait alors proposé d’être une copie de Tiger Woods avec une approche à la David Beckham. Ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Comme Will I am ou Jay Z, Hamilton veut être un ambassadeur engagé pour des marques, probablement créer sa marque de vêtement ou signer avec Nike ou Under Armor un contrat que seul les rappeurs sont capable d’obtenir. Car aujourd’hui, seul un MVP en NBA peu espérer un contrat équipementier à plus de 10 millions de dollars, alors que les rappeurs peuvent obtenir 20 millions, via clips, apparition etc… un autre monde. Même la superstar du ballon rond, Cristiano Ronaldo s’inspire du modèle R&B pour son business désormais.

Les désirs d’avenirs

Un monde dont pourrait justement profiter Mercedes-Benz. Conscient de l’impact jeune et dynamique de son champion du monde. Les détails du contrat peuvent comporter les notions suivantes :

  • Un pourcentage dans le capital en 2018 de Mercedes AMG F1 en échange des primes du pilote.
  • Une rétrocommission des revenues de Lewis Hamilton pour sa carrière annexe en échange d’un important salaire.
  • Un contrôle de l’image de Lewis Hamilton à la manière de Red Bull avec Vettel au début de sa carrière. En somme, c’est le constructeur allemand et son armé qui géreront la carrière économique du pilote.
  • Une participation aux investissements futurs de Lewis Hamilton. Si ce dernier lance sa marque de vêtement, l’équipe deviendra partenaire par exemple.

Nous dépassons ainsi le cadre du pilote participant aux développements des voitures de routes (comme chez Ferrari), du pilote qui souhaite sa monoplace championne du monde ou encore du pilote qui veut signer des sponsors. En réalité le futur contrat entre Lewis Hamilton et Mercedes AMG F1 sera probablement une révolution, un nouveau modèle économique pour l’équipe et son avenir.

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Jenson Button et Toyota Motorsport

Jenson Button Brésil GP F1 2014 McLarenEn étalant ses exigences vis-à vis de Ron Dennis – un maintien  de son salaire à 16 millions d’euros en 2015 – Jenson Button ne faisait que justifier sa déclaration : « Je suis un champion du monde et il est temps de le respecter. » Pourtant cet axiome n’a pas ébranlé Ron Dennis. Ni même d’autres patrons.

La piste Fernando Alonso/McLaren-Honda est de plus en plus claire. Le pilote espagnol n’a pas encore réglé ses détails avec la Scuderia Ferrari et retarde l’annonce d’un contrat signé à Sotchi, selon plusieurs sources. Le contrat porterait sur deux ans (2015/2016), avec une option pour 2017 et un salaire de base de 40 millions d’euros. Un important salaire qui serait la cause, disait-on à Interlagos, du départ de Jenson Button.

La stratégie de Richard Goddard, l’agent de Jenson Button, pour la saison 2015 n’avait rien à voir avec la précédente. En 2012, l’idée était de garder ses positions vis-à-vis de Lewis Hamilton et un salaire de rang, sans demander d’augmentation. Mais une évolution en fonction de l’obtention d’un titre mondial. Sauf que de titres, McLaren n’a jamais été en mesure d’en obtenir pour son pilote anglais. Goddard avait donc fait le choix d’appliquer la même stratégie que les représentants de Lewis Hamilton, il y a deux ans, avec Martin Whitmarsh : Faire payer à McLaren son manque de performance.

Une stratégie encouragée par l’arrivée de Honda et ses millions dans le budget de l’équipe anglaise. A ce jeu toutefois, Button y a perdu. Le scénario de la rupture c’est engagé. L’attente d’un nouveau contrat se faisant sentir, Ron Dennis aurait fait une offre sur un salaire de 12 millions d’euros en salaire et une prime de 4 millions d’euros, selon les résultats. L’accord était raisonnable pour tout le monde. Button n’ayant pas d’autres offres (seulement l’idée d’une retraite à l’époque). Mais à la rentrée, l’entente a été modifiée par Dennis. Le salaire a été diminué de 50%. Des 12 millions en salaire, il ne restait plus que 6 millions et 10 millions de primes. Cette offre serait celle qui a provoqué la déclaration de Button sur son statut de champion du monde.

Honda ne souhaitant participer qu’au salaire de Fernando Alonso et non à celui de Button, McLaren devait assumer de sa poche le salaire du champion du monde 2009. Une charge importante.

Button a refusé de signer un tel contrat. Pendant ce temps, Dennis discute depuis quelques semaines, d’une nouvelle entente avec Kevin Magnussen. Le jeune danois disposait d’une option pour 2015, qui se transforme progressivement en contrat de deux ans (2015 et 2016) contre une substantielle augmentation de salaire (1,5 millions d’euros l’an prochain et 3,5 millions en 2016, selon les estimations).

Un pas en dehors de la Formule 1, Richard Goddard discute sérieusement avec Toyota Motorsport, qui participe aux 24h du Mans et au championnat d’endurance face à Audi et Porsche. Une signature est proche entre les deux parties (on parle d’un salaire de 3 millions d’euros par an pour Button). Mais les dernières déclarations de Button laisse entendre qu’une solution pourrait être trouvée avec McLaren. Une importante baisse du salaire serait envisagée.

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L’avenir de Vettel sans la tutelle de Red Bull

Vettel  Le départ de Sébastian Vettel de la galaxie Red Bull Racing soulevait la question d’une clause spécifique du contrat entre l’équipe autrichienne et le quadruple champion du monde. Une clause qui permettait à Red Bull de garder Vettel sous contrat, tout en permettant à ce dernier de signer chez Ferrari. Cette clause a volée.

Activée à partir de 2013 et courant jusqu’à l’année 2017. Cette clause particulière permet à Sébastian Vettel de décider de son avenir si le résultat de RBR est médiocre. Une prolongation destinée à maintenir sous pression le staff technique. En apparence seulement. Dans le détail cette clause, valable jusqu’en 2017,  relève d’une modalité qui astreint Red Bull à un investissement de plusieurs millions d’euros par an sur une période de 5 ans. Une option préférentielle que s’est réservée la marque autrichienne sur son quadruple champion du monde. Dans les faits, si le pilote allemand souhaite signer dans une autre équipe, Red Bull paiera pour disposer de ses services en priorité le temps de la « pause » entre les deux parties jusqu’en 2017.

Au journal autrichien Klein Zeintung, Dr Helmut Marko a indiqué « Nous avons insistés pour que Vettel perçoive immédiatement sa clause libératoire ou qu’elle soit supprimer. Les deux parties ayant rejeté sa gestion. » Ce qui signifie que Vettel ne souhaite pas revenir par contrainte chez RBR et que RBR a compris qu’il était temps de laisser son champion partir.

Reste à savoir si Vettel va toucher 18 millions d’euros de Red Bull pour sa libération (6 millions d’euros par année) ou que cette clause allait simplement rayée et résilier.  Visiblement des discussions sont actuellement en cours sur ce sujet.

Une chose est désormais entendue : Vettel est un pilote qui n’aura plus de liens avec Red Bull pour la suite de sa carrière.

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Et si c’était Lewis Hamilton le véritable maître des transferts ?

Lewis HamiltonEt si le véritablement maître du jeu des transferts était Lewis Hamilton ? C’est du moins que ce laisse penser les rumeurs et déclarations de l’intéressé et de Ron Dennis concernant l’avenir.

La semaine dernière au micro de SkySport, Ron Dennis s’est prêté au jeu des questions sur l’avenir avec les journalistes anglais. A l’interrogation de savoir si les affaires internes de la saison 2007 seraient un obstacle à un retour de Fernando Alonso chez McLaren, Ron Dennis a répondu : « Il n’y a aucune raisons pour que Fernando ne puisse pas revenir, et il n’y a aucune raison pour que Lewis de puis lui aussi pas revenir. » Notez que la question concernait Fernando Alonso et nullement Lewis Hamilton qui a été mentionné par Dennis. A partir de ce moment tout bascule au point que Niki Lauda a démenti la rumeur d’une signature de Lewis Hamilton chez McLaren quelques heures plus tard. Deux jours auparavant, Toto Wolff avait indiqué que le pilote anglais était à « 99% sûr d’être dans l’équipe à l’avenir ».

Lorsque le site hollandais F1Today, confirmant une rumeur présente à Suzuka, révèle hier que Lewis Hamilton est resté 2h dans l’usine de Woking il y a trois semaines. McLaren a démenti. Toujours aussi rapidement. Quelques heures plus tard, l’édition papier de Sport Bild publiait un entretien avec le champion du monde 2008 ou ce dernier précisait sa volonté de poursuivre l’aventure avec Mercedes AMG F1 au-delà de son contrat 2015.  Sachant que l’entretien avait été réalisé en amont, nous pouvons penser que la publication « sous forme d’extraits » allemande était un contre feux de la rumeur hollandaise du jour. Un match de publication à publication.

Mais imaginons que finalement tout le monde aient raison ? Une rumeur étant un message indirect, permettant d’obtenir quelque chose, de faire passer un message ou consolider une position.  Imaginons que Lewis Hamilton ait signé réellement un contrat avec McLaren. Mais pour 2016. La donne change.

Après tout, Hamilton peut parfaitement obtenir une extension de contrat avec Mercedes AMG F1, avec une clause de sortie pour 2015 (fameuse clause de résultats), car le nouveau contrat débutera en 2016 et 2017 avec option pour 2018. Rien ne changera pour lui. Mais pour l’extérieur, le pilote disposera d’un contrat jusqu’en 2018 avec l’équipe allemande, mais aussi un contrat avec McLaren-Honda pour 2016.

Plus intéressant est que les propositions de rémunération présentées par Anthony Davidson en Juillet singent fortement les capacités financières de McLaren et Honda sur le marché des transferts. Lewis Hamilton est gagnant sur tous les tableaux.

Et si c’était réellement lui le maître des transferts ?

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Kimi Raikkonen et Ferrari

Jusqu’à présent le pilote était discret concernant le projet de relance de la Scuderia Ferrari par Marco Mattiacci. Englué dans ses propres problèmes afin de trouver les raisons de son manque de performance avec la F14T, Kimi Raikkonen c’était volontairement effacé du jeu des transferts. La dernière rumeur sur le champion du monde 2007 remontant au GP du Canada.

Kimi Raikkonen

A Suzuka, le discours avait changé. Raikkonen déclarant que « Mattiacci est l’homme de la situation », que le projet de Ferrari va dans le bon sens : « Je crois fermement  que nous devrions être dans une meilleure position l’année prochaine.» Le finlandais cite Allison comme étant la bonne personne dans l’équipe. Précisant que les réformes prennent un certain temps, mais qu’il pensait « à 100% que les nouvelles personnes en poste à Maranello allaient permettre de faire revenir Ferrari au sommet« . En bref, alors que Fernando Alonso se renfermait dans son mutisme et laissait les rumeurs de doutes sur la pertinence du projet de Ferrari pour l’avenir. Kimi Raikkonen soutien ouvertement la nouvelle équipe en place.

L’avenir est au centre des réflexions aujourd’hui. Même si le nouveau grand patron de Maranello, Sergio Marchionne, laisse planer le doute sur le futur line-up 2015 de la Scuderia, Kimi Raikkonen affirme qu’il a un contrat pour 2015.  Le dernier champion du monde Ferrari a signé un contrat de deux ans (2014/2015). Mais une option particulière aboutie à la condition suivante : A compter d’une date indiquée (initialement estimée au 31 Juillet et finalement au 30 Septembre), si Ferrari ne figure pas dans les trois premiers du championnat des constructeurs, le pilote pourra partir ou redéfinir son contrat avec l’équipe.

Touchant aujourd’hui environ 22 millions d’euros (Selon le BusinessBookGP2014 and english version), Raikkonen savait que dans le cas ou l’équipe était 3ème après le GP de Singapour, il pouvait toucher un salaire 30 millions d’euros pour 2015. Cela n’a pas été le cas. N’ayant pas la volonté de quitter Maranello, le pilote et son entourage ont redéfini le contrat 2015 avec les nouveaux dirigeants en place.

Nous comprenons qu’un accord a été rapidement trouvé entre les deux parties. Raikkonen acceptant une réduction de salaire de 20% pour 2015 en échange, que si Ferrari affiche des progrès par rapport à 2014, une extension pour 2016 serait envisagée. A Suzuka, le pilote l’avait laissé entendre : « Une option pour prolonger est bien sur toujours d’actualité, mais ce n’est pas le temps d’en parler, je veux d’abord récupérer mon plein potentiel et comme je l’ai dit… l’année en cours n’était pas la meilleure pour moi, mais aussi longtemps que le développement se continuera chez Ferrari dans la bonne direction, tout est bon. »

L’ambition à peine voilée pour Raikkonen est de retrouver la Scuderia Ferrari qu’il avait découvert durant l’année 2007. L’année de son titre mondial. « Je suis devenu champion du monde avec Ferrari. En outre, nous avons gagné deux championnats du monde des constructeurs. Je suis revenu parce que je le voulais, non pas parce que d’autres l’on décidé à ma place. C’était ma décision. Si je ne me trouvais pas complètement en situation de soutenir l’équipe, alors je ne serais pas ici maintenant. J’ai envie de faire revenir l’équipe à ce qu’elle était lorsque je suis arrivé pour la première fois ici. J’espère que cela se passera plus tôt que plus tard. »

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Note du Mardi – L’année sabbatique comme ultime argument de négociation

Note du mardiL’argument tombe comme un couperet dans les déclarations de pilotes et plus largement de personnages médiatiques. Le principe de l’année sabbatique est devenu un argument dans les négociations. Mais, c’est aussi le dernier argument.

Par définition l’année sabbatique permet pendant un an (très souvent) de se consacrer à une autre activité. En principe la personne prenant ce type de congé n’est pas rémunéré, mais à l’assurance de retrouver son emploi à son retour.  Dans le sport, l’année sabbatique est devenue la troisième voie narcissique lorsqu’il n’y a plus d’autres alternatives.

Le secret d’une bonne négociation c’est d’avoir trois offres

Dans une négociation la triangulation est essentielle pour obtenir ce que l’on souhaite. Vous avez un poste (poste A), vous êtes contacté par un concurrent qui vous offre mieux sur le papier (poste B). Pour maximiser vos chances il vous faut une troisième offre (poste C). Souvent cette dernière n’existe que médiatiquement ou dans votre tête mais elle est essentielle car elle est le message de vos exigences. Mais, lorsque vous avez épuisé cette ressource et que rien ne se passe comme vous le souhaitez (cela arrive souvent). L’argument du congé sabbatique prend la place de cette fameuse troisième voie.

Avant : L’annonce de la retraite sportive

Par le passé le sport parlait de retraite. Nigel Mansell a annoncé sa retraite fin 1990 avant d’être convaincu de revenir quelques mois plus tard chez Williams. Le champion du monde 1992 annoncera une nouvelle fois sa retraite après son titre. Il reviendra en deux temps par la suite et quittera définitivement le paddock en 1995. Michael Jordan avait quitté la NBA en octobre 1993 à 30 ans. Il tentera une carrière en Baseball avant de revenir quelques mois plus tard chez les Bulls de Chicago pour un come back magnifique. De la même manière, Zinedine Zidane avait annoncé sa retraite internationale après l’Euro 2004, avant de revenir pour participer à la Coupe du Monde 2006.

Le mot retraite étant synonyme de fin de carrière dans la vie professionnelle. Mais dans le sport ce mot était surtout synonyme d’échec devant quelque chose de plus fort que soi et mettant le sportif dans une situation défavorable. L’expression devenue péjorative a été remplacée dans notre nouveau monde conformiste et policé par « année sabbatique ». Mais dans le fond c’est strictement la même chose.

L’artifice de l’année sabbatique dans une négociation

Lorsque Fernando Alonso utilise pour la première fois cette expression, nous sommes en 2007. Douze mois auparavant, Michael Schumacher avait annoncé sa retraite sportive (noter la nuance), se retirant de la vie des paddocks. En pleine déroute du SpyGate, le management de l’espagnol étudie plusieurs options. Pour la première fois le principe d’année sabbatique avait été annoncé dans les médias.

Kimi Raikkonen a été le premier à avoir réellement été en congé sabbatique durant deux saisons (une saison de force toutefois). C’était en 2010.

Aujourd’hui Jenson Button parle d’une année sabbatique et même Fernando Alonso s’expose à cette argument dans la presse espagnole. Mais la différence avec 2007, ou l’idée était de faire une pause pour préserver son image fortement écornée par le SpyGate, Fernando Alonso (comme Jenson Button) ose utiliser cette expression car qu’ils n’ont plus d’autres alternatives (le poste B ou A n’existe plus). Souvent, cela signifie qu’il n’y a pas qu’une offre sur la table (poste A ou B) et pas d’alternatives crédibles. Alors l’année sabbatique remplace une proposition de la concurrence, tout en ayant une troisième proposition médiatique et souvent lointaine. Dans le cas du pilote espagnol, Ferrari n’est plus une offre, McLaren si, le rachat de Lotus une alternative, tout comme le passage en 201 chez Mercedes. Mais ces deux dernières offres sont des images qui n’ont rien de concret aujourd’hui.

L’ensemble est artificiel,  c’est une menace de quitter un monde ou il pense être indispensable. C’est un moyen de pression pour obtenir ce que l’on souhaite. Reste à savoir si cela fonctionne réellement. Il n’y a pas d’exemple concret en Formule 1 qui le démontre que le pilote gagne à la fin de l’histoire…

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Ferrari et le théâtre de Monza

Luca di montezemolo Fernando Alonso Italia GP 2014 MonzaEntre le Grand Prix de Belgique et d’Italie, Fernando Alonso a insisté, tout comme Marco Mattiacci, sur son désir de continuer une saison supplémentaire à Maranello. Toutefois, comme l’indique The Guardian, la Scuderia c’est penchée sur le cas de Lewis Hamilton après la course belge.

La présence théâtrale de Luca di Montezemolo, comme chaque année à Monza, gèle toute possibilité de communication hors cadre lors du GP d’Italie. Les accolades du président envers ses pilotes (avec le petit regard vers les photographes et caméras avant de fermer les yeux et jouer l’intensité), Fernando Alonso en tête marquent l’unité et l’affection des pilotes envers leur patron, représentant Ferrari par l’image.  Durant 72h, le monde de la Formule 1 reste donc aux déclarations d’amour de Fernando Alonso envers Maranello. Preuve à l’appui lors du GP d’Italie.

En coulisse c’est une autre histoire qui résonne. Les volants de Kimi Raikkonen et de Fernando Alonso n’ont pas encore bénéficiés d’une assurance officielle, comme le remarqueront les observateurs. Williams a confirmé Bottas et Massa en Italie. Ferrari n’a fait aucun commentaires et aucunes annonces, même pour le cas de Raikkonen. Laissant planer le doute et relancer les rumeurs d’une restructuration qui ne serait pas engagée par Marco Mattiacci, mais par Ross Brawn.  Le bruit prend de l’ampleur.

Virtuellement ce sont donc deux volants qui sont disponibles chez Ferrari, à ce jour. Après l’incident de SPA les émissaires de Maranello ont demandé des détails sur le contrat de Lewis Hamilton, comme le sous-entendent certains journalistes anglais. Idem, il est entendu que Sébastian Vettel attend d’avoir la confirmation officielle de ce que fera Fernando Alonso en 2015, pour prendre sa décision. Malgré une mauvaise saison 2014 l’attractivité des rouges est toujours aussi forte et la possibilité d’un retour de Ross Brawn laisse entrevoir des résultats en hausses.

Après la course de Monza, Christian Horner n’a pas caché qu’il estimait que rien ne bougera sur le marché des transferts pour 2015. Mais, sa réponse était une réaction à la demande insistante des journalistes australiens si Daniel Ricciardo allait être fortement augmenté pour l’avenir. Laissant l’interprétation aux lecteurs.

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