La chute d’Hispania Racing Team clôture définitivement une tendance que la crise économique symbolise aujourd’hui : l’image et le virtuel n’a pas de valeur.
Pendant une décennie, l’image était la seule alternative au résultat sportif. Mais, la crise met en lumière des réalités bien différente. Gagner ou faire en sorte de progresser est désormais le lien de la réussite pour ajouter de la valeur à une équipe. L’ère de l’équipe Jordan qui est vendue 25 millions de dollars à Midland qui la vend 18 mois plus tard 105 millions à Spyker qui vend 6 mois après 130 millions à Vijay Mallya est une époque révolue. Même Ross Brawn avec sa reprise de Honda, puis sa vente à Mercedes-Benz a vendu son équipe, avec un titre de champion du monde constructeur en 2009.
HRT est née Campos, puis l’homme d’affaire José Ramon Carabante a sauvé l’équipe en lui accordant un budget, via un prêt bancaire d’un total de 45 millions d’euros sur trois ans, enfin l’espagnol a vendu 75% du capital pour 50 millions d’euros environ au fond Thesan Capital, qui avait un plan de trois ans, uniquement fondé sur l’image. En réalité, rien n’a été fait pour investir réellement dans l’équipe. En trois ans, elle n’avait aucune usine (a proprement parlé), sa voiture était toujours une évolution du modèle Dallara de 2010. Le budget du team reposait principalement sur l’apport financier des pilotes. Sur un total de près de 112 millions d’euros de budget cumulé de 2010 à 2012, les pilotes ont représenté un chiffre de 30 millions d’euros (soit autant que les droits TV sur la même période).
Etre présent en Formule 1 n’a plus de valeur aujourd’hui, c’est une nouveauté. HRT, aurait été reprise très rapidement il y a 5 ou 7 ans. Marussia l’a compris et a rapidement changé son fusil d’épaule concernant sa structuration. La rumeur Force India est à décortiquée de la manière suivante : Une structure intéressante, de bons partenariats techniques, mais qui n’arrive pas à convertir du sponsoring, mais qui trouvera un repreneur. Toutefois, le sauveur (autre nouveauté), ne sera pas un spéculateur de l’extérieur venu faire des affaires, mais un homme que le paddock connait. Les noms de Colin Kolles et même de Flavio Briatore ont été nommés, comme des valeurs devant, sur le papier glacé des médias, rassurer les propriétaires de la Formule 1.
Ce que nous apprends la chute d’HRT va aussi plus loin que l’aspect virtuel d’une équipe. Elle est aussi un symptôme économique. Le groupe Hispania garantissait 15 millions d’euros par année un sponsoring basé sur un investissement (un prêt). A la fin de celui-ci, l’ensemble est devenu trop fragile pour résister. Force India est dans la même situation, Caterham aussi va l’être un jour (Fernandes a investi 100 millions d’euros depuis 2010 dans l’équipe). Tout le monde ne peut être Red Bull, ou faire une structuration de type Genii Capital, avec une bonne expertise en amont.
9 Responses to La chute d’HRT est une alerte sérieuse pour l’avenir