Note du Mardi – L’impact du sponsoring tabac

Note du mardiBarcelone,  Nico Hulkerberg tira sur le drap noir qui recouvrait depuis la veille la Force India VJM05. La cérémonie avait pour but de dévoiler le nouveau sponsor de l’équipe indienne : la vodka Smirnoff. Cette petite opération de relation publique a été un succès et a permis à Force India de lancer la saison d’un sponsor de 10 millions d’euros par an.

A Woking au même moment, le silence. Après Martini, Smirnoff était une autre cible de choix pour McLaren.  Ces deux sponsors n’avait qu’une capacité financière faible, seulement 10 millions d’euros par année, alors que Ron Dennis visait un important sponsor autour de 30 à 40 millions d’euros. Le temps était alors à l’espoir entre les murs de l’usine de Woking.

L’impact relatif du marketing

Une question se pose alors. Quel était réellement les budgets des teams par le passée ?  Sans les marques de tabac et sans l’investissement des constructeurs ? Prenons la saison 2001 comme valeur de base. Simplement parce qu’elle est assez similaire à 2014 (2 grosses équipes devant à plus de 250 millions de dollars et 4 équipes en dessous des 100 millions de dollars de budget).

Entre parenthèse le budget total de l’année 2001 et à ces côtés la valeur sans le sponsoring tabac, les droits TV et l’investissement constructeur :

  1. Ferrari : (285 millions de dollars) – 122 millions de dollars
  2. McLaren Mercedes : (275 millions de dollars) – 81 millions de dollars
  3. BAR Honda : (194.5 millions de dollars) – 19.5 millions de dollars
  4. BMW Williams : (192 millions de dollars) – 84 millions de dollars
  5. Benetton-Renault : (180 millions de dollars) – 42 millions de dollars
  6. Jaguar : (177 millions de dollars) – 35 millions de dollars
  7. Jordan Honda : (173 millions de dollars) – 9 millions de dollars
  8. Sauber : (82 millions de dollars) – 39 millions de dollars
  9. Arrows : (73 millions de dollars) – 43 millions de dollars
  10. Prost : (47.5 millions de dollars) – 14.5 millions de dollars
  11. Minardi : (47 millions de dollars) – 18 millions de dollars

Les budgets de Sauber, Arrows, Prost et Minardi ont été amputées par le prix de la location de leur moteur.

L’illusion du prime économique

Que cela démontre t’il ? Qu’à l’époque naissante des constructeurs et avant que les crises à répétition et le 11 Septembre ne viennent perturber l’ensemble, les marques de Tabac étaient fortement présentes. Avec en moyenne 30 à 50 millions de dollars dans les budgets. Mais, comme BAR et Jordan nous le démontrent, c’était l’essentiel. Williams a toujours développé une politique d’acquisition de sponsoring autre que le tabac, principalement parce que BMW ne souhaitait pas associer son image à celle du tabac.

Enfin, la liste ci-dessus nous démontrent surtout que l’impact des sponsors (hors tabac) était assez mesuré, déjà à l’époque. Surtout si l’on enlève les pétroliers (20/25 millions en moyenne pour les tops teams).

La crise du sponsoring n’est donc pas nouvelle. L’industrie du tabac a permis durant de longues années un contentement de la situation. Les factures étaient payés par le sponsor et les départements marketings ont été moins exigeants. Entre 2006 et 2010 les constructeurs ont pris la place des marques de tabac. Depuis lors la logique est toujours la même : les hommes d’affaires ont remplacé les marques tabac et les constructeurs dans les finances des équipes et rien n’a véritablement changer au fond.




coded by nessus
Cette entrée a été publiée dans Marketing and taguée , , , , , , , , . Placez un signet sur le permalien.

Les commentaires sont fermés.