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Note du Mardi – L’accélération du cycle sponsoring

Note du mardiLe retrait de Banco Santander comme partenaire de Ferrari illustre assez bien l’idée que le cycle du sponsoring c’est raccourci. Passant de 10 à 8 ans désormais.

Durant de longues années, les équipes de Formule 1 proposait uniquement un produit à ses partenaires : Le temps de communication sur la marque. L’explosion de la médiatisation de la discipline a permis de réduire de 5 à 3 ans le temps d’assimilation. Puis, souvent, le sponsor quittait la Formule 1 pour investir dans une autre discipline destinée à mettre en avant son produit, puis enfin rechanger pour permettre de fusionner avec une dernière discipline pour mettre en avant le temps d’incarnation de la marque.

Vodafone durant sa première période Ferrari/Schumacher entre 2002 et 2006 a tenté de compressé sur la période les trois phases. Avec plus ou moins de succès. il était trop tôt. Son investissement auprès de McLaren entre 2007 et 2013 a été construit autour de la mise en avant du produit (souvenir des présentations des MP4-22 avec Fernando Alonso et Lewis Hamilton faisant des photos et mettant en avant les produits de l’opérateur). Puis le programme « Chase your Dream » a permis d’incarner la marque dans sa dernière phase à partir de 2011. Toutefois, Vodafone a investit l’équivalent de 795 millions de dollars pour en arriver là. C’était une première évolution.

Banco Santander et l’évolution

Lorsque Banco Santander arrive sur l’aileron arrière des McLaren en 2007, l’idée était de sonder. C’est le principe du sponsoring secondaire. Puis en 2010, l’établissement a défini une nouvelle stratégie dès suite à la crise financière et l’affaire Madoff (ou elle a été touchée), en misant sur un sponsoring plus massif et s’associer au duo Ferrari/Alonso pour maximiser son impact médiatique. Cette première phase d’investissement a coûté 150 millions d’euros.

Puis lors du renouvellement du contrat, l’idée de la banque était d’utiliser Ferrari comme une plate-forme pour ses clients et donc de mise en avant de ses produits premiums. Cela a durée deux saisons environ. Puis enfin, elle a investit 3 saisons à démontrer que son investissement en Formule 1 avait du sens pour ses clients. Au total 300 millions d’euros (345 si l’on compte l’investissement sur McLaren entre 2007 et 2009).

Notons qu’Infiniti Cars était passé de 250 millions d’euros d’impact médiatique en 2011 (pour un investissement de 5 millions) à 1 milliard en 2013 (pour un investissement de 20 millions d’euros environ). Grâce aux réseaux sociaux, l’accélération réduit le temps. A terme, un contrat de 6 ans suffira pour boucler le cycle.

La baisse des investissements à long terme

C’est une tendance qui s’affirme. L’Union des Banques Suisses a signé en 2010 son contrat de sponsoring avec la Formule 1 pour une première durée de 5 ans, avant de renouveler pour 5 nouvelles années. Le premier contrat était un achat publicitaire classique (250 millions de dollars), puis le nouveau contrat (200 millions de dollars) a évolué vers une plate-forme d’affaires permettant d’utiliser la Formule 1 comme un vecteur de relation publique efficace pour le business.

La démarche d’UBS est un temps long, car elle a choisi un investissement qui périclite rapidement après la deuxième année d’exploitation (90% de visibilité perdue). Mais souhaite rester sur la durée pour renforcer sa propre image d’entreprise solide et qui soutien ses partenaires sur le long terme. Toutefois le prochain contrat sera en baisse autour de 15/20 millions d’euros par année, selon les estimations.

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Note du Mardi – la Formule 1, sport de seconde zone dans le domaine sponsoring

Note du mardiL’acquisition de sponsoring pour les équipes est de plus en plus difficile en Formule 1. La manière classique d’entrevoir les choses n’est plus. Le départ de Banco Santander est l’illustration d’un changement de cap. D’un programme de sponsoring en exposition médiatique (2010/2011/2012) pour se montrer au monde, la banque a ensuite prolongée l’aventure qui c’est transformée sous deux formes : le sponsoring de réseau (utilisant la Formule 1 comme plate-forme pour ses affaires) et le sponsoring de sens (justifiant la synergie de la banque avec la Formule 1 ces deux dernières années). Mais ensuite ? La boucle est bouclée et Banco Santander s’en va vers le football qui lui permet de franchir une étape supplémentaire en matière de notoriété. Indiquant que désormais la Formule 1 est un sport de seconde zone.

Une situation forçant de s’ajuster. Zak Brown, nouveau patron de McLaren a récemment indiqué qu’il fallait désormais une saison pour crédibiliser une offre commerciale. Un virage compliqué à négocier, d’autant que les prix ne sont plus les mêmes.

L’ère d’un sponsoring à 40 ou 60 millions d’euros en cash n’est qu’un désir d’avenir sans lendemain. Depuis 2014, McLaren échoue à trouver le partenaire permettant s’assoir sa crédibilité. Autrefois forte pour trouver des partenaires, l’équipe de Woking est rentrée dans le rang. Pour 2018, le sponsoring principal de Red Bull Racing a fait le choix de l’échange technologique avec Aston Martin, comme Sauber dernièrement avec Alfa Roméo. Le retour du Business to Business imitant ce que Caterham F1 Team avait réalisé avec Général Electric entre 2012 et 2014. Il sera intéressant d’entrevoir le renouvellement du contrat Martini-Williams après 2019. La stratégie de l’équipe de Grove a jusqu’à présent été une réussite, mais bute sur des fondamentaux. Il manque 25 millions de sponsoring pour maintenir le projet. Lance Stroll a comblé ce que le marketing de l’équipe n’a pu obtenir.

Le départ de Banco Santander vers d’autres horizons va redistribuer les cartes. C’était le dernier véritable grand sponsor commercial. Pour maintenir son niveau économique, l’eldorado du B2B permettra un temps de maintenir le niveau de valeur d’exposition de 25 millions d’euros sur les ailerons arrière, capot moteur et pontons d’une monoplace. Mais il n’est pas impossible qu’un retour aux tarifs de 2005, plus réalistes, ne soit la solution.

Un emplacement, un logo

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GP Canada 2016 – Paddock Confidences

Canada GP 2016Behind the scènes du contrat de Rosberg
Gerhard Berger a indiqué les coulisses des discussions avec Mercedes AMG F1. Indiquant que le constructeur n’a pas encore fait de choix stratégique sur sa politique sportive pilote. Une fois qu’elle sera défini, l’avenir de Rosberg sera plus clair. Notons que Mercedes AMG F1 tente de jouer la carte Werhlein, ce qui est traduit par la volonté de limiter le salaire de Rosberg.

Toro Rosso like Haas
Le développement de Haas et son potentiel futur, inspire les dirigeants de Red Bull qui estiment que les synergies autour du moteur Renault commun à Toro Rosso et RBR est un axe important. Dès l’an prochain, STR sera pour Red Bull Racing, l’équivalent de Haas pour Ferrari.

La prolongation de Vettel chez Ferrari
Il existe un projet de prolonger le contrat de Sebastian Vettel chez Ferrari jusqu’en 2020. On parle de 105 millions d’euros sur trois ans, soit 35 millions d’euros par année.

Heineken et son investissement en F1
La marque de bière envisage de dépenser 440 millions d’euros sur une durée de 5 ans. Dans la réalité, 220 millions vont être dépenser (soit 44 millions d’euros par année), pour devenir sponsor officiel de la F1 et être sponsor d’au moins deux épreuves (2 ou 3 millions d’euros minimum par épreuve). Le reste de l’investissement, soit 220 millions, sera consacré à la promotion de la Formule 1 sur divers support média.

Carlos Sainz et Ferrari
L’ombre de Max Verstappen rende son ex équipier chez STR, Carlos Sainz Jr assez discret sur le marché des transferts. Toutefois, son entourage a débuté des approchent auprès de la Scuderia Ferrari, via Banco Santander. Pour le moment sans retour favorable.

Formule 1 et JO

Luca di Montezemolo indique qu’il serait favorable à ce que la Formule 1 s’introduise comme discipline Olympique à l’avenir. Mais une autre idée émerge avec une certaine intelligence : organiser un GP de F1 juste après ou juste avant les Jeux Olympique pour capter l’audience et faire la promotion de la F1 et des JO en même temps. Un projet inspiré depuis 2008 par Bernie Ecclestone, depuis les JO de Pekin. A suivre donc…

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Banco Santander et Ferrari

santander-npL’accord entre Banco Santander et la Scuderia Ferrari courant jusqu’en 2017 sera prolongé. Mais les conditions vont changer.

Entre 2010 et 2012, le premier contrat de sponsoring était assez classique et misant uniquement sur la diffusion du logo et de l’image de marque de la banque à travers le monde, en misant 50 millions d’euros par année. Depuis 2013, en signant la prolongation jusqu’en 2017, Banco Santander offre moins d’argents (30 millions d’euros/an à Ferrari, selon le BusinessBookGP version Française and English version) et ne communique plus auprès de ses clients de masse. La banque ibérique a transformé son accord avec la Scuderia Ferrari en plate-forme d’affaires, en invitant de riches clients à venir sur les circuits pour conclure des affaires, les fidélises, faire rencontrer, etc… Un investissement estimé à 15 millions d’euros par année.

Depuis le début de la saison, via le site FormulaSantander, la banque a lancée le programme « Driving Innovation. » qui est un outil de communication sous forme de vidéo relatant le changement de vie de personne, grâce à la technologie dérivée de la Formule 1. En cela, Banco Santander se transforme en média. Une évolution intéressante dans sa façon de communiquer.

La nouvelle entente, au-delà de 2017 sera un nouveau volet. Il semblerait, selon nos informations que la banque souhaite être moins visible sur les futures Ferrari, tout en préservant le principe de la plate-forme. On parle d’environ 20 millions d’euros et d’un contrat de trois saisons minimum.

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GP Bahrain 2016 – Paddock Confidences

Renault RS16 Bahrein GP 2016Viva Las Vegas
Pour mettre la pression sur Monza, Bernie Ecclestone a obtenu un préaccord avec la ville de Las Vegas pour l’organisation d’un Grand Prix. Le circuit serait le même que celui utilisé pour la Formule E. Mais une course F1 n’est pas encore à l’ordre du jour…

Austin sous pression
En perte de vitesse, le Grand Prix d’Amérique a terminé en déficit et les pouvoirs publiques de l’Etat du Texas souhaitent déjà arrêter les frais. Il est indiqué que si l’édition 2016 n’est pas du niveau de 2013 et 2014, le contrat sera rompu avec la FOM. Ainsi l’alternative Las Vegas pourrait être intéressante pour un futur GP des USA.

Williams vise Ferrari
L’équipe de Grove a clairement un objectif : devenir la seconde force du plateau et rivaliser avec la Scuderia Ferrari. Elle active fortement son programme de développement en ce sens. En perspective ? une prolongation du partenariat avec Mercedes-Benz jusqu’en 2020.

Santander et Ferrari
Après avoir fait du sponsoring classique au début de leur histoire, la banque ibérique et l’équipe de Maranello avait fait évoluer leur partenariat vers une plate-forme d’affaires. Désormais Banco Santander transforme son investissement en média via Formulasantander qui est un outil de communication destinée à présenter sous la forme de vidéo, des témoignages de personnes qui ont améliorer leur vie en utilisant la technologie F1.

Like Jagger
Bernie Ecclestone au micro de la BBC : « Nous ne fournissons actuellement pas un très bon spectacle.  Si une famille avec des enfants paie pour voir la Formule 1. Ils seront trompés. Imaginez que vous aviez acheté des billets pour le concert des Rolling Stones, mais Mick Jagger ne peut pas chanter…. Étant donné que les gens ne sont pas heureux, ils se plaignent parce que ce qui n’en on pas pour leur argent. »

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Note du Mardi : Une valeur médiatique de 3 milliards pour convaincre

Note du mardiDepuis la crise économique ayant frappée la Formule 1 de plein fouet après 2008/2009, la communication s’articule sur la valeur ajoutée que procure la discipline pour un sponsor. Mercedes-Benz en annonçant son chiffre de retombée médiatique offre une double signification.

En 2013, lorsque Infiniti avait annoncé que la retombé médiatique de son sponsoring auprès de Red Bull Racing avait rapporté l’équivalent d’un milliard d’euros. Multipliant par quatre l’impact en trois ans. Le message était clair : devenir sponsor est rentable pour la Formule 1. Deux années avant, Banco Santander avait annoncé un impact médiatique de 250 millions d’euros en sponsorisant Ferrari et Fernando Alonso en 2010. La même année, lors de son premier titre de champion du monde des constructeurs, Red Bull avait annoncé le chiffre de 200 millions d’euros et 157,6 millions pour 2009.

Toto Wolff a annoncé que le titre 2015 de Mercedes AMG F1 délivrait l’équivalent en impact médiatique de 2,7 milliards d’euros. Un record.

L’impact médiatique est un calcul opposant la visibilité dans les médias (publicités dans les médias télévision et presse, ainsi que la visibilité sur les médias sociaux), à l’investissement que propose un sponsoring dans un sport et sa médiatisation naturelle. Pendant longtemps pour 1 euro investit en Formule 1, la visibilité était équivalente à 3 euros.  Avec l’introduction de nouveaux médias, compensant la visibilité naturelle de la compétition par la télévision, l’impact médiatique est aujourd’hui la suivante : 1 euro investit dans le sport égal environ 8 euros dans les médias pour obtenir la même visibilité.

Des chiffres pour convaincre

Historiquement, lorsqu’un sponsor annonce son impact médiatique le message n’est pas tant à destination de la presse, mais à destination interne. Il faut démontrer par les chiffres que l’investissement important chaque année est largement récompensé.

Ce chiffre est également destiné à démontrer que la Formule 1 est un sport ultra rentable médiatiquement pour un constructeur automobile ou un sponsoring important.  Un message que n’a pas manqué d’estimer Renault – Nissan dans son choix de reprendre l’équipe Lotus.  Après le titre de 2013 et son impact à 1 milliard, la marque Infiniti est ensuite en 2014 et 2015 rentré dans le rang pour revenir au niveau de 2011, soit environ 250 millions d’euros.  Aujourd’hui, une participation seulement à la Formule 1 chiffre son impact médiatique à ce chiffre, ce qui était l’équivalent d’un titre en 2010.  Donc avec des victoires et un titre…

L’autre signification du chiffre est pour contrer la communication négative autour de la saison 2015. Qualifier de « désastre » par de nombreux acteurs de la discipline, l’aspect péjoratif du propos vise la domination de Mercedes AMG F1 indirectement, mais le lien est évident. L’annonce de ce chiffre par le constructeur allemand offre l’opportunité de démontrer qu’une domination est aussi bonne pour la discipline.

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Avant Poste – McLaren et le piège Honda

McLaren MP4-30 Monza GP 2015Par lettre à l’entête du logo rouge de Woking et paraphé par Ron Dennis, les mots sont durs, exaspérés. Dans son bureau dans le quartier de Minato, haut lieu de la technologie de Tokyo, Takahiro Hachigo prend note de la demande de son partenaire anglais : Remplacer le responsable de sa division F1, Yasuhisa Arai. Un symbole d’une situation qui ne va absolument pas dans le sens du projet imaginé par Dennis il y a quelques mois.

Pour le moment la situation d’Arai reste en l’état, pour combien de temps ? Le management japonais attend que les feux médiatiques s’éloignent pour agir. Cela a été le cas par le passé. L’hiver donnera raison à un changement. Pendant ce temps à Woking l’usine commence à perdre son sang froid.

Communication contre communication, McLaren répond à Honda pour ce qui devient un épuisement de crédit médiatique avec le temps. La dernière annonce d’Arai en Belgique, que le moteur Honda serait supérieur au moteur Renault et rattrapera le moteur Ferrari en fin de saison, a été vivement critiqué côté McLaren. Certes le moteur est plus puissant (+20cv), mais le système hybride ne fonctionne pas correctement, ce qui cause souvent en course des pertes de 160cv de puissance. Expliquant les soudains trou de performance en course des machines de Fernando Alonso et Jenson Button. Une situation qui commence à interagir sur le budget de McLaren.

Après avoir négocié une prolongation d’une année avec Diageo Group (via Johnnie Walker), les hommes du marketing de McLaren pensaient obtenir un sursis. Le contrat sur une base de 3 millions d’euros (selon le BusinessBookGP2015) est valorisé 20 millions d’euros sur la voiture. L’espoir était de faire payer ce tarif pour la saison 2016. En vain. La marque de spiritueux se concentrera sur son sponsoring en Formule 1. L’autre échec concerne la stratégie avec Banco Santander. Un accord compris entre 2 et 7 millions d’euros (suivant un jeu d’options sur résultat autour de Fernando Alonso), l’espoir de faire de la banque ibérique son principal sponsor pour 2016 s’envole également. Les dirigeants de Banco Santander préfèrent conserver leur relation avec la Scuderia Ferrari. Cette décision est aussi le fruit d’une erreur de la part de l’équipe marketing McLaren. En effet, l’établissement bancaire espagnol ne souhaite plus utiliser l’image de Fernando Alonso pour faire sa promotion, mais souhaite utiliser la Formule 1 et la Scuderia Ferrari, comme plate-forme d’affaire. Un échec remettant en cause le concept même du marketing chez McLaren.

Ainsi ce n’est pas 27 millions d’euros qui sont perdus, mais seulement 5 ou 9 millions d’euros d’aujourd’hui et 50 millions au bout du compte. Une chute énorme qui rend de plus en plus dépendant McLaren du financement de Honda (300 millions d’euros selon les estimations du BusinessBookGP2015). Une situation complexe.

En coulisse McLaren cherche des solutions. Elle a proposé d’embaucher quelques ingénieurs Mercedes-Benz pour comprendre et améliorer le moteur Honda, comme Red Bull Racing a procédé avec Renault Sport via Mario Illien. Refus japonais par fierté. Même situation concernant la recherche d’un partenaire technique permettant d’apporter un peu de cash dans la machine McLaren. La diversification des sports prémiums et des solutions marketings rendent la tâche longue à se traduire.

Actuellement 9ème du classement constructeur, McLaren craint gagner moins en price money de la FOM et être encore plus dépendant de Honda. En 2016, si le salaire de Fernando Alonso baissera légèrement, celui de Jenson Button passera de 10 à 17 millions d’euros. Sans l’ombre de sponsors et une baisse des droits TV, garder le champion du monde 2009 serait impossible au tarif souhaité. C’est pour cela que durant un instant l’option Pastor Maldonado et PDVSA a été pensée, mais c’est le partenaire de 20 ans, Mobil 1 (Exxon Group) qui ne souhaite guère cette confrontation ayant un arrière goût de géostratégie. Le temps passe et les nuages recouvrent la luxuriante usine de Woking de doutes.

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Note du Mardi – Construire ou survire

Note du mardiLe parcours de plusieurs équipes indépendantes dans la récente histoire de la Formule 1 est invariablement le même. Entre survie et construction.

Lorsque l’équipe Jordan débute en 1991, elle n’avait pas le sou. Jusqu’en 1995 et sa signature avec Peugeot, le team d’Eddie Jordan construisait son équipe pour survivre. A partir de cette nouvelle date il a construit son équipe jusqu’en 2003 ou un retour à la survie l’a contraint à vendre en 2005 son équipe.  L’histoire est la même pour Sauber F1 Team, comme Williams et aujourd’hui Lotus.

L’exemple Sauber

Sauber est né avec le soutien de Mercedes-Benz en 1993. Le constructeur allemand assurant l’essentiel des 30/35 millions de dollars de budget, ce dernier augmentera à près de 50 millions en 1994 lorsque la marque allemande se lança officiellement en Formule 1. En 1995, la signature de Ford s’accompagnait d’un chèque annuel de 10 millions de dollars de soutien au budget. Puis la signature de Red Bull et de Petronas va permettre à l’équipe suisse de construire son équipe avec le temps. Son budget était important, ses ambitions mesurées, mais la soufflerie rêvée est sortie de terre pour la saison 2005, l’année de son rachat par BMW. Depuis son retour à l’indépendance, Sauber construit non plus son équipe pour progresser, mais pour survivre avec le soutien de BMW en 2010, puis de sponsors mexicains entre 2011 et 2014 et enfin un duo brésilo-suédois cette saison. Mais sportivement l’équipe ne progresse plus vraiment. Elle assure l’essentiel.

Williams et la raison

Williams depuis le départ de BMW en 2005 a vécu la même histoire que Sauber dans les années 90. La signature de plusieurs sponsors lui a permis de maintenir son niveau d’indépendance et investir dans de nouvelles technologies. Puis en 2011 l’arrivée de Pastor Maldonado et de PDVSA a mis en veille (malgré une victoire en Espagne 2012) les ambitions de l’équipe ont été revue à la baisse et l’essentiel était préservé. La survie était de mise. Puis la signature des Accords Concordes 2013-2020 lui ont redonné de l’ambition et une nouvelle stratégie inspirée de celle des années 2007-2010 a été actualisée. L’équipe se construit comme un top team.

Lotus et (aussi) la raison

Puis Lotus. Dans la même lignée que Williams entre 2000 et 2005 avec BMW, Genii Capital a largement financé l’équipe, investissant dans la technologie. Cela a permis à l’équipe de terminer dans le top 4 du championnat des constructeurs. Puis la baisse des investissements luxembourgeois ont été compensés par la signature de Pastor Maldonado et PDVSA. L’équipe est passée en mode survie à partir de ce moment là.

Le plus souvent la signature d’un pilote, accompagné de ses soutiens n’offre pas une ère positive pour une équipe. Si officiellement ces sponsors nouveaux augmentent le budget, ils sont souvent destinés à compenser une perte. Ainsi les teams sont mis en veille et la construction ne se réalise pas. L’exemple le plus frappant étant l’axe Scuderia Ferrari/Banco Santander/Fernando Alonso entre 2010 et 2014. Rien n’a été construit et les résultats n’ont pas été à la hauteur des ambitions.

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Note du Mardi : Un fauteuil pour deux (grands) sponsors maximum

Note du mardiLa semaine dernière le PDG de Daimler, Dieter Zetche, invitait dans la presse populaire allemande, Audi et BMW à se joindre à Mercedes-Benz dans la bataille pour le titre de champion du monde de Formule 1. L’argumentaire de la bataille commerciale transposée à la piste, autrefois valable, n’existe plus de nos jours. Du moins plus de manière aussi frontale que durant la période 2000-2009.

Presque tous les secteurs de consommation ont vu un affrontement frontal en Formule 1. Constructeurs autos (Honda vs Toyota, Mercedes vs BMW, Renault vs Peugeot etc…), bière, tabac, banques, assurances, téléphonie mobile, marque internet. Chaque constructeur souhaitait être associé à une marque dans chacune de ces catégories.

Il y a 10 ans, 5 marques de tabac s’affrontaient, 8 pétroliers, 11 marques de télécoms, 5 établissements financiers, 8 de boissons. Une époque bénie. En 2014 les chiffres sont : 8 pétroliers, 5 marques de télécoms, 7 établissements financiers et 6 boissons.

2010 le tournant

 

Depuis la crise économique,  les grands sponsors ne s’affrontent désormais plus directement sur la piste. Les pétroliers et les marques télécoms, sont attachés à un constructeur ou un pilote. Hormis Banco Santander (Ferrari), les autres établissements financiers sont de petits sponsors ou des sociétés propriétaires des équipes. Le seul équivalent à l’établissement ibérique et UBS qui est devenu en 2011 un sponsor majeur de la Formule 1.

1 sponsor sur la piste, 1 sponsor au bord de la piste = non concurrence médiatique

Cette tendance ce confirme désormais de plus en plus. Pour augmenter sa visibilité, un sponsor majeur doit être unique sur la voiture et même unique dans le paddock. Son équivalent devant être un sponsor circuit et plus largement de la Formule 1. Il n’y a donc de place que pour deux marques maximum. Ce qui laisse entendre que si, par exemple, BMW souhaite revenir en Formule 1, ce serait plus comme fournisseur de la voiture médicale ou de sécurité, plutôt qu’un investissement massif dans la discipline. A la manière de ce que le constructeur bavarois réalise en MotoGP.

Reste le cas Audi. Le groupe Volkswagen ayant fait le choix depuis près de 15 ans de jouer la carte du coup médiatique avorté (nettement moins coûteux) pour faire entrer Audi en Formule 1. Une autre manière d’investir la discipline. Virtuellement.

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McLaren cherche solutions sponsorings pour 2015

McLaren MP4_29 GP Brésil 2014Malgré l’apport de 110 millions d’euros (50 millions en sponsoring et jusqu’à 60 millions d’euros en temps que participation aux salaires pilotes et structure équipe) du constructeurs Honda Motor Co à son budget 2015 et jusqu’en 2019, l’équipe McLaren est à la recherche d’un sponsor principal depuis plusieurs mois. En vain. La stratégie de signer un partenaire majeur pour environ 60 millions d’euros par année a été un échec, malgré de nombreuses rumeurs (ici et ). Les équipes d’Ekrem Sami, via le McLaren Marketing ont défini deux stratégies pour l’avenir.

A Austin, les dirigeants de McLaren ont été entrevus en discussion avec ceux de Banco Santander. La banque espagnol est sponsor de l’équipe depuis 2007, mais a considérablement réduit son investissement, passant de 10 millions d’euros à 3 millions progressivement. L’établissement pourrait revenir à son investissement passé si Fernando Alonso signe chez McLaren-Honda.

La première est de s’inspirer de Williams cette saison. Fort de l’impact du constructeur Honda sur son prochain budget, McLaren pourrait envisager de signer un sponsor similaire au deal Martini/Williams (deal manqué par McLaren de même que Smirnoff qui a signé avec Force India). A savoir un accord de sponsor principal, sans l’exposition financière qui allait avec. La marque de spiritueux italienne n’apporte que 10 millions d’euros par année à Williams. McLaren pourrait envisager un scénario ou le sponsor apporterait autant voir 15 millions d’euros.

L’autre scénario est plus complexe. Il ouvrirait la possibilité d’un ticket d’entrée du sponsoring principal à 10 millions d’euros pendant cinq ans, mais ouvrirait aussi la possibilité d’un sponsor secondaire autour de 20 millions d’euros et un sponsor bis de complément pour 13 millions d’euros. Sachant que Mobil 1 et ses 15 millions resteront sur le capot moteur selon toute vraisemblance, il reste l’aileron arrière, les pontons, l’aileron avant et le dessus et coté de la coque châssis. A ce jeu, nous pouvons estimer que Movistar pourrait investir le rôle de sponsor secondaire, Banco Santander celui de sponsor bis secondaire et qu’une marque proche de Honda obtiendrait le rôle de sponsor principal aux côtés des noms McLaren et Honda. Ce qui offrirait un apport de plus de 60 millions d’euros par année, sur une période de 3 à 5 ans maximum.

Il existe aussi une dernière possibilité. S’inspirant d’un projet remontant à 2005. Sachant que la loi anti-tabac en Formule 1 entrerait en vigueur en 2006, la marque West avait annoncé à McLaren-Mercedes-Benz son intention de quitter la discipline le 31 Juillet 2005. Ekrem Sami a eu l’idée de proposer à son nouveau sponsor d’alors, Diageo (via Johnnie Walker) de prendre la relève pour le reste de la saison. A ce jeu, West devait débourser 20 millions de dollars et Diago 20 millions. Soit 40 millions de dollars. Finalement le manufacturier de tabac a décidé de rester jusqu’à la fin de la saison 2005. D’ailleurs la rumeur en Juillet indiquant la signature de Rexona/Clear pour 30 millions d’euros allait dans ce sens. Sans se concrétiser pour le moment. Aujourd’hui nous pouvons imaginer d’un côté Movistar et Banco Santander de l’autre apportant chacun 20 millions d’euros par exemple pour faire une moitié de saison. Cette idée ne serait pas incongrue.

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