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Caterham F1 cédé pour environ 35 millions d’euros

Caterham F1 2014Il y a une heure, l’équipe Caterham F1 Team a annoncée sa vente à un consortium d’hommes d’affaires suisses et arabes. L’implication de Colin Kolles, l’ancien patron d’HRT, Skyper et Force India et inspirateur du projet mort-né de Forza Rossa agira comme consultant dans un rôle bien flou et qui n’a jamais rien annoncé de bon dans l’histoire de la Formule 1. Cyril Abiteboul partant, c’est l’ex-pilote hollandais Christijan Albers qui sera le directeur de l’équipe.

Une reprise qui soulève beaucoup de questions pour l’avenir de l’équipe et ses employés. En effet, dans sa première déclaration, Albers parle d’un objectif de termine 10ème du championnat du monde des constructeurs et que les nouveaux propriétaires s’assureront que l’équipe dispose des ressources nécessaires pour développer et faire grandir l’équipe. Ce qui signifie en substance que l’équipe a été acheté sur ses dettes et qu’il faudra trouver des sponsors ou des pilotes avec des sponsors car les acheteurs n’auront pas les moyens de financer l’équipe en propre.

Tony Fernandes avait rejeté pourtant plusieurs offres depuis six semaines. Son rêve de séduire un constructeur émergeant passé, la meilleure solution était de vendre par morceau l’empire qu’il avait construit comme modèle économique. Finalement l’équipe Caterham F1 Team sera cédée pour environ 35 millions d’euros, selon nos estimations. Sachant que la dette de l’usine de Leafield était de 20 millions d’euros et que son patrimoine de partenaire est très faible est essentiellement composé d’accord Business to Business ayant peu de reliefs dans les finances de l’équipe.

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Caterham F1 et Genii Capital ?

Caterham F1 Lotus F1

Selon le journaliste Adam Cooper, un consortium suisse ayant un lien avec le Moyen-Orient serait confirmé dans les prochains jours, comme nouveau propriétaire de Caterham F1. Nous entendons que ce pool d’investisseurs auraient un lien avec Genii Capital Genève.

La filiale Suisse du groupe luxembourgeois est spécialisée dans les énergies et ressources naturelles. Un lien existe. Souvenir que l’an dernier la société basée à Abu Dhabi, Al Manhal International, faisait partie du consortium piloté par Mansoor Ijaz dans le projet Infiniti/Quantum pour l’achat de 35% de Lotus F1 Team. Exit l’homme d’affaire pakistanais. Il semblerait que l’entreprise luxembourgeoise soit restée en contacte avec un des actionnaires du programme Quantum : Suhail Al Dhaheri, Chairman de Al Manhal International.

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According to journalist Adam Cooper, a Swiss consortium that link with the Middle East would be confirmed in the coming days, as the new owner of Caterham F1. We believe that this pool of investors have a link with Genii Capital Geneva.

The Swiss subsidiary of the Luxembourg group specializing in energy and natural resources. A link exists. Remember that last year the company based in Abu Dhabi, Al Manhal International, was part of the consortium led by Mansoor Ijaz in the Infiniti / Quantum project to purchase 35% of Lotus F1 Team. Exit the businessman and it seems that the Luxembourg company remained in contact with one of the shareholders of the Quantum program Suhail Al Dhaheri, Chairman of Al Manhal International.

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Caterham et le remake TWR

Le modèle technico-économique défini par Tony Fernandes pour sa marque Caterham autour d’un partenariat avec Renault n’avait rien d’inédit dans l’absolu. Ce n’était simplement qu’un avatar du projet Renault-TWR daté de 1999-2003.

Après l’échec de son projet industriel avec Renault, l’homme d’affaire malaisien cherche une alternative économique. Deux pistes ont privilégiés. La première est la cession à un constructeur exotique (comme Lotus avec Proton en 1997), la seconde est un montage similaire à ce qui a été entrevue autour d’Aston Martin (une participation d’un fond d’investissement étranger). La finalité est qu’après avoir investit environ 100 millions d’euros dans son projet industriel Fernandes souhaite rentabiliser son investissement. L’ensemble (équipe F1 et constructeur, ainsi que les filiales techniques) sont à vendre pour 250 millions d’euros. Un prix revus à la baisse avec le temps. Il baissera encore selon toute vraisemblance.

L’histoire de cet échec est à mettre en parallèle avec celui de Tom Walkinshaw en 1999. Alors que Benetton et British American Tobacco (et Prost GP en arrière plan) se battaient pour séduire Renault qui envisageait un retour en Formule 1, l’écossais avait eu une approche industrielle. Proche de ce qu’il avait proposé à Honda, via Mugen-Honda deux années auparavant (l’étude et la fabrication de la remplaçante de la NSX). Renault Sport présente la Clio V6 en étude de style et TWR propose d’étudier et construire la voiture. Un deal qui va permettre de réduire la facture du moteur Supertec de l’Arrows A20 de 2000 de 10 millions de dollars à l’époque. Une bonne affaire, surtout qu’en parallèle, Patrick Faure discutait avec Tom Walkinshaw pour la reprise de l’équipe Arrows pour le compte de la marque au losange. L’histoire démontrera le contraire. Mars 2000, Renault SA reprend l’équipe Benetton Formula Ltd et le projet industriel TWR-Renault devient caduc. L’évolution Phase 2 de la Clio V6 sera confiée dès 2001 à Porsche. Le projet de Walkinshaw s’effondre et son empire ne s’en relèvera pas et disparaîtra en 2003.

De la même manière, Tony Fernandes espérait avec son accord autour de la prochaine génération de l’Alpine obtenir un accord proche de celui entre la marque au losange et Red Bull Racing, à la fois techniquement qu’économiquement.

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Bernie Ecclestone n’a plus peur de perdre des équipes

Bernie Ecclestone-Bernie Ecclestone vient de remporter une victoire assez spectaculaire en toute discrétion. Ce coup de force tiens simplement du fait que l’argentier de la Formule 1 n’a plus peur de perdre une ou plusieurs équipe parce qu’il sait que celle-ci sont trop occupés à garantir ses price money, l’argent des droits TV.

En Autriche, l’icône du mouvement de réduction des coûts dans le paddock, Monisha Kalterborn c’est simplement discréditée en affirmant viser la 7ème place du championnat, avec sous entendu la garantie de ne pas perdre environ 15 millions d’euros de revenus pour son équipe. Des revenus assurés par la FOM de Bernie Ecclestone. Ouvertement, Jean Todt a déclaré en marge du Grand Prix d’Autriche qu’un accord sur la réduction des coûts n’arrivera jamais.

Par le passé, les outils habituels d’un activiste était d’obtenir de la part d’un opposant réticent des déclarations peu enthousiastes condamnant diverses actions, ce qui n’avait aucun effet sur personne. Mais c’était un coup de communication. C’est le cas depuis 2009 avec les épisodes autour du RRA et du plafond budget et plus généralement de Ferrari lorsque cette dernière souhaite influencer la discipline. Aujourd’hui, Ferrari sous entends (avant de rapidement revenir en arrière) de quitter la discipline, mais cela ne fonctionne plus. Sauber, Caterham, Force India et Marussia n’ont aucun poids dans la discipline et si la Formule 1 se refuse à elles, elles devront repenser leurs choix d’entreprise entièrement.

Que la Formule 1 perde deux ou trois voir quatre équipes n’est pas un problème. L’heure n’est plus à l’introduction en Bourse et au statu-quo politico-économique afin de montrer un projet d’entreprise stable pour séduire des investisseurs. Bernie Ecclestone estime que plusieurs équipes ne doivent plus être présentes à la table des discussions. Son projet d’avoir une Formule 1 à 6 équipes vendant des châssis à des tiers, à l’image des équipes de Champcar à la fin des années 90, prend corps progressivement. Une stratégie devant permettre de maximiser les marques déjà présente et d’attendre de reproduire par 6 ce qui a été fait avec Brawn GP (une équipe dérivée d’un constructeur, devenue indépendante et séduisant un autre constructeur).

En cela Bernie Ecclestone souhaite une Formule 1 ultra compétitive et un métissage technique devant séduire des constructeurs à moyen terme. Tout le contraire de l’image d’aujourd’hui.

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Note du Mardi : La stratégie 360 médiatique

A l’heure ou les Grand Prix vont de plus en plus se diffuser derrière un mur payant à la télévision l’équation pour les responsables d’équipes, les agents et les pilotes est de trouver le moyen, alors que les fans regardent moins les courses à la télévision, d’avoir le besoin d’en parler le lendemain de la course ici ou là. Le but n’est pas de critiquer mais d’y faire référence en surface, juste pour maintenir un lien social avec la discipline.

La seule stratégie connue est une communication à 360° ayant pour but unique d’être au centre de l’actu afin de tirer son image par le haut. Le mécanisme est simple : Une rumeur est relayée sur un Twitter, site média ou blog, elle est ensuite démentie sur un autre média par l’intéressé, puis il y a un résumé de la situation avec le doute (rumeur+démenti) et enfin une interview vérité résume la saga dans un autre média.

Prenons l’exemple de la rumeur Caterham F1 Team dernièrement. La rumeur provenant d’un média malaisien indiquait que l’équipe de Tony Fernandes ne participerait pas au GP d’Autriche. Tant que cela restait localement l’homme d’affaire n’a pas réagit. 48h plus tard la rumeur gagne l’Europe et Fernandes dément sur son Twitter de manière officielle.

La suite des événements ? Fernandes ou un représentant de Caterham sera invité à la conférence de presse FIA du GP d’Autriche, ajoutant une interview dans un magazine mensuel qui sera programmée pour résumer tout cela. L’objectif est d’être au centre du sujet et de faire parler de soi. La manière n’a finalement que peu d’importance, mais jouer sur le sentiment d’insécurité est une corde qui fonctionne toujours chez l’humain.

Ce système de communication commence à se généraliser afin de permettre de compenser la perte d’audience et d’intérêt pour la Formule 1.

Dans le monde du football, l’essentiel de l’information tourne autour de deux vecteurs : le résultat d’une équipe et les rumeurs sur marché des transferts. Le reste n’a plus aucun intérêt dans le monde du ballon rond. Une mutation que débute déjà la Formule 1.

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Avant Poste – GP d’Espagne 2014

TomorrowNewsF1 vous propose trois informations que vous devez savoir avant de regarder le GP d’Espagne et débuter la semaine.

McLaren lance une MP4-29 Honda

L’équipe de Woking va mette en place une voiture hybride pour le constructeur Honda. Les premiers essais sont prévus pour les 8 et 9 Juillet prochain. C’est le constructeur japonais qui finance ce projet. La question est désormais la suivante : Que dira la FIA ? En effet avec le manque d’essais durant la saison, il est peut être entendu que McLaren puisse aligner une McLaren Mercedes et une McLaren Honda pour la fin de saison (on parle d’Abu Dhabi au pire). Ou alors McLaren et Honda seront obligés de chercher une autre solution pour développer le moteur. Ce qui explique la tension entre Woking et Mercedes depuis quelques temps.

Avertissement de la FIA pour les pilotes

L’appareil fédéral a annoncé qu’il observera attentivement les tours de chauffes des prochaines courses et appliquer des sanctions. Charlie Whiting a affirmé durant la séance d’information du GP d’Espagne que les nouvelles règles 2014 imposent des contraintes différentes sur les voitures et que les tours de chauffe sont trop lents depuis le début de saison. Rappelons que c’est le Poleman qui impose le rythme à sa convenance.

Renault contre ses équipes…

Renault Sport c’est plaint que certains de ses clients seraient en retard de paiement. Sans ressource le constructeur français ne peut développer son moteur et reprendre le retard sur Ferrari et Mercedes-Benz. Renault Sport a même précisé qu’elle arrêterait certaine coopération avec des équipes.  Un raccourci en réalité. Caterham a précisé payer son moteur. Toro Rosso également. Lotus a annoncé avoir un accord spécifique avec son partenaire moteur. Reste Red Bull qui est en délicatesse avec le constructeur français depuis le début de la saison. Christian Horner a précisé qu’il était très regrettable que Renault Sport ait du retard dans le développement de son moteur…

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Before Post – Spain GP 2014

TomorrowNewsF1 offers three pieces of information you need to know before watching the GP of Spain and start the week.
 
McLaren launches MP4 -29 Honda
The Woking team will design a hybrid car manufacturer Honda. The first trials are scheduled for 8 and 9 July next . This is the Japanese manufacturer who finance this project. The question now is this: What will the FIA ? In fact, with the lack of testing during the season, it is possible that McLaren can align a McLaren Mercedes and McLaren Honda at the end of the season ( we speak of Abu Dhabi ) . Or McLaren and Honda will have to find another solution to develop the engine. This explains the tension between Woking and Mercedes for some time.
 
FIA warning for drivers
The Fial has announced he will carefully observe the betting rounds are up next races and apply sanctions. Charlie Whiting said during the briefing of the GP of Spain , in 2014 the new rules impose different constraints on the car and the warm-up laps are too slow since the beginning of the season. Recall that it was the Pole man who sets the pace at their convenience.
 
Renault against teams
Renault Sport is complaining that some of its customers are in arrears in the payment of invoices. Helplessly the French manufacturer can develop the engine. Renault Sport has even stated that it would stop cooperating with certain teams. A shortcut actually . Caterham said pay its engine. Toro Rosso also . Lotus has announced a special agreement with its engine partner. Red Bull is still at odds with the French manufacturer since the beginning of the season. Christian Horner said it was very unfortunate that Renault Sport has delayed the development of the engine …
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Note du Mardi – La mort des modèles alternatifs sponsorings

Plus durement que les précédentes, la crise économique de l’automne 2008 a véritablement été un séisme pour le petit monde de la Formule 1. Les budgets marketings ont chuté, les constructeurs ont quitté la discipline. Comme souvent durant une période de crise, les idées émergent pour trouver des alternatives à ce qui a été perdue. Cinq années plus tard force est de constater que ces idées ont été des échecs.

Août 2009. Jean-François Caubet, président de Renault Sport indique que l’avenir du sponsoring du team français passera par des partenaires B2B (Business to Business). La banque néerlandaise ING (40 millions d’euros par année) avait annoncée son retrait à l’issue de la saison et le SingapourGate n’était qu’un lointain bruit de couloir. Ainsi, lorsqu’en Décembre 2009 le constructeur français fait le choix de Genii Capital comme repreneur de son équipe, le projet du B2B était toujours d’actualité. Il l’a été longtemps. La société luxembourgeoise a crée en Juin 2010 la plate-forme Genii Capital Business Exchange afin de mettre en place un autre modèle économique : transformer une équipe F1 en support business. Un procédé intéressant sur le papier, mais n’ayant pas vraiment eu de conclusion. Genii Capital a fourni des financements à son équipe, (après la chute du projet Lotus Cars) mais l’objectif de trouver un sponsor principal a été une multiplication d’échec (souvenir d’Honeywell et du projet Quantum). Jusqu’à la signature de PDVSA et de Pastor Maldonado cette saison.

Sauber F1 Team a été dans la même logique. Lançant au début de l’été 2010 le principe du Club One avec l’aide de Publicis. L’objectif était de séduire des sponsors ne souhaitant pas apparaître en F1. (manufacturier de Tabac par exemple). Sauf que dans l’absolu le procédé n’a pas été vraiment concluant. Il a été une belle opération de communication toutefois. En Avril 2011, l’équipe suisse a signé un accord avec le club de football de Chelsea FC. Avec le recul cette opération est la première base d’un ensemble devant séduire des sponsors russes à long terme. D’ailleurs en Juillet 2013, Sauber annonce la signature avec trois organismes d’état russes. L’usine d’Hinwill voulait se transformer en plate-forme d’affaire pour les entreprises moscovites. En vain pour le moment. La situation géopolitique entre la Russie et l’occident se heurte à des divergences de point de vues sur l’Ukraine.

Idem pour Red Bull, Toro Rosso, Caterham et Force India qui se forcent à ne plus être des supports marketings pour les affaires de leurs propriétaires mais qui se transforment en équipe « classique » de Formule 1.

Ainsi il ne reste désormais que deux modèles économiques en Formule 1 : Le premier est d’avoir le support d’un mécène (constructeur ou marque ou milliardaire) et le second est de signer des sponsors ayant un lien avec un pilote. En 2014 la première contribution représentait selon le BusinessBookGP2014  658.5 millions d’euros et la seconde 139.7 millions d’euros pour l’ensemble de la grille.

Notons que le sponsoring démarché par les équipes représente pour la saison 2014 un total de 379.3 millions d’euros (une moyenne de 35 millions d’euros par équipe) sur un total de 1 milliards d’euros que représente le marché du sponsoring en Formule 1.

La réalité économique dans le paddock force les patrons à revenir sur des idées plus simples et qui ont toujours fonctionnée à savoir : Avoir une bonne communication et une bonne image pour obtenir des sponsors et signer des pilotes pour obtenir des partenaires de compléments. Le plus inquiétant est que l’ancien modèle, celui d’avant les constructeurs avec les marques de cigarettes comme vecteur de revenus principal, est lui aussi mort avec l’idée que l’on ne peut pas remplacer une marque de tabac qui déboursait 40 millions d’euros par une entreprise de produit de consommation… La Formule 1 va prochainement entrée dans une nouvelle ère. Définitivement.

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Diplomatie de courant

Echiquier, echecHier, aéroport de Biggin Hill, Bernie Ecclestone, Jean Todt attendent les 11 responsables d’équipes pour une réunion d’importance capitale. Depuis quelques semaines la tension était montée d’un cran dans le paddock autour du contrôle des coûts en Formule 1. L’ombre de la Commission Européenne observant les débats entre les membres du paddock a permis d’atténuer les tensions et d’obtenir un climat d’écoute forcée. Une chose est toutefois assurée : il y a deux courants en Formule 1 désormais.

Diplomatiquement le Strategic Group F1 est pour un instant mis de côté afin de permettre à chacun d’exprimer son point de vue et aller de l’avant. Le sujet du budget plafond n’est donc pas abordé. Chacun campant sur ses positions entre les favorables à la mesure (Caterham, Williams, Force India, Marussia et Sauber), ceux qui veulent un autre modèle (Lotus et Mercedes) et les contre (Red Bull, McLaren, Toro Rosso, Ferrari). Les équipes indépendantes souhaitent des mesures concrètes et face au mutisme ambiant sur des questions de fond, l’ambiance reste glaciale. La réunion d’hier a permis d’apaiser certes les tensions et valider des projets proposés par la FIA. Sans toutefois avoir de débats.

Le principe du retour de la suspension active fait débat dans les coulisses par exemple. Certains observateurs et responsables d’équipes estiment que ce concept va encore permettre aux constructeurs de développer un procédé nettement plus compétitif que le leur, rendant encore dépendant les petites équipes par rapport aux grosses. Seul solution étant que le système soit fourni par la FIA (comme l’ECU) et standardisé. Toutefois ce retour à la suspension active ne passera que par l’introduction parallèle des pneumatiques 18 pouces. Pirelli souhaite que l’on libéralise un peu plus le règlement sur les gommes (ils ont un projet à 19 pouces) et espère avoir un concurrent (Michelin ou Kumho). Probablement un cri dans le désert.

Ainsi ce qui a été pour le moment décidé en commun est :

  • 2015 : Interdiction des couvertures chauffantes pneumatiques. Simplification du système de freinage. Simplification du design de l’aileron avant. Augmenter la durée des vies des transmissions et pourquoi pas des moteurs. Augmenter la durée du couvre feu et interdire les suspensions connectés (FRIC).
  • 2016 : Un ensemble standardisé des crashs box avant et arrière. Transmission standardisée et direction standard.
  • 2017 : Un système FIA de suspension active et des pneus 18 pouces.

Les petites équipes étudient un règlement alternatif qu’elles souhaitent proposés dans les deux prochaines semaines.

NOTA : Sportbild indique que durant la réunion deux mesures ont été étudié pour limiter les coûts :

  • 1. Il n’y aura plus qu’une seule séance le vendredi (l’après-midi), ce qui permet aux équipes d’arriver le vendredi matin et non le jeudi et économiser une nuit d’hôtel.
  • 2. Le vendredi soir les voitures ne peuvent plus être modifier. Ce qui éviterait que les grosses équipes apportent de nouvelles pièces durant le week-end.
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La prémonition de Paul Stoddart sur les équipes indépendantes

La lettre paraphée par Marussia, Force India, Sauber et Caterham et envoyé aux 7 équipes (Red Bull, Toro Rosso, Williams, McLaren, Ferrari, Lotus et McLaren), Bernie Ecclestone et la Fédération Internationale de l’Automobile, afin de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique de la discipline n’est pas nouvelle.

Lors de son numéro 72 de Février 2005, F1Racing avait faire une longue interview avec Paul Stoddart, le patron de Minardi à l’époque. Sa réponse sur le futur de l’équipe italienne sur le long terme est prémonitoire de la situation presque dix ans plus tard.

« Nous ne pouvons simplement pas rester à la queue pour toujours. Donc, la seule solution qu’on Minardi, Jordan ou tout autre écurie indépendante pour s’en sortir est une renégociation de ce fameux Accord Concorde. Nous avons besoin d’un nouveau. Quoi qu’il en soit : nous ne pouvons diriger le sport de façon collective. En essayant, nous perdrions le mécanisme de protection inhérent à l’accord actuel (qui expirait en 2007). Que le vote de Minardi et celui de Ferrari ne soient pas les mêmes est important. Nous avons besoin d’une protection qui fasse que le sport ne soit pas dominé par une poignée de grosses équipes. (…) Pourquoi sommes-nous si lents ? Parce que nous n’avons pas assez de moyens. Pourquoi n’avons-nous pas assez de moyens ? Parce que nous n’avons pas assez de sponsors. Pourquoi n’avons-nous pas assez de sponsors ? Parce que nous sommes trop lents. C’est un cercle vicieux. Allons-nous trouver des sponsors ? Oui, mais le choix des pilotes 2005 sera très largement lié à cela. Est-ce que ce sera suffisant ? Non. Est-ce que cela sera suffisant pour tenir toute la saison ? Oui. Comment l’équipe peut-elle progresser ? Eh bien…en trouvant 20 millions de dollars supplémentaire. Alors, quel futur pour Minardi ? Attendre une refonte de l’Accord Concorde. (…) En attendant, nous ne pouvons que poursuivre de la même façon. Un extra de 20 millions de ferait pas de différence pour un top team, mais pour Minardi, cette différence serait énorme. »

La situation n’a guère changé aujourd’hui pour les équipes signataires de la lettre. A l’époque de Stoddart les équipes touchaient entre 10 et 20 millions de dollars. En 2006 elles allaient toucher entre 20 et 35 millions. Le budget de la petite scuderia était de 33/34 millions de dollars à l’époque chaque année.  Aujourd’hui les équipes comme Sauber et Force India touchent environ 50 millions d’euros (ce que touchait Renault F1 Team pour son titre de champion du monde 2006  par exemple). Sauf qu’entre temps pour devenir compétitif il faut de l’argent. Beaucoup d’argent.

Mais la déclaration de Paul Stoddart est révélatrice car elle date de 10 saisons maintenant. A la différence que le pouvoir de certain team a été renforcé et que le principe « d’équipe indépendante » inspiré par Max Mosley il y a 7 ans comme essence même de la discipline n’est absolument pas dans l’esprit de Bernie Ecclestone qui souhaite une formule de constructeur depuis une décennie.

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