Alonso System

Extrait de BusinessNewsF1 numéro 4 que vous pouvez Télécharger ici

Plus jeune champion du monde de l’histoire de la F1, Fernando Alonso est devenu une star dans son pays, mais surtout une star dans le monde entier. Peut être même la future star de la F1, post Michael Schumacher.
De la genèse au business d’un champion.

La Genèse d’un champion

Bien qu’il soit issu d’un milieu relativement modeste, Fernando est initié dès le plus jeune âge aux joies du karting, grâce à son père, passionné de sport automobile. Preuve de ses facilités volant en main, il remporte trois fois le championnat d’Espagne de karting (en 1994, 1996 et 1997), et le titre mondial de la spécialité en catégorie junior. En 1998, il est également sacré vice champion d’Europe.

En 1999, Fernando Alonso accède à la monoplace dans le championnat de Formule Nissan (officiellement dénommé Euro Open MoviStar by Nissan), une série en cours d’internationalisation, mais encore essentiellement centrée sur l’Espagne. Alonso court alors pour l’écurie de l’ancien pilote de Formule 1 espagnol (vu chez Minardi) Adrian Campos, qui deviendra son manager. Pour sa toute première saison en monoplace, Fernando Alonso se montre dominateur et remporte facilement le titre face au favori Garcia. À cette époque, le jeune pilote, fan de Senna, n’avait pas d’argent et Campos lui propose de lui offrir 100% du financement de son volant de Formule Nissan, soit l’équivalent de €500.000 en échange de la gestion de sa carrière. Cela lui vaut de décrocher en fin d’année un premier test en Formule 1, sur une Minardi. Malgré des conditions météorologiques piégeuses, Alonso se montre d’entrée de jeu très à l’aise et fait forte impression.

En 2000, le jeune Espagnol accède au championnat international de Formule 3000, qui était la récompense pour tout pilote vainqueur en Formule Nissan, au sein de l’écurie Astromega. Dans une discipline où les essais privés sont très limités, l’inexpérience du jeune espagnol ne lui permet pas de jouer le titre. Mais au fil de la saison, il multiplie les coups d’éclat, comme à Barcelone, où il fait le spectacle dans le coeur du peloton, où comme sur le sélectif tracé de Spa-Francorchamps, où il décroche une nette victoire. Les prestations d’Alonso en F3000 n’échappent pas à Flavio Briatore (alors directeur sportif de l’écurie Benetton, récemment rachetée par Renault), qui s’empresse de le prendre sous son aile en lui faisant signer un contrat de management à long terme.
Flavio Briatore avait fondé en 1995 la BSS, Briatore Sport System qui deviendra en 2000, la FBB, Flavio Briatore Business. Il y a dix ans, l’Italien avait imaginé refaire le coup de Michael Schumacher avec un poulain qu’il aurait aidé depuis ces débuts. Fisichella a bénéficié de ce traitement, tout comme Trulli et Wurz, qui furent les premiers dans cette aventure.
Les contrats signés étaient des contrats de 5 ans, mais chaque pilote bénéficie de son propre agent. Falvio Briatore ne s’occupe que d’offrir la F1 à ces jeunes pouces en échange de 25% dans le cas de Alonso.
Le contrat signé en 2001 avec Briatore était valable jusqu’en 2005 et n’a pas été renouvelé.
Le parcours en Formule 1 de Fernando reste un modèle : titularisation chez Minardi, payé par Renault à hauteur de $4m en 2001, puis après des contacts avec Prost GP pour l’année 2002, le jeune pilote sera finalement pilote d’essais chez la marque au losange.
2003 sera sa véritable saison de F1, avec une victoire et quelques belles performances malgré le manque de fiabilité de sa machine. Mais 2004 représente la saison où le jeune pilote a le plus mûri.
Il a appris durant cette année-là que rien ne sert de trop en vouloir. Aujourd’hui, il ne souhaite que des monoplaces parfaites et réglées en fonction
de ce qu’il veut. Fini les voitures de compromis avec Trulli. Son nouvel équipier devra s’adapter à la machine conçu autour de lui.
Champion du monde 2005, et encore en tête devant Michael Schumacher pour le titre 2006 à quatre courses du terme de la saison, Alonso a pourtant réalisé une belle carrière. Mais durant l’hiver 2005, un énorme coup de tonnerre retentit dans le petit monde de la F1. Il quitte Renault F1 pour McLaren mais seulement à partir de 2007, soit un an avant la fin de son contrat avec la marque française.

Une Marque

En Espagne, Fernando Alonso est devenu une star, voir même LA star du pays. Chaque Grand Prix regardé en Espagne attire au moins 8 millions de personnes amassées devant leur petit écran de télévision, comme ce fut le cas lors de l’attribution du titre au Brésil 2005. Et depuis ce titre, l’audience dans la péninsule n’a pas baissé d’un pouce.
La presse ibérique a également vu ses tirages augmentés substantiellement de 15% avec la Alonsomania.
Michael Schumacher n’est pas le seul pilote à avoir eu des produits dérivés et des sponsors personnels. Par le passé, Eddie Irvine gagnait $3m par an avec ces revenus annexes et la « Ralf Schumacher Collection » rapportait à l’intéressé $4m à l’époque Williams BMW.
Mais avant Schumacher, Ayrton Senna gagnait jusqu’à $9m de revenus extra-sportifs.
Schumi quant à lui dispose maintenant d’un nouveau rival commercial en plus d’un rival sur la piste, Fernando Alonso.
Quand le champion du monde 2005 est arrivé en 2003 dans la toile de Renault F1 comme pilote titulaire, Flavio Briatore avait imaginé, en s’inspirant de Michael Schumacher, un système de starification de son jeune pilote pour séduire l’Espagne et ces sponsors.
Après sa victoire en Hongrie 2003, Alonso a vu arriver beaucoup de sponsors pour 2004.
Telefonica lui offre un chèque de 3 ans avec €1,5m par an, et Guru sur la même durée lui offre 500.000€ par année.
Gillette (€1m), PlayStation (€0,5m) et M&M (€0,5m) sont les plus importants sponsors de l’Espagnol.
Total de ces gains 2005 : €3,5m.
Côté produits dérivés, la Alonsomania bat son plein en Espagne où ses lunettes de soleil, fabriquées par la marque Quicksilver, se sont vendues à plus de 30.000 exemplaires cette année. Tout comme Sony qui via sa PSP édite dans la presqu’île ibérique un jeu autour de Alonso qui s’est vendu à 300.000 exemplaires en 2004 et 500.000 exemplaires en 2005.
Dernier produit dérivé en date, une BD manga/comics où Alonso a des supers pouvoirs. L’entreprise qui détient la licence espère en vendre 75.000 exemplaires tous les mois à terme.
Cette année, les produits dérivés de Alonso lui ont rapportés €3m en royalties.
Pendant ce temps, Renault F1, par le biais de son team manager, Flavio Briatore dépense 50% de son budget promotion pour Alonso, et Alonso rapporte à l’équipe en produits dérivés $4m en 2004 et $8m en 2005. On estime que cette année le chiffre sera de $10m. Le champion espagnol ne touche aucune somme de ces produits. Contrairement a son rival Schumacher qui a un accord spécial avec Ferrari depuis 10ans.

Finalement en ajoutant son salaire 2006 de 12M$ avec ses gains annexes, le champion du monde 2005 gagnerait 18,5M €.

Le Miroir Caisse

Quand il a débuté en F1 en 2001, Fernando Alonso était considéré comme un phénomène. Le jeune homme n’avait que 19 ans.
Après une année chez Minardi comme pilote payant, le jeune espagnol devait piloter une Prost pour l’année 2002. Car un projet de rachat de l’équipe par Renault pour en faire un team Bis, baptisé Diniz GP était fortement à l’étude. Tout comme le sponsoring de Repsol. Mais Diniz n’a pas donné signe de vie, alors que Alain Prost attendait. Le projet n’a finalement jamais vu le jour.
Alonso se retrouve donc pilote d’essais, mais entre temps, il a été proposé a Ferrari. À cette époque, Jean Todt lui proposait un contrat de pilote d’essais d’une année avec une option pour devenir pilote titulaire à la place de Barrichello pour 2003.
Briatore refusera l’offre, ce dernier ayant d’autres projets.
Une nouvelle proposition émanant de Ferrari sera formulée en 2003 pour enrôler le jeune Espagnol avec €12m par an durant 3 ans. Mais elle sera aussi refusée.
Mais suite à la signature de son contrat de 120M$ pour 4 ans chez McLaren à partir de 2007, Alonso va prendre une autre dimension financière.
Ce transfert reste une énigme, comme l’a été dix ans auparavant celui de Michael Schumacher chez Ferrari. Pourtant, côté financier, Alonso apporte déjà beaucoup à l’équipe McLaren.
Dans un premier temps, le contrat avec Vodafone de $800m sur 10 ans disposait d’une condition : avoir le meilleur pilote du monde.
À l’époque, Räikkönen était le meilleur pilote. Il était reconnu par tous les professionnels de la F1. Mais le Finlandais avait signé un pré accord avec Ferrari pour 2007. C’est la raison pour laquelle Fernando Alonso a été approché facilement.
Pour le champion du monde, McLaren représente l’aboutissement de sa jeune carrière. Fan de Senna, il en rêve depuis ces débuts en F1 et le salaire n’avait aucune importance, surtout que le contrat que Renault lui proposait était plus important que celui de l’équipe Anglo-allemande.
En effet, la marque au losange avait proposé $24m sans primes, alors que McLaren lui en proposait $20m dans les mêmes conditions.
Mais ce qui a de plus intéressant dans ce contrat reste la partie « commerciale ». Car comme tout pilote McLaren depuis 2002, Alonso n’aura plus droit à ces sponsors personnels.
Car les contrats de certains sponsors de l’équipe inclus une clause spéciale sur l’image des pilotes, en échange de dividende. Mais ces sommes sont comprises dans l’enveloppe sponsoring de McLaren.
David Coulthard par exemple, en 2003 et 2004, était sous contrat avec Warsteiner à hauteur de $1,5m par an, alors que l’enveloppe de sponsoring de l’équipe était de $3m.
Idem pour Tag Heuer qui donne $2m, dont 50% pour Kimi Räikkönen.
Ce qui veut dire que Alonso devra abandonner tous ces sponsors cités plus haut pour une nouvelle activité commerciale Made in McLaren Mercedes. On estime que Vodafone donnera $3m par an durant 3 ou 4 ans, alors que Tag Heuer donnera $1m sur la même période. Mais le sponsoring de Banesto de plusieurs millions d’euros sera divisé par deux pour Alonso.
De plus, Mercedes utilisera Alonso comme figure de proue de sa communication future. Pour des campagnes de publicités, promotions etc…
Il se murmure déjà que l’Espagnol aura une casquette spécifique l’année prochaine avec un sponsor secret encore (Heineken ?). Une casquette qui pourrait se vendre à des centaines de milliers d’exemplaires.
Mais le champion du monde 2005 n’en continu pas moi d’être encore à titre bénévole un des ambassadeurs de L’UNICEF pour les enfants désérités d’Afrique et du monde entier.

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