Le retour du pilote financé par action

Max Chilton est un pilote disposant d’une particularité. Il est, non pas soutenu par des sponsors, mais par des investisseurs. Un peu à la manière de nos startups françaises d’investissement participatif dans la musique, le cinéma et l’entreprise. Un concept qui n’est toutefois pas nouveau, mais qui pourrait bien se généraliser à l’avenir.

En Grande-Bretagne, le principe s’appelle Enterprise Investment Scheme. Ce modèle est principalement destiné aux petites et moyennes entreprises, sous certaines conditions. Pour Max Chilton, environ 37 investisseurs ont déboursé 23,500 euros (20.000£) chacun. Soit 869.500 euros à ce jour.  Ces investisseurs toucheront des revenus sur les prochains salaires du pilote anglais. Toutefois ce n’est pas la première fois que le concept est visible en Formule 1. C’était il y a 10 ans, Justin Wilson, visait un volant chez Minardi en c’était transformer en Société, pour vendre des actions d’une valeur de 800 dollars à l’époque. Il avait récolté près de 2 millions de dollars à l’époque avec ce système. Emportant avec lui une série de pilote utilisant, avec plus ou moins de succès le principe jusqu’en 2005, lorsque le système a été abandonné. Seulement, fin 2007, alors que le monde de la Formule 1 était en pleine Hamilton-mania, l’idée d’introduire en bourse le pilote pour 100 millions de dollars n’a été qu’un effet d’annonce.

Le début de la carrière automobile de Jenson Button a débuté avec un investissement de 1,5 millions de dollars, permettant au futur champion du monde 2009 de débuter en Formule Ford, puis Formule 3 entre 1998 et 1999. Avant que les investisseurs ne touchent le jackpot avec la signature du contrat de 5 ans avec Williams-BMW en 2000. Un cas relativement rare de réussite.

L’enthousiasme pourrait nous faire penser que le projet va se généraliser à l’avenir. Après tout, Kamui Kobayashi avait réussi à obtenir 1,5 millions d’euros sur le principe durant l’hiver dernier. Mais, en réalité cela sera bien différent. Le concept ne concerne que des pilotes n’ayant guère de palmarès et l’investissement est risqué, car financer une seule saison de Formule 1 ne permet pas un retour sur investissement important. Sauf en cas de découverte d’un talent caché par les équipes. En effet, le sort de ses pilotes serait similaire à celui du Hongrois, Zolt Baumgartner, qui avait obtenu son volant chez Minardi en 2004 contre 8 millions de dollars, selon le montage suivant : 4 millions de l’office du tourisme hongrois, 2 millions d’une souscription similaire à celui de Chilton et environ 2 millions du pétrolier Mol (ceci était le schéma initiale, car la réalité a été bien différente). Reste qu’en 2005, beaucoup d’équipe ont approché le hongrois, mais pour lui demander encore 8 millions de dollars pour financer un autre volant. Un cercle vicieux. Limitant ainsi l’effet Chilton.

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