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Note du Mardi – Les applications de la F1 dans le monde

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgDepuis dix ans, la Formule 1 a entamé une diversification permettant de développer des transferts de technologiques vers l’industrie. Le Forum Economique Mondial a listé les 4 actions positives qu’a produite la discipline reine dans le monde.

Amélioration de la sécurité des patients

L’unité de soin intensifs (USI) du Great Ormond Street Hospital for Children en Grande-Bretagne a voulu réduire les risques de déplacement jusqu’à sa salle d’opération et a bénéficié de l’aide de la Scuderia Ferrari.

Après avoir examiné une vidéo du processus de transfert du Great Ormond Street, l’équipe Ferrari a suggéré un nouveau protocole plus sophistiqué et un travail d’équipe mieux coordonné. En conséquence, l’hôpital a signalé une amélioration de la sécurité des patients et une réduction du taux d’erreur passant de 30% à 10%. L’établissement a les meilleures performances à l’échelle nationale, sans avoir à réinventer la roue.

Opération Sauver des vies

Pendant la pandémie, McLaren a fait partie des 5000 entreprises à avoir répondu à l’appel du gouvernement britannique pour produire 14.000 appareil respiratoire.

Dans le cadre du consortium VentilatorChallengeUK – un groupe de grandes entreprises industrielles, technologiques et d’ingénierie des secteurs aérospatial, automobile et médical – McLaren a fabriqué 100 000 composants individuels en 10 semaines. Cela a contribué à accélérer la production de ventilateurs de 50 par semaine à 200 par jour.

Cela a été le fruit des efforts collaboratifs entre les 3 sociétés du Groupe McLaren, la société DELL et Unilever.

Réfrigérateurs plus verts

Le groupe britannique de supermarchés Sainsbury’s utilise une technologie d’économie d’énergie co-conçue par une partie du groupe Williams F1 pour rendre ses réfrigérateurs plus efficaces.

La technologie a été créée par Aerofoil Energy, une société de technologie basée à Cheshine, en Angleterre et Williams Advanced Engineering, permettant de réduire la consommation d’énergie de 15% et 9000 tonnes de CO2 par an.  Au total la chaîne a installé 400.000 réfrigérateurs depuis 2017, finalement 1 million ont été vendus.

Plus de dentifrice et augmentation de la productivité

Le rapport entre un arrêt au stand et la production de dentifrice ? c’est la collaboration entre McLaren et la société pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline qui nous le dévoile.

Pour minimiser les temps d’arrêt lors du passage de la production d’un produit à un autre, « tout en conservant et en améliorant la sécurité et la qualité », McLaren a analysé les équipes et les équipements de GSK.

Les améliorations ont réduit le temps de changement de 39 minutes à 15 minutes, permettant à l’usine de remplir 6,7 millions de tubes de dentifrice supplémentaires par an.

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McLaren – Renault : la ronde en trois temps dans l’histoire

La troisième histoire sera la bonne. Actuellement motorisé par Renault, l’équipe McLaren aura toutefois attendu longuement une telle association. Après deux occasions manquées. La première en 1986 et la seconde en 1992.

Le solde de l’équipe Renault marSenna Monaco 1993qua un coup d’arrêt au programme F1 de la régie fin 1985. Elle motorisait bien la Data General Team Tyrrell, la John Player Special Team Lotus et l’équipe Ligier pour la saison 1986, toutefois les tarifs avaient évolués fortement d’une saison à l’autre. Passant de 1 million de dollars à 4 millions de dollars. Faute de budget, l’équipe technique de la marque au losange, menée par Bernard Dudot présente un bloc moteur innovant, dotée de rappel de soupape pneumatique. Mais au-delà de 1986, l’avenir était sombre pour la régie.

A Woking, le temps était à la réflexion. Si TAG était un solide partenaire, Porsche présente une facture moteur pour 1986 deux fois plus importante que prévu. Pourtant le moteur, développant une puissance de 850 cv était loin en termes de puissance des moteurs Honda et même du Renault propulsant Team Lotus. Ron Dennis, malgré la situation décida de faire une approche envers Renault.

Au cœur de l’été 1986, l’échange est riche avec Patrick Faure. Pour Renault une association avec McLaren s’est la possibilité via TAG d’avoir un partenaire destiné à financer son moteur et même un partenaire pour le prochain moteur atmosphérique qui devrait débuter en 1989. Les discussions sont rondement menées et Ron Dennis est en position de force. Un contrat exclusif de cinq ans, la supervision étroite du programme de développement, l’éventualité d’un moteur atmosphérique et le salaire d’Alain Prost payé par le constructeur français (6 millions de dollars à l’époque). Reste le problème du pétrolier.

McLaren avait un important contrat avec Shell, tandis que Renault est un associé de ELF depuis les débuts du projet F1 en 1975. Dennis informe Faure que ce sera une alliance McLaren/Renault/Shell ou rien. Les dirigeants de ELF protestent, l’ensemble sera arbitré par le PDG de la régie, Georges Besse.

Lors du Week-end du GP d’Autriche, mi-aout. Les discussions sont au point mort et tout s’accéléra. En coulisse pendant la même période, John Barnard, le concepteur et le directeur technique de McLaren annonce à Ron Dennis qui va quitter l’équipe pour rejoindre Ferrari. La visite médiatique de Barnard à Maranello 7 jours après le GP d’Autriche est une provocation. Il sera mis à pied immédiatement par McLaren. Trois jours après cette visite, George Besse tranche en interne : il arrête le programme F1, mais mandate Faure pour continuer les négociations avec McLaren en vue d’un projet de type Porsche pour 1987.  En Septembre, Ron Dennis se rend à Boulogne-Billancourt pour annoncer à Patrick Faure qu’il renouvelait son contrat avec Porsche pour 1987. Shell a accepté d’augmenter sa contribution pour financer l’ultime évolution du V6 Turbo allemand.

Deuxième acte. Depuis Août 1991, l‘époque à laquelle il a appris que Honda se retirerait de la Formule 1, Ron Dennis, a accompli un vaste tour d’horizon de la planète pour trouver un moteur susceptible et surtout digne de succéder au 12 cylindre japonais.

Sa prospection l’a menée chez Chrysler, Peugeot, Mercedes (Illmor) et même Isuzu. Mais invariablement toutes les directions le ramenaient dans la banlieue parisienne à Viry – Chatillon, là où les moteurs V10 Renault sont construits, exploités et développés, à raison de deux unités pour l’équipe Williams et deux unités pour l’équipe Ligier.

Seulement voilà : pour pénétrer dans l’enceinte de Viry, il y a une porte munie de 3 verrous : un contrat de partenariat moteur jusqu’à fin 1993 avec Williams, un autre partenariat avec l’équipe Ligier, lui aussi valable jusqu’en 1993 et enfin le partenariat historique entre le pétrolier ELF et Renault. Ron Dennis décide à ce moment précis d’attaquer au chalumeau le verrou le plus faible (Ligier) ou alors sauter par-dessus la porte en hélicoptère.

Depuis plusieurs mois. Guy Ligier à court d’intérêt pour la F1 moderne, fatigué d’avoir lutté des années à contre-courant sans pouvoir redresser la barre, malgré des gros moyens mis à sa disposition, l’équipe française en 1993 avait un budget de 280MF (55 millions de dollars), soit plus que Williams à l’époque.

Au terme des négociations usantes avec Prost, un autre repreneur s’est présenté : Cyril de Rouvre. La reprise puis la mise en liquidation de l’écurie AGS, dont il fut l’actionnaire majoritaire, a laissé de Rouvre sur un drame très triste (l’accident de Streiff), et un goût inassouvi de la Formule 1. Héritier, homme d’affaire engagé dans le cinéma et l’aéronautique héliportée, Cyril de Rouvre possède les capitaux nécessaires à la pise en mains de l’équipe Ligier.

L’idée d’une association de Rouvre/Ojjeh germa dans l’esprit de Dennis afin de prendre possession par TAG McLaren des actifs de Ligier, et surtout le moteur Renault.

A l’époque la régie Renault, pas encore privatisée et pas encore en fusion avec Volvo se retranche derrière ces 3 contrats verrous, mais dans le fond maintient une pression terrible sur cette affaire, et on comprend pourquoi : Equiper Mclaren et Williams en moteur, c’est verrouiller la F1 et les titres mondiaux qui s’y rapportent, c’est opposer Ayrton Senna, très motivé de rester en 1993 chez McLaren, à Alain Prost, comme au bon vieux temps. En fait c’est joué gagnant jusqu’en 1997 au moins.

L’offre de 13 millions de dollars (80 millions de Francs) est déposer par le groupe TAG McLaren sur le bureau de Magny-Cours de Guy Ligier. L’auvergnat ne dit pas non et réfléchit aussi de son côté.

La saison 92, avec le moteur V10 Renault, n’a pas été aussi bonne que prévue, d’autant plus que tout le monde revoyait déjà Ligier sur le devant de la scène, à l’époque comme en 1979. Et 1993 sera une inconnue. Il était clair que l’accord entre l’équipe française et le constructeur français avait une raison politique et que Renault imposera le rachat de Ligier d’une manière ou d’une autre. De toute manière si l’année 1993 est mauvaise pour Ligier, l’équipe perdra le V10 pour 1994, alors 93 ou 94 ?

Mieux vaut 93 et savez-vous pourquoi ?

Parce que le patron des Bleus peut assurer la pérennité de son équipe et de ses empois (120 personnes) à Magny Cours. Comment ? Simplement parce que dans le marché qui pourrait se conclure entre TAG et De Rouvre, Ligier obtient une contre-partie plus que séduisante.

Financière d’abord nous l’avons vu, Technologique ensuite : McLaren s’engage de fournir à Ligier sa boite de vitesse à sélection semi-automatique, sa suspension active, le système anti-patinage et l’aide en ingénierie. L’ensemble avec un contrat d’évolution et de développement technique à l’intervalle de 5 GP. Reliez tout cela avec un moteur Ford HB série 5 ou 6, avec la nouvelle électronique TAG et vous aurez des Ligier à la hauteur, sinon devant les Benetton Ford. Et Benetton à l’époque c’est des podiums régulièrement. C’est en tout cas beaucoup mieux que la 8ème place constructeurs en 1992.

Et encore une fois l’histoire s’est répétée pour Ron Dennis. L’accord ne sera jamais conclu. Car Williams était intervenue en proposant de lui céder des données techniques et une aide au niveau de l’ingénierie. Bref un alignement sur l’accord McLaren. Finalement, Ligier recevra seulement la boite de vitesse de l’équipe anglaise. A la condition que Ligier garde son moteur Renault pour 1993.

Enfin ELF est soulagé, car si le pétrolier français est lié à Renault, Mclaren est toujours lié à Shell et le spectre de 1986 était toujours présent. Encore une fois, l’investissement du pétrolier hollandais, estimé à 15 millions de dollars à l’époque, était trop important pour être balayé par Ron Dennis.

Mclaren en 1993 sera équipée d’un moteur Ford V8 HB série 5 et de toutes les dernières technologies, tandis que Ligier n’a pas réalisé de miracle pour finir à la 5ème place constructeur et être finalement vendu pour 10 millions de dollars (50 millions de F) à Flavio Briatore l’année d’après. Il faudra attendre 2018 pour entrevoir enfin une McLaren-Renault.

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Note du Mardi – Renault en mode legacyquel

Note du mardiRenault en 2018 entamera sa troisième saison de Formule 1 en tant que constructeur. Il est intéressant de constater que ce retour de la marque à l’ovale est en réalité un remake du précédent. En rupture avec le projet initial.

Lorsque Frédéric Vasseur a été introduit dans le projet Renault F1 en 2016.L’objectif était simple : faire comme Mercedes. Pour cela, après une saison 2016 de transition, hérité du précédent propriétaire, l’année 2017 devait être la première véritable saison du constructeur. La signature de Nico Hulkenberg et des discussions avec Fernando Alonso ressemblait furieusement à un remake Nico Rosberg/Michael Schumacher en 2010. Les luttes internes ont eu raison de ce projet. Définitivement.

Retour vers le futur

2017 est donc une nouvelle base, un remake même. Nico Hulkenberg est présent pour un contrat de trois saisons (2017/2018 et 2019) contre un salaire de 8 millions d’euros par année. Toutefois son rôle ressemble à Jarno Trulli en 2002 et 2004. L’introduction de Carlos Sainz en 2018 ressemble à celle de Fernando Alonso en 2003 à 2006. En réalité, la saison 2017 de Renault est un remake de 2002.

En 2002, Renault F1 Team a terminé 4ème du championnat derrière Ferrari, Williams et McLaren, sans réaliser un podium. En 2003, l’équipe française a terminée encore 4ème du championnat, avec une victoire et surtout 5 podiums. Une progression importante.

En 2017, après le GP des Etats-Unis, l’équipe est 7ème, mais très proche de la 5ème place et dans une bonne dynamique par rapport à Toro Rosso et Williams en cette fin de saison.

Coté line-up, le contrat de Carlos Sainz n’est qu’un prêt, toutefois la prolongation de Max Verstappen et la prochaine prolongation de Daniel Ricciardo jusqu’en 2020, laisse entendre un établissement de l’espagnol jusqu’à la fin de la décennie avec Renault.  Alain Prost estime que Sainz Jr sera le fer de lance du projet du losange. Comme Fernando Alonso il y a 15 ans.

Il est intéressant de comparer les époques. Mais, même si l’histoire se répète souvent en Formule 1, il est rare que cela soit en rapport avec la même équipe. Toutefois l’histoire de l’usine d’Enstone est aussi troublante. Entre 1992 et 1995, Benetton avait une logique, qui a été reprise par Renault entre 2002 et 2005. A l’époque il y avait un homme commun aux deux époques : Flavio Briatore. Appliquant les mêmes recettes. Jamais deux sans trois donc…mais cela démontre aussi le peu d’imagination de construire une nouvelle histoire pour la marque française. Vivre sur son succès passé pour espérer…

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McLaren : le projet avorté qui pourrait renaître de ses cendres

Mclaren LogoSeptembre 2007, Ron Dennis, la main gauche sur sa hanche, fixe Max Mosley devant son motor home pour une poignée de main de la honte. Le Spygate se concluait avec une amende de 50 millions de dollars, qui sera payée intégralement par Mercedes-Benz à l’époque. Le déficit d’image était telle que le titre de Lewis Hamilton l’année suivante, n’avait pas suffi à effacer l’humiliation. A Woking, sentant le vent tourner, une nouvelle stratégie c’est mise en place et sera l’objet d’une guerre qui aboutie aujourd’hui au retrait de Ron Dennis.

Lorsque l’établissement financier Bahrain Mumtalakat Holding Company entre à hauteur de 30% dans le capital de McLaren, l’anticipation du retrait de Mercedes-Benz perçait dans l’obscurité. Le constructeur allemand disposait de 40% et sa valeur estimée autour de 500 millions d’euros. Conclure avec un solide établissement financier était la seule solution. Bahrein avait accepté des actions vraisemblablement sans droits de votes, pour limiter le coût financier afin de préparer la partie suivante du scénario.  En 2010, Bahrein va prêter 125 millions à Mansour Ojjeh et Ron Dennis et acheter chacun 10% de capital supplémentaire, pour monter à 25%. McLaren à cette époque avait une valeur de 1,2 milliards d’euros.

L’argent prenant le pas sur l’aspect sportif, McLaren sous la direction de Martin Whitmarsh va doucement dériver, tandis que Ron Dennis, exclu pendant 5 ans des paddocks va construire McLaren Automotive et permettre une diversification heureuse du groupe TAG McLaren.

En coulisse deux plans se construisent. La répartition du capital est de 50% pour Mumtalakat , TAG et Ron Dennis héritant de 25% chacun. Mais en matière de droits de votes (donc de décision exécutive dans l’entreprise), c’est Ron Dennis qui dispose de 58% devant Mansour Ojjeh 28% et l’établissement de Bahrein avec 14%. Un jeu de dupe va se mettre en place.

Le premier projet inspiré par Mansour Ojjeh et Martin Whitmarsh s’inspire de l’avenir. L’ambition secrète était une introduction en bourse sur le modèle Williams. A l’époque on estimait McLaren à 2 milliards d’euros, ce qui permettait à TAG de rembourser l’emprunt auprès de Mumtalakat et d’augmenter la valeur de sa participation. L’introduction en bourse était d’autant plus tentant que les actionnaires entre McLaren Group Ltd et McLaren Automotive Ltd sont quasiment les mêmes, donc les possibilités sont importantes.

En coulisse, Whitmarsh tente de séduire dès 2011 le constructeur Honda pour un retour à l’horizon 2014. Toutefois, l’anglais va échouer dans sa tentative de prolonger Lewis Hamilton courant 2012. Idem concernant le sponsoring, la tentative d’un sponsoring avec le fond souverain de Libye contre 25 millions d’euros la première année et 40 millions, s’inspirait fortement du programme Williams/Baugur Group, et elle était la suite logique de l’évolution du groupe pour garantir son avenir. Était donc.

Cette idée n’aboutira jamais. Alors que Whitmarsh négociait avec Honda un moteur et une participation au budget de McLaren, Ron Dennis étudiait l’idée de construire son propre moteur 4cyl 1,6L turbo (projet initial de l’unité moteur d’aujourd’hui) à l’horizon 2013. Ses démarches allant jusqu’à trouver un partenaire équivalent à celui de TAG à l’époque du programme Porsche des années 80. Bahrain Mumtalakat Holding Company était la compagnie toute trouvée. Ce sera le début de la rupture et le début de la fin pour Ron Dennis, qui amorçait son retour aux affaires fin 2013, grâce à un pacte d’actionnaires dont il n’a pas respecté l’échéance.

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Ron Dennis, l’autre histoire

Ron DennisLa deuxième chute de Ron Dennis après celle de 2008, faisant suite au SpyGate, ayant déjà écorné l’image d’un homme qui a construit un empire à partir d’une équipe de Formule 1. En ayant une vision différente. Un exemple pour beaucoup, mais un côté sombre aussi.

Après l’épisode Rondel et son projet de F1 avorté, en 1974, Ron Dennis lance Project Three et enfin Project Four avec  le soutien de Marlboro. L’idée était essentiellement marketing et non sportive, car l’objectif était d’aider la marque de tabac sur le marché d’Amérique du Sud en signant des pilotes venant de cette région du monde. Dennis obtiendra 10 millions de dollars d’aujourd’hui, soit 2 millions de dollars de l’époque pour financer son équipe.

A la fin des années 70, le patron de BMW Motorsport, Jochen Neerpash souhaitait donner une vie au programme M1, qui était un échec commercial. Le programme Procar est lancé avec le concours de Bernie Ecclestone, qui aimait bien l’idée d’avoir une course de voiture de sport avant les Grand Prix. Dennis, ayant une bonne réputation,  reçoit une commande de 20 voitures (les 20 autres étant construites par Lamborghini en compensation de l’industrialisation ratée de la M1). Dennis embauche des mécaniciens. Finalement BMW a découvert que Lamborghini n’avait réalisé qu’un seul exemplaire. C’est ainsi que le constructeur allemand a dû payer le prix fort pour que Project Four réalise les 19 modèles restant à construire. Avec ce contrat, Ron Dennis avait gagné assez d’argent pour lancer un projet de Formule 1.

Il embaucha John Barnard, qui était du côté des USA en ayant conçu la Chaparral 2K victorieuse en 1979 et surtout des 500 Miles d’Indianapolis en 1980, en le payant 20.000 livres pour une année de contrat de l’époque, soit 220.000 dollars, plus l’équivalent si le projet F1 était avorté et lui promis un pourcentage de Project Four (comme l’avait fait Frank Williams avec Patrick Head en 1978).

La future voiture conçue par John Barnard quasiment prête, Dennis est allé rencontrer John Hogan pour lui demander de financer son projet de Formule 1 en carbone, dont les voitures devaient être nommées les Marlboro Project Four (MP4). A l’époque, John Hogan, l’influent directeur commercial de Philip Morris, avait rejeté l’idée, car le groupe tabac investissait beaucoup dans l’équipe McLaren (environ 15 millions de dollars à l’époque) et était actionnaire à 50% du team à l’époque. Hogan avait d’ailleurs donné son accord pour que Teddy Mayer, le patron de McLaren de l’époque, propose des salaires importants pour embaucher Ronnie Peterson, contre un salaire de 2 millions de dollars (en vain car le suédois disparaitra lors du funeste GP d’Italie 1978) et Gilles Villeneuve, contre 750.000 dollars (en vain aussi) entre 1979 et 1980. Alors Dennis se lança, comme un défi : Racheter McLaren.

Dennis ne visait pas les voitures, ni l’usine, mais les moteurs Cosworth, la boite de vitesse et le parrainage de Marlboro. Hogan séduit par l’idée, propose de soutenir Dennis en lui prêtant les actions du manufacturier de tabac, piloter le redressement de l’équipe McLaren et ensuite trouver un autre investisseur dans les 3 ans. En Septembre 1980, à 33 ans, Dennis devient patron d’une équipe F1 contre une commission et la promesse d’avoir un pourcentage du capital de l’équipe en propre.

Après le départ fin 1982 de Teddy Mayer  et la reprise de 100% du contrôle de McLaren avec l’argent de Marlboro, il fallait rembourser une dette. La marque de Tabac avait permis à Ron Dennis d’être propriétaire, mais ce dernier ne souhaitait pas être tributaire des décisions de John Hogan. Ainsi Dennis va rencontrer Akram Ojjeh, alors sponsor de Williams F1. Il va proposer à l’homme d’affaire arabe un deal qu’il ne pouvait refuser : Céder 60% du capital de l’équipe McLaren pour 6 millions de dollars et le financement pour 5 millions de dollars de l’époque d’un moteur turbo construit par Porsche pendant 5 ans. L’accord McLaren-TAG est né.

Le début de la mutation d’équipe de F1 en entreprise pour McLaren. L’équipe déménagera en 1986 dans une usine à Woking, bien trop grande, environ 40.000 m2, mais qui allait devenir un standard pour les autres équipes.

Après la glorieuse année 1988 ou il a imposé un modèle d’organisation qui inspirera ses rivaux pour une décennie, Ron Dennis décide qu’il était temps d’évoluer. Il embauche en 1989, Martin Whitmarsh comme second. L’homme ne vient pas de la course, mais de BAe (British Aerospace) et ce dernier débute une ère nouvelle : Il faut recruter à l’extérieur pour continuer la domination de McLaren. Cette décision sera catastrophique. Les acteurs ayant participés aux succès de l’équipe depuis 1984 sont partis, les uns après les autres et les éléments extérieurs n’ont jamais réussis à obtenir les succès de leur prédécesseur.

 

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Else on Tomorrow

cropped-logotomorrownewsf1.jpgDeux hommes traversent une plaine, la tête basse, sans un regard pour leur environnement. Arrivé au bord d’un lac, un des deux hommes s’arrête net et se contente soudain de regarder. L’autre lui demande : « pourquoi t’arrêtes- tu, nous avons encore de la route à faire. » L’autre figé devant la beauté du paysage lui répond simplement : « je prend le temps de comprendre ce qui m’entoure. »

Cette histoire indienne ne raconte pas la suite, mais symbolise mon état d’esprit depuis quelques temps. Après 11 ans d’activité bloggeur pro j’arrêterais après Abu Dhabi 2016. Depuis quelques temps je suis au bord de cette rivière au milieu de cette plaine et je regarde le paysage qui m’entoure. La Formule 1, elle continue d’avancer et s’éloigne jusqu’à ce que je la perde de vue.

Ce blog est une partie de ma vie. Une réussite aussi. Il a été entre 2009 et 2011 le blog le plus consulté en France et le deuxième plus consulté en Europe. Le plus influent en 2008. Il a eu une version espagnole (merci Thierry), anglaise (merci Robyn et Dimitri), un projet allemand (merci Diane), décliné en vidéo avec TomorrowLine (merci Fabien). Il a surtout annoncé beaucoup d’exclusivités  (Hamilton chez Red Bull qui a été expliqué par Horner en 2014, l’arrivée de Raikkonen chez Lotus, Grosjean chez Lotus aussi, Raikkonen chez McLaren en 2009, qui a été expliqué par Whitmarsh en 2013 etc), expliqués tellement de phénomènes (l’entrée en Bourse de Williams, les investissements de Genii/Lotus, les manœuvres de Bernie Ecclestone et la FIA, écrit un roman  Concorda, tenter de faire avancer les événements (le doublement des points, imaginer une F1 du futur)…  tellement de mots partagés.

Avec mon ami Norbert Billaud nous avons innovés dans la façon de rédiger une information. Nous avons été les premiers à montrer les sources originales étrangères. Nous avons été les premiers à utiliser Twitter (et son avatar Frazr plus stable) en 2007, nous avons crées Newziggf1.com en septembre 2007, puis deux mois plus tard j’ai crée F1Feeds sur Facebook (que j’ai cédé depuis). Nous avons été aussi les premiers à avoir diffusé des vidéos Youtube, alors que nous étions dénoncés à la gendarmerie et même auprès de la FOM à l’époque…

Une drôle d’époque. J’ai été critiqué, cela a été loin, entre Main Courante et me menacer au téléphone moi et ma famille. Les piratages informatiques, la jalousie, l’envie…l’internet F1 en France entre 2006 et 2011, c’était le Far West ! Tous les coups étaient permis, j’en ai donné aussi pas mal. C’était la loi de l’époque. Une autre époque.

Après un premier départ en 2012 (suite à un échec sur une levée de fond pour développer fortement TomorrowNewsF1), je suis revenu quelques mois plus tard. J’avais un programme en trois phases et j’arrive à la fin de la troisième. Pour vous dire, mon retour était l’amorce de cette fin. En terminer avec une discipline ou je ne peux plus rien apporter. Plus rien vous dire. Je n’ai tout simplement plus le carburant (source exclusive), la passion (je deviens un simple spectateur) et l’énergie (emploi du temps) pour continuer à vous écrire.

Twitter, voir poster sur Facebook je continuerais probablement à le faire. Pour le plaisir. Le BusinessBookGP ? j’avais prévu dès le départ qu’il dure jusqu’en 2020…

Le monde change. Je représente une époque unique qui n’existe plus. Pendant toute une période j’ai anticipé ce monde, mais il me rattrape. J’ai besoin de me réinventer, d’avoir de l’avance sur un monde pour me sentir épanouie. Cette Formule 1 là, ne me le permet plus.

Je change donc de monde.

TomorrowNewsF1 se figera et l’expérience qu’il a produit servira dans d’autres projets après Abu Dhabi 2016. Finalement c’était une belle aventure non ?

depart

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Note du Mardi : Devenir un top team avec un budget de 200 millions

Note du mardiForce India a indiqué que pour devenir un top team, son budget devait être d’environ 230 millions d’euros. Un objectif à long terme nécessitant un gros effort pour un team privé.

Surfant sur ses résultats depuis 2014 avec une 6ème place dans le championnat constructeur, puis la 5ème en 2015, l’équipe Indienne Force India est actuellement  4ème devant Williams et aspire logiquement à envisager la prochaine étape de son projet. A la façon dont Claire Williams tente actuellement d’approcher son projet 2018 visant un budget de 250 millions d’euros par année pour devenir à terme champion du monde.

Actuellement son budget 2016 est estimé par le BusinessBookGP (version française and English Version) à 131,5 millions d’euros, dont 52.1 millions d’euros proviennent du sponsoring. L’investissement des sociétés de son propriétaire Vijay Mallya étant révisé à la baisse depuis 18 mois maintenant, suite à des poursuites judiciaires à New Delhi.

Le modèle d’une équipe privée comme Force India est simple, elle n’en a que deux sources de revenus. La première est une dépendance soit de l’investissement de son propriétaire, soit de l’apport de numéraires garantis par la présente d’un pilote. La seconde étant les droits télévisions  calculé selon différent critères et surtout dépendant du résultat en championnat du monde constructeur. Force India ne touchant pas, à l’instar de Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren et Williams, d’une prime spécifique.

La solution la plus simple serait de projeter un triplement du sponsoring et viser 150 millions d’euros. Mais, hormis Ferrari et RBR, aucune équipe, pas même Mercedes AMG F1 n’est capable de réunir une telle somme en provenance de partenariats privés. Pire les difficultés pour signer des sponsors de plus de 10 millions d’euros sont devenues courant dans le paddock.  Plus raisonnablement l’ambition serait d’augmenter de 50% le sponsoring, afin d’être réaliste.

Le modèle McLaren

L’autre volet d’exploitation serait de s’inspirer de McLaren, Williams, Red Bull Racing et dernièrement de Sauber (via la technologie de l’imprimante 3D), afin de diversifier ses revenus via son savoir faire technologique. McLaren a été la première à avoir crée un bureau d’étude extérieur au début des années 2010, McLaren Applied Technologies.  Cette division a un plan inspiré par Ron Dennis devant permettre de cumulé 180 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2018.

Le modèle Red Bull

Red Bull Racing, via sa filiale Red Bull Technology a noué un accord avec Aston Martin pour la création d’une hypercar en édition limité. Hautement rémunérateur pour l’équipe autrichienne (plusieurs dizaines de millions d’euros) et bonne pour son image.

Le modèle Caterham

En 2011, Tony Fernandes avait racheté la marque anglaise de voiture de sport Caterham afin de la développer en utilisant l’apport technologique et l’image de la Formule 1. Un groupe a été construit de toute pièce  autour de cette idée. Si quelques projets ont abouti pour la filiale Composite dirigée par Mike Gascogne, le développement de la gamme automobile du petit constructeur a été freiner avec la rupture du contrat entre Renault et Alpine en 2014. Provoquant la chute de l’équipe F1 par la même occasion.

L’avenir de Force India

Acculé par les dettes et en manque de liquidité, Vijay Mallya obligera son équipe à se restructurer et trouver sa propre voie qui lui permettra d’être financièrement autonome et d’atteindre son objectif financier. Devenir un bureau d’étude deviendra une suite logique, dans l’aspiration de la tendance du paddock. L’équipe pourrait s’associer à Gordon Murray et développer une voiture populaire ou une petite voiture de sport made in India par exemple, lui permettant de toucher un revenus. L’autre aspect étant à l’horizon 2020 et la renégociation des Accords Concorde, qui s’annonce bien différent de ceux paraphés en 2013 et favorisant un noyau d’équipe au détriment du reste du plateau. Une équité dans la répartition lui permettrait d’augmenter ses revenus de 50%, voir de les doubler.

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Sauber assure son avenir

Sauber C35Hier, Sauber Holding SA, la société de tête de l’équipe Sauber F1 Team a été cédée à 100% auprès de Longbow SA, basée elle aussi en Suisse.

Inscrite sur le registre du commerce helvétique depuis Octobre 1963 à Lutry, dans le Canton de Vaud, cette société financière a été nommée précédemment Tepar Investment Management SA, Tepar SA,  et  Tetral Investment Management SA, ces sociétés ont lien commun : Elles sont détenues par la famille du milliardaire suédois Rausing (TetraPak).

Monisha Kalternborn reste à la barre, Peter Sauber se retire définitivement. Le choix de préserver la patronne de l’équipe Sauber (qui détenait 33% du capital depuis 2011) n’est pas anodin. Déjà sa présence à la tête de l’usine d’Hinwill n’avait qu’un seul objectif : Trouver une porte de sortie.

Cette reprise ressemble à un projet en deux temps. Dans un premier temps, Longbow assurera le financement de l’équipe pendant au minimum trois saisons. L’ambition était depuis longtemps d’avoir un partenaire assurant 40 millions d’euros de revenus par saison environ. Puis dans un second temps, l’équipe va évoluer en bureau d’étude et s’inspirer de McLaren et Williams, afin de diversifier ses revenus et le maintien des emplois. Depuis 2010, Sauber F1 Team louait sa soufflerie à Audi Sport et ira vraisemblablement plus loin dans la démarche, dans un proche avenir.

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Aston Martin- Red Bull Racing présentent le projet AM-RB 001

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Aston Martin et l’équipe Red Bull Racing Formula One ont révélé conjointement mardi, leur concept d’hypercar qui devrait entrer en fabrication en 2019 en série limité au prix d’environ 3 millions d’euros l’unité.

La production de la voiture à deux places, le nom de code AM-RB 001, sera limitée à 99 à 150 unités. Selon Adrian Newey, le directeur technique du projet, les performances de la voiture seront du même niveau que celle courant au Mans.

Côté performance justement, pas de système hybride, mais un poids d’environ 1000 kg et un moteur V12 Aston Martin d’environ 1000 cv, favorisant l’un des points importants du cahier des charges des deux partenaires pour ce modèle : 1 kg pour un 1 cheval.

Le plan de développement de la voiture a démarré en Janvier. En Mars,  Aston et Red Bull ont signé  un accord pour la produire. D’ici la fin de l’année 2017, les prototypes seront sur la route.  En coulisse 370 personnes ont déjà demandé des renseignements sur la voiture, alors que la production pourrait être portée à 150 exemplaires dans l’usine de Gaydon. Mais le carnet semble déjà plein.AM RB 001

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Renault Sport F1 Team, 5ème budget du plateau

Renault RS16

Après la reprise de Lotus F1 Team en difficulté financière depuis plusieurs mois, Renault SA a injecté beaucoup d’argents pour moderniser l’usine d’Enstone à marche accélérée. Au point que la saison 2016 est une saison de transition avant que le programme ne débute réellement en 2017.

Selon les données du BUSINESS / book GP 2016 (disponible en version française and English version), Renault Sport F1 dispose d’un budget estimé à 245 millions d’euros, soit une hausse de 180% par rapport à l’année précédente.

Toutefois, les droits TV (avec la prime FOM) et l’investissement du Groupe Renault-Nissan représente près de 90% du budget de l’année 2016.

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