Detroit, vendredi 17 Juin

Senna le plus rapide, devant Prost. Senna : « Les pneus n’ont été vraiment efficaces que pendant les deux ou trois premiers tours, mais, à part ça, tout va très bien. » Tout n’alla pas si bien le samedi : la piste commençait à se détériorer, et Berger puis Alboreto tournèrent plus vite que Senna. « C’était très glissant, » dit il. Mais son chrono du vendredi était suffisant pour lui donner la pole position, sa sixième de suite. Cette performance égalait les records de Stirling Moss (1959-1960) et Lauda (1974).

Detroit, dimanche 19 Juin

Senna accomplit une démonstration parfaite, menant de bout en bout un Grand Prix qu’Osamu Goto, patron du projet Honda F1, qualifia de « course pour la survie ». Goto ajouta : « Comme nous l’avions prévu, la température, avec 34°C, était exceptionnellement haute. Il faisait plus chaud qu’au Brésil en avril. Nous avons donc donné la priorité à la fiabilité et, en fait, les Mclaren sont partie avec 140 litres d’essence au lieu des 150 litres autorisés par le règlement. Cela nous a permis de ne pas trop user les freins pendant les premiers tours, un avantage pour les pilotes. » 26 voitures furent victimes des tortueux « tunnels » entre les rails, et, après 63 tours, huit voitures seulement restèrent en lice.
Senna était exténué : « Cette épreuve est très dure, mentalement et physiquement. On court contre la chaleur et les murs. Lorsque l’écurie m’a dit de m’arrêter pour changer mes pneus (au 42ème tour), j’ai refusé. Mais quand j’ai appris qu’Alain s’était arrêté (39ème tour), j’ai été content de l’imiter. »
Prost, 45pts ; Senna, 33 ; Berger, 18 ; Piquet et Boutsen, 11.

Extrait de Ayrton Senna, Pole Passion de Christopher Hilton (édition Solar). Retrouvez l’histoire d’Ayrton Senna dans cette biographie.