Malgré deux victoires et 1 pôle cette saison, Daniel Ricciardo fait face à l’incrédulité du paddock et de la nouvelle politique qui se met en place dans les équipes. Selon Toto Wolff, Mauricio Arrivabene, le pilote australien n’apportera rien à Mercedes et Ferrari. Pire, Helmut Marko n’était pas loin de le penser en début de saison. Mais depuis…
Pourtant, Ricciardo est l’homme fort de Red Bull Racing depuis 2014. Ayant battu Sébastian Vettel et Max Verstappen, il est toujours considéré comme le second couteau. L’homme qui gagnait uniquement sur les circonstances. Irrégulier même selon certains. Sorte de Gerhard Berger des années 2010. Malgré tout, personne ne le voit équipier de Lewis Hamilton et Sébastian Vettel l’an prochain.
La raison principale est que ces deux équipes ont acheté la paix et ne souhaitent pas de conflits à gérer en interne, alors que la Formule 1 est en plein changement avec l’arrivée de Liberty Média. Disperser ses forces est un mauvais calcul. Dans ce sens, Bottas, qui gagne de temps en temps, sans critiquer son équipe et Kimi Raikkonen qui s’entend bien avec Vettel sont les prototypes même de cette stratégie de management feel good. Daniel Ricciardo est un vainqueur de Grand Prix et peut être un candidat pour le titre. Un élément perturbateur donc.
Hamilton et Vettel, mais également les dirigeants de Mercedes et Ferrari ont compris que deux candidats pour le titre de champion du monde dans la même maison était ingérable. Mercedes l’a vécu entre 2014 et 2016 et ne souhaite plus revivre cette saga. Tandis que Ferrari, toujours imprégné de la doctrine Jean Todt datant de 20 ans, estime qu’elle ne peut gagner qu’avec un seul champion et non deux. Ainsi de façon élégante et parfaitement dans l’air du temps, les portes se ferment. Sans imposer ses positions et rester ouvert. Mais la réalité est la suivante : Pas de concurrence.
Reste Red Bull Racing. Manipulé par l’entourage du jeune hollandais, Helmut Marko a prolongé trop vite et trop cher Max Verstappen. Un contrat de trois saisons sur une base de 12 millions d’euros pour la saison 2018 (avec primes), selon le Business Book GP 2018 (english version et édition française). Un salaire record, tandis que Ricciardo, par soucis d’équité dispose du même salaire, mais d’un avenir plus flou. Discrètement, après le GP de Chine qu’il avait remporté, l’australien avait demandé une augmentation de 5 millions d’euros et un contrat de deux ans. Mais nous entendons qu’il aurait demandé finalement 20 millions d’euros et une prime de 5 millions pour le titre de champion du monde pour 2019 et 2020. La réponse de Red Bull est d’étudier et prendre une décision d’ici Juillet.
En attendant, Helmut Marko a donné un ultimatum à Max Verstappen de 4 courses pour réaliser un résultat, sinon une redéfinition contractuelle serait envisagée.